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Décision 40 COM 8B.7
Examen des propositions d'inscription de biens naturels sur la Liste du patrimoine mondial

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/16/40.COM/8B et WHC/16/40.COM/INF.8B2,
  2. Inscrit Shennongjia au Hubei, Chine, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ix) et (x);
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Shennongjia au Hubei est situé dans le district forestier de Shennongjia et le comté de Badong, dans la province du Hubei, en Chine. Shennongjia est dans l’écotone qui s’étend des plaines et contreforts de Chine orientale jusqu’aux montagnes de Chine centrale, dans une zone de transition climatique entre la zone subtropicale et la zone tempérée chaude où les masses d’air froid et d’air chaud du nord et du sud se rencontrent et sont contrôlées par le gyre subtropical.

    Couvrant 73 318 ha, le bien est formé de deux éléments, l’élément plus grand de Shennongding/Badong dans l’ouest et l’élément plus petit de Laojunshan dans l’est. Une zone tampon de 41 536 ha entoure le bien. Shennongjia au Hubei comprend 11 types de végétation caractérisés par une diversité de gradients altitudinaux. La région de Shennongjia est considérée comme l’un des trois centres de d’espèces endémiques de plantes de la Chine, ce qui s’explique par sa position géographique de transition qui a façonné sa biodiversité, ses écosystèmes et son évolution biologique. La richesse et l’endémisme des espèces de Shennongjia au Hubei, en particulier de la flore, sont impressionnants au plan mondial, 3 767 espèces de plantes vasculaires ont été répertoriées, notamment un chiffre remarquable de 590 genres de plantes tempérées. En outre, 205 espèces de plantes et 2 genres sont endémiques au bien et 1 793 espèces sont endémiques à la Chine. Pour la faune, plus de 600 espèces de vertébrés ont été recensées dont 92 mammifères, 399 oiseaux, 55 poissons, 53 reptiles et 37 amphibiens. 4 365 espèces d’insectes ont été identifiées. Le bien comprend de nombreuses espèces rares et en danger telles que le rhinopithèque de Roxellane, la panthère nébuleuse, le léopard, le chat doré d’Asie, le cuon d’Asie, l’ours à collier, la civette indienne, le porte-musc, le goral chinois et le saro de Chine, l’aigle royal, le faisan vénéré et le plus grand amphibien du monde, la salamandre géante de Chine.

    Shennongjia a suscité un intérêt scientifique important et ses montagnes figurent de manière proéminente dans l’histoire de la recherche botanique. Le site occupe une place spéciale en botanique et a fait l’objet d’expéditions internationales célèbres de collecte de plantes au 19e et au 20e siècle. De 1884 à 1889, plus de 500 nouvelles espèces ont été décrites dans la région. Shennongjia est aussi la localité type mondiale pour de nombreuses espèces.

    Critère (ix) : Shennongjia au Hubei protège les plus grandes forêts primaires de Chine centrale et c’est l’un des trois centres de d’espèces endémiques de plantes de la Chine. Le bien comprend 11 types de végétation et une gamme altitudinale de végétation intacte avec six gradients comprenant une forêt de feuillus sempervirente, une forêt mixte de feuillus sempervirente et décidue, une forêt de feuillus décidue, une forêt mixte de conifères et de feuillus, une forêt de conifères et des prairies/broussailles. Avec 874 espèces de plantes ligneuses décidues appartenant à 260 genres, la richesse en espèces et genres d’arbres du site est sans équivalent à l’échelle mondiale pour une forêt de feuillus décidue et parmi les forêts mixtes de feuillus sempervirentes et décidues de l’hémisphère Nord, Shennongjia au Hubei possède les ceintures naturelles altitudinales les plus complètes du monde. Le site de Shennongjia au Hubei se trouve dans l’écorégion des forêts sempervirentes des montagnes Daba ainsi que dans une écorégion prioritaire, la forêt tempérée du sud-ouest de la Chine, aucune des deux n’étant représentées sur la Liste du patrimoine mondial. Le site protège aussi le Centre régional de diversité des plantes de Shennongjia identifié comme une lacune sur la Liste du patrimoine mondial. Conjointement avec sa diversité florale, le bien protège des écosystèmes d’importance critique pour de nombreuses espèces animales rares et en danger.

