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Décision 44 COM 8B.47
Le paysage d’ardoise du nord-ouest du pays de Galles (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/21/44.COM/8B et WHC/21/44.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit Le paysage d’ardoise du nord-ouest du pays de Galles, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, en tant que paysage culturel sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii) et (iv) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Le paysage d’ardoise du nord-ouest du pays de Galles est situé au Royaume-Uni, dans les montagnes du massif Snowdon. Six zones représentent ensemble un exemple exceptionnel de paysage industriel qui a été profondément façonné par l’extraction et l’exploitation de l’ardoise ainsi que par le transport de celle-ci vers les marchés nationaux et internationaux. De 1780 à 1940, cette industrie a dominé la production mondiale d’ardoises pour toitures, transformant à la fois l’environnement et les communautés qui y vivaient et y travaillaient. Les carrières et les mines sont d’une taille monumentale, comprenant des exploitations en gradins à flanc de coteau, des puits de mine profonds et des chambres souterraines caverneuses, des terrils de déblais en cascade, des systèmes hydrauliques ingénieux et une multitude de bâtiments industriels. Des équipements techniques exceptionnels et des caractéristiques techniques majeures subsistent. Des réseaux de transport novateurs reliaient les carrières et les sites de transformation à des ports d’exportation côtiers spécialement aménagés et au réseau ferroviaire principal. Les maisons de campagne imposantes et les domaines bâtis par les grands industriels contrastent avec les établissements ouvriers vernaculaires, avec leurs chapelles et églises caractéristiques, leurs salles des fêtes, leurs écoles, leurs bibliothèques et leurs lieux de réunion qui conservent de nombreux exemples de leur mode de vie traditionnel et de leur langue minoritaire forte.

    À la fin du XIXe siècle, la région était à l’origine d’environ un tiers de la production mondiale d’ardoises pour toitures et de dalles de construction. Son utilisation pour les rangées de maisons, les usines, les entrepôts et l’architecture haut de gamme a contribué à l’urbanisation accélérée de la société. Elle a influencé les styles architecturaux, favorisant les toits à faible pente de la période géorgienne. Les technologies innovantes qui ont été adoptées et adaptées au sein du bien comprennent l’utilisation ingénieuse de la force hydraulique, le développement de la manutention des marchandises en vrac et la première application connue de la scie circulaire à pierre. Ces technologies se sont diffusées grâce aux spécialistes et à l’émigration de carriers gallois qualifiés vers les industries de l’ardoise en développement aux États-Unis, en Europe continentale et en Irlande. Les réseaux ferroviaires à voie étroite du massif Snowdon ont acquis une réputation mondiale et ont été adoptés en Asie, en Amérique, en Afrique et en Australasie.

    Critère (ii) : Le paysage d’ardoise du nord-ouest du pays de Galles témoigne d’un échange d’influences considérable, en particulier entre 1780 et 1940, en matière de développement architectural et technologique. L’ardoise est exploitée dans les montagnes du nord-ouest du pays de Galles depuis l’époque romaine, mais la production intensive à grande échelle de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle a dominé le marché mondial de la couverture des toitures. Cela a conduit à des développements transcontinentaux majeurs en matière de construction et d’architecture. La technologie, les travailleurs qualifiés et le transfert de connaissances de ce paysage culturel ont été fondamentaux pour le développement de l’industrie ardoisière en Europe continentale et aux États-Unis. En outre, ses chemins de fer à voie étroite – qui fonctionnent toujours à la vapeur de nos jours – ont servi de modèle aux réseaux ferrés successifs qui ont contribué de manière substantielle au développement social et économique de plusieurs régions dans de nombreuses autres parties du monde.

    Critère (iv) : Le paysage d’ardoise du nord-ouest du pays de Galles est un exemple exceptionnel de paysage de carrière et de mine de pierre qui illustre l’ampleur de la transformation d’un environnement agricole pendant la révolution industrielle. Des gisements considérables d’ardoise de haute qualité constituaient la principale ressource géologique du terrain montagneux difficile du massif Snowdon. La dispersion de ces sites se traduit par des pôles importants d’exploitation et d’établissements où l’énergie renouvelable générée par des ressources hydrauliques abondantes a été exploitée de manière ingénieuse, et a donné naissance à plusieurs voies ferrées novatrices et techniquement avancées menant aux nouveaux ports littoraux construits pour assurer ce commerce d’exportation transcontinental. Le bien comprend les paysages particuliers les plus exceptionnels qui, à eux tous, illustrent le patrimoine diversifié d’un paysage beaucoup plus vaste créé à l’époque de l’industrialisation britannique.

    Intégrité

    Le bien recèle tous les éléments essentiels qui transmettent les attributs de la valeur universelle exceptionnelle. Ses limites englobent les principales zones de production d’ardoise désaffectées du nord-ouest du pays de Galles, ainsi que leur patrimoine industriel associé, qui comprend les installations de traitement, les établissements et les voies de transport les plus importants. Les mécanismes de protection en place doivent être appliqués de manière stricte afin de renforcer l’intégrité du bien et de son environnement.

