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Parc national de la Comoé

Côte d'Ivoire
Facteurs affectant le bien en 2011*
  • Activités illégales
  • Incendies (d’origine naturelle)
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Conflits et instabilité politique 
  • Insuffisance du contrôle de la gestion et des accès au bien 
  • Braconnage 
  • Empiètement : occupation humaine et pression exercée par l’activité agricole 
  • Feux de brousse
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Impacts potentiels des troubles civils 
  • Déclin des populations de grands mammifères en raison d’une recrudescence de braconnage incontrôlé 
  • Absence de mécanismes de gestion efficaces
Mesures correctives pour le bien

Les mesures correctives suivantes ont été identifiées lors de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial / UICN de 2006 et adoptées par le Comité du patrimoine mondial à sa 30e session (Vilnius, 2006) :

a)  Établir, de toute urgence, un système efficace de contrôle et de patrouille pour l’ensemble du bien, en étroite collaboration avec les forces armées, en donnant la priorité au développement et à la réhabilitation des infrastructures nécessaires ;

b) Élaborer et lancer la mise en œuvre d’un plan de gestion du bien fondé sur le plan de gestion-type établi pour le réseau national de zones protégées. Le plan de gestion devra veiller en particulier à :

(i) mettre en place un système de zonage révisé pour le bien afin d’orienter les activités de gestion qui tiennent compte du statut de bien du patrimoine mondial et de réserve de biosphère ;

(ii) mettre en place des dispositions de gestion participative avec les communautés locales pour réduire les pressions et les impacts associés à la gestion de zones situées en particulier à la périphérie du bien ;

c) Étendre les activités de la structure de gestion pour englober l’ensemble du bien.

Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

a) Calendrier échelonné sur cinq ans pour la mise en œuvre des mesures correctives :

b) 2007 : travail préparatoire et prise de contacts pour une assistance financière et technique, ainsi qu’une mise en application des mesures d’urgence liées, en particulier, à la surveillance du bien ;

c) 2008-2009 : préparation d’un plan de gestion et mise en œuvre des activités prioritaires ;

d) 2009-2011 : mise en œuvre et suivi des activités en vertu du plan de gestion. 

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2011

Montant total accordé au bien : en 2006, le bien a reçu une dotation de 20.000 dollars EU dans le cadre du programme de l’UNESCO « L’homme et la biosphère » pour des actions de sensibilisation et d’application de la loi. Fonds de réponse rapide : en 2010, 30.000 dollars EU pour une mission d’envergure dans le parc.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Demandes approuvées : 3 (de 1988-1999)
Montant total approuvé : 97 000 dollars E.U.
1999 Strengthening the Protection of the Comoe National Park (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1993 Purchase of an all-terrain vehicle for Comoe National ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1988 Purchase of a vehicle for Comoe National Park (Approuvé)   17 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2011**

Juin 2006 : mission de suivi conjointe Centre du patrimoine mondial / UICN 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011

Le 1er février 2011, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien. Des documents complémentaires ont été joints en annexe ou soumis parallèlement à ce rapport, parmi lesquels : i) le mandat défini pour l’élaboration d’un plan de gestion du bien ; ii) une copie de la loi n° 2002-102 concernant la création, la gestion et le financement de parcs nationaux et de réserves naturelles ; iii) les budgets actuels et prévisionnels établis pour le bien (2010-2013) ; et iv) un rapport présentant les résultats des survols aériens d’observation de la faune et de la flore effectués en mars 2010 par l’Association pour les chimpanzés sauvages (AFCS) et l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), avec l’appui de la Société allemande de coopération internationale. (GIZ).

Le rapport établi par l’État partie fait état des progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures correctives adoptées par le Comité du patrimoine mondial à sa 30e session (Vilnius, 2006). Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN rappellent que la mise en œuvre de ces mesures bénéficie de l’appui du projet pour les aires protégées de la Côte d’Ivoire de la Banque mondiale et du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), appelé PARC-CI (Projet d’Appui à la Relance de la Conservation des Parcs et Réserves - 2,54 millions de dollars EU, 2010-2014). L’État partie indique que ce projet a été suspendu en raison de la crise consécutive aux élections en Côte d’Ivoire, laquelle a considérablement ralenti la mise en œuvre des mesures correctives et, de surcroît, retardé le calendrier fixé pour leur mise en œuvre.

a) Établir, de toute urgence, un système efficace de contrôle et de patrouille pour l’ensemble du bien, en étroite collaboration avec les forces armées, en donnant la priorité au développement et à la réhabilitation des infrastructures nécessaires

