Ville de La Valette
Facteurs affectant le bien en 1991*
- Humidité relative
- Pollution atmosphérique
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
matériau de construction utilisé extrêmement friable
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 1991
Montant total approuvé : 1 625 dollars E.U.
1981 | 2-week consultant mission to advise on setting up a ... (Approuvé) | 1 625 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 1991**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 1991
La ville de La Valette a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 1980 au titre des critères (i) et (vi). Les monuments sont protégés sur le plan national par une loi de Protection des Antiquités datant de 1925. Ville fortifiée idéale, créée au XVIe siècle par l'Ordre Saint-Jean de Jérusalem, elle a subi très peu d'altérations dans son tissu et son architecture et a conservé un très grand nombre de monuments importants, dont les fameuses auberges de chaque Langue : 320 monuments historiques à l'intérieur de 55 hectares.
Le problème fondamental de la conservation des monuments de La Valette est le même que celui de presque toute Ille : la nature de la roche calcaire globigérine qui constitue l'essentiel du matériau de construction utilisé et qui est extrêmement friable. L'humidité marine et la pollution abîment sérieusement les façades et les décors des monuments et édifices.
La plupart des monuments présentaient des problèmes de dégradation et d'altération de la pierre (la globigérine présentant une structure alvéolée). Plusieurs monuments, endommagés pendant la Seconde Guerre mondiale, n'ont fait l'objet d'aucuns travaux de fonds et sont toujours colmatés par des réparations de fortune et "temporaires" : auberges de Provence, d'Italie, de Bavière, l'hôpital de l'Ordre, le palais des Grands Maîtres. Le service des Musées et le ministère des Travaux
Publics sont responsables des travaux d'entretien et de restauration. La restauration des églises et autres biens religieux est prise en charge par les autorités ecclésiastiques. Il n'y a pour l'instant pas de plan de sauvegarde pour La Valette (un projet est en cours d'élaboration). Il existe, cependant, un comité pour la réhabilitation de La Valette qui joue le rôle de conseiller technique dans les cas de modifications de façades, etc.
Une demande d'assistance technique avait été accordée en 1981 pour la création d'une unité de recherche dans le laboratoire de l'Université de Malte et de l'équipement pour l'hypogée d'Hal Safliéni, afin d'étudier les problèmes de conservation de la pierre avec différentes méthodes à tester : silicification, imprégnation, remplacement de blocs, etc. Le Comité est, par ailleurs, saisi d'une demande d'assistance en vue de la climatisation de l'hypogée.
Une campagne internationale de sauvegarde de Malte a été lancée en 1981. Le plan d'action comprenait des travaux de conservation, notamment pour l'hypogée d'Hal Safliéni, les temples mégalithiques et le fort Saint-Elme à La Valette, mais seul l'hypogée fait l'objet d'un véritable travail de suivi. Les forts Saint-Elme et Saint-Angelo appartiennent à l'armée et ne font l'objet d'aucune restauration, bien qu'ils en nécessitent de nombreuses, les bastions des portes d'entrée étant toutefois entretenus, restaurés et aménagés. Ces forts font partie des projets de restauration du gouvernement, projets qui envisagent une nouvelle affectation des lieux à usage touristique, auquel il faudra veiller pour éviter une détérioration possible en raison d'un trop grand flux de visiteurs. Actuellement, l'urgence est à la mise en place d'outils juridiques et de contrôle (élaboration et adoption du plan de sauvegarde) et à une meilleure connaissance des moyens techniques permettant de ralentir la dégradation de la pierre.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 1991
15 COM VII
Suivi de l’état de conservation des biens culturels et problèmes techniques s'y rapportant
18. Le rapport sur le suivi de l'état de conservation des biens culturels présenté par le Secrétariat a traité des sites suivants : Xanthos-Létoon (Turquie), La Valette (Malte), Shibam (Yémen), le parc national historique - Citadelle, Sans Souci, Ramiers (Haïti), la vallée de Kathmandu (Népal), Mohenjo-Daro (Pakistan), le Cavalier de Madara (Bulgarie). Dix-sept sites ont été visités au titre du suivi par un expert, qui est chargé de coordonner l'action pour la préservation de 115 sites méditerranéens dans le cadre du PNUE - Convention de Barcelone. Ces visites ont donné une abondance d'informations et de documentation qui ont besoin d'être analysées. De plus, le diagnostic et les recommandations faites par l'expert devaient être transmises aux autorités nationales avant qu'un rapport ne puisse être présenté au Comité. Le résumé des constatations faites par l'expert concernant deux sites a été inclus dans le document de travail SC-91/CONF.002/3. Des rapports sur l'état de conservation des quinze autres sites seront soumis au Bureau en juin 1992. En outre, l'expert présent à cette session était prêt à expliquer son approche et à répondre à des questions précises. Un rapport supplémentaire sur le suivi a été préparé par le coordonnateur du Projet régional PNUD/UNESCO pour le patrimoine culturel et le développement en Amérique latine et les Caraïbes, également présent à cette session.
