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Parc national de la Comoé

Côte d'Ivoire
Facteurs affectant le bien en 2017*
  • Activités illégales
  • Incendies (d’origine naturelle)
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Troubles civils
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Conflits et instabilité politique
  • Insuffisance du contrôle de la gestion et des accès au bien
  • Braconnage
  • Empiètement : occupation humaine et pression exercée par l’activité agricole
  • Feux de brousse
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Crise politico-militaire qu’a connue la Côte d'Ivoire de 2002 à 2010
  • Braconnage des animaux sauvages et incendies provoqués par les braconniers
  • Surpâturage par les grands troupeaux de bétail
  • Absence de mécanisme de gestion efficace
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2017

Montant total accordé: 50.000 dollars EU dans le cadre du programme de l’UNESCO « L’homme et la biosphère » et par le Fonds de réponse rapide

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Demandes approuvées : 3 (de 1988-1999)
Montant total approuvé : 97 000 dollars E.U.
1999 Strengthening the Protection of the Comoe National Park (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1993 Purchase of an all-terrain vehicle for Comoe National ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1988 Purchase of a vehicle for Comoe National Park (Approuvé)   17 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2017**

Janvier 2013 : mission de suivi réactif UICN ; juin 2006 : mission de suivi conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN ; avril 2017 : mission conjointe UNESCO/UICN de suivi réactif

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017

Le 11 novembre 2016, en réponse à la décision 40 COM 7A.35, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien. Du 3 au 12 avril 2017, une mission conjointe UNESCO/UICN de suivi réactif a visité le bien. Ces deux rapports sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/227/documents. Le rapport de l’État partie fournit les informations suivantes :

  • En 2016, 162 missions de surveillance ont été réalisées, équivalents à un total de 14 933 personnes-jours sur le terrain. Cette surveillance, qui implique des auxiliaires villageois, a permis l’abandon de nombreux sites d’orpaillage dans la partie sud du bien. Une surveillance continue sur le flanc ouest du bien est désormais assurée, conformément au Plan d’aménagement et de gestion 2015-2024 ;
  • Deux postes de surveillance ont été réhabilités aux entrées est et nord du bien et sont désormais occupés en permanence par les agents du parc. Deux bâtiments de bureaux sont également réhabilités ou en cours de réhabilitation. L’entretien annuel des pistes a été réalisé avec l’appui des Associations Villageoises de Conservation et de Développement (AVCD) ;
  • Des actions d’information, d’éducation et de communication (IEC) des populations riveraines ont été menées dans cinq villages autour du bien ;
  • La nécessité d’entreprendre une évaluation environnementale des impacts potentiels des projets miniers à proximité du bien sur sa valeur universelle exceptionnelle (VUE) est reconnue ;
  • Un inventaire aérien des grands et moyens mammifères a été réalisé en mars 2016. C’est le troisième inventaire du genre, les deux autres ayant été réalisés en 2010 et 2014. Les résultats de ces inventaires montrent une stabilisation de la population animale et confirment la présence de l’éléphant (estimé à une centaine d’individus) et du chimpanzé ;
  • Une analyse des images satellitaires du bien et de sa périphérie montre que son intégrité est maintenue.

Le rapport de la mission de suivi réactif fournit les informations complémentaires suivantes :

  • L’ensemble des mesures correctives adoptées par le Comité ont été réalisées dans une approche intégrée et une dynamique transversale avec une forte implication des communautés locales ;
  • Les neuf indicateurs de l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ont été mis en œuvre :
    • Pour les trois indicateurs biologiques, les objectifs en terme d’augmentation d’effectifs ou d’indice kilométrique d’abondance (IKA) ont été atteints pour la plupart des espèces dont l’éléphant et le chimpanzé ;
    • Pour les trois indicateurs d’intégrité des habitats, les objectifs visés ont été pleinement atteints, voir dépassés. Les travaux menés ont notamment révélé que moins d’1% de la superficie totale du bien est occupée par des formations non naturelles ;
    • Quant aux trois indicateurs de gestion, les objectifs ont également été pleinement atteints et un mécanisme pérenne de financement des activités de protection et de gestion a pu être mis en place ;
  • Des préoccupations demeurent néanmoins, du fait notamment de la persistance de l’orpaillage, de la multiplication du taux de rencontre du bétail et des aménagements agropastoraux prévus dans la périphérie du bien.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017