    Authenticité

    Le paysage culturel bien préservé présente un haut niveau d’authenticité et a subi peu d’interventions depuis la période principale d’exploitation industrielle. Les attributs de la valeur universelle exceptionnelle sont exprimés par des éléments physiques clairement identifiés et compris sur le plan de la datation, de la répartition spatiale, de l’utilisation et de la fonction (y compris les communautés vivantes et les voies ferrées exploitées), de la forme et de la conception, des matériaux et de la substance, ainsi que de leurs relations, y compris les liaisons et l’intégrité globale des fonctions et de la composition de la série. Le bien en série représente en outre une tradition culturelle dynamique, notamment le savoir-faire ardoisier et l’usage toujours répandu de la langue galloise. Les attributs principaux se reflètent dans les qualités paysagères et les caractéristiques de l’exploitation des carrières, notamment les zones de travail reliques, les terrils de déblais et les voies de transport, ainsi que les établissements et les infrastructures sociales associés. Les établissements historiques présentent des niveaux d’authenticité différents et néanmoins acceptables qui doivent être étroitement suivis et contrôlés grâce au système de gestion et aux plans de gestion locaux respectifs.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Le bien en série et son environnement bénéficient des plus hauts niveaux de protection grâce à l’application de la législation existante : la loi sur les monuments anciens et les zones archéologiques de 1979, la loi sur l’aménagement du territoire de 1990, la loi sur l’aménagement (bâtiments classés et zones de conservation) de 1990, la loi sur l’environnement historique (pays de Galles) de 2016 et par la mise en œuvre des politiques du plan de développement local conjoint de Gwynedd et Anglesey et du plan de développement local du parc national de Snowdonia.

    Les attributs de la valeur universelle exceptionnelle ont été définis et articulés au sein du plan de gestion du paysage d’ardoise du nord-ouest du pays de Galles, qui établit les stratégies et mécanismes fondamentaux grâce auxquels la gestion du bien en série sera assurée. Ces mesures sont complétées au niveau local par plusieurs plans de gestion locaux, élaborés en collaboration avec les propriétaires fonciers, qui donnent des informations et des recommandations pratiques propres à chaque site. La responsabilité de la mise en œuvre du plan de gestion incombera à un groupe directeur du partenariat multi-organisationnel établi par l’organisation dirigeante, auquel rendra compte un coordinateur du patrimoine mondial dûment désigné. L’ensemble des éléments constitutifs de la série du bien se trouvent dans des parties du pays de Galles qui font déjà l’objet d’une protection paysagère solide grâce à la désignation de parc national et au classement en tant que paysage d’intérêt historique exceptionnel. Ces mesures offriront une protection supplémentaire à l’environnement et aux vues principales au sein et hors du bien en série, grâce à une application stricte des mécanismes statutaires en place. Il n’y a pas d’exploitation minière ou de carrière en activité au sein du bien en série ; l’activité minière a lieu dans la zone protégée étendue située en dehors des limites du bien en série. L’application des procédures de gestion statutaires existantes permettra de s’assurer que cela n’a pas d’impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle du bien en série.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. réaliser une analyse et un inventaire approfondis des vues principales du bien en série destinés à servir de base à la conservation de l’environnement,
    2. traiter les problèmes de conservation dans les carrières reliques, les bâtiments industriels et les routes reliques,
    3. achever le classement et l’inscription des monuments classés et des zones de conservation proposées,
    4. finaliser les plans de gestion locaux,
    5. compléter la stratégie touristique et mettre en œuvre la stratégie d’interprétation et le plan de gestion des visiteurs afin de présenter les valeurs du patrimoine mondial au niveau des éléments constitutifs de la série,
    6. suivre l’efficacité du système de planification en matière de protection des zones urbaines vivantes, et envisager l’extension des zones de conservation dans les établissements historiques situés au sein du bien en série,
    7. mettre en place un cadre de suivi et des indicateurs principaux pour évaluer l’efficacité de la gestion du bien,
    8. intégrer les attributs du patrimoine mondial dans les bases de données et la documentation en ligne existantes pour communiquer des informations sur le bien du patrimoine mondial à un stade précoce, afin de garantir la prise en compte de ces attributs dans tous les processus de planification,
    9. convenir très tôt, avec les entreprises d’exploitation minière situées au sein de la zone protégée élargie, des mesures de restauration à prendre après la cessation de l’activité, afin d’éviter tout impact négatif sur l’intégrité et l’authenticité du bien.
Documents
WHC/21/44.COM/18
Rapport des décisions adoptées lors de la 44e session étendue du Comité du patrimoine mondial
Contexte de la Décision
WHC-21/44.COM/8B
WHC-21/44.COM/INF.8B1
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