Centre historique de la ville d’Arequipa

• Destruction délibérée du patrimoine (Démolition délibérée de bâtiments historiques)
• Projets de développement planifiés en cours
• Système de gestion/plan de gestion (absence de plan de préparation aux risques) 
• Absence de plan de gestion (question résolue)
• Habitat - Développement urbain incontrôlé 
• Infrastructures de transport de surface

Le 14 décembre 2017, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation dont un résumé est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1016/documents/, qui comprend des annexes complètes comme le plan directeur du centre historique, l’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) de la Via Troncal, et le plan de développement métropolitain. L’État partie signale les points suivants :

• La version actualisée du Plan directeur pour le centre historique et la zone monumentale 2017-2027 (PlaMCha), préparée par la municipalité d’Arequipa, a été soumise à la Direction générale du patrimoine culturel pour examen et avis favorable, après quoi la municipalité sera autorisée à publier l’adoption du plan. Ce plan redéfinit la délimitation du centre historique et de la zone tampon comme demandé par le Comité du patrimoine mondial depuis 2011, et conformément aux recommandations de la mission de suivi réactif de 2014 ;
• Les sections II à V de la Via Troncal Interconectadora, qui représentent 50 % du projet et comprennent le pont de Chilina, ont été construites tandis que le reste de la route en est au stade de la conception détaillée. Les conclusions de l’EIP du projet sont les suivantes :
  1. Les valeurs et attributs du centre historique ne subissent aucun impact ou altération préjudiciable,
  2. Le principal impact, bien que minimal, affectera les paysages culturels archéologiques de Carmen Alto et Tocrahuasi, situés au sein de la zone tampon proposée,
  3. Dans d’autres zones situées hors du bien du patrimoine mondial et de sa zone tampon reconnue, l’urbanisation le long de la Via Troncal sera irréversible et affectera potentiellement des secteurs possédant une grande valeur culturelle, comme les paysages culturels de Quebrada de Lari-Lari y los Tucos, Valle Chilina, Tocrahuasi et du Parque Ecológico Las Rocas. Ces impacts seront gérés grâce à des instruments d’urbanisme et réglementaires. Des mesures d’atténuation ont été identifiées, dont la désignation de certaines zones en tant que sites du patrimoine culturel national et des actions de sauvegarde du patrimoine immatériel,
  4. La Via Troncal aura des impacts positifs sur le bien, principalement en réduisant le trafic et la pollution de l’air ;
• Le Plan directeur pour le centre historique et la zone monumentale 2017-2027 a été préparé et la zone monumentale y est considérée comme zone à réglementation spéciale. Une fois que le plan directeur sera approuvé, le plan de développement métropolitain 2016-2025 pourrait modifier le plan de zonage afin d’éviter les incohérences. D’autres structures d’intérêt national proches recevront également un traitement spécial dans le cadre du plan métropolitain, et les documents d’urbanisme concernant ces zones ont été adoptés ;
• Le ministère de la Culture a demandé la transmission des études préliminaires du système de transport monorail mais n’a reçu aucun document ; ce projet a également été rejeté par l’Agence pour la promotion des investissements privés.

L’identification de la zone monumentale comme nécessitant une réglementation spéciale dans le plan de développement métropolitain 2016-2025 ainsi que la préparation d’un plan directeur actualisé pour cette zone et le centre historique sont accueillies favorablement. Il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie de terminer la révision et le processus d’approbation du plan directeur en accordant une attention particulière à la redéfinition des délimitations du bien et de la zone tampon. Celles-ci devront ensuite être soumises au Centre du patrimoine mondial en tant que modification mineure des limites, comme recommandé par le Comité dans ses décisions précédentes.

On notera que l’EIP de la Via Troncal a été achevée en coopération avec les autorités régionales et la Direction régionale de la culture, et que cette voie de circulation aura un impact minime sur le bien et un impact modéré sur la zone tampon proposée. Il est également reconnu que le projet comporte des aspects positifs en matière de réduction du trafic automobile et d’amélioration de la qualité de l’air dans le centre historique. Néanmoins, il est regrettable de noter l’impact de constructions inappropriées dans le village traditionnel de Carmen Alto et la perte possible de traditions culturelles, religieuses et agricoles. L’impact inévitable de l’urbanisation le long de la route, y compris sur les paysages culturels d’importance nationale, devrait être géré et suivi avec soin en renforçant la maîtrise de la densification. La désignation de Quebrada de Lari Lari y Los Tucos, Valle Chilina et du Parque Ecológico Las Rocas en tant que patrimoine culturel national et la sauvegarde du patrimoine immatériel constitueront des mesures d’atténuation importantes.

L’ICOMOS a entrepris en juin 2017 une revue technique de la proposition d’amélioration de la circulation piétonne autour de la Plaza Mayor et dans les rues adjacentes, ainsi que de la construction du viaduc Salaverry-Malecon Soabaya. Tout en félicitant l’État partie pour l’analyse approfondie et de grande qualité des deux projets, la revue technique a donné lieu à plusieurs recommandations concernant ces propositions, recommandations qui ont été transmises à l’État partie avec la demande que les deux projets soient soumis à nouveau dans leur version finale.

On notera que le rapport ne traite pas de manière systématique les recommandations de la mission de suivi réactif de 2014. Il sera approprié de demander à l’État partie de revoir toutes les recommandations et de faire ensuite rapport au Comité sur leur mise en œuvre.