Il s’agit d’un site qui a fait l’objet d’une campagne internationale de sauvegarde, dont la préparation des documents et le suivi des opérations sont assurés par la Division du patrimoine culturel. Le Directeur du Centre du patrimoine mondial a rappelé aux membres du Bureau que, suite au lancement de la campagne par le Directeur général de l’UNESCO le 3 mars 1998, le Bureau, à sa vingt-deuxième session en juin 1998, avait encouragé les autorités libanaises à poursuivre la campagne en coopération avec l’UNESCO et avait « …engagé vivement les autorités libanaises à interrompre immédiatement tous les travaux mettant en péril le patrimoine de Tyr et à améliorer les mécanismes de contrôle afin d’empêcher toute nouvelle destruction du patrimoine de la région ».
Compte tenu de la mise en oeuvre de plusieurs chantiers tels que l’aménagement de l’autoroute et du port de Tyr, un courrier a été adressé en septembre 1998 au Ministre des Travaux publics, signé conjointement par le Directeur du Centre et le Directeur de la Division du patrimoine culturel, le priant « de bien vouloir surseoir à tous travaux d’envergure de nature à modifier le caractère du site de Tyr et de ses environs, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.
Par la suite, la Division du patrimoine culturel avait proposé aux autorités libanaises quatre experts pouvant composer le Comité scientifique international et dont les noms ont été acceptés par le Ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur du Liban. Ce Comité, s’est réuni pour la première fois du 14 au 17 juin 1999 au Liban, accompagné par M. Azedine Beschaouch, chargé de mission auprès du Sous-Directeur général pour la culture. Après de fructueuses réunions avec le nouveau Directeur général des Antiquités, le Dr Chaker Ghadban, le Directeur général de l’urbanisme, M. Joseph Abdel Ahad, et la Municipalité de Tyr, le Comité a élaboré un rapport et des recommandations détaillées concernant la poursuite des opérations à Tyr.
Le Bureau a recommandé de poursuivre la coopération entre l’UNESCO et les autorités libanaises, notamment dans le cadre des Campagnes internationales et, faisant siennes les recommandations du Comité scientifique international, a souligné la nécessité :
a) d’éviter une densification encore plus importante de la vieille ville de Tyr et de fixer et de respecter les servitudes de hauteur des constructions ;
b) d’une zone-tampon, conformément à la Convention de 1972 pour les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial ;
c) de faire des prospections et des sondages bien en amont de toute opération de construction, notamment le long du tracé de la future autoroute ;
d) de la création d’une zone de protection spéciale « naturelle », où toute construction doit être interdite, à part des structures légères sans fondations en vue d’une éventuelle exploitation touristique.