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Les Mausolées Royaux de l’Algérie antique (du IVème Siècle Av. J.C. au VIéme siècle Apr. J.C.

Date de soumission : 28/04/2025
Critères: (i)(iii)(iv)
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Délégation permanente de l'Algérie auprès de l'UNESCO
État, province ou région :
Wilaya, Batna, Constantine, Ain Témouchent, Tamanghasset et Tiaret
Ref.: 6832
Avertissement

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Le mausolée royal d’Imedghacen : (Batna) 35°42′26′′N,6°26′04′′E
Le mausolée royal de Massinissa : (Constantine) 36°16′00′′N,6°41′00′′E
Le mausolée royal de Siga : (Ain Temounchent) 35°15′59′′N,1°27′00′′O
Mausolée royal de Maurétanie Césarienne : (Tipasa) 36°34′29′′N,2°33′12′′E
Le monument d’Abalessa -Tin Hinan : (Tamanghasset) 22°53′08′′N,4°52′05′′E
Les Djeddars : (Tiaret) 35°06′47′′N,1°12′45′′ E

L’héritage millénaire de l’Algérie est riche de monuments et de sites qui témoignent d’une histoire nationale exceptionnelle, intimement liée à celle de nombreuses régions du monde, notamment en Méditerranée. Des temps préhistoriques aux grandes civilisations de l’antiquité et du moyen âge, le territoire national recèle des trésors qui expriment le génie créateur des Algériens et leur contribution au patrimoine universel de l’humanité. L’Antiquité algérienne est notamment marquée par l’héritage de la civilisation numide, qui, aux côtés des civilisations carthaginoise et romaine, a façonné l’histoire universelle pendant plusieurs siècles.

L’héritage de la civilisation Numide, est diversifié et s’exprime à travers d’importants domaines, notamment une empreinte territoriale qui, depuis le III siècle avant J.-C., a façonné les limites géographiques de notre pays. Il se manifeste également par une architecture funéraire monumentale consacrée à la mémoire des grands rois « Aguellid», en tamazight, avec l’édification de mausolées exceptionnels et uniques, répartis sur l’ensemble du territoire national, de l’Est à l’Ouest, du centre et dans le Grand Sud. Ces monuments constituent des unités chrono- culturelles remarquables et témoignent de la maitrise d’importantes connaissances liées à la topographie, à l’architecture, aux techniques de construction et aux rites funéraires.

Le bien proposé au classement en série, se compose de six monuments antiques, qui expriment sa valeur universelle exceptionnelle, et qui interprètent également la grandeur de la civilisation numide et de ses influences même sous domination romaine et occupation byzantine.

Les mausolées royaux qui composent le bien sont :

  1. Le mausolée royal d’Imedghacen à Boumia El Maadher dans la wilaya de Batna. (IV siècle avant. J.C) ;
  2. Le mausolée royal de Massinissa à ElKhroub dansla wilaya de Constantine. (IIème siècle avant JC) ;
  3. Le mausolée royal de Siga situé dans l’antique capitale Siga dans la commune de Oulhaça El Gheraba dans la wilaya d’Ain Témouchent. (IIème siècle avant JC.) ;
  4. Le Mausolée royal de la Maurétanie Césarienne dans la commune de Sidi Rached dans la wilaya de Tipasa. (Ier siècle av.JC) ;
  5. Le monument d’Abalessa -Tin Hinan, dans l’Ahaggar à Tamanghasset. (IVème Siècle après J.C.) ;
  6. Les Djeddars de Frenda dans les communes de Tousnina et Medghoussa dans la wilaya de Tiaret. (Vème et VIème siècle après JC ).

Description des attributs constitutifs du bien :

Associés à des personnages de haut rang, rois et reines amazighs d’Algérie, les mausolées dont le caractère funéraire est établi, témoignent de la grandeur de cette civilisation autochtone. Ainsi, la présence systématique de chambres funéraires et de nécropoles funéraires annexes souligne leur importance en tant que lieux d’inhumation et peut-être de pratiques rituelles, notamment celle de se rapprocher de l’ancêtre et de l’aïeul vénéré.

