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Décision 43 COM 8B.12
Tombes de la culture Dilmun (Bahreïn)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/19/43.COM/8B et WHC/19/43.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit les Tombes de la culture Dilmun, Bahreïn, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii) et (iv) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Les tombes de la culture Dilmun forment un bien en série constitué de vingt et un sites archéologiques situés dans la partie occidentale de l’île de Bahreïn. Six des éléments constitutifs sélectionnés sont des nécropoles comprenant de quelques douzaines à plusieurs milliers de tumuli. Dans leur ensemble, ils comprennent environ 11 774 tombes. Les quinze autres éléments constitutifs du bien comprennent 13 tombes royales individuelles et deux paires de tombes royales, toutes intégrées dans le tissu urbain du village d’A’ali.

    Les tombes de la culture Dilmun furent construites pendant la période Dilmun précoce, sur une durée d’environ 450 ans, entre 2020 et 1750 av. J.-C. Le bien comprend les sites les plus représentatifs de la construction des tombes de type précoce et tardif de la culture Dilmun. Les tombes témoignent de l’épanouissement de la civilisation Dilmun précoce autour du IIe millénaire av. J.-C. Durant cette période, Bahreïn gagna en importance économique en tant que carrefour commercial, et la croissance démographique qui en découla entraîna en conséquence la complexité accrue d’une société plus diversifiée. Ce dernier aspect est reflété au mieux dans les grandes nécropoles avec leurs diverses tombes, comprenant des tumuli de différentes tailles, ainsi que des tombes de chefs, les plus grandes d’entre elles étant les tombes royales.

    Les traces archéologiques montrent que les sépultures n’étaient pas construites à l’origine comme des tertres mais comme des tours cylindriques basses. Les tombes royales, caractérisées par leurs grandes dimensions et leurs chambres funéraires élaborées, furent construites en tant que tours sépulcrales à deux niveaux en forme de ziggourat. Deux des derniers rois Dilmun ont été identifiés comme étant Ri’Mum et Yagli-‘El, en lien avec les tombes 8 et 10.

    Les tombes de la culture Dilmun illustrent des caractéristiques uniques au monde non seulement en ce qui concerne leur nombre, leur densité et leur échelle, mais aussi en termes de typologie de construction et de détails, tels que leurs chambres funéraires dotées d’alcôves.

    Critère (iii) : Les tombes de la culture Dilmun représentent un témoignage sépulcral unique de la civilisation Dilmun précoce sur une période de 450 ans. Les vestiges des établissements étant rares et enfouis sous d’épaisses couches de sol, les tombes de la culture Dilmun sont le témoignage le plus étendu et le plus évident de la culture Dilmun précoce. À cette époque, la prospérité nouvellement acquise permit aux anciens habitants de l’île de développer une tradition d’inhumation complexe qui fut appliquée à l’ensemble de la population. Les tombes mises au jour présentent une coupe transversale des divers groupes sociaux de la société Dilmun précoce avec des milliers d’individus d’âge, de genre et de classe sociale différents. Elles offrent aussi un témoignage crucial sur l’évolution des élites et des classes dirigeantes. Les anciens habitants de Bahreïn comprenaient la configuration géologique spécifique de l’île et utilisèrent les terres moins fertiles pour la construction de ces nécropoles extraordinaires.

    Critère (iv) : L’évolution de la civilisation Dilmun précoce est reflétée par l’architecture des tombes de la culture Dilmun. Les cinq différents types de sépultures apportent des indications sur l’émergence d’une hiérarchie sociale. Même si les tombes peuvent être distinguées en fonction des variations de taille et de conception intérieure, la disposition de base reste la même tout au long de cette période de 450 ans. La typologie de construction est exceptionnelle. La majorité des tombes étaient constituées d’une petite tour cylindrique sur un niveau, tandis que certains des exemples de tombes sur deux niveaux prenaient la forme de ziggourats. Une caractéristique très particulière et unique de la construction des tumuli de Dilmun est la présence d’alcôves. Selon le rang social de la personne inhumée, la tombe pouvait contenir jusqu’à six de ces alcôves, qui étaient habituellement remplies de cadeaux mortuaires. 

