Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-13/37.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 36 COM 7B.89 , adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
3. Prend note des résultats de la mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2012 et demande à l’État partie de mettre en œuvre ses recommandations et de procéder comme convenu à la révision annuelle du plan de gestion ;
4. Prend acte de l’engagement de l’État partie de suspendre pendant un an les travaux sur le pont de la Corne d’Or afin d’étudier les moyens d’améliorer encore son concept et de limiter son intrusion dans le paysage historique, mais note que malgré des modifications qui ont amélioré le projet d’origine, le pont a toujours un impact négatif sur les perspectives visuelles de la Péninsule historique et sur la possibilité pour le bien de véhiculer certains aspects de sa valeur universelle exceptionnelle ;
5. Reconnaît la logique et les avantages d’un tunnel routier sous le Bosphore, mais note également que la solution actuellement préférée d’un tunnel plus court de 5,4km, émergeant au milieu de la côte sud de la Péninsule historique avec une route d’accès de 8 à 13 voies, aurait un très fort impact négatif sur les remparts maritimes, la Tour de marbre et l’ensemble des relations entre la Péninsule historique et la mer ;
6. Prie instamment l’État partie de réaliser des études multidisciplinaires (techniques, environnementales, sociales, culturelles, et économiques), afin de disposer d’une base pour considérer l’extension du tunnel au-delà des murailles terrestres et la suppression de l’intersection prévue à Yenikapı, afin de s’assurer que l’impact du projet sur la Péninsule historique est à la fois limité et largement positif ; ainsi que de tenir compte de toutes les options lors de la finalisation de l’Etude d’impact environnemental, et de soumettre celle-ci au Centre du patrimoine mondial en vue de son évaluation par les Organisations consultatives, avant que toute décision ou engagement irréversible ne soit pris ;
7. Note avec inquiétude que le projet à Yenikapı, visant à gagner un grand espace (58 hectares) sur la mer au sud-ouest de la Péninsule historique afin de créer un espace de rassemblement pouvant accueillir jusqu’à un million de personnes, a débuté avant même qu’une Etude d’impact sur le patrimoine ait été conduite, et sans que le Comité du patrimoine mondial en ait été informé ; et demande également à l’État partie de finaliser l’Etude d’impact sur le patrimoine, qui doit faire état de l’impact potentiel de rassemblements pouvant aller jusqu’à un million de personnes sur l’environnement et l’infrastructure de l’ensemble de la Péninsule, et de soumettre cette étude au Comité du patrimoine mondial le plus vite possible en vue de son évaluation par les Organisations consultatives ;
8. Note également avec inquiétude que la mission considère qu’un point critique a été atteint pour les bâtiments ottomans en bois qui subsistent, et demande en outre à l’État partie d’envisager rapidement une évaluation des bâtiments ottomans menacés, de reconsidérer les programmes de zones de rénovation, d’entreprendre des travaux de sauvetage d’urgence pour ralentir le taux de dégradation et de perte, et de rétablir, si possible, des subventions pour permettre aux propriétaires privés de réparer leurs bâtiments ;
9. Accueille avec satisfaction que des restrictions de hauteur aient été mises en place par l’État partie en temps utile pour protéger le profil de la Péninsule historique ;
10. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015 , un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.