Paysage culturel de Zagori
Zagori Cultural Landscape
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
Paysage culturel de Zagori
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
منظر زاجوري الثقافي
source: UNESCO/CPE
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
扎戈里文化景观
source: UNESCO/CPE
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
Культурный ландшафт Загори
source: UNESCO/CPE
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
Paisaje cultural de Zagori
source: UNESCO/CPE
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Le paysage culturel de Zagori se situe dans la région montagneuse de l’Épire, au nord-ouest de la Grèce. Au cœur d’un paysage rural, de petits villages en pierre appelés Zagorochoria ou villages de Zagori s’étendent le long du versant occidental de la partie septentrionale du massif montagneux du Pinde. Dans cette région reculée qui se caractérise par une diversité des formations géologiques et par une faune et une flore variées, ces établissements traditionnels ont subi une transformation influencée par les envois de fonds des expatriés, destinés à financer la construction d’infrastructures publiques et privées au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Un impressionnant réseau de ponts à arche, de chemins pavés et d’escaliers, tous en pierre, reliait les villages de l’actuelle municipalité de Zagori, formant un réseau qui assurait l’unité politique et sociale des communautés basées principalement dans le bassin de la rivière Voïdomatis. Les Zagorochoria sont généralement organisés autour d’une place centrale où se dresse un platane. Chacun de ces villages est parcouru par des chemins pavés de pierres sèches adaptés à la topographie, et certains sont encore entourés de forêts sacrées entretenues par les populations locales. La place centrale est dédiée à la vie de la communauté et représente le cœur des rassemblements sociaux et des événements religieux. Associant des éléments naturels et culturels, les Zagorochoria ont développé une tradition de maçonnerie utilisant la pierre calcaire qui persiste, mais qui est très vulnérable à cause des pressions socioculturelles et environnementales.
Critère (v) : Les Zagorochoria, les villages traditionnels du paysage culturel de Zagori, sont un exemple exceptionnel d’établissements humains traditionnels où les caractéristiques du travail de la pierre (bâtiments traditionnels, chemins pavés, ponts et escaliers, tous en pierre) représentent une culture unique, développée dans une région montagneuse isolée. L’architecture vernaculaire, la structure urbaine et les infrastructures publiques de ces villages ont été influencées par les échanges avec d’autres régions des Balkans, d’Europe centrale, de Russie, d’Asie Mineure et de Constantinople, dans lesquelles les habitants des Zagorochoria migraient temporairement. Ces derniers ont importé des idées et des styles dans leur patrie et envoyé des fonds qui ont permis le développement de cette zone reculée du massif montagneux du Pinde. Les Zagorochoria illustrent par excellence l’héritage commun de l’architecture vernaculaire byzantine et ottomane de la vaste région des Balkans – un style devenu rare, mais dont on retrouve des traces dans l’architecture en pierre et la disposition traditionnelles des villages de Zagori. Les Zagorochoria sont vulnérables au dépeuplement et doivent relever le défi de la préservation des formes architecturales et pratiques de construction traditionnelles, tout en répondant aux besoins résidentiels modernes (approvisionnement en eau, drainage, accès par véhicule), ainsi qu’au développement éventuel du tourisme.
Intégrité
L’intégrité du paysage culturel de Zagori repose sur les éléments culturels et naturels caractéristiques de l’ensemble des petits villages traditionnels qui a subi une transformation influencée par l’envoi de fonds par les expatriés pour financer des infrastructures privées et publiques au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Ces éléments comprennent l’architecture traditionnelle avec une maçonnerie recourant à la pierre calcaire et un réseau de ponts à arche, chemins pavés et escaliers, tous en pierre, qui relient les villages et qui sont considérés comme des éléments classiques d’un paysage rural de montagne. Le cadre et la topographie des montagnes, ainsi que la relation entre ces éléments paysagers et l’environnement bâti, sont aussi des attributs importants du bien. Les relations dynamiques entre l’architecture, les villages et le paysage, et leurs fonctions, ainsi que le patrimoine rural et les traditions qui y sont associées (murs en pierres sèches, transhumance, forêts sacrées) sont également nécessaires à l’intégrité du bien.
Les valeurs du bien peuvent être discernées dans leur intégralité, l’intégrité des caractéristiques distinctives des villages traditionnels ayant été conservée grâce à l’isolement géographique de la zone, aux activités économiques légères qui ont été mises en œuvre jusqu’à présent, ainsi qu’au cadre de protection qui a été établi à temps. Néanmoins, l’arrêt progressif des activités traditionnelles (dont l’agriculture et l’élevage de bétail), ainsi que le reboisement naturel ont eu un impact sur l’ancien cadre agropastoral et le paysase plus large des Zachorochoria.