    Critère (x) : Le terrain et le climat uniques de Shennongjia au Hubei ont été relativement peu touchés par la glaciation et offrent donc un refuge à de nombreuses espèces rares, en danger et endémiques ainsi qu’à bien des espèces ligneuses décidues du monde. La richesse du bien en espèces est élevée, en particulier parmi les plantes vasculaires et contient un pourcentage remarquable de plus de 63% des genres tempérés que l’on trouve à l’échelle de la Chine, un pays de mégabiodiversité possédant la plus grande diversité de genres de plantes tempérées au monde. Le bien abrite 12.9% des espèces de plantes vasculaires du pays. Le terrain montagneux est aussi un habitat d’importance critique pour toute une diversité d’espèces animales emblématiques. On trouve 1 550 rhinopithèques de Roxellane dans le bien. Le rhinopithèque de Roxellane de Shennongjia est la plus en danger des trois sous espèces de Chine et elle est entièrement inféodée au bien. Parmi les autres espèces importantes, il y a la panthère nébuleuse, le léopard, le chat doré d’Asie, le cuon d’Asie, l’ours à collier, la civette indienne, le porte-musc, le goral chinois et le saro de Chine, l’aigle impérial, le faisan vénéré et le plus grand amphibien du monde, la salamandre géante de Chine. Le bien a une biodiversité extrêmement riche, abrite un grand nombre d’espèces types et plusieurs espèces rares qui ont été introduites en horticulture dans le monde entier. Au plan international, Shennongjia occupe une place spéciale pour l’étude de la systématique des plantes et de la science horticole.

    Intégrité

    Le bien a une superficie de 73 318 ha et coïncide avec la majeure partie de la Réserve naturelle nationale de Shennongjia dans le district forestier de Shennongjia. L’élément plus grand de Shennongding/Badong à l’ouest couvre 62 851 ha et comprend le secteur nord de la Réserve naturelle provinciale de Yanduhe dans le comté de Badong contigu. L’élément de Laojunshan qui couvre 10 467 ha se trouve à l’est. Une zone tampon de 41 536 ha entoure le bien. Le bien est assez grand pour comprendre tous les éléments essentiels constituant les valeurs uniques biologiques, écologiques et de biodiversité de Shennongjia au Hubei. Les limites sont clairement tracées et délimitées sur le terrain.

    Le bien est en bon état et les menaces ne sont généralement pas préoccupantes. Toutefois, la division du site par la route nationale 209 et le corridor de 10 km de large associé est une source de préoccupation car elle empêche les déplacements des animaux sauvages et entrave la connectivité écologique. La mise en œuvre d’une stratégie efficace de connectivité pour la conservation, comprenant des corridors pour les espèces sauvages, des « relais » ou ensembles de petites parcelles d’habitats, des passages pour les espèces sauvages à travers la route et l’élimination des clôtures est donc essentielle pour faciliter la connectivité écologique d’une faune mobile, en particulier d’espèces qui ont habituellement besoin de grands territoires.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    L’ensemble du bien appartient à l’État et a un statut de protection national ou provincial. Shennongjia au Hubei fait l’objet de différentes lois et réglementations nationales, provinciales et locales qui garantissent une protection intégrale à long terme. Un système de gestion à multiples niveaux a été établi pour gérer le bien proposé. Celui‑ci fait l’objet de différents plans et dispose d’un plan de gestion spécifique à Shennongjia au Hubei, conçu selon les exigences du patrimoine mondial et visant à la sauvegarde de la valeur universelle exceptionnelle du site. Le plan de gestion doit être mis à jour pour couvrir la gestion de la Réserve naturelle provinciale de Yanduhe dans le comté de Badong. Le plan de gestion devrait, en outre, contenir des mesures pour intégrer différents domaines d’expertise en matière de gestion, de façon coordonnée, à travers les différentes aires protégées et autres désignations nationales et internationales. Le plan de gestion devrait être un outil prospectif soutenant une gestion adaptative. Les systèmes de zonation doivent être revus pour tenir compte de l’habitat spécifique et des besoins spatiaux des espèces clés.

