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Les Sundarbans

Bangladesh
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Activités illégales
  • Exploitation forestière/production de bois
  • Infrastructures hydrauliques
  • Infrastructures liées aux énergies non renouvelables
  • Modification des eaux de l’océan
  • Pollution des océans
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Tempêtes
  • Autres menaces :

    Besoin d’une évaluation des impacts cumulatifs sur le bien par le biais d’une évaluation environnementale stratégique (EES)

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Pollution des océans
  • Changements des eaux océaniques (Niveau de salinité élevé, hausse du niveau de la mer)
  • Infrastructures hydrauliques (Réduction des apports d’eau douce, dragage de la rivière Pashur)
  • Systèmes de gestion/ Plan de gestion (Gouvernance et gestion globales du bien)
  • Tempêtes (Perte de capacités de suivi en raison des dommages causés par le cyclone)
  • Activités illégales (Braconnage des tigres)
  • Exploitation forestière/production de bois (Récolte du bois d’œuvre et de produits forestiers non ligneux)
  • Infrastructures liées aux énergies non renouvelables (Projet de centrale thermique tel que le développement de la centrale de Rampal)
  • Autres : Besoin d’une évaluation des impacts cumulatifs sur le bien par le biais d’une évaluation environnementale stratégique (EES)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Montant total accordé : 32 590 dollars EU provenant de la Suisse, à la suite de l’Appel spécial lancé par le Secteur des Relations Extérieures de l’UNESCO ; 2017 : 32 527 dollars EU du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour du soutien technique au bien du patrimoine mondial des Sundarbans

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 1 (de 2008-2008)
Montant total approuvé : 75 000 dollars E.U.
2008 Re-establishing essential management capacity in the ... (Approuvé)   75 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**

Décembre 2007 : mission du Centre du patrimoine mondial; mars 2016: mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN ; décembre 2019 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN.


Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN sur le bien a eu lieu du 9 au 17 décembre 2019. L’État partie a présenté les informations complémentaires et les clarifications requises par l’équipe de mission les 30 décembre 2019 et 13 mai 2020. Le rapport de mission est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/798/documents/.

Le 31 janvier 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, suivi d’une mise à jour le 25 mai 2021. Les deux documents sont disponibles au lien ci-dessus et donnent les informations suivantes :

  • Les mesures de conservation du bien ont été renforcées, notamment grâce à des patrouilles intensifiées avec l’Outil de surveillance spatiale et de rapport (SMART) ; la mise en œuvre de la deuxième génération du Plan d'action pour le tigre (2018-2027) ; la création de trois nouveaux sanctuaires de protection des dauphins en 2020 ; l’amélioration de la co-gestion avec les communautés locales ; le lancement du projet « Sundarbans Conservation» en janvier 2021 permettant d’établir un système de suivi écologique du bien à long terme ;
  • Des efforts ont été faits pour augmenter les apports d'eau douce dans la région du sud-ouest, y compris à l’intérieur du bien, notamment grâce à un projet de restauration de la rivière Gorai, dont le dragage doit se terminer d’ici 2022, conformément au Plan 2100 du delta du Bangladesh ;
  • La mise en œuvre des points d’action dont avaient convenu les deux États parties à la première réunion du Groupe de travail conjoint Inde-Bangladesh (GTC) en 2016 se poursuit. La seconde réunion prévue en 2020 a été reportée à la demande de l’État partie indien ;
  • L’État partie n’a donné aucune autorisation ou permission environnementale en faveur d’un quelconque projet industriel/d’infrastructure à grande échelle contigu au bien depuis l’adoption de la Décision 41 COM 7B.25. Sur les 154 entreprises industrielles que compte l’Aire écologique critique (AEC) des Sundarbans, 24 sont classées en « catégorie rouge » ou appartiennent à la grande industrie, et quatre d’entre elles sont à l’arrêt en raison de l’absence d’une autorisation environnementale ;
  • Les opérations de dragage se poursuivent dans les zones de barres intérieure et extérieure de la rivière Pashur, suite à l’approbation des évaluations d'impact environnemental (EIE) par le Département de l’Environnement (DdE). Ces activités sont menées conformément à la Note de conseil de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale et comprennent une évaluation des impacts potentiels du projet sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Les déblais de dragage sont déposés conformément aux Plans de gestion environnementale (PGE) ;
  • Le Plan national de contingence pour les déversements d’hydrocarbures et de produits chimiques (NOSCOP), qui prévoit l'affectation de ressources humaines et financières pour sa mise en œuvre, a été approuvé par le Cabinet en février 2020 ;
  • La construction de la centrale thermique de Rampal progresse après avoir obtenu les autorisations environnementales statutaires requises en application de la législation nationale, et 66 % des travaux ont été menés à bien. Une EIE relative au transport de charbon a été approuvée par le DdE en janvier 2018. Des mesures d’atténuation et de contingence sont appliquées grâce à la mise en œuvre du PGE. Les rapports trimestriels sur les résultats du suivi environnemental dans et autour de la zone du projet et le long de la rivière Pashur, y compris sur la qualité de l’eau et de l’air et les niveaux de bruit, sont accessibles au public en ligne ;
  • Deux sociétés de conseil ont été contractées pour conduire une évaluation environnementale stratégique (EES) de la région du sud-ouest du Bangladesh en décembre 2019. L’EES, qui couvre en tout 89 politiques, plans et programmes (PPP) de 28 secteurs pertinents, est mise en œuvre dans le respect des directives de l’OCDE et des Orientations de la Convention de Plusieurs rapports ont été publiés et sont consultables sur le site Web dédié.

