Volcans du Kamchatka

Pêche au saumon illégale ; mines d’or ; gazoduc ; développement d’une station géothermique ; incendies de forêts ; modifications de limites ; construction de la route Asso-Palana.

À la suite de la décision du Comité et des recommandations de la mission UNESCO/UICN sur le site en mai 2004, un rapport a été reçu du ministère des Ressources naturelles en date du 27 janvier 2005.

Le rapport reconnaît que le braconnage du saumon est significatif dans les zones spécialement protégées de Yuzhno-Kamchatsky Zakaznik, des parcs naturels de Yuzhno-Kamchatsky et de Nalychevsky, même si des mesures de protection de l’environnement et les programmes de sensibilisation du public ont atténué en partie ce problème. En ce qui concerne les mines d’or, le coût élevé de la prospection et la chute des cours mondiaux sont jugés responsables de l’arrêt complet des activités minières dans les zones naturelles spécialement protégées. En ce qui concerne le problème des limites, les autorités régionales du Kamchatka ont indiqué qu’elles n’ont pas l’intention de redéfinir à nouveau les limites du parc naturel de Bystrinsky puisqu’une redéfinition par résolution du gouverneur de la région en 1996 a effectivement exclu les mines d’or de ces limites. On annonce qu’un gazoduc de 418 km de long a été approuvé et partiellement achevé, sa date d’achèvement étant en principe prévue pour 2006. Toutefois, le rapport ne fournit pas d’indications sur la mesure dans laquelle ce gazoduc et les développements qui y sont liés ont un impact sur le bien du patrimoine mondial. L’Etat partie annonce également la construction d’une usine électrique géothermique à proximité du volcan Mutnovsky, et annonce qu’elle a été approuvée à partir d’une EIE. Le Comité est informé que le volcan Mutnovsky pas plus que le site de construction ne se trouvent à l’intérieur du bien du patrimoine mondial.

En ce qui concerne l’état de conservation du parc naturel de Bystrinsky, le rapport indique que le parc n’a subi qu’une petite surface d’incendie de forêt. L’Etat partie annonce que la chasse à l’intérieur du parc n’est pas interdite et qu’elle correspond aux pratiques traditionnelles des populations indigènes de la région et des colons russes.

Le Comité d’experts sur l’environnement de l’Etat considère que l’étude d’impact environnemental est appropriée en ce qui concerne la construction de la route Asso-Palana à travers le parc national. Il n’existe pas de plan pour la construction d’une nouvelle route, mais la route actuelle sera améliorée pour être utilisable toute l’année.

L’UICN note que si l’Etat partie fait rapport sur un certain nombre d’aspects de la gestion du bien du patrimoine mondial, il reste de nombreux domaines soulignés par la mission de 2004 qui n’ont pas été traités. Ils comprennent : amélioration des niveaux de personnel ; planification et développement touristique ; planification générale des accès aux biens, y compris les questions liées à la route Asso–Palana ; planification de gestion, y compris l’achèvement des plans de gestion pour les deux zones protégées restantes à l’intérieur du bien du patrimoine mondial (Klyuchevskoy en 2005 et Kamchatka sud en 2005/6) ; amélioration de la coopération inter-agences sur les concessions d’exploitations et de coupes de bois dans le bien.

Le rapport indique que le braconnage du saumon sur la péninsule du Kamchatka, y compris dans les zones protégées formant le bien du patrimoine mondial, est en hausse. Un rapport figurant dans le Rapport sur la terre de la BBC au milieu de 2004 note que le commerce des œufs de saumon a atteint des niveaux disproportionnés, avec des allégations de corruption de personnalités élevées du système policier. Cette augmentation serait alimentée par l’existence de marchés facilement accessibles au Japon, le plus gros acheteur étranger, et de loin, tandis que d’autres centres régionaux en Asie et en Europe alimenteraient aussi ce commerce illégal. Il semble que des milliers de braconniers à petite échelle capturent des saumons immatures dans les rivières du Kamchatka, avec pour conséquence un déclin très net des effectifs de saumons. Un certain nombre d’autres soucis concernant l’intégrité du bien du patrimoine mondial ont également été soulignés par la mission  Centre du patrimoine mondial/UICN 2004.

L’Etat partie doit encore répondre aux recommandations spécifiques de la mission 2004 sur le problème croissant et difficile du braconnage du saumon dans la péninsule. Ce braconnage a lieu aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du bien et son impact s’exerce sur les processus écologiques pour l’ensemble des saumons de la péninsule. L’Etat partie doit poursuivre les efforts entrepris pour améliorer la collaboration entre la mine d’Aginskoye et les autorités du parc et pour assurer que l’exploitation de la mine applique les meilleures pratiques minières et les technologies les plus nouvelles.

Bien que l’oléoduc se trouve à l’extérieur du bien, cette infrastructure pourrait potentiellement perturber de manière significative la fraie des saumons dans les rivières coulant du bien vers la mer. L’Etat partie doit prendre toutes les mesures nécessaires pour atténuer l’impact environnemental de ce projet. L’UICN note également que si en 2004 la saison des incendies a été modérée, l’Etat partie doit entreprendre des recherches pour étudier le schéma naturel des incendies dans ce bien. À partir de cette recherche, une planification plus détaillée des incendies devra être entreprise pour mieux gérer les feux naturels et d’origine humaine à l’intérieur du bien.