19. Le Comité a été également informé du type de suivi continu effectué par le Secrétariat sur des projets qui faisaient l'objet d'une campagne internationale de sauvegarde ou au titre de projets financés par l'PNUD. La brochure qui vient d'être publiée sur le travail accompli à Sana'a, ainsi que le rapport sur la mission en Bulgarie annexée au document préparé par le Secrétariat, a montré que le suivi le plus efficace pouvait être fait grâce à des missions d'assistance technique. Malheureusement, les moyens financiers et les ressources humaines du Secrétariat sont trop faibles par rapport au grand nombre de sites déjà inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.
20. De l'avis du Secrétariat, l'action de suivi devrait être menée sous forme d'un dialogue continu avec les États parties qui devrait commencer avant même l'inscription du site, afin d'informer les responsables locaux (responsables politiques et spécialistes) des valeurs à maintenir et des principes et méthodes de conservation à appliquer. En particulier, la mise en œuvre du plan de gestion demandé au moment de la proposition d'inscription devrait être vérifiée au titre de l'exercice de suivi.
21. Le représentant de l'ICOMOS a communiqué au Comité les informations alarmantes reçues sur la détérioration de certaines parties des monuments de Kizhi Pogost (URSS). Il a souligné que son organisation était intéressée d'envoyer une mission sur place pour vérifier l'état de conservation du site. Se référant au centre culturel en cours de construction entre la tour de Belem et le monastère des Hiéronymites à Lisbonne (Portugal), il a souligné que les travaux étaient presque achevés et que le dossier très complet présenté par le gouvernement montrait que le règlement du concours architectural tenait compte du fait que le site était classé comme patrimoine mondial. Une partie du nouveau bâtiment remplaçait des constructions industrielles, ce qui représentait une amélioration. Ce cas montrait qu'il serait nécessaire de définir une stratégie pour guider à l'avenir les architectes chargés de l'aménagement des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. A son tour, l'observateur portugais a souligné le fait que le projet d'intégrer ce centre culturel dans le site faisait partie d'un plan de sauvegarde de la zone, en vue de revaloriser l'ensemble. Le Comité a pris note du rapport de l'ICOMOS et, à la lumière de cet exemple, a souligné que les États parties devaient accorder une attention toute particulière au maintien des valeurs des sites du patrimoine mondial, lors de l'élaboration de projets d'aménagements ou de nouvelles constructions ou de restaurations importantes. Avant que des décisions irréversibles ne soient prises, les autorités nationales devaient informer le Comité, par l'intermédiaire du Secrétariat de l'UNESCO, de leur intention d'entreprendre ou d'autoriser des projets dans une zone protégée par la Convention. La nécessité d'une étroite collaboration entre le Secrétariat et les responsables locaux a été soulignée au cours des débats. Le Comité a noté que l'ICOMOS, en collaboration avec l'ICCROM, préparait un guide sur la gestion des sites à l'usage des responsables du patrimoine.
22. Le Coordonnateur du Projet régional PNUD/UNESCO pour le patrimoine culturel et le développement en Amérique latine et les Caraïbes a expliqué la méthode qui a servi à l'analyse détaillée de six sites de la région. Les documents présentés ne reflètent que le travail déjà accompli dans le cadre d'un projet plus vaste concernant seize sites en tout dont l'évaluation se poursuivra jusqu'en 1993 et représenterait pour le Fonds du patrimoine mondial une dépense de 40.000 $EU.
23. Le Comité a pris note de ce rapport. Tout en considérant qu'il s'agissait d'une méthode intéressante, il a estimé qu'elle ne pouvait être nécessairement appliquée à toutes les régions.
24. Le Coordonnateur du réseau mis en place par le programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) pour la protection des sites méditerranéens dans le cadre de la Convention de Barcelone a exposé à son tour sa méthode de travail dans l'exercice de suivi. A l'occasion des visites des dix-sept sites du pourtour de la Méditerranée, il a recensé, en collaboration avec les experts locaux, les différents problèmes soulevés par la conservation des sites en question. A la suite de ses visites, il gardait le contact avec les responsables pour les aider dans leur tâche par des conseils techniques et de la documentation.
25. Un membre du Comité s'est interrogé sur les limites des possibilités d'intervention du Comité et du Secrétariat dans la gestion d'un site. Le Secrétariat a expliqué qu'il prévenait toujours les responsables nationaux dont la collaboration était évidemment indispensable.
26. La possibilité de l'intervention du secteur privé dans les activités de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine a été soulevée. Un délégué a considéré que des progrès restaient à faire dans ce domaine. Par exemple, les différents problèmes posés par une trop grande fréquentation des sites pourraient être mieux résolus grâce à la collaboration d'associations privées.
Pas de projet de décision
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.