L’État partie rapporte que 70 gardes sont déployés à l’intérieur du bien et note que les effectifs ont été considérablement renforcés depuis 2007. L’État partie indique qu’une nouvelle stratégie de surveillance a été mise au point et prévoit une extension progressive de la surveillance sur la base des ressources disponibles, avec l’implantation d’un poste central qui se chargera de l’affectation des patrouilles, par roulement, à deux postes de secteur. La surveillance des 5 secteurs sera assurée par les patrouilles déployées dans les deux postes susmentionnés. L’État partie note que, parallèlement à la stratégie de surveillance mentionnée ci-dessus, il contribue à hauteur de 200 millions de francs CFA (environ 431.871 dollars EU) à un plan d’action d’urgence visant à réduire le braconnage grâce au déploiement de patrouilles mixtes composées de gardes de l’OIPR et de membres des Forces Nouvelles : à ce jour, 35 gardes de l’OIPR et 22 membres des Forces Nouvelles ont été formés et équipés pour la lutte anti-braconnage. Cette initiative a reçu l’aide de Fauna and Flora International (FFI), de l’UICN et du Centre du patrimoine mondial par le biais du Fonds de réponse rapide. Huit véhicules tout-terrain et 10 motocyclettes ont été acquises pour l’appui aux actions d’application de la loi. 

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN accueillent avec satisfaction les efforts menés pour élaborer une stratégie de surveillance et un plan d’action d’urgence dans le cadre de la lutte anti-braconnage, qui n’ont malheureusement pas été présentés avec le rapport, mais ils notent que, en raison de la crise politique, un petit nombre seulement de patrouilles mixtes a été déployé, nuisant ainsi à l’efficacité du système de contrôle et de patrouille du bien. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent que, étant donné l’important déclin des populations de la faune et de la flore (voir ci-dessous), l’établissement d’un système efficace de contrôle et de patrouille pour l’ensemble du bien constitue une priorité pour restaurer la valeur universelle exceptionnelle du bien.

b) Élaborer et lancer la mise en œuvre d’un plan de gestion du bien fondé sur le plan de gestion type établi pour le réseau national de zones protégées

L’État partie indique qu’un avant-projet de plan de gestion est en préparation et sera finalisé par un consultant. Un plan triennal d’actions prioritaires sera établi sur la base du plan de gestion. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN accueillent avec satisfaction le mandat défini pour l’élaboration d’un plan de gestion et rappellent que le Comité a demandé à l’État partie de mettre en place un système de zonage révisé pour le bien qui tienne pleinement compte du statut de bien du patrimoine mondial et de réserve de biosphère, ainsi que de mettre en place des dispositions de gestion participative avec les communautés locales.

c) Étendre les activités de la structure de gestion pour englober l’ensemble du bien

Comme mentionné au point a) ci-dessus, l’État partie indique qu’il a l’intention d’étendre progressivement les patrouilles dans l’ensemble du parc et de reprendre le contrôle de la zone. Toutefois, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN s’inquiètent du fait que la détérioration récente de la situation politique et sécuritaire en Côte d’Ivoire a contribué à ralentir la mise en œuvre de cette mesure corrective.

d) Résultats des survols aériens d’observation de la faune et de la flore effectués en mars 2010

L’État partie a soumis un rapport présentant les résultats des survols aériens d’observation de la faune et de la flore effectués en mars 2010 par l’Association pour les chimpanzés sauvages (AFCS) et l’OIPR, avec l’appui de la GIZ, et note que de nouvelles opérations aériennes et terrestres d’observation pourront être réalisées en 2011. Les survols effectués en mars 2010 au-dessus du parc national de la Comoé et de la zone limitrophe font apparaître une perte de 80 % des grands mammifères au cours des 30 dernières années. La densité des grands mammifères à l’intérieur du bien est très faible. Aucun éléphant ni lion n’a été observé et seules deux traces d’éléphants ont été relevées au cours de la période d’observation. D’après les estimations établies par l’étude, il restait 8.800 bubales roux, 900 buffles et 950 cobas, avec 90 % de leurs populations vivant à l’intérieur du bien. L’UICN note que, à la fin de l’année 1970, les estimations établies pour ces espèces se situaient autour de 13.000 bubales roux, 5.000 buffles et 50.000 cobas et que, en 1978, la population des éléphants était estimée à 1.500 animaux.

