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Parc national Fazao-Malfakassa

Date de soumission : 16/12/2021
Critères: (x)
Catégorie : Naturel
Soumis par :
Délégation permanente du Togo auprès de l'UNESCO
État, province ou région :
Région centrale
Coordonnées N8 19 - 9 11 E0 36 - 1 27
Ref.: 6604
Avertissement

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Inscrit dans la section centrale des Monts Togo qui octroie à l’aire, la variabilité du relief et des cours d’eau, de la végétation et la distribution de la faune, le Parc national Fazao-Malfakassa s’inclut dans la zone subhumide de moyenne altitude (zone éco floristique V, suivant le découpage de VANPRAET, 1980).

On y distingue 4 faciès de végétation : Les forêts semi-décidues, les forêts claires avec les savanes boisées et les savanes dégradées.

Le réseau hydrographique relativement dense est issu d’écoulement de montagne. Ledit réseau est représenté essentiellement par la rivière Mô qui se jette dans l’Oti.

Sur le plan morphologique, la zone appartient à l’unité structurale de l’Atakora dont le soulèvement remonte à l’orogenèse panafricaine. On distingue des plaines, des collines à fortes pentes, et des montagnes isolées.

Les Monts Fazao forment deux séries parallèles de montagnes promontoires longues de 40 km et hautes de 400 à 500 m ; les Monts Malfakassa présentent les mêmes caractéristiques.

Au centre du parc, s’érige une roche d’origine granitique. Témoin d’une tradition vivante, celle-ci servait de polissoir aux chasseurs.

Le parc a fait l’objet d’une étude d'aménagement dans le cadre du programme MAB.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Le Parc national Fazao-Malfakassa (PNFM) est caractérisé par une diversité élevée des habitats naturels et des espèces fauniques et floristiques.

En effet le PNFM héberge une grande et moyenne faune mammalienne notamment les éléphants (de forêt et de savane), les buffles (de savane et de forêt), des hippotragues, des bubales…

Les écosystèmes diversifiés sont composés de forêts claires des flancs de montagnes et des collines (26,1%). Ces forêts claires sont quasiment dans les mêmes proportions que les savanes boisées des plateaux sur sols gravillonnaires (25%). Les savanes arborées à boisées sur sols hydromorphes représentent 13% et sont suivies par les savanes boisées des piémonts 11,4%. La diversité des écosystèmes (due à l’étirement du parc en latitude et la différence altitudinale très marquée) couplée avec le réseau hydrographique dense et très hiérarchisé favorisent le développement de forêts denses semi-décidues ou sèches et de forêts riveraines à différents faciès ; elles occupent 9,4% de la surface du parc. On y distingue aussi des savanes arbustives des sommets de collines parfois entièrement dénudées qui représentent 0,3% du parc.

Critère (x) Le parc renferme plus de 592 espèces floristiques, réparties en 331 genres et 99 familles. Les familles les plus représentées, en nombre d’espèces, sont : Fabaceae (105 espèces), Rubiaceae (59), Gramineae (25), Euphorbiaceae (23), Vitaceae (23), Cyperaceae (19).

La flore du parc rend compte de l’intérêt particulier du PNFM dans la conservation de la diversité biologique au plan national, se traduisant par la présence d’espèces vulnérables (Vu) et presque menacées (NT) selon la liste rouge des espèces de l’UICN. Ce sont par exemple Afzelia africana, Albizia ferruginea, Cordia platythyrsa, Khaya senegalensis, Khaya grandifoliola, Mallotus oppositifolius, Milicia excelsa, Pararistolochia goldieana, Pouteria alnifolia, Vitellaria paradoxa. Au plan national, certains taxons sont devenus très rares ou ont déjà disparus dans les autres écosystèmes du pays notamment Cordia platityrsa, Ensete gilletii, Phyllanthus bellei. Il faut aussi signaler que certains des taxons sont nouveaux, car ils ne sont pas encore signalés dans la flore du Togo. C’est le cas de Strychnos sp et d’une Capparaceae dont les identifications sont en cours. 

Les forêts et savanes boisées occupent une superficie de 39 004 ha, les savanes arborées et arbustives occupent 184 804 ha, les cultures et les jachères occupent 21 301 ha et les sols nus 16 425 ha. Sur une superficie de 2611 534 ha les champs et jachères occupent une superficie de 21 301 ha soit un pourcentage de 08,14 %.

L’importance du PNFM pour la conservation des éléphants de forêt et de savanes et comme refuge pour les buffles de forêt et de savane sont des atouts supplémentaires qui pourraient susciter un développement de la recherche scientifique. Ces présences ont été confirmées par les derniers inventaires faunistiques qui révèlent au total 19 espèces de grands et moyens mammifères dans le Parc.