Imedghacen : Situé près de la ville de Batna, dans l’est algérien, est un mausolée royal numide. Ce monument imposant, d’un diamètre de 59 mètres et d’une hauteur de 18 mètres, est constitué d’une structure funéraire en forme de bazina (un tumulus circulaire imposant). Il combine des éléments architecturaux berbères, grecs et égyptiens. Sa construction a été datée entre la deuxième moitié du IVe siècle et le début du IIIe siècle av. J.-C. Il a servi de modèle pour des monuments funéraires ultérieurs et reste un symbole important de l’histoire et de la culture Numide.

Imedghacen est un monument exceptionnel qui témoigne de la richesse culturelle et de la complexité historique de l’Algérie antique. Son architecture unique, sa signification historique et les découvertes archéologiques qui l’entourent en font un site d’une grande importance pour la compréhension de la civilisation numide et des influences grecques et égyptiennes.

Le mausolée royal de Massinissa : À une quinzaine de kilomètres de Constantine, sur une colline dominant la localité d’El Khroub, s’élèvent les vestiges d’un mausolée, tombeau présumé du roi Massinissa (IIᵉ siècle av. J.-C.). Ce mausolée pyramidal à degrés incarne l’apogée du royaume numide unifié. Son style mêle traditions locales et influences punico-hellénistiques. Il célèbre le roi Massinissa, légendaire unificateur des tribus amazighes, dont le règne marqua l’âge d’or de la Numidie. Le mobilier retiré du tombeau, et exposé au musée national Cirta à Constantine, comprend trois urnes funéraires, plusieurs objets métalliques et des ossements.

Le mausolée royal de Siga : est un monument numide situé près de l'ancienne capitale du roi Syphax, Siga. Il se dresse sur une colline à 12 km au sud-ouest de Béni Saf, dominant la vallée de l'oued Tafna. Les vestiges de cet imposant mausolée de type turriforme, à plan hexagonal, révèlent des chambres funéraires voûtées, creusées dans la roche. Daté du IIIe siècle av. J.-C. au IIe siècle av. J.-C., il est attribué à Vermina, fils de Syphax. Ce lieu rappelle également la rencontre historique entre Scipion, Hannibal et Syphax en 206 av. J.-C., lors des négociations pour un traité de paix entre Rome et Carthage, les deux puissances de l'époque.

La tradition populaire conserve la valeur sentimentale liée à ce lieu, connu sous le nom de « Kekour l'Arayes » (dôme des mariées). Il est de coutume que les futures mariées fassent plusieurs fois le tour du mausolée, un rite censé assurer prospérité et pérennité à leur mariage.

Le Mausolée royal de la Maurétanie césarienne : Le mausolée, traditionnellement appelé « Tombeau de la Chrétienne », est associé au roi Juba II et à Cléopâtre Séléné. Il se dresse sur une colline proche de la ville de Tipasa. Il est l’un des attributs majeurs du site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982. Cet imposant monument, de tradition berbère, est construit sur une plateforme carrée et comporte un corps cylindrique orné de colonnes d’ordre ionique et de quatre fausses portes. Les moulures des fausses portes dessinent une grande croix latine, à l’origine de son nom populaire. La partie basse du monument donne accès à une galerie en forme de déambulatoire qui mène au caveau central.

Le monument d’Abalessa -TinHinan : Situé sur la route d’Abalessa-Silet, à proximité du village d’Abalessa, à 80 km au nord-ouest de Tamanrasset, sur une colline abrupte de 914 m d’altitude et dominant les confluents des oueds de Tifirt et Abalessa. De forme elliptique (26,25 m de grand axe et 23,75 m de petit axe), il présente un mur d’enceinte dont l’épaisseur varie entre 1,40 m et 3,70 m. Le tombeau comporte 11 chambres de formes irrégulières, à l'exception de la chambre funéraire dont le sol porte six grandes dalles couvrant une fosse sépulcrale mesurant 2,30 m de long sur 1,40 m de large et 1,50 m de profondeur.