    Intégrité

    Le bien en série présente la répartition d’origine des tombes de type précoce et tardif de la culture Dilmun, organisée dans des cimetières individuels. Il exclut deux nécropoles qui témoignent de la grande majorité des tombes de type précoce de la culture Dilmun précoce (wadi as-Sail et Umm Jidr) qui seront proposées dans un second temps dans le cadre d’une proposition d’extension. Les cinq différents types de tombes reflètent la hiérarchie qui structurait l’ancienne population et présente une coupe transversale des divers groupes sociaux de la société Dilmun précoce.

    La plupart des tumuli n’ont pas été mis au jour et leur tissu est complètement intact, ayant seulement été perturbé par d’anciens pillages occasionnels et par l’érosion naturelle qui a transformé les tours sépulcrales en tumuli. En raison d’activités de développement passées, le cadre environnant a perdu une partie de son intégrité. En particulier, le voisinage direct d’ensembles résidentiels affecte l’intégrité visuelle de certains éléments constitutifs du bien. Cependant, les développements urbains ont cessé grâce à des dispositions de protection et de gestion efficaces du site. Des mesures correctives sont appliquées et comprennent l’introduction de ceintures vertes autour des anciens cimetières afin d’améliorer leur cadre visuel.

    Authenticité

    Le bien en série est authentique en termes de situation, de fonction, de matériaux et de substance, de forme et de conception ainsi que de densité. Bien qu’ayant été affectés par l’érosion et en partie par des pillages anciens, l’architecture, la disposition et l’aménagement intérieur des tombes demeurent intacts. Les caractéristiques et la répartition particulières des tombes de type précoce et tardif de la culture Dilmun sont très bien présentées. La densité des nécropoles sur une superficie limitée est exceptionnelle, de même que la concentration unique de sépultures dans chaque cimetière.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Tous les éléments constitutifs du bien en série des tombes de la culture Dilmun sont classés monuments nationaux et sont protégés au titre du décret-loi n °11 de 1995 du royaume de Bahreïn concernant la protection des antiquités. Les restrictions imposées au développement urbain dans les zones tampons sont intégrées dans les règlements de zonage et d’occupation des sols qui sont des sous-catégories de la législation relative à l’aménagement du territoire de 1994. L’administration du site est effectuée par l’Autorité de Bahreïn pour la culture et les antiquités. Une unité a été désignée au sein de la Direction pour l’administration du bien.

    Le plan de gestion des tombes de la culture Dilmun est approuvé et appliqué depuis janvier 2018 pour une période de cinq ans, incluant des objectifs à long terme pour le site. Il est conçu comme un plan d’action et de gestion intégré axé sur les principaux thèmes stratégiques suivants : administration et finance, propriété foncière et développement, recherche, conservation, sensibilisation et implication des communautés, ainsi qu’interprétation, présentation et gestion des visiteurs. Le plan de gestion fonctionne aussi en tant que plan de protection, car il aborde les principales menaces pesant sur les éléments du bien, à savoir les pressions dues au développement, la pollution et l’érosion.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. achever l’étude d’évaluation de l’état de conservation de tous les éléments du bien, puis développer un plan d’action pour la conservation en conséquence,
    2. ajouter la documentation comme objectif stratégique du plan de gestion,
    3. ajouter des indicateurs supplémentaires afin de suivre l’impact des visiteurs, l’implication des parties prenantes, le renforcement des capacités, ainsi que la documentation en tant que question distincte devant faire l’objet d’un suivi,
    4. ajouter un poste de responsable de la documentation au sein de l’Unité DBM,
    5. développer un plan de gestion des risques ;
  5. Recommande également que, comme prévu par l'État partie, une extension de ce bien afin d’inclure les nécropoles d’Umm Jidr et Wadi as-Sail soit soumise dans les délais prévus.
Code de la Décision
43 COM 8B.12
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2019
Documents
WHC/19/43.COM/18
Decisions adopted during the 43rd session of the World Heritage Committee (Baku, 2019)
Contexte de la Décision
WHC-19/43.COM/8B
WHC-19/43.COM/INF.8B1
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