S’agissant des activités humaines dans le périmètre du parc, l’étude a révélé que 90 % de la population totale des mammifères présents à l’intérieur du bien étaient des animaux domestiques et que, de par son ampleur, le pacage du bétail était responsable d’une importante dégradation de l’écosystème du bien. Selon les résultats de l’étude, le pacage du bétail est concentré dans le nord et l’est du parc, l’empiètement des activités agricoles couvre une zone étendue dans l’ouest et les feux de brousse sont concentrés dans une bande centrale qui traverse le bien selon un axe nord-sud. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN rappellent que, d’après une étude antérieure menée par l’Association pour les chimpanzés sauvages (AFCS) en juin 2009 (où la taille réduite de l’échantillon n’avait pas permis de faire une estimation de la population), des populations de grands mammifères étaient encore présentes dans la partie sud-ouest du bien et dans la zone limitrophe, y compris des chimpanzés et des éléphants, confirmant ainsi leur présence à l’intérieur du bien. Le rapport issu de l’étude d’observation réalisée en mars 2010 conclut que, au vu des données disponibles, le risque que les populations d’éléphants et de chimpanzés présentes à l’intérieur du bien soient désormais trop peu nombreuses pour être viables et qu’elles soient en voie de disparition dans le parc, à moins que des mesures ne soient prises de toute urgence, est élevé.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sont gravement préoccupés par les résultats des survols aériens d’observation effectués en mars 2010 qui démontrent clairement que la Valeur universelle exceptionnelle du bien subit une dégradation sérieuse et accélérée et que, si les menaces et les pressions existantes continuent de s’exercer sur le bien, il est à craindre qu’une perte de Valeur universelle exceptionnelle ne se produise dans un proche avenir. Ils s’inquiètent en particulier du fait que certaines espèces, comme les éléphants, seraient menacées d’extinction à l’intérieur du bien. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN souscrivent à la conclusion de l’étude selon laquelle le rétablissement des populations de la faune et de la flore à l’intérieur du bien est encore possible, sous réserve que des mesures soient prises de toute urgence, et considèrent qu’il est clairement prioritaire i) de restaurer immédiatement l’intégrité du bien en excluant le bétail du parc et en luttant contre les empiètements agricoles et ii) de mettre rapidement en place un système efficace de surveillance du bien en vue de ralentir l’intensification du pacage du bétail, des empiètements agricoles, du braconnage et des feux de brousse. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN recommandent à l’État partie et à ses partenaires en matière de conservation d’adopter toutes les recommandations énoncées dans le rapport rédigé à l’issue des survols aériens d’observation de la faune et de la flore effectués en mars 2010 et considèrent que les résultats de ces observations servent de base de référence pour suivre le rétablissement des populations de la faune et de la flore sur le bien au fil des années.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que, au moment de la préparation du présent rapport, un climat d’instabilité politique continuait de régner en Côte d’Ivoire. Il y a donc tout lieu de s’attendre à une aggravation de la dégradation du statut du bien et à de possibles répercussions sur la mise en œuvre des mesures correctives.

e) Exploitation minière

Concernant des rapports antérieurs sur l’octroi de licences d’exploration minière, l’État partie note que, si des explorations géologiques étaient pratiquées sur le bien, elles auraient pour but d’évaluer les ressources minérales potentiellement contenues dans le bien, et il considère que cela ne signifie pas une intention d’exploiter. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN rappellent qu’il était mentionné, dans le rapport de 2008 de l’État partie, que trois licences d’exploration minière avaient été accordées, couvrant une partie de la surface du bien, et que, dans sa décision 33 COM 7A.2, le Comité du patrimoine mondial avait prié instamment l’État partie de retirer ces licences, en accord avec la position clairement établie du Comité du patrimoine mondial, selon laquelle l’exploitation minière est incompatible avec le statut de patrimoine mondial. Il note que, à la 34e session, le représentant de la Côte d’Ivoire a déclaré qu’aucune licence d’exploration minière couvrant le bien n’avait été concédée et qu’il s’agissait d’une erreur dans les rapports antérieurs. 

