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Décision 43 COM 8B.8
Parc national du Vatnajökull – la nature dynamique du feu et de la glace (Islande)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/19/43.COM/8B et WHC/19/43.COM/INF.8B2,
  2. Inscrit le Parc national du Vatnajökull – la nature dynamique du feu et de la glace, Islande, comprenant la superficie du bien proposé jusqu’à, et y compris, la Réserve naturelle d’Herðubreiðarlindir (excluant donc, à cette étape, le corridor fluvial Jökulsá á Fjöllum et le secteur septentrional Dettifoss – Ásbyrgi du Parc national du Vatnajökull), sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (viii) ;
  3. Renvoie à l’État partie les éléments du bien proposé situés au nord de la Réserve naturelle d’Herðubreiðarlindir, dans le corridor fluvial Jökulsá á Fjöllum et la partie septentrionale Dettifoss – Ásbyrgi du Parc national du Vatnajökull, afin de permettre à l’État partie de terminer les consultations avec les propriétaires, dans ces régions, et de mettre en place des mesures de protection appropriées ;
  4. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Le bien, qui couvre plus de 1 400 000 ha, comprend l’ensemble du Parc national du Vatnajökull, plus deux aires protégées contiguës. Au cœur de ce bien se trouve la calotte glaciaire du Vatnajökull d’environ 780 000 ha, dans le sud‑est de l’Islande.

    L’Islande comprend la seule partie de la dorsale médio-atlantique en expansion active qui soit émergée, avec de part et d’autre, les plaques tectoniques qui s’écartent de quelque 19 mm chaque année. Ce déplacement est compensé par les zones de rift dont deux, la zone volcanique orientale et la zone volcanique septentrionale, traversent le bien. Au‑dessous de leur intersection, un panache mantellique produit une source généreuse de magma. Le bien possède dix volcans centraux dont huit sont sous-glaciaires : deux de ces derniers sont parmi les quatre volcans les plus actifs d’Islande. Le socle du bien est presque entièrement constitué de basaltes, dont les plus anciens ont jailli il y a environ 10 millions d’années et les plus récents en 2015. En dehors de la calotte glaciaire, le terrain varie entre de vastes champs de lave et des montagnes, avec des tuyas et des tindar (crêtes) de hyaloclastites brunes, formés pendant les éruptions fissurales sous les glaciers de la période glaciaire. Ces types d’éruption n’existent nulle part ailleurs au monde en aussi grand nombre.

    Le bien comprend un système complet où le magma et la lithosphère entrent en interaction incessante avec la cryosphère, l’hydrosphère et l’atmosphère pour créer des processus et des reliefs extrêmement dynamiques et divers sur le plan géologique qui sont actuellement sous‑représentés ou absents de la Liste du patrimoine mondial. C’est ici qu’a été inventée l’expression « de feu et de glace ». La calotte glaciaire du Vatnajökull a atteint sa plus grande extension à la fin du 18e siècle et depuis a, généralement, été en retraite. Récemment, la retraite s’est accélérée sous l’effet du réchauffement climatique mondial et le bien est devenu une localité idéale pour explorer les effets des changements climatiques sur les glaciers et les reliefs qu’ils laissent derrière eux, après leur retraite. Les zones volcaniques du bien abritent une faune endémique des eaux souterraines qui a survécu à la période glaciaire et des organismes unicellulaires prospèrent dans le milieu inhospitalier des lacs sous-glaciaires qui reproduit peut-être les conditions des débuts de la Terre et des satellites de glace de Jupiter et de Saturne.

    Critère (viii) : La coexistence et l’interaction permanente d’un rift océanique actif émergé, d’un panache mantellique, de l’atmosphère et d’une calotte glaciaire dont la taille et l’étendue n’ont cessé de varier depuis 2,8 millions d’années, font de ce site un bien unique dans le contexte mondial. Les interactions entre les systèmes terrestres construisent et façonnent constamment ce bien, créant des paysages remarquablement variés et toute une diversité de caractéristiques tectoniques, volcaniques et glaciovolcaniques. À cet égard, les boucliers de lave basaltique (boucliers d’Islande), les fissures volcaniques et les rangées de cônes, les vastes champs de lave et les caractéristiques glaciovolcaniques dominantes comme les tuyas et les tindar sont particulièrement intéressants et uniques. Il est intéressant de noter que les caractéristiques volcaniques bien exposées du bien ont servi de comparatifs pour des caractéristiques semblables sur la planète Mars. La chaleur géothermale et les éruptions sous-glaciaires produisent une eau de fonte et des jökulhlaups (débâcles glaciaires) qui maintiennent des plaines de sandur, uniques au monde, au nord et au sud de la calotte glaciaire du Vatnajökull, ainsi que des canyons en évolution rapide. En outre, le bien contient une gamme dynamique de caractéristiques glaciaires et géomorphologiques créées par l’expansion ou la retraite des glaciers en réponse aux changements climatiques. Ces caractéristiques sont faciles d’accès et peuvent être explorées à la tête de nombreux glaciers émissaires du Vatnajökull et de leur avant‑pays, en particulier dans les basses terres méridionales, ce qui explique pourquoi le bien est un lieu emblématique pour la recherche en glaciologie. 