Lors d’une réunion en ligne le 15 mai 2020, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont reçu des mises à jour sur l’EES venant d’une équipe composée des deux sociétés de conseil.

Les 3 juin 2020 et 12 avril 2021, l’État partie a communiqué des informations sur les dommages causés au bien par le cyclone Amphan et sur un accident de navigation à proximité du bien, qui avaient été demandées par le Centre du patrimoine mondial.

Les 2 et 3 juin 2021, une Masterclass sur le développement durable et la conservation du patrimoine mondial au Bangladesh a été organisée en ligne dans le cadre d’un projet de Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas (NFiT) par le Centre du patrimoine mondial et le Bureau de l’UNESCO à Dhaka, en étroite coopération avec l’État partie et les Organisations consultatives.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Il convient de saluer les efforts substantiels déployés par l’État partie afin d’améliorer la protection de la VUE du bien grâce aux diverses mesures adoptées, à savoir le renforcement des patrouilles et la conservation des espèces-phares, les dispositions prises pour augmenter les apports d’eau douce à l’intérieur du bien et établir un système de suivi écologique à long terme ayant pour objectif une meilleure capacité d’adaptation au changement climatique. La coopération positive entre l’État partie, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, destinée à renforcer la planification proactive pour une meilleure gestion du bien dans le cadre du projet NFiT, est également appréciée.

Toutefois, la mission de suivi réactif de 2019 a conclu que, même si la VUE du bien, y compris sa dynamique hydrologique et écologique et sa biodiversité, restait présente, celui-ci continuait d’être menacé par les impacts possibles d’une industrialisation massive. Ces impacts potentiels pourraient entraîner de façon cumulative un risque élevé de détérioration de la VUE du bien si aucune autre mesure n’est prise sur la base d’une évaluation complète des pressions et possibles facteurs négatifs déjà existants ou pouvant survenir dans le futur.

La mission a conclu d’autre part qu’il sera essentiel de veiller à ce que l’EES constitue un outil de planification adéquat dont la mise en œuvre donne l’assurance qu’aucun projet d’industrie à grande échelle ne soit autorisé aux environs du bien et qu’aucune nouvelle intensification de la navigation et du dragage ne se produise si un tel projet était considéré comme ayant des effets négatifs potentiels sur la VUE du bien. Elle a noté qu’au cas où ces impacts négatifs seraient inévitables, le bien se trouverait potentiellement en péril, conformément au paragraphe 180 des Orientations. La mission a donc recommandé que le Comité examine les progrès accomplis concernant le développement de l’EES à la prochaine session afin d'envisager, en l’absence de progrès substantiels et si un péril prouvé ou potentiel pour la VUE se voit confirmé, l’éventuelle inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

La coopération transfrontière entre les États parties du Bangladesh et de l'Inde dans le cadre du GTC est également primordiale et devrait demeurer active. Le Comité pourrait demander aux États parties d’entreprendre un effort concerté, notamment pour une meilleure intégration de la prise en considération de l’hydrologie du bien et de celle du Parc national des Sundarbans en Inde dans la coopération bilatérale, comme l’a recommandé la mission de suivi réactif de 2019.