La majorité de ces espèces identifiées appartiennent à la famille des Bovidae dont 3 espèces de la sous-famille de Cephalophinae (Céphalophe à flancs roux, Céphalophe de Grimm et Céphalophe de Maxwell), 2 espèces de la sous-famille des Reduncinae (cobe de Buffon et cobe defassa).

Une espèce de la sous-famille des Hippotraginae (hippotrague rouanne), de la sous-famille des Tragelaphinae (guib harnaché), de la sous-famille des Bovinae (buffle) et de la sous-famille des Alcelaphinae (bubale major) est observée dans le Parc.

Deux espèces de la famille des Elephantidae (éléphant de forêt et éléphant de savane) sont présentes dans le Parc.

Deux espèces de la famille des Suidae (potamochère et phacochère) y sont observées.

Les Carnivores (Felidae, Hyaenidae et Canidae) ont été rarement aperçus à cause de leurs mœurs nocturnes. Néanmoins, les traces d’activités de certaines espèces de la famille des Canidae et Hyaenidae ont été observées, notamment le lion et le guépard.

Il existe au sein du parc des reptiles qui n’ont pas fait l’objet d’un inventaire.

Les oiseaux constituent l’un des groupes les plus représentés dans le parc. Au total 294 espèces connues jusqu’ici y sont identifiées. En plus des 236 espèces observées en 2015 et 2016, 58 nouvelles espèces ont été identifiées dont beaucoup d’espèces de forêt dense (et souvent des endémiques guinéo-congolaises) parmi lesquelles deux grands calaos forestiers : le Calao à casque jaune et le Calao à joues grises.

Le Parc national Fazao-Malfakassa est le refuge principal de certaines espèces très menacées au Togo, dont le Vautour africain (CR), l’Aigle martial (VU) et le Bucorve d’Abyssinie (VU). La Pintade de Pucheran (LC) et le Touraco géant, tous deux très menacés en Afrique occidentale et pas seulement au Togo, trouvent dans le parc un sanctuaire plus sûr.

Le parc est également important pour la préservation de la Cigogne épiscopale, de l’Ibis hagedash (menacé dans toute la région), du Bateleur de savane (NT), du Palmiste africain et du Circaète de Beaudouin (VU).

Globalement le parc contient des espèces faunistiques phares (éléphants, buffles, lions, hippotragues) qui sont des opportunités pour asseoir un développement de la recherche scientifique et de l’écotourisme durable.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

Le PNFM couvre une superficie de 261534 hectares, au sein duquel on trouve une variété d’écosystème. Les résultats des derniers inventaires floristiques et fauniques (2013 à 2021), montrent la diversité des habitats, la richesse spécifique et le bon état de conservation globale du PNFM.

Les zones actuellement mises en culture par les populations riveraines du parc représentent 14,8%. 

Cependant un système de zonage est mis en place pour freiner l’avancée du front agricole au sud-est, au centre-est et au nord-est. 

Comparaison avec d’autres biens similaires

Au niveau national, le PNFM et la réserve de faune d’Alédjo, reposent sur un socle appartenant à l’unité structurale de l’Atakora. Sur le plan floristique, des inventaires floristiques et écologiques sur 154 placeaux (PNFM) et 100 (RFA) de 10 m x 50 m ont permis de recenser au total 617 espèces végétales dont 308 espèces communes et 171 propres au PNFM et 138 espèces à la RFA. En termes de diversité faunistique, le PNFM et Alédjo ont en commun des mammifères de petite taille, essentiellement des primates pour la réserve d’Alédjo notamment les cynocéphales, les patasses et les callitrices. Les céphalophes de petite taille en l’occurrence les guibs harnachés et les céphalophes de Grimm vivent dans le Parc. Les oiseaux et les reptiles font également partie de cette diversité faunique communes aux deux aires protégées. Le PNFM est dispose des éléphants de forêt et de savane et est le plus grand parc du pays.

Le PNFM est comparable au plan régional aux aires protégées suivantes : Parc National de Mole (Ghana), Parc national de la Comoé (Côte d’Ivoire), Parc Niokolo-Koba (Sénégal), Manovo Gounda St Floris (République Centrafricaine). En effet, le PNFM dispose presque des mêmes types écosystèmes que ces parcs susmentionnés notamment en termes de moyenne et grande faune mammalienne telles que le Céphalophe à flancs roux, le Céphalophe de Grimm, le Céphalophe de maxwell, le cobe de Buffon, le cobe defassa, les hippotrague, le guib harnaché, le buffle, le bubale major, l’éléphant de savane le potamochère, le phacochère et des Carnivores Felidae, Hyaenidae et Canidae. Mais à la différence de ces parcs, le PNFM dispose en plus des éléphants de forêt.

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