Comme la plupart des grands monuments funéraires de la période antique, le monument d’Abalessa a servi de centre à une petite nécropole composée de treize (13) tombes qui auraient été édifiées progressivement à une date ultérieure à la construction du tombeau. L’analyse du mobilier funéraire découvert dans la chambre sépulcrale a permis d’établir une date approximative pour le monument, allant du IIIe au IVe siècle ap. J.-C.

Les Djeddars de Frenda : Ces treize pyramides à base carrée (IVᵉ-VIᵉ siècle apr. J.-C.), près de Tiaret, marquent la transition entre l’Antiquité tardive et la période préislamique. Leurs étages internes, accessibles par des couloirs étroits, renferment des chambres funéraires décorées de bas-reliefs (lions, motifs chrétiens). Leur architecture hybride, mêlant techniques locales et influences méditerranéenne témoigne de la vitalité des royaumes amazighs.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Les mausolées royaux de l’Algérie antique, reconnaissables et identifiables par leur implantation soigneusement choisie et par leurs formes singulières sont des biens funéraires produits d’une brillante civilisation originale, autochtone, à la fois africaine et méditerranéenne. Ils constituent des témoins pérennes, concrets et authentiques de l’héritage numide qui marque indélébilement le territoire national à travers plusieurs régions du pays.

L’aspect monumental de ces tombeaux, la qualité du parement et le soin apporté à la construction, le positionnement sur un terrain vaste et élevé, dégagé et visible de tous les côtés, demeurant ainsi à travers le temps, comme point de repère, ne peuvent appartenir qu’à des édifices royaux.

Ces monuments royaux représentent une sélection d’exemples remarquables de sépultures remontant à l’antiquité pendant des périodes variées et issues de régions différentes de l’Algérie (A l’Est : Batna, Constantine, au Centre ; Tipasa, à l’Ouest ; Tiaret et Ain Temouchent et enfin au Sud Tamanghasset). Ils témoignent de la diversité des conceptions architecturales et techniques artisanales élaborés au cours de plusieurs millénaires.

Ils représentent la quintessence du génie créateur des anciens numides et leur attachement à leur territoire qu’ils ont bien marqué à travers leur propre technique qui consiste à ériger des sépultures monumentales comme dernières demeures pour leurs rois et chefs « Aguellids », utilisant des matériaux et concevant des formes spécifiques, défiant les temps et tous les facteurs de dégradation.

Ces monuments funéraires illustrent des échanges culturels et techniques à travers la Méditerranée et l'Afrique, intégrant des influences puniques, romaines au creuset culturel local qui caractérise la civilisation numide. Leur répartition géographique (du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest) et leur diversité architecturale (bazinas, tumulus, éléments décoratifs hybrides) témoignent d'un rayonnement régional et d'une adaptation créative aux contacts extérieurs. Ils incarnent ainsi un dialogue entre les civilisations tout en affirmant l'identité autochtone.

Enfin, les mausolées royaux de l’Algérie antique s’inscrivent dans une tradition mondiale de monuments funéraires destinés à honorer des personnalités importantes ou à marquer des sites sacrés. Chacun de ces mausolées reflète les particularités culturelles et architecturales de son époque et de sa région.

Critère (i) : Les mausolées royaux de l'Algérie antique témoignent de manière unique du génie créateur humain. Ces monuments funéraires, érigés et répandus par nos ancêtres à travers le territoire national, illustrent, par leurs formes, leurs volumes, leur agencement architectural, leurs décors et leurs implantations stratégiques, les connaissances et les maîtrises technologiques locales, empreints d'influences régionales, notamment méditerranéennes. Les attributs composant ce patrimoine exceptionnel, transcendent le temps et conservent l'intégralité de leurs éléments, témoignant ainsi de la grandeur de l'apport de cette civilisation à l'héritage de l'humanité.

Critère (iii) : Les mausolées royaux de l’Algérie antique offrent, à travers les six biens sélectionnés, des exemples représentatifs des savoirs et des techniques d’un patrimoine bâti à caractère funéraire très ancien. Ils témoignent d’une maîtrise technologique de haut niveau en ce qui concerne l’extraction et la taille des blocs de pierre, leur agencement en diverses formes, ainsi que les techniques d’élévation et de décoration. Leur complexité et leur fonction révèlent la diffusion d’un art de construire maîtrisé par la civilisation numide.