Il convient de noter que des efforts très importants ont été déployés par l’État partie dans la mise en œuvre des mesures correctives et du DSOCR. Au regard des résultats des indicateurs du DSOCR, il est possible d’affirmer que l’état de conservation de la faune et de son habitat fait l’objet d’une évolution positive. En effet, des espèces emblématiques du bien comme l’éléphant et le chimpanzé que l’on croyait avoir disparu régénèrent. Les habitats connaissent un très bon niveau de conservation du fait que moins d’1% de la superficie totale du bien est occupée par des formations non naturelles.

Les résultats ainsi atteints sont très appréciables et dépassent souvent les objectifs initiaux. L’implication forte et soutenue des communautés locales y a contribué. Cela doit être accueilli avec satisfaction car constitue une condition indispensable à la conservation durable du bien. A cet effet, il est recommandé que le Comité félicite l’État partie pour ces progrès accomplis.

Ces résultats positifs sont le fruit de la normalisation de la situation politico-militaire et du retour de la stabilité dans le pays. Cette situation a permis à l’État partie de prendre en main la gestion du bien, de bénéficier de soutiens multiformes et de renforcer la dynamique de protection et de conservation du site. La mise en place d’un mécanisme de financement pérenne laisse augurer des perspectives positives. 

Au regard de tout ce qui précède, on peut estimer que la VUE du bien a été fortement réhabilitée et renforcée. Par conséquent, il est recommandé que le Comité retire le bien de la liste du patrimoine mondial en péril.

Cependant, il est important de noter la persistance de l’orpaillage, surtout dans la partie Sud-Est du bien. Ces activités minières présentent des risques de dégradation et de pollution des écosystèmes. Il est donc recommandé que le Comité demande à l’État partie de prendre toute mesure appropriée afin d’éradiquer systématiquement l’orpaillage à l’intérieur du bien et de suivre son évolution autour du bien en collaboration avec les services techniques en charge du secteur minier. Il est également recommandé que le Comité note avec appréciation l’engagement de l’État partie d’évaluer les impacts potentiels des projets miniers à proximité du bien sur sa VUE et qu’il demande l’État partie de soumettre les rapports des évaluations d’impacts environnementales (EIE) au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises quant à l’attribution de permis d’exploitation pour ces projets, conformément au paragraphe 172 des Orientations.

Concernant la divagation du bétail, il est recommandé que le Comité, reconnaissant les efforts consentis par l’État partie en termes de moyens humains et logistiques pour faire face à ce problème, prie instamment l’État partie d’exclure totalement le bétail du bien en renforçant les activités de surveillance, de sensibilisation et d’aménagements agropastoraux.

Au sujet des aménagements agropastoraux prévus autour du bien, ceux-ci peuvent apporter des risques d’intensification de la transhumance dans la zone du bien. Il est donc recommandé que le Comité demande l’État partie de réaliser, au préalable, une étude des impacts potentiels de ces aménagements agropastoraux sur la VUE du bien.

Finalement, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de mettre en œuvre toutes les autres recommandations de la mission de suivi réactif.

Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7A.5
Parc national de la Comoé (Côte d'Ivoire) (N 227)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7A.35, adoptée lors de sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Félicite l’État partie pour les efforts consentis dans la mise en œuvre des mesures correctives et les importants progrès réalisés vers l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) depuis la normalisation de la situation politique du pays, notamment la mise en place d’un organe de gestion fonctionnel et d’un mécanisme de financement durable de la conservation du bien ;
  4. Considère que les indicateurs du DSOCR portants sur l’intégrité et la gestion du bien ont été pleinement atteints, voir dépassés, et que les indicateurs biologiques connaissent un bon niveau de réalisation ;
  5. Décide de retirer le Parc national de la Comoé (Côte d'Ivoire) de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  6. Demande à l’État partie de poursuivre et consolider les activités de suivi écologique et d’inventaires de la grande faune en renforçant la synergie et la mise en cohérence des approches méthodologiques, afin de confirmer le maintien des tendances positives des populations d’espèces clés ;
  7. Note avec appréciation l’engagement de l’État partie d’évaluer les impacts potentiels des projets miniers sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et demande également l’État partie de soumettre les rapports des évaluations d’impacts environnementales (EIE) au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises quant à l’attribution de permis d’exploitation pour ces projets, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
  8. Note avec préoccupation que l’orpaillage persiste dans le bien et demande en outre à l’État partie de prendre toute mesure appropriée afin d’éradiquer systématiquement cette activité à l’intérieur du bien et de suivre son évolution autour du bien en collaboration avec les services techniques en charge du secteur minier ;
  9. Reconnaissant les importants efforts consentis par l’État partie pour faire face à la divagation du bétail dans le bien, note la recrudescence de ce phénomène en 2016 qui semble être liée à une période de soudure particulièrement grave et prie instamment l’État partie d’exclure totalement le bétail du bien en renforçant les activités de surveillance, de sensibilisation et d’aménagements agropastoraux et en réalisant au préalable une étude des impacts potentiels de ces aménagements agropastoraux sur la VUE du bien ;
  10. Demande par ailleurs à l’État partie de mettre en œuvre toutes les autres recommandations de la mission conjointe UNESCO/UICN de suivi réactif de 2017 ;
  11. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
41 COM 8C.3
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens retirés)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC/17/41.COM/7A, WHC/17/41.COM/7A.Add et WHC/17/41.COM/7A.Add.2) et les propositions d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial (WHC/17/41.COM/8B, WHC/17/41.COM/8B.Add et WHC/17/41.COM/8B.Add.2),
  2. Décide de retirer les biens suivants de la Liste du patrimoine mondial en péril :
  • Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 41 COM 7A.5)
  • Éthiopie, Parc national du Simien (décision 41 COM 7A.13)
  • Géorgie, Cathédrale de Bagrati et Monastère de Ghélati (décision 41 COM 7A.20) devenu Monastère de Ghélati (décision 41 COM 8B.31)
Projet de décision : 41 COM 7A.5

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7A.35, adoptée lors de sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Félicite l’État partie pour les efforts consentis dans la mise en œuvre des mesures correctives et les importants progrès réalisés vers l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) depuis la normalisation de la situation politique du pays, notamment la mise en place d’un organe de gestion fonctionnel et d’un mécanisme de financement durable de la conservation du bien ;
  4. Considère que les indicateurs du DSOCR portants sur l’intégrité et la gestion du bien ont été pleinement atteints, voir dépassés, et que les indicateurs biologiques connaissent un bon niveau de réalisation ;
  5. Décide de retirer le Parc national de la Comoé (Côte d'Ivoire) de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  6. Demande à l’État partie de poursuivre et consolider les activités de suivi écologique et d’inventaires de la grande faune en renforçant la synergie et la mise en cohérence des approches méthodologiques, afin de confirmer le maintien des tendances positives des populations d’espèces clés ;
  7. Note avec appréciationl’engagement de l’État partie d’évaluer les impacts potentiels des projets miniers sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et demande également l’État partie de soumettre les rapports des évaluations d’impacts environnementales (EIE) au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises quant à l’attribution de permis d’exploitation pour ces projets, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
  8. Note avec préoccupationque l’orpaillage persiste dans le bien et demande en outre à l’État partie de prendre toute mesure appropriée afin d’éradiquer systématiquement cette activité à l’intérieur du bien et de suivre son évolution autour du bien en collaboration avec les services techniques en charge du secteur minier ;
  9. Reconnaissant les importants efforts consentis par l’État partie pour faire face à la divagation du bétail dans le bien, note la recrudescence de ce phénomène en 2016 qui semble être liée à une période de soudure particulièrement grave et prie instamment l’État partie d’exclure totalement le bétail du bien en renforçant les activités de surveillance, de sensibilisation et d’aménagements agropastoraux et en réalisant au préalable une étude des impacts potentiels de ces aménagements agropastoraux sur la VUE du bien ;
  10. Demande par ailleurs à l’État partie de mettre en œuvre toutes les autres recommandations de la mission conjointe UNESCO/UICN de suivi réactif de 2017 ;
  11. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Année du rapport : 2017
Côte d'Ivoire
Date d'inscription : 1983
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 2003-2017
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2016) .pdf
arrow_circle_right 41COM (2017)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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