Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

Le Fort de Médine

Date de soumission : 19/03/2009
Critères: (iii)(iv)
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Direction Nationale du Patrimoine Culturel du Mali
État, province ou région :
République du Mali, Région de Kayes, Cercle de Kayes, Commune rurale Dembaya
Ref.: 5439
Avertissement

Les Listes indicatives des États parties sont publiées par le Centre du patrimoine mondial sur son site Internet et/ou dans les documents de travail afin de garantir la transparence et un accès aux informations et de faciliter l'harmonisation des Listes indicatives au niveau régional et sur le plan thématique.

Le contenu de chaque Liste indicative relève de la responsabilité exclusive de l'État partie concerné. La publication des Listes indicatives ne saurait être interprétée comme exprimant une prise de position de la part du Comité du patrimoine mondial, du Centre du patrimoine mondial ou du Secrétariat de l'UNESCO concernant le statut juridique d'un pays, d'un territoire, d'une ville, d'une zone ou de leurs frontières.

Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Construit en 1855 par Faidherbe, un officier de l'armée française, le Fort de Médine est le premier dispositif militaire dans la conquête du Soudan Français. Sa position stratégique sur le fleuve Sénégal permettait non seulement de surveiller la région déjà soumise entre Bakel (au Sénégal) et la ville de Médine, mais aussi de l'utiliser comme tête de proue pour la conquête des vastes territoires compris entre les bassins du Sénégal et du Niger. Le 20 avril 1857, environ deux ans après la construction du fort, El Hadj Omar Tall mit le siège devant Médine jusqu'au 18 juillet 1857, date à laquelle Faidherbe débarqua avec ses troupes pour sauver la ville. A la même occasion, Médine devenait le siège de l'administration coloniale. L'ouvrage comprend un grand bâtiment à deux niveaux (le mess des officiers) et des structures annexes (la poudrière, la prison et l'Ecole des Otages), le tout entouré d'une imposante muraille en pierres.

Longtemps méprisé parce que regardé comme symbole de la domination coloniale, le Fort de Médine a retrouvé sa place parmi les monuments du Mali. Il a été inscrit à l'inventaire par Décision N° 0444/MC - SG du 07 mai 2001 et classé dans le patrimoine culturel national par Décret n°92-240/P-RM du 1er décembre 1992. Pour célébrer son importance historique et culturelle, la Journée nationale du patrimoine culturel du 18 mai 1992 y a été consacrée. Aujourd'hui, le Fort est en restauration.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Critère (iii): Apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue

Le fort de Médine demeure célèbre par son histoire dans une zone qui a connu l'influence des grands empires et celle de plusieurs royaumes. Il marque le début de la conquête coloniale du Soudan et l'implantation des maisons commerciales. Ainsi, la voie d'accès à d'autres régions et à d'autres économies était tracée. Le Fort de Médine fut à cet égard un monument à l'avant-garde de l'expansion de la culture occidentale en Afrique occidentale.

Critère (iv): Offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une période ou des périodes significatives de l'histoire humaine.

Comme tous les Forts Français de la période coloniale, le Fort de Médine est un parfait symbole de possession, de protection et d'établissement de l'état colonial avec sa batterie d'équipements militaires, culturels et économiques. L'une des exceptions du Fort de Médine est de servir de base d'implantation d'une capitale et de jouer le rôle de stabilisation du régime colonial dans ses avancées, pas sur un littoral comme on a coutume de le voir, mais sur les berges d'un fleuve.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

Le Fort de Médine qui est en cours de restauration par le Ministère de la Culture compte encore tous ses éléments constitutifs, tous récupérables ; il s'agit :

- du Mess des officiers, grand bâtiment à deux niveaux;

- de l'école des otages ;

- de la forteresse elle-même.

A l'extérieur du fort et directement en rapport avec le complexe se trouvent plusieurs autres structures : la tour de guet de huit mètres de hauteur pour la surveillance des lieux, le cimetière militaire, le cimetière royal où repose Hawa Demba Diallo, les ruines d'une petite mosquée en pierres, le marigot Descemet, source d'eau qui a été creusée pour augmenter les obstacles d'accès à Médine par d'éventuels assaillants.

Comparaison avec d’autres biens similaires

Il existe à travers le Mali et dans la sous région ouest africaine plusieurs fortifications de la même époque, mais le Fort de Médine présente une particularité dans sa structuration du point de vue de son emplacement quasi portuaire sur une partie navigable du fleuve. D'où la présence d'établissements de commerce faisant du Fort de Médine un ouvrage destiné à défendre les intérêts commerciaux de la métropole coloniale. Entre le début du XVIIIème siècle et la fin du XIXème siècle, plusieurs de ces bâtiments surgissent entre les bassins des fleuves Sénégal et Niger : 1712 le Fort saint Joseph construit Tamboukané ; 1714 le Fort saint Pierre entre Naye et Sénébougou ; 1825 le Fort Saint Charles à Makhna ; 1855 le Fort de Médine à Médine ;  188 le Fort de Koundou.Toutefois, aucune de ces structures ne jouait le même rôle que le Fort de Médine.

top