Critère (iv) : Les mausolées royaux de l’Algérie antique et leurs nécropoles funéraires, caractérisés par une diversité typologique, architecturale, technique et topographique, représentent des témoignages culturels exceptionnels et des éléments paysagers remarquables illustrant une période importante de l’histoire de l’humanité, allant du IIIème siècle avant JC, au VIème siècle après JC.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

La préservation des monuments et des tombeaux funéraires est intrinsèquement liée à leur sacralité au sein de la culture et de la société qui les ont érigés. Cependant, en dehors de ce cadre culturel et temporel, des actes de vandalisme, parfois très anciens, ont été perpétrés sur des monuments d'importance mondiale, à l'instar des pyramides, victimes de pillages et de chercheurs de trésors. Les mausolées royaux numides en Algérie n'ont pas échappé à cette triste réalité, ayant subi par le passé, même lointain, d'importantes dégradations, notamment le vol et la détérioration de leur mobilier funéraire.

L’intégrité du monument d’Imedghacen est attestée par son état de conservation remarquable, son authenticité architecturale, son contexte historique riche et les efforts de préservation déployés. Il demeure un témoignage précieux de l'histoire antique de l'Afrique du Nord. Le monument d’Imedghacen est relativement bien conservé malgré son âge vénérable, estimé entre le IVe et le IIIe siècle av. J.-C. Sa structure en pierres de taille assemblées sans mortier a résisté aux intempéries, aux séismes et à divers autres facteurs de dégradation. Le monument est authentique dans sa conception et sa construction, reflétant fidèlement les techniques architecturales numides, influencées par les cultures punique et hellénistique.

Classé patrimoine national, le monument bénéficie de mesures de protection juridique et d'une gestion efficace sur le terrain, grâce aux actions de l'Office de Gestion des Biens Culturels Protégés. Il a fait l'objet de plusieurs opérations préservation, notamment de consolidation pour prévenir sa détérioration.

Le mausolée de Massinissa est un exemple remarquable de l'architecture funéraire numide. Il se compose d'une base carrée surmontée d'une structure pyramidale, un style qui reflète les influences locales et méditerranéennes. Ce mausolée est un symbole fort de l'héritage numide.

De par sa patrimonialisation, il est devenu un lieu de mémoire pour les populations locales et attire chaque année des centaines de visiteurs de différentes régions du pays et de l'étranger, pour découvrir à la fois le monument et le souvenir d'un grand roi fondateur de la Numidie unifiée.

Le mausolée de Massinissa est classé patrimoine national en Algérie, ce qui garantit sa protection légale. Des efforts de conservation et de restauration ont été entrepris pour préserver son intégrité structurelle et historique. En tant que vestige archéologique, il conserve l'ensemble des éléments découverts depuis les premières explorations du début du XIXe siècle. Les fouilles archéologiques successives menées sur le monument ont démontré l'authenticité des techniques et des matériaux de construction, qui reflètent un savoir-faire local imprégné de connaissances et d'influences régionales.

Le mausolée royal de Maurétanie césarienne, son statut de monument classé au patrimoine universel par l’UNESCO depuis 1982 a impliqué l’engagement d’actions permanentes de protection et de mise en valeur du monument et de son environnement immédiat. La délimitation du bien intègre l’ensemble de ses composants même les blocs détachés. Les attributs architecturaux, d’ornementation et les matériaux de construction gardent leur aspect originel qui exprime sa valeur universelle exceptionnelle.

Le mausolée royal de Siga, monument découvert dans les mêmes conditions de conservation que l’ensemble des mausolées numides, néanmoins il n’a pas subi de dégradation ni d’opération de restauration depuis sa découverte au début du 19eme siècle. Depuis cette date il garde l’ensemble des éléments le constituant qui renvoient à des techniques de constructions originales et une forme particulière le singularisant parmi l’ensemble des monuments numides de IIème siècles av JC. Le monument est classé patrimoine national ce qui lui assure une protection juridique, il est mis sous gestion effective par l’office de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés.