Il est noté que l’État partie n’a autorisé aucun projet de développement industriel de grande envergure contigu au bien depuis la Décision 41 COM 7B.25 de 2017, et que les 20 entreprises classées en « catégorie rouge » qui fonctionnent aujourd’hui dans l’AEC sont soumises à un contrôle de conformité rigoureux. Il est également noté que le dragage de la rivière Pashur s’effectue conformément aux PGE, en vertu de la Décision 43 COM 7B.3. La finalisation du NOSCOP, qui comprend l'affectation de ressources humaines et financières à la mise en œuvre du plan afin de prévenir et atténuer les effets négatifs des opérations de navigation, est accueillie favorablement. Un plan de contingence localisé effectif couvrant le bien devrait être étayé en vue de garantir des actions immédiates et coordonnées qui minimisent les impacts en cas d’urgence, comme recommandé par la mission de 2019.

Les efforts de l’État partie pour faire avancer l’EES dans le sud-ouest du Bangladesh sont accueillis favorablement. Il est noté que l’EES devrait s’achever en août 2021 en raison d’un retard dû à la pandémie de COVID-19. Il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie, en toute priorité, d’appliquer toutes les recommandations pertinentes de la mission de 2019 au moment de finaliser l’EES, afin de veiller à ce que les conclusions de l’EES constituent le socle d’une future prise de décision concernant le développement qui pourrait avoir un impact sur la VUE du bien, et de soumettre le rapport final, avec le Plan de gestion environnementale stratégique, au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN et pour examen ultérieur par le Comité à sa 45e session.

Les opérations d’expansion et de dragage signalées près du port de Mongla par la mission de 2019, sont source de vive préoccupation. Sachant que tout nouveau projet de développement en amont du bien nécessiterait un dragage d’entretien supplémentaire et risque d’augmenter le trafic sur la rivière Pashur, l’État partie devrait être instamment prié de faire en sorte qu’aucune nouvelle décision ne soit prise en faveur d’un quelconque projet industriel et/ou d'infrastructure à grande échelle qui pourrait influencer la VUE du bien, y compris l’expansion du port de Mongla et tout autre développement susceptible de faire augmenter encore le trafic sur la rivière Pashur, jusqu’à ce que l’EES pour la région du sud-ouest du Bangladesh soit terminée, comme recommandé par la mission de 2019.

Aucune mise à jour n’est consignée dans le rapport de l’État partie sur le développement des centrales de Taltoli et Kolapara, situées en dehors de la région du sud-ouest, tout comme il est aussi extrêmement préoccupant de constater que les trois projets de centrales thermiques de Rampal, Taltoli et Kolapara continuent d’avancer, alors que leur construction et leurs opérations pourraient potentiellement impacter la VUE du bien. La mission de 2019 a noté des progrès substantiels dans la résolution des problèmes soulevés par la mission de suivi réactif de 2016 au sujet de la construction et du fonctionnement de la centrale de Rampal, par exemple lorsqu’elle a appelé à une plus grande transparence dans la mise en œuvre de mesures d’atténuation et de contingence durant toutes les phases du projet et à un suivi régulier conforme au PGE. Toutefois, la mission a aussi réaffirmé qu’en l’absence d’une évaluation complète des effets cumulatifs des développements industriels de grande ampleur en cours et proposés, de vives préoccupations demeurent quant à leurs impacts négatifs possibles sur le bien, d’où le danger potentiel que représente la poursuite de ces projets pour la VUE du bien avant que l’EES en cours ne soit achevée.

