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Décision 45 COM 8B.29
Déserts turaniens à hiver froid (Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/23/45.COM/8B et WHC/23/45.COM/INF.8B2,
  2. Inscrit les Déserts turaniens à hiver froid, Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan, composé des éléments constitutifs suivants : Altyn-Emel oriental, Altyn Emel central, Altyn-Emel occidental, île de Barsakelmes, Kaskakulan, Bereketli Garagum, Gaplankyr, Repetek, Yeradzhi, Saigachy, Saigachy-Beleuli, Saigachy-Duana, Saigachy-Zhideyli et Ustyurt méridional, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ix) et (x) ;
  3. Prend note de la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle provisoire suivante :

    Brève synthèse

    Le bien des Déserts turaniens à hiver froid est un bien en série transnational que se partagent le Kazakhstan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Il comprend 14 éléments constitutifs, distribués à travers les zones arides de la zone tempérée de l’Asie centrale, entre la mer Caspienne et le système de hautes montagnes turaniennes et il est soumis à des conditions climatiques extrêmes avec un taux minimal de précipitations, des hivers très froids et des étés chauds. Malgré ces conditions extrêmes, le bien s’enorgueillit de posséder une flore et une faune exceptionnellement diverses qui se sont adaptées à des conditions rigoureuses. Il représente aussi une diversité considérable d’écosystèmes de désert, leur évolution, leurs fonctions et leurs dynamiques naturelles couvrant les déserts turaniens, des dépressions montagneuses et piedmonts de l’Altyn-Emel jusqu’aux déserts de gypse de l’Ustyurt méridional, sur plus de 1500 kilomètres, d’est en ouest. Chacun des éléments constitutifs a ses propres caractéristiques mais tous se complètent du point de vue de la biodiversité, des types de déserts et des processus écologiques en cours. Les éléments constitutifs situés dans la région de la mer d’Aral représentent un écosystème désertique et non pas l’écosystème des zones humides de la mer d’Aral elle-même, car ils étaient présents avant la dessication de la mer et reflètent pleinement les valeurs de biodiversité des déserts turaniens. Le bien a une vaste superficie de  3 366 441 hectares avec, en tout,  622 812 hectares de zones tampons.

    Critère (ix) : Le bien en série représente les déserts à hiver froid en tant qu’exemple exceptionnel du développement d’écosystèmes terrestres sous des conditions climatiques extrêmes et de l’évolution de stratégies de survie et de l’adaptation pour les plantes et les animaux en tant que processus écologiques et biologiques en cours. Les dix éléments constitutifs comprennent divers types géomorphologiques de désert que reflètent différents écosystèmes. Le bien est représentatif de la plupart des types de végétation écophysiographiques des déserts turaniens : armoises et salicornes pérennes ; végétation psammophyte, c’est‑à‑dire graminées du désert ; arbustes et forêts claires de saxaouls. La convergence morphologique et la diversification taxonomique des plantes sont des processus biologiques en cours importants. Les forêts claires de saxaouls démontrent la capacité des écosystèmes du désert de séquestrer et stocker le carbone en permanence. Les adaptations morphologiques, physiologiques et comportementales assurent la survie de la vie animale en tant que processus fondamental continu dans les Déserts turaniens à hiver froid. Les éléments constitutifs sont importants pour la migration des oiseaux et des espèces d’ongulés et servent de nœud pour les migrations d’espèces et leur dispersion dans des zones plus vastes de la région.

    Critère (x) : Le bien en série possède une flore et une faune très spécifiques et très diverses, adaptées aux conditions climatiques extrêmes des Déserts turaniens à hiver froid. La diversité des espèces est élevée, y compris des points chauds de la diversité des Chenopodiaceae et de genres de plantes de différentes familles telles que Artemisia, Calligonum, Salsola, Zygophyllum ou Limonium, y compris une part importante d’espèces endémiques. Le bien accueille de nombreux oiseaux reproducteurs et abrite d’importants lieux de repos pour les oiseaux migrateurs ainsi que pour l’herpétofaune et les insectes adaptés au désert. Les Déserts turaniens à hiver froid sont l’habitat de mammifères menacés au plan mondial comme la gazelle à goitre, le saïga et l’urial. Les autres espèces importantes présentes dans les éléments constitutifs du bien incluent l’âne sauvage d’Asie, la panthère des neiges, le putois marbré et l’hyène rayée ainsi que l’outarde de Macqueen, Grande Outarde, le faucon sacre, l’érismature à tête blanche, le percnoptère d’Égypte et la tortue de Horsfield.

    Intégrité

    Les 14 éléments constitutifs du bien sont représentatifs des Déserts turaniens à hiver froid. Ils comprennent les exemples les plus intacts d’écosystèmes du désert dans des aires officiellement protégées. Le bien en série couvre au total 3 366 441 hectares, et certains éléments constitutifs ont des zones tampons qui ont une superficie combinée de 622 812 hectares. Les écosystèmes remplissent leurs fonctions écologiques et abritent une diversité caractéristique de plantes et d’animaux des déserts à hiver froid.

