Le parc national de la Ruvubu
Ministère de l’Education Nationale et de la Culture
Provinces : Karusi, Muyinga, Ruyigi et Cankuzo
Avertissement
Les Listes indicatives des États parties sont publiées par le Centre du patrimoine mondial sur son site Internet et/ou dans les documents de travail afin de garantir la transparence et un accès aux informations et de faciliter l'harmonisation des Listes indicatives au niveau régional et sur le plan thématique.
Le contenu de chaque Liste indicative relève de la responsabilité exclusive de l'État partie concerné. La publication des Listes indicatives ne saurait être interprétée comme exprimant une prise de position de la part du Comité du patrimoine mondial, du Centre du patrimoine mondial ou du Secrétariat de l'UNESCO concernant le statut juridique d'un pays, d'un territoire, d'une ville, d'une zone ou de leurs frontières.
Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.
Description
S'étendant sur quatre provinces et huit communes, le parc national de la Ruvubu a été créé en 1980 par le décret -loi N° 1/6 du 3 mars 1980 sur avis d'une recommandation MAB (UNESCO). Il couvre une superficie de 50 800 ha et s'étend sur une longueur de 62 km dans son axe principal et sur une largeur variant entre 5 et 13 km. Il est situé dans la basse vallée de la rivière Ruvubu qui draine près d'un tiers de la superficie du Burundi et constitue l'affluent le plus méridional du bassin du Nil. Ce parc est une savane à 75% arborescente et arbustive, 15% boisée, 8% herbeuse et 2% galeries forestières.
Du point de vue géologique, les roches schisteuses entrecoupées de bandes de quartzites sont largement prédominantes et particulièrement de formation intrusive granitique.
L'analyse phytogéographique montre que le parc est principalement couvert de savanes arborescentes à Parinari curatellifollium, Pericopsis, Angoleusis et Hymenocardia acida. Son bas fonds est à Cyperus papyrus. Les forêts sont constituées de Macaranga spinosa, Anthocleista schweinfirthii ou Uapaca sp. La végétation compte au moins 300 espèces et certaines sont liées à l'altitude notamment Philippia benguellensis, Acacia abyssinica, Faurea rochetiana, Vernonia chtobocephala et plusieurs orchidées terrestres sur les hautes crêtes au dessus de 1.600 m.
Sa faune riche est confirmée par la présence de 44 espèces de mammifères appartenant à 18 familles entre autres les Bovideae et les Veverridea. Les grandes populations des mammifères concernent les espèces comme le Syncerus caffer, Kobus ellisiprymnos defessa et le Canis odustus. Parmi les grands prédateurs figurent le léopard (Panthera pardus), le lycaon (lycaon pictus), l'hyène tachetée (Crocuta crocuta).
Sur le plan ornithologique, une liste de 425 espèces existent dans le Parc National de la Ruvubu. La distribution des oiseaux est liée au type de végétation. Cette liste se compose d'une avifaune aquatique riche et typique pour la plupart des milieux aquatiques d'Afrique orientale et australe. L'avifaune de cette forêt naturelle est assez riche en divers éléments montagnards.
Une population de reptiles comprenant abondamment des crocodiles (Crocodilus niloticus) et des ophidiens à plus de 9 espèces est très riche dans ce parc. Les serpents sont aussi abondants.
On dénombre aussi 14 espèces de poissons dont le Barbus est le plus représenté. L'inventaire des amphibiens révèle la présence d'espèces comme le Ptychadena uzunguensis, Ptychadena loveridgei et le Bufo maculatus.
Le parc national de la Ruvubu constitue un site d'une valeur exceptionnelle de par sa grande faune et sa savane viable. Il est le seul site au Burundi où on retrouve le buffle (cobe defassa), l'antilope rouanne, le cobe (Cobe redunca) et le colobe rouge. Il est aussi un site des espèces d'oiseaux dépendant :
- de grands mammifères; ces oiseaux sont notamment les grands vautours, certains rapaces et le pique-bœuf;
- des granivores et frugivores spécialisés; il y a comme oiseau, le barbican à face rouge (Lybium rubrifaciées) et l'inséparable (Agapornis pullaria);
- des oiseaux inféodés aux galeries forestières de moyenne altitude comme le cossyphe à ailes grises (Cossypha polioptera) qui n'existe pas dans les massifs forestiers plus étendus;
- des oiseaux strictement inféodés aux marais de papyrus comme la fauvette jaune des marais, le gonolek des papyrus et la fauvette à ailes blanches;
- des espèces liées à la rivière comme le martin-pêcheur azuré (Alcedo quadribrachys), le martin chasseur à poitrine bleu (Halcyon malimbicus), la chouette pêcheuse de Pell (Scotopelia peli et la glaréole (Ephippiorhynchus senegalensis);
- des oiseaux liés aux plaines inondables, comme la grue couronnée (Balearica pavonina), la cigogne à cou laineux (Ciconia episcopa) et le jabiru d'Afrique (Ephippiorhynchus senegalensis)
Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité
Le parc national de la Ruvubu comprend des associations végétales variées. On y observe des communautés de marais, des eaux libres, des formations forestières et des savanes. La distribution naturelle des espèces floristiques et faunistiques à l'intérieur du parc crée une précieuse harmonie. C'est le seul parc où l'on retrouve une grande diversité biologique écologiquement bien répartie.
Malgré les effets de braconnage et les feux de brousse durant la crise, le parc a gardé son authenticité et son intégrité.
Comme toutes les aires protégées, le parc national de la Ruvubu est géré par l'Institut National pour l'Environnement et la Conservation de la Nature (INECN) qui relève du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement. Afin de préserver le site, des actions de protection et de sensibilisation sont menées. Aussi, les populations riveraines sont parties prenantes à ces actions notamment dans la réalisation des microprojets.
Comparaison avec d’autres biens similaires
Le parc national de la Ruvubu peut être comparé au parc du littoral du Lac Victoria en Ouganda. Les savanes de la Ruvubu rappellent également celles du parc national de la Garamba (République Démocratique du Congo).