Le Bureau a rappelé que le Comité avait recommandé (Naples, 1997) l'envoi d'une mission sur ce site pour évaluer son état de conservation afin de déterminer si l'on pouvait le retirer de la Liste du patrimoine mondial en péril. A sa dernière session (Kyoto, 1998), le Comité a noté les résultats de la mission Centre/Etat partie/UICN sur le site (septembre-octobre 1998) et ceux de précédentes missions de l'UICN-Niger indiquant une augmentation du nombre de la plupart des espèces sauvages. La flore semble en majeure partie intacte, excepté dans certaines vallées où elle a été utilisée de manière excessive par la population locale. Certaines espèces de faune sauvage comme l'autruche restent cependant sérieusement menacées par le braconnage et le commerce international d'animaux vivants et de leurs produits ; l'importance de la population d'autruches dans les Réserves apparaît comme inférieure de 10% aux estimations de 1990-1991. L’accord de paix signé entre le gouvernement et les rebelles est bien respecté et les impacts des activités des rebelles de la région sur l'intégrité du site ont été moins graves que prévu.
Le Comité a été informé des efforts de l'État partie pour préparer un programme de réhabilitation d’urgence axé sur les points suivants : (i) restauration des sites ayant servi de bases aux rebelles dans le passé ; (ii) renforcement de la capacité de surveillance et de protection ; (iii) incitation à l’élevage d'autruches dans des zones partiellement closes ; (iv) réalisation d’une rapide évaluation des impacts sur les populations d'espèces de faune importantes ; (v) création d'un Comité pour le développement et la gestion du site ; et (vi) organisation d’atelier de formation portant sur les dangers qui menacent le patrimoine naturel et destinés à des groupes ciblés comme la police des frontières, les fonctionnaires des douanes, etc.
Le Bureau a étudié le plan de réhabilitation d’urgence présenté dans le document WHC-99/CONF.204/INF.12. et il a noté que le Président avait approuvé une subvention destinée à épauler un séminaire de formation pour la police des frontières et les fonctionnaires des douanes. Le Bureau a été informé que le Bureau de l'UICN au Niger a conclu un mémorandum d’accord avec le Département nigérien des Pêcheries et de la Faune sauvage pour lancer un programme intitulé "Aïr 2000", en coopération avec d'autres bailleurs de fonds comme la SDC, la DANIDA et le GEF. La signature de ce mémorandum d’accord a entraîné quelques modifications de la partie comprenant les activités du plan de réhabilitation d'urgence présenté dans le document WHC-99/CONF.204/INF.12 et pour lesquelles il avait été demandé un appui du Fonds du patrimoine mondial. Suite à la demande de l’observateur du Niger, le Bureau a demandé au Centre et à l'UICN d’explorer les moyens de financer la mise en oeuvre du plan de réhabilitation, y compris les projets d’assistance financière soumis à la considération du Président et de la vingt-troisième session du Comité (29 novembre - 4 décembre 1999). Le Bureau s'est rallié à la recommandation de l'UICN demandant de reporter la décision du retrait éventuel des Réserves de l'Aïr et du Ténéré de la Liste du patrimoine mondial en péril jusqu'à l'an 2000, lorsque les résultats du suivi de l'impact de la mise en œuvre du plan de réhabilitation seront disponibles. Par conséquent, le Bureau a recommandé que le Comité maintienne les Réserves naturelles de l’Aïr et du Ténéré sur la Liste du patrimoine mondial en péril.