Tout en saluant les efforts de l’État partie afin de mieux protéger la VUE du bien et faire avancer l’EES, la poursuite des travaux en cours, y compris la construction de centrales, les opérations d’expansion et de dragage près du port de Mongla préalables à l’achèvement de l’EES, qui guiderait les décisions de manière à les rendre compatibles avec la protection de la VUE du bien, constitueraient pour celui-ci une menace sérieuse. Aussi est-il recommandé que le Comité examine à sa 45e session si le bien remplit les conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.91
Les Sundarbans (Bangladesh) (N 798)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les Décisions 41 COM 7B.25 et 43 COM 7B.3, adoptées à ses 41e (Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement,
  3. Note avec satisfaction la conclusion de la mission de suivi réactif de 2019 comme quoi la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, y compris ses processus hydrologiques et écologiques et sa biodiversité, reste présente ;
  4. Note que les possibles impacts d’une industrialisation massive pourraient entraîner un risque élevé pour la VUE du bien si aucune autre mesure n’est prise sur la base d’une évaluation globale des pressions et des éventuels futurs facteurs négatifs existants et possibles ;
  5. Considère que l’Évaluation environnementale stratégique (EES) de la région du sud-ouest du Bangladesh devrait constituer un outil de planification adéquat afin de s’assurer que tous les futurs projets industriels à grande échelle à proximité du bien ne portent pas préjudice à la VUE ;
  6. Accueille favorablement l’importance des efforts considérables fournis afin de mieux protéger la VUE du bien à travers l’adoption de diverses mesures de conservation, y compris une nouvelle initiative visant à établir un système de suivi écologique à long terme ayant pour but une meilleure capacité d’adaptation au changement climatique ;
  7. Se félicite de l’étroite coopération entre l’État partie, l’UNESCO et les Organisations consultatives en termes de renforcement de la planification proactive pour la gestion du bien dans le cadre du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas, et encourage l’État partie à poursuivre activement le dialogue et l’engagement avec l’UNESCO, les Organisations consultatives et les autres parties prenantes, en complément de ses efforts visant à renforcer la gestion du bien ;
  8. Salue également les progrès de l’État partie dans la mise en œuvre des points d’action convenus lors de la première réunion du Groupe de travail conjoint Inde-Bangladesh en 2016, et demande aux États parties du Bangladesh et de l’Inde d’entreprendre un effort concerté, notamment pour une meilleure intégration de la prise en considération de l’hydrologie du bien et de celle du Parc national des Sundarbans en Inde dans la coopération bilatérale ;
  9. Note également avec satisfaction que l’État partie n’a pas donné d’autorisation ou de permis environnementaux pour tout développement industriel à grande échelle aux abords immédiats du bien depuis l’adoption de la décision 41 COM 7B.25;
  10. Note en outre avec satisfaction que 20 grandes entreprises (Catégorie rouge) implantées dans l’Aire écologique critique des Sundarbans sont soumises à un contrôle de conformité rigoureux et que les activités de dragage approuvées sur la rivière Pashur sont menées dans le respect des Plans de gestion environnementale, salue en outre la finalisation du Plan national de contingence pour les déversements d’hydrocarbures et de produits chimiques (NOSCOP), qui prévoit l’affectation de ressources humaines et financières pour sa mise en œuvre afin de prévenir et atténuer les impacts négatifs du trafic fluvial, et demande également à l’État partie d’étayer un plan de contingence localisé effectif couvrant le bien en vue de garantir des actions immédiates et coordonnées qui minimisent les impacts en cas d’urgence ;
  11. Notant que le rapport de la mission de suivi réactif de 2019 n’a été publié que le 16 juin 2021, demande en outre à l’État partie de pleinement mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission de suivi réactif de 2019 et les décisions précédentes du Comité ;
  12. Salue de plus les efforts déployés par l’État partie pour faire avancer l’EES de la région du sud-ouest, dont l’achèvement est maintenant prévu en août 2021, prie instamment l’État partie de veiller à ce que les conclusions de l’EES constituent le socle d’une future prise de décisions en matière de développement qui pourrait impacter la VUE du bien, et demande de plus à l’État partie de soumettre l’EES finale, ainsi que le Plan de gestion environnementale stratégique, au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN et pour examen ultérieur par le Comité à sa 45e session ;
  13. Note également les opérations d’expansion et de dragage près du port de Mongla, qui nécessiteraient un dragage d’entretien supplémentaire et risquent d’augmenter le trafic sur la rivière Pashur, et prie aussi instamment l’État partie de s’assurer qu’aucune décision supplémentaire ne soit prise en faveur de tout nouveau projet industriel et/ou d'infrastructure à grande échelle qui pourrait influencer la VUE du bien, jusqu’à ce que l’EES pour la région du sud-ouest du Bangladesh soit achevée ;
  14. Exprime sa satisfaction quant aux progrès accomplis par l’État partie dans le traitement des questions soulevées par la mission de suivi réactif de 2016 quant à la construction de la centrale thermique de Rampal, mais note avec préoccupation que la construction de projets industriels à grande échelle pourrait potentiellement impacter la VUE du bien et ne devrait pas se poursuivre avant l’achèvement de l’EES, conformément au paragraphe 118bis des Orientations ;
  15. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session.
Projet de décision : 44 COM 7B.91