Le monument d'Abalessa- Tin Hinan, fait partie des richesses patrimoniales du parc culturel de l'Ahaggar. Il a bénéficié d'importantes opérations d'aménagement et d'interprétation. Cependant, il n'a subi aucune opération de restauration depuis sa découverte en 1926. Il conserve l'ensemble des éléments découverts, préservant ainsi son intégrité et son authenticité exemplaires en tant que monument funéraire exceptionnel du Sahara central, daté entre le IIIe et le IVe siècle de notre ère. Le mobilier funéraire exhumé lors des différentes campagnes de fouilles est exposé au musée national du Bardo à Alger.

Le classement du monument d'Abalessa- Tin Hinan, en tant que bien culturel national intégré au parc culturel de l'Ahaggar lui confère une protection juridique, doublée d'une gestion opérationnelle effective et durable par l'Office national du parc culturel de l'Ahaggar, organe en charge de la conservation et de la protection des patrimoines naturels et culturels de l'Ahaggar.

Les Djeddars, ensemble monumental exceptionnel constitué de 13 mausolées datant de l'Antiquité tardive, La délimitation bien proposé sur la liste indicative du patrimoine mondial inclut l'ensemble des monuments et leurs agencements spécifiques. Ils conservent tous leurs éléments constitutifs, notamment architecturaux, qui les singularisent : leur forme de pyramide tronquée est unique en Afrique du Nord et témoigne des traditions locales.

Ils renferment l’ensemble des décors et des ornements découverts, tels que les croix et les motifs géométriques, qui attestent d'une authenticité culturelle liée aux pratiques magico-religieuses des populations locales de la période préislamique.

L'intégrité des Djeddars repose sur leur état de conservation remarquable, leur authenticité architecturale et culturelle, et leur importance historique. Ils constituent un héritage précieux pour l'Algérie et pour l'humanité, témoignant de la richesse et de la diversité des civilisations anciennes en Afrique du Nord.

Les Djeddars sont classés comme patrimoine national algérien, ce qui leur confère une protection juridique. Des campagnes de sensibilisation et des études archéologiques ont été menées pour mieux comprendre et préserver ces monuments.

Comparaison avec d’autres biens similaires

Les mausolées royaux de l’Algérie antique, aux fonctions funéraires avérées, font partie de l’héritage ancestral de la civilisation numide ; dont le rayonnement et l’influence ont donné naissance à d’autres monuments dans les pays du Maghreb, tels que la Tunisie et la Libye.

La diversité morphologique et chronologique des mausolées funéraires de la période antique en Algérie est remarquable et très représentative. Avec la réalisation d’Imedghassen entre le IVe et le IIIe siècle av. J.-C., s’instaure le mausolée monumental propre à la civilisation numide, inscrit dans la tradition paléo-berbère, en écho aux monuments préhistoriques et protohistoriques, tumulus et bazinas, présents par milliers dans d’importantes régions du nord et du sud du pays. Imedghassen, avec sa forme et sa chronologie ancienne, constitue un exemple unique en Afrique du Nord de construction funéraire commémorative dédiée à un ancêtre de haut rang et vénéré.

Les mausolées de formes carrées ou rectangulaires, avec une élévation sur un ou plusieurs étages, figurent parmi les monuments évolués de la tradition numide, influencés par les cultures puniques et romaines, et largement diffusés dans les trois pays voisins. Le mausolée royal de Maurétanie à Tipasa, réalisé dans l’esprit d’Imedghassen, demeure le plus élaboré de l’ensemble des tombeaux royaux d’Afrique du Nord.

La tradition de la construction de mausolées monumentaux célébrant la mémoire des ancêtres, notamment les rois et les chefs guerriers, s’est maintenue en Algérie même après le déclin romain en Afrique du Nord. Des exemples représentatifs de ces monuments exceptionnels se trouvent dans la région de Frenda, et leur survivance est contemporaine de l’islamisation de notre pays.

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