Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
- Rappelant la décision 41 COM 7B.70, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Réitère son inquiétude quant au fait que les principales recommandations de la mission de 2015 sur les vulnérabilités reconnues par le Comité n’ont toujours pas été traitées ;
- Exprime sa profonde inquiétude quant à l’insuffisance des progrès réalisés en matière de conservation, gestion et protection depuis l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial avec, pour conséquence, que ce qui n’étaient que des vulnérabilités se transforment aujourd’hui en menaces :
- De nombreuses sculptures sont désormais en très mauvais état, certaines se sont effondrées et d’autres ont été reconstruites,
- Aucuns fonds ne sont régulièrement affectés à la conservation,
- Aucun progrès n’a été réalisé concernant la documentation numérique détaillée,
- L’eau de la rivière est trop polluée pour quelque utilisation que ce soit en conséquence de la pollution d’effluents en amont,
- Un village d’artistes a été construit au sein du bien sans qu’aucune notification n’en soit donnée et contre l’avis de la mission de 2015,
- Aucun progrès n’a été accompli concernant le nouveau tracé de la route,
- Aucune avancée n’a été constatée dans l’actualisation du plan de gestion désormais désuet, comme recommandée par la mission de 2015 pour rendre la gestion plus inclusive et donner au bien un fondement plus durable ;
- Prend note qu’une brève méthodologie de conservation a été communiquée mais considère qu’elle ne constitue pas une base satisfaisante pour la conservation, dans la mesure où elle n’est étayée par aucune recherche sur les matériaux appropriés pour les sculptures en terre comme alternative au ciment, comme recommandé par la mission de 2015, et approuve également la reconstruction complète ou partielle des sculptures ;
- Exprime son inquiétude sur le fait que, bien qu’une analyse de l’eau de la rivière ait été réalisée, des échantillons ne sont pas régulièrement prélevés et les résultats négatifs ne se sont pas traduits en actions pour essayer d’améliorer la qualité de l’eau, et prie instamment l’État partie de veiller à ce que des avertissements soient diffusés pour empêcher toute utilisation de l’eau de la rivière ;
- Accueille favorablement le fait que le comité du Festival ait réinvesti une partie des bénéfices dans le bien mais est également vivement préoccupé par le fait que ces fonds ont été utilisés pour créer un village d’artistes au sein du bien malgré les recommandations de la mission de 2015 et sans qu’aucun détail ne soit soumis pour examen au Centre du patrimoine mondial ni aux Organisations consultatives, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et demande à l’État partie d’envisager la possibilité de déplacer le village d’artistes à l’extérieur du bien ;
- Considère également que l’absence de réels progrès au fil des nombreuses années donne lieu à de potentielles menaces pour les attributs clés de la valeur universelle exceptionnelle, et prie aussi instamment l’État partie d’approuver les ressources nécessaires pour permettre à l’équipe de gestion et aux autorités locales compétentes de commencer à répondre aux nombreuses recommandations qui ont été faites ;
- Demande également à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS sur le bien pour traiter les problèmes de conservation ci-dessus mentionnés afin d’évaluer si les menaces auxquelles le bien est confronté pourraient, conformément au paragraphe 179 des Orientations, constituer ou non un cas d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et de réfléchir également à la manière de donner des bases plus inclusives et durables à la gestion générale du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur les mesures prises pour mettre en œuvre les recommandations ci-dessus mentionnées ainsi que celles de la mission de suivi réactif, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.