Patrimoine mondial de la Fédération de Russie

Nous sommes particulièrement fiers de vous présenter ce numéro spécial entièrement consacré aux sites du patrimoine mondial de la Fédération de Russie, à l’occasion du 40e anniversaire de la Convention du patrimoine mondial, que célèbre le Comité du patrimoine mondial réuni à Saint-Pétersbourg le 25 juin 2012.

Le nombre de sites russes inscrits sur la Liste du patrimoine mondial dans la catégorie « bien naturel » ou « bien culturel » n’a cessé de croître depuis la ratification de la Convention du patrimoine mondial par la Fédération de Russie en octobre 1988. Aujourd’hui, le pays compte 15 sites culturels et 9 sites naturels à son actif et, parmi ces derniers, deux des plus grands sites naturels terrestres du monde : les Forêts vierges de Komi (3,3 millions d’hectares) et le Plateau de Putorana (1,9 million d’hectares) avec sa zone tampon (1,8 million d’hectares). La liste indicative de la Russie comporte par ailleurs 27 sites naturels et culturels qu’elle entend proposer à l’inscription. Certains de ces sites seront prochainement évalués à Saint- Pétersbourg, lors de la session du Comité. Le vif intérêt que porte la Russie au patrimoine mondial s’inscrit dans son engagement à long terme en faveur de la Convention.

Les sites russes classés au patrimoine mondial sont exceptionnels en termes d’envergure et de valeur historique. Ils méritent d’être mieux connus par le reste du monde. C’est d’ailleurs la vocation de ce numéro de les faire découvrir à nos lecteurs, un à un, en consacrant un article à chacun. Nous sommes également heureux de publier dans ce numéro des messages de Madame Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, et de Sergueï Lavrov, Ministre russe des affaires étrangères, mais aussi un entretien avec Son Excellence Madame Eleonora Mitrofanova, Ambassadrice de la Fédération de Russie auprès de l’UNESCO et Présidente du Comité du patrimoine mondial.

À l’occasion de cet anniversaire, force est de constater que les longues années de travail et de réflexion sur les principes énoncés dans la Convention ont produit des effets considérables et durables dans le monde entier. Comme le remarque d’ailleurs dans ce numéro Bernd von Droste, premier directeur du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, la compréhension que nous avions de la nature de notre mission a peu à peu évolué et nous avons acquis une meilleure connaissance non seulement de nous-mêmes, mais également une meilleure compréhension des différences qui existent entre les diverses cultures du monde et, par la même occasion, du point de vue propre à chacun.

C’est ainsi que nous avons appris à apprécier nos monuments et nos paysages, ainsi que la mémoire de ce qui nous est le plus précieux. Et c’est également ainsi que nous avons appris à reconnaître dans les sites du patrimoine mondial, d’importants repères du savoir et de l’histoire dont nous héritons. Ce sont ces repères dont nous assurons la protection contre toute destruction irréfléchie et dont nous renforçons le rôle qu’ils jouent en tant que témoins de notre valeur et de notre dignité.