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN rappellent que, depuis le début de la crise politique qui a frappé le pays en 2002, la gestion ou la surveillance du Parc national de la Comoé a été quasiment inexistante, ce qui a abouti à une recrudescence des activités illégales, notamment du braconnage et des empiètements par le bétail et l’agriculture, à l’intérieur du périmètre du parc. Les résultats des survols aériens d’observation effectués en mars 2010 montrent que le Parc national de la Comoé a subi, au cours des trois dernières décennies, une perte de grands mammifères estimée à 80 % et que son écosystème a lourdement pâti de l’extension des zones utilisées pour le pacage du bétail et l’agriculture. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN concluent que la valeur universelle exceptionnelle du bien, en l’occurrence les valeurs qui ont justifié l’inscription du bien au titre des critères (xi) et (x) et son intégrité, sont gravement compromises. Cependant, ils estiment que le rétablissement de la faune et de la flore, de même que des écosystèmes, à l’intérieur du bien est encore possible, sous réserve que des mesures soient prises de toute urgence, et considèrent que la restauration immédiate de l’intégrité du bien et la mise en place d’un système efficace de surveillance devraient constituer une priorité pour l’État partie, en collaboration avec ses partenaires en matière de conservation, parmi lesquels le FEM/Banque mondiale, l’AFCS, la GIZ, FFI, l’UICN. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN recommandent également au Comité du patrimoine mondial d’amender les mesures correctives en accord avec les éléments ci-dessus exposés de telle sorte qu’elles reflètent les actions prioritaires requises pour conserver et restaurer la valeur universelle exceptionnelle du bien. Ils recommandent en outre au Comité du patrimoine mondial de maintenir le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril jusqu’à ce que son intégrité soit restaurée, qu’une structure de gestion efficace soit en place et que le rétablissement des populations clés de la faune et de la flore sur ce bien ait été démontrée.

Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7A.2
Parc national de la Comoé (Côte d'Ivoire) (N 227)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7A,

2. Rappelant la décision 34 COM 7A.2, adoptée lors de sa 34e session (Brasilia, 2010),

3. Note avec préoccupation la persistance de la crise politique en Côte d'Ivoire, qui a conduit à une nouvelle recrudescence des activités illégales à l'intérieur du Parc national de la Comoé depuis 2002, notamment du braconnage et des empiètements par le bétail et l'agriculture ;

4. Reconnaît les efforts menés par l'État partie et ses partenaires en matière de conservation pour renforcer la surveillance du bien, élaborer un plan de gestion et effectuer une étude de la faune et de la flore sur le bien, mais il note qu'en raison de la crise politique, un petit nombre seulement de patrouilles mixtes a été déployé, nuisant ainsi à l'efficacité du système de contrôle et de patrouille du bien ;

5. Exprime sa plus vive inquiétude face aux résultats de l'étude d'observation réalisée en 2010 qui montrent que le bien a subi, au cours des trois dernières décennies, une perte de grands mammifères estimée à 80 % et que son écosystème a lourdement pâti de l'extension des zones destinées au pacage du bétail et à l'agriculture, mettant ainsi en évidence le fait que la valeur universelle exceptionnelle du bien est gravement compromise, mais que le rétablissement de la faune et de la flore, de même que des écosystèmes, à l'intérieur du bien est encore possible, sous réserve que des mesures soient prises de toute urgence ;

6. Décide d'amender les mesures correctives en accord avec les éléments ci-dessus exposés de telle sorte qu'elles reflètent les actions prioritaires requises pour conserver et restaurer la valeur universelle exceptionnelle du bien, et, en conséquence, adopte la mesure corrective supplémentaire suivante :

Restaurer, de toute urgence, l'intégrité du bien en excluant le bétail du parc et en luttant contre les empiètements agricoles ;

7. Prie instamment l'État partie de mettre en œuvre les mesures correctives révisées adoptées par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session (UNESCO, 2011) ;

8. Encourage les partenaires de l'État partie en matière de conservation, parmi lesquels le Fonds pour l'environnement mondial (FEM)/Banque mondiale, l'Association pour les chimpanzés sauvages (AFCS), la Société allemande de coopération internationale (GIZ), Fauna and Flora International (FFI), l'UICN, et les autres de maintenir le soutien qu'ils apportent au bien ;

9. Demande à l'État partie de confirmer officiellement qu'aucune licence d'exploration minière couvrant le bien n'a été concédée ;

10. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des mesures correctives révisées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012 ;

11. Décide de maintenir le Parc national de la Comoé (Cote d'Ivoire) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

35 COM 8C.2
Établissement de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-11/35.COM/7A, WHC-11/35.COM/7A.Add, et WHC-11/35.COM/7A.Add.Corr),

2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :

  • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam  (décision 35 COM 7A.24)
  • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan  (décision 35 COM 7A.25)
  • Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 35 COM 7A.15)
  • Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura  (décision 35 COM 7A.32)
  • Colombie, Parc national de Los Katios (décision 35 COM 7A.16)
  • Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé  (décision 35 COM 7A.2)
  • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba  (décision 35 COM 7A.3)
  • Égypte, Abou Mena  (décision 35 COM 7A.19)
  • États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 35 COM 7A.14)
  • Ethiopie, Parc national du Simien  (décision 35 COM 7A.9)
  • Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 35 COM 7A.29)
  • Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 35 COM 7A.30)
  • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat)  (décision 35 COM 7A.20)
  • Iraq, Ville archéologique de Samarra  (décision 35 COM 7A.21)
  • Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts  (décision 35 COM 7A.22)
  • Madagascar, Forêts humides de l'Atsinanana (décision 35 COM 7A.10)
  • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré  (décision 35 COM 7A.11)
  • Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 35 COM 7A.17)
  • Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore  (décision 35 COM 7A.27)
  • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan  (décision 35 COM 7A.33)
  • Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines  (décision 35 COM 7A.28)
  • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris  (décision 35 COM 7A.1)
  • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga  (décision 35 COM 7A.4)
  • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega  (décision 35 COM 7A.5)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba  (décision 35 COM 7A.6)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga  (décision 35 COM 7A.7)
  • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis  (décision 35 COM 7A.8)
  • République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision 35 COM 7A.26)
  • République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 35 COM 7A.18)
  • Sénégal, Niokolo-Koba  (décision 35 COM 7A.12)
  • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 35 COM 7A.31)
  • Venezuela, Coro et son port  (décision 35 COM 7A.34)
  • Yémen, Ville historique de Zabid  (décision 35 COM 7A.23)
Projet de décision: 35 COM 7A.2

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7A,

2. Rappelant la décision 34 COM 7A.2, adoptée lors de sa 34e session (Brasilia, 2010),

3. Note avec préoccupation la persistance de la crise politique en Côte d’Ivoire, qui a conduit à une nouvelle recrudescence des activités illégales à l’intérieur du Parc national de la Comoé depuis 2002, notamment du braconnage et des empiètements par le bétail et l’agriculture ;

4. Reconnaît les efforts menés par l’État partie et ses partenaires en matière de conservation pour renforcer la surveillance du bien, élaborer un plan de gestion et effectuer une étude de la faune et de la flore sur le bien, mais il note que, en raison de la crise politique, un petit nombre seulement de patrouilles mixtes a été déployé, nuisant ainsi à l’efficacité du système de contrôle et de patrouille du bien ;

5. Exprime sa plus vive inquiétude face aux résultats de l’étude d’observation réalisée en 2010 qui montrent que le bien a subi, au cours des trois dernières décennies, une perte de grands mammifères estimée à 80 % et que son écosystème a lourdement pâti de l’extension des zones destinées au pacage du bétail et à l’agriculture, mettant ainsi en évidence le fait que la Valeur universelle exceptionnelle du bien et son intégrité sont gravement compromises, mais que le rétablissement de la faune et de la flore, de même que des écosystèmes, à l’intérieur du bien est encore possible, sous réserve que des mesures soient prises de toute urgence ;

6. Décide d’amender les mesures correctives en accord avec les éléments ci-dessus exposés de telle sorte qu’elles reflètent les actions prioritaires requises pour conserver et restaurer la Valeur universelle exceptionnelle du bien, et, en conséquence, adopte la mesure corrective supplémentaire suivante :

a) Restaurer, de toute urgence, l’intégrité du bien en excluant le bétail du parc et en luttant contre les empiètements agricoles ;

7. Prie instamment l’État partie de mettre en œuvre les mesures correctives révisées adoptées par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session (UNESCO, 2011) ;

8. Encourage les partenaires de l’État partie en matière de conservation, parmi lesquels le Fonds pour l’environnement mondial (FEM)/Banque mondiale, l’Association pour les chimpanzés sauvages (AFCS), la Société allemande de coopération internationale (GIZ), Fauna and Flora International (FFI), l’UICN, de maintenir le soutien qu’ils apportent au bien ;

9. Demande à l’État partie de confirmer officiellement qu’aucune licence d’exploration minière couvrant le bien n’a été concédée ;

10. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des mesures correctives révisées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012 ;

11. Décide de maintenir le Parc national de la Comoé (Cote d’Ivoire) sur la Liste du patrimoine mondial en péril

Année du rapport : 2011
Côte d'Ivoire
Date d'inscription : 1983
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 2003-2017
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 35COM (2011)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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