    La plupart des 14 éléments constitutifs sont très reculés et éloignés de tout établissement humain. Toutefois, toute la région a connu un déclin historique des populations d’espèces d’ongulés, à cause du braconnage, et il existe des obstacles importants à la migration sous forme de clôtures frontalières, entravant les voies de migration. Parmi les autres menaces pour le bien, il y a l’infrastructure linéaire – pistes, routes, clôtures frontalières, voies ferrées et canaux – qui affecte la connectivité, de même que le braconnage continu et le pâturage par le bétail. Le surpâturage dans les zones se trouvant en dehors du bien peut aussi menacer les ongulés car il touche leurs sources alimentaires. Le niveau de menace globale est faible au moment de l’inscription mais ces menaces nécessiteront une attention étroite, y compris des mesures de suivi et d’atténuation.

    Eléments requis en matière de protection et de gestion

    Les 14 éléments constitutifs du bien sont de propriété publique et protégés par la législation nationale pertinente du Kazakhstan, du Turkménistan et de l’Ouzbékistan et gérés sur la base de plans de gestion spécifiques par des administrations d’État sous la responsabilité des ministères compétents. Il sera essentiel que chaque élément constitutif du bien maintienne un régime de protection intégral à long terme. Les trois éléments constitutifs du groupe Altyn Emel au Kazakhstan sont intégrés au Parc national Altyn-Emel, tandis que deux autres éléments constitutifs font partie de la réserve naturelle d’État de Barsakelmes. Les éléments constitutifs au Turkménistan sont entièrement couverts par des sanctuaires naturels et des réserves naturelles d’État. En Ouzbékistan, l’élément constitutif Ustyurt méridional correspond au Parc national Ustyurt méridional tandis que les éléments constitutifs de Saigachy-Duana, Saigachy-Zhidely et Saigachy-Beleuli sont couverts par le complexe de la réserve (paysagère) de Saigachy qui est gérée comme une zone de nature sauvage.

    Le premier objectif de gestion des 14 éléments constitutifs consiste à garantir l’intégrité de l’écosystème des paysages de désert, y compris la diversité biologique des plantes et des animaux. Chaque élément constitutif bénéficie d’un cadre de gouvernance bien défini et de plans de gestion ainsi que d’un personnel dont les capacités techniques vont croissant dans les domaines d’expertise essentiels. Il existe différents projets en appui à la gestion des éléments constitutifs, y compris pour le suivi et les patrouilles qui devront se poursuivre simultanément avec le développement permanent des capacités du point de vue des menaces, des dimensions des sites et des objectifs de gestion futurs, y compris un tourisme durable n’excédant pas la capacité de charge et n’affectant pas l’écosystème fragile du désert.

    La gestion transnationale sera garantie par un comité directeur conjoint avec des représentants responsables des trois États parties sur la base d’un mémorandum d’entente signé le 10 janvier 2022. Le mémorandum engage les États parties du bien à une gestion transnationale effective et à des mécanismes de protection conformes aux Orientations. La gestion conjointe sera mise en œuvre et coordonnée par le comité directeur conjoint, notamment dans le cadre d’échanges relatifs aux plans de gestion individuels et nationaux, d’échanges de personnel, de campagnes conjointes de sensibilisation du public et d’une éducation à l’environnement. Il importe que le comité coordonne aussi les approches pour améliorer la connectivité entre les éléments constitutifs et le paysage plus large et qu’un budget suffisant soit attribué par les gouvernements.

  4. Demande aux États parties de veiller à ce que la protection et la gestion de la valeur universelle exceptionnelle soient garanties à long terme, notamment :
    1. en améliorant la connectivité entre les éléments constitutifs du bien et avec l’écosystème plus large, notamment en supprimant les clôtures et en atténuant leurs effets sur les grandes migrations de mammifères,
    2. en veillant à ce que la protection juridique de chaque élément constitutif et de chaque zone tampon soit maintenue à long terme,
    3. en attribuant un financement suffisant au comité directeur conjoint et en renforçant la gestion transnationale et transfrontalière du bien, y compris par des échanges réguliers, le renforcement des capacités et la recherche et le suivi à l’échelle des 14 éléments constitutifs du bien, notamment en ce qui concerne les migrations transfrontalières.
  5. Demande également aux États parties de présenter, au Centre du patrimoine mondial, d’ici au 1erdécembre 2024, un rapport sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des recommandations susmentionnées, pour examen par la Comité du patrimoine mondial à sa 47e
Documents
Contexte de la Décision
WHC-23/45.COM/8B
WHC-23/45.COM/INF.8B2
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