Authenticité
Les Zagorochoria constituent un exemple rare d’établissements traditionnels authentiques et bien préservés au sein d’un paysage agropastoral isolé et d’un environnement naturel riche. Le cadre institutionnel strict assurant la protection des biens culturels, le maintien de l’utilisation de la pierre et du bois comme matériaux de construction prédominants, ainsi que les restrictions des réglementations régissant la construction ont grandement contribué à préserver l’authenticité des localités composant le bien. En outre, le recours à un artisanat traditionnel, ainsi qu’à des matériaux et techniques authentiques n’a jamais cessé (même dans les constructions modernes), ce qui a eu une importance non négligeable dans la gestion durable des ressources naturelles. La vulnérabilité de ces pratiques traditionnelles impose le développement d’une stratégie de durabilité pour la maçonnerie traditionnelle et les techniques et compétences traditionnelles de construction afin de préserver les villages traditionnels sur le long terme.
Éléments requis en matière de protection et de gestion
Le bien est protégé par la loi n° 3028/2002 « sur la protection des antiquités et du patrimoine culturel en général », qui est le principal mécanisme juridique régissant la protection du patrimoine culturel en Grèce. Cette loi est mise en application par le ministère de la Culture et des sports, par l’intermédiaire du service régional pertinent. À l’échelle locale, la responsabilité incombe à l’Éphorie des antiquités de Ioánnina et à ses services spécialisés dans les antiquités préhistoriques, classiques et byzantines, ainsi qu’au Service des monuments modernes et des travaux techniques de l’Épire, des îles Ioniennes septentrionales et de la Macédoine-Occidentale.
Le décret présidentiel de Zagori (1979, amendé en 1995) concerne les villages traditionnels construits avant 1923 et englobe l’intégralité de la municipalité de Zagori, la divisant en deux zones (la zone « A » et la zone « B ») en fonction de l’état de conservation et de l’authenticité de l’architecture traditionnelle des villages. Ce décret définit également une « zone de contrôle urbaine » qui détermine certaines conditions particulières et restrictions en matière de construction. Il concerne à la fois le bien et sa zone tampon. Le décret est mis en application par le service d’urbanisme de la municipalité de Zagori, chargé de délivrer les permis de construction sur les conseils des services régionaux compétents du ministère de la Culture et des sports. La sauvegarde des valeurs architecturales des Zagorochoria passera également par leur déclaration collective en tant que site historique en vertu de la loi archéologique très stricte, ce qui les soumettra à des procédures strictes de contrôle et d’autorisation pour tous les types de travaux et d’interventions. Une documentation sur les villages et bâtiments du bien doit être préparée afin de créer une base de référence pour la conservation et la gestion du bien dans son ensemble.
Environ 93 % des villages de Zagori sont nichés dans le parc national du nord du Pinde, créé en vertu de la loi n° 1650/1986 « sur la protection de l’environnement ». L’unité de gestion du parc national, qui appartient à l’Agence pour l’environnement naturel et le changement climatique (NECCA) (ministère de l’Environnement et de l’énergie), s’occupe de l’administration et de la gestion de cette zone protégée. D’autres lois protègent les valeurs naturelles du bien, dont ses forêts, sa biodiversité, ses habitats naturels, sa faune et sa flore sauvages.
Un plan de gestion spécial a été rédigé : il tient compte de la législation nationale et européenne, des politiques de l’UNESCO en matière de patrimoine naturel et culturel, ainsi que des Objectifs de développement durable, tels qu’énoncés par l’ONU dans son Agenda 2030. Un plan de conservation complet doit également être élaboré et tenir compte de tous les attributs du bien de manière globale, à savoir les ponts en pierre, les chemins et escaliers historiques et les villages traditionnels. Le principal organe chargé de la mise en œuvre du plan de gestion est la municipalité de Zagori, par l’intermédiaire d’un département indépendant qui sera créé au sein de son organigramme. Il sera assisté par le Comité pour la préservation et la promotion du paysage culturel, qui inclura des représentants des principales parties prenantes et des associations culturelles et productives de la région, en prenant en considération les autres désignations, institutions et niveaux de mise en œuvre qui se superposent au sein du bien. En raison de la complexité du système de gestion et de la diversité des institutions de gestion, des détenteurs de droits et des parties prenantes, une plateforme de débat ouvert sera également développée pour assurer une gestion efficace du paysage culturel de Zagori.