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les Décisions 41 COM 7B.25 et 43 COM 7B.3, adoptées à ses 41e (Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement,
  3. Note la conclusion de la mission de suivi réactif de 2019 comme quoi, même si la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, y compris ses processus hydrologiques et écologiques et sa biodiversité, reste présente, celui-ci continue d’être menacé par les possibles impacts d’une industrialisation massive dont les effets cumulatifs pourraient entraîner un risque élevé de détérioration de la VUE du bien si aucune autre mesure n’est prise sur la base d’une évaluation globale des pressions et facteurs futurs négatifs existants et possibles ;
  4. Considère que l’Évaluation environnementale stratégique (EES) de la région du sud-ouest du Bangladesh devrait constituer un outil de planification adéquat dont la mise en œuvre garantirait qu'aucun projet industriel à grande échelle ne soit permis à proximité du bien, et qu’aucune intensification progressive du trafic fluvial et du dragage ne se produise si un tel projet était considéré comme ayant des impacts négatifs potentiels sur la VUE du bien ; et considère également qu’au cas où ces impacts négatifs seraient inévitables, le bien serait confronté à un danger potentiel conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
  5. Salue l’importance des efforts fournis afin de mieux protéger la VUE du bien à travers l’adoption de diverses mesures de conservation, y compris une nouvelle initiative visant à établir un système de suivi écologique à long terme ayant pour but une meilleure capacité d’adaptation au changement climatique ;
  6. Se félicite de l’étroite coopération entre l’État partie, l’UNESCO et les Organisations consultatives en termes de renforcement de la planification proactive pour la gestion du bien dans le cadre du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas, et encourage l’État partie à poursuivre activement le dialogue et l’engagement avec l’UNESCO, les Organisations consultatives et les autres parties prenantes, en complément de ses efforts visant à renforcer la gestion du bien ;
  7. Salue également les progrès de l’État partie dans la mise en œuvre des points d’action convenus lors de la première réunion du Groupe de travail conjoint Inde-Bangladesh en 2016, et demande aux États parties du Bangladesh et de l’Inde d’entreprendre un effort concerté, notamment pour une meilleure intégration de la prise en considération de l’hydrologie du bien et de celle du Parc national des Sundarbans en Inde dans la coopération bilatérale ;
  8. Notant que 20 grandes entreprises (Catégorie rouge) implantées dans l’Aire écologique critique des Sundarbans sont soumises à un contrôle de conformité rigoureux et que les activités de dragage approuvées sur la rivière Pashur sont menées dans le respect des Plans de gestion environnementale, salue en outre la finalisation du Plan national de contingence pour les déversements d’hydrocarbures et de produits chimiques (NOSCOP), qui prévoit l’affectation de ressources humaines et financières pour sa mise en œuvre afin de prévenir et atténuer les impacts négatifs du trafic fluvial, et demande également à l’État partie d’étayer un plan de contingence localisé effectif couvrant le bien en vue de garantir des actions immédiates et coordonnées qui minimisent les impacts en cas d’urgence ;
  9. Salue de plus les efforts déployés par l’État partie pour faire avancer l’EES de la région du sud-ouest, dont l’achèvement est maintenant prévu en août 2021, prie instamment l’État partie, en toute priorité, d’appliquer toutes les recommandations pertinentes de la mission de suivi réactif de 2019 au moment de finaliser l’EES, afin de veiller à ce que les conclusions de l’EES constituent le socle d’une future prise de décisions en matière de développement qui pourrait impacter la VUE du bien, et demande en outre à l’État partie de soumettre l’EES finale, ainsi que le Plan de gestion environnementale stratégique, au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN et pour examen ultérieur par le Comité à sa 45e session ;
  10. Note avec la plus vive inquiétude les opérations d’expansion et de dragage près du port de Mongla, qui nécessiteraient un dragage d’entretien supplémentaire et risquent d’augmenter le trafic sur la rivière Pashur, et prie aussi instamment l’État partie de s’assurer qu’aucune décision supplémentaire ne soit prise en faveur de tout nouveau projet industriel et/ou d'infrastructure à grande échelle qui pourrait influencer la VUE du bien, mais aussi accroître le développement du port de Mongla ou tout autre projet susceptible d’intensifier le trafic sur la rivière Pashur, jusqu’à ce que l’EES pour la région du sud-ouest du Bangladesh soit achevée ;
  11. Prend note des progrès accomplis par l’État partie dans le traitement des questions soulevées par la mission de suivi réactif de 2016 quant à la construction de la centrale thermique de Rampal, mais se déclare vivement préoccupé de voir se poursuivre la construction de trois centrales à Rampal, Taltoli et Kolapara qui pourraient potentiellement impacter la VUE du bien en l’absence de l’EES et d’une évaluation complète de leurs effets cumulatifs ;
  12. Demande par ailleurs à l’État partie de s’efforcer de mettre pleinement en œuvre toutes les autres recommandations émises par la mission de suivi réactif de 2019 et les décisions antérieures du Comité ;
  13. Demande de plus à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, dici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points susmentionnés, y compris la manière dont les conclusions de l’EES garantissent la prise de décisions en termes de développement à proximité du bien qui protégera pleinement sa VUE, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022, afin de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la VUE, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2021
Bangladesh
Date d'inscription : 1997
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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