    Intégrité

    Le bien couvre plus de 25 % des plateaux centraux de l’Islande et s’étend sur des zones basses, au sud, pour couvrir, au total, environ 12 % du pays. La majeure partie du bien correspond à la Catégorie II des aires protégées de l’UICN. L’intégrité est reflétée dans l’intégration de paysages entiers et intacts et d’unités géophysiques, l’utilisation et l’intervention minimales par l’homme et l’intérêt scientifique du bien. Le site contient toute la calotte glaciaire du Vatnajökull avec tous ses glaciers subsidiaires tels qu’ils existaient en 1998. Il s’étend sur 200 km de limites de plaques divergentes et comprend 10 volcans centraux et une grande partie des reliefs subsidiaires et des essaims de fissures qui les accompagnent. La région est essentiellement intacte et loin de toute zone habitée, 85 % du bien étant classé comme zone de nature sauvage. Un intérêt scientifique international intense est porté à ce bien comme en témoignent au moins 281 articles scientifiques revus par des pairs, publiés depuis 10 ans, sur différents aspects des plaques tectoniques, du volcanisme, du glaciovolcanisme, de la glaciologie, de la géomorphologie glaciaire et de l’écologie. Il n’y a pas eu de développement humain destructif dans les limites du bien. Il existe quelques fermes historiques mais aujourd’hui seuls quelques employés du parc y vivent à l’année. 

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    La plus grande partie du bien est protégée par la Loi sur le Parc national du Vatnajökull no 60/2007 et le Règlement no 608/2008 (avec les amendements ultérieurs), tandis que les Réserves naturelles d’Herðubreiðarlindir et de Lónsöræfi sont protégées par la Loi sur la conservation de la nature no 47/1991. Plusieurs autres lois nationales importantes sont en vigueur pour assurer la protection. La majeure partie des espaces adjacents au bien est soumise à la loi sur le domaine public, et toute utilisation invasive nécessite une approbation du Cabinet du Premier Ministre.

    L’agence gouvernementale du Parc national du Vatnajökull (Vatnajökulsþjóðgarður), principale agence d’État responsable de l’application de la législation sur le parc, est une organisation efficace, soutenue à tous les niveaux par le Gouvernement de l’Islande, les municipalités locales et les entreprises. La gouvernance en place a fait ses preuves avec un personnel expérimenté, chargé de la gestion et employé à long terme, y compris un groupe solide d’employés permanents et temporaires.

    La Stratégie et plan d’action pour la gestion exhaustive en vigueur a obtenu une participation locale remarquable à la prise de décisions et fait l’objet de révisions et mises à jour régulières. Les zones ajoutées au parc national depuis 2013 sont progressivement intégrées dans les dispositions de gestion. Un système de suivi à long terme efficace est en place qui a recours à l’observation spatiale – et au sol – pour mieux évaluer les mouvements sismotectoniques et les risques volcaniques ainsi que les écoulements et fluctuations glaciaires et les aspects clés du biote du bien.

    Le bien a un budget adéquat et garanti qui couvre le personnel et les opérations essentiels avec l’appui financier principal du gouvernement central ; par ailleurs, environ 30 % de son budget provient de ses recettes. D’autres appuis importants viennent aussi du Fonds de protection des sites touristiques contrôlé par le gouvernement et de l’organisation à but non lucratif des Amis du Vatnajökull. Il est nécessaire de soutenir et d’augmenter encore les ressources financières pour garantir la satisfaction des besoins de gestion du bien.

    La gestion des risques est un des grands soucis pour ce lieu hautement dynamique où les risques naturels sont communs. Parmi les autres questions de gestion essentielles, il convient de protéger les sites populaires du bien contre l’usure, de résoudre les conflits d’utilisation par les visiteurs et d’empêcher les activités illégales occasionnelles dans le bien, le cas échéant. Il convient d’élaborer et de maintenir des espaces adéquats pour l’éducation, la gestion et pour l’accueil des visiteurs dont le nombre ne cesse d’augmenter et qui approchaient le chiffre d’un million en 2017, pour faire en sorte que tout soit conçu, évalué et appliqué de manière à préserver l’importance du bien pour la conservation. Il importe également de continuer de collaborer avec les communautés, organisations et entreprises locales autour du parc pour maintenir leur participation et veiller à ce qu’elles bénéficient du parc.

  5. Demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1erdécembre 2019 une carte du bien inscrit ;
  6. Recommande à l’État partie de traiter les points suivants pour maintenir et renforcer la protection et la gestion du bien :
    1. terminer, à temps, la révision actuelle du plan de gestion du Parc national du Vatnajökull afin de garantir qu’il s’applique à toutes les zones du bien,
    2. chercher à terminer l’intégration des Réserves naturelles d’Herðubreiðarlindir et de Lónsöræfi dans le Parc national du Vatnajökull afin de faciliter une gestion cohérente de l’ensemble du bien,
    3. mettre à disposition un personnel additionnel, aussi bien sur le terrain qu’en appui administratif, pour garantir la protection et la gestion effectives du bien afin de tenir compte des zones ajoutées récemment au Parc national du Vatnajökull et de l’augmentation récente et rapide du nombre de visiteurs dans le bien,
    4. organiser des espaces adéquats pour les visiteurs, dans les zones les plus visitées autour de la lagune de Jökulsárlón au sud du bien, mais aussi à la cascade de Dettifoss dans le nord du bien,
    5. adopter et appliquer une certification efficace des opérateurs commerciaux et des guides qui travaillent dans le bien, et
    6. prendre des mesures additionnelles pour décourager la conduite hors-piste illégale par les touristes et réhabiliter toutes les zones qui ont été touchées de manière adverse par cette utilisation et d’autres utilisations par les visiteurs.
Code de la Décision
43 COM 8B.8
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2019
Documents
WHC/19/43.COM/18
Decisions adopted during the 43rd session of the World Heritage Committee (Baku, 2019)
Contexte de la Décision
WHC-19/43.COM/8B
WHC-19/43.COM/INF.8B2
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