    Le bien jouit d’un appui généralisé à tous les niveaux du gouvernement, des populations locales et autres acteurs. Le bien a besoin d’une gestion active à long terme de la zone tampon pour faire en sorte que toute activité de développement reste à une échelle appropriée et soit conçue de manière adéquate, en accord avec les valeurs du bien. Il importe également que les modes d’occupation des sols aux alentours soient adaptés aux valeurs du bien et qu’ils génèrent des bénéfices durables pour les communautés locales. Les questions de gestion dans la zone tampon doivent faire l’objet d’une attention et d’une capacité accrues.

    Le potentiel d’utilisation touristique du bien qui pourrait augmenter de manière significative est une préoccupation. Des améliorations non négligeables de l’infrastructure de transport, en particulier l’ouverture de l’aéroport de Shennongjia en 2014, pourraient susciter une augmentation spectaculaire du nombre de visiteurs et des impacts qui en résulteraient. La planification, la gestion et le suivi du tourisme doivent prévoir une demande accrue et atténuer les impacts négatifs.

    Les autres menaces ont trait aux activités et aux développements dans la zone tampon. Les activités de développement et les modes d’occupation des sols qui empiètent, telle la culture du thé, nécessitent un suivi permanent. Une attention doit être accordée aux initiatives de conservation et de développement communautaire intégrées dans les zones tampons pour encourager une gestion communautaire plus importante dans le bien du patrimoine mondial.

  4. Félicite l’État partie pour les efforts déployés en vue d’améliorer la conservation du bien et en particulier pour les mesures prises rapidement, durant le processus d’évaluation, afin d’agrandir le bien dans le comté de Badong et d’appliquer toute une gamme de mesures de connectivité écologique dans le but de renforcer l’intégrité ;
  5. Note que selon l’État partie, le déplacement des populations installées dans le bien est encouragé par le Comité de protection et de gestion intégrée, et ce déplacement hors du bien est une question sensible et ainsi demande à l’État partie de se porter garant que toute activité de déplacement soit volontaire et respecte intégralement les normes internationales, sans qu’aucune autre activité de déplacement n’ait lieu à moins qu’elle ne soit intégralement justifiée ;
  6. Demande en outre à l’État partie de :
    1. continuer de renforcer la connectivité écologique entre les habitats de la zone centrale du bien par une série de mesures telles que des passages pour les animaux, des mosaïques de corridors et d’habitats facilitant les déplacements des espèces sauvages et de garantir que les mesures de gestion soient adaptées aux besoins spécifiques d’espèces animales sauvages clés,
    2. renforcer la protection juridique du corridor pour la faune sauvage et des zones d’habitats relais qui ont une importance cruciale pour l’intégrité écologique du bien, pour leur donner un statut de réserve naturelle ; et d’envisager de les inscrire comme extensions futures du bien,
    3. examiner le système de planification de la gestion pour le bien afin d’intégrer pleinement les zones ajoutées au bien lors du processus d’évaluation, ainsi que le fonctionnement des zones tampons, et de veiller à instaurer une approche intégrée et adaptative pour l’ensemble du bien,
    4. mettre à jour le plan magistral sur le tourisme 2006-2015 pour garantir une gestion efficace à long terme de l’augmentation anticipée de la demande touristique, en particulier pour préciser les capacités de charge écologique et sociale et concevoir le développement d’une infrastructure touristique appropriée,
    5. investir dans une capacité de gestion accrue, axée sur la zone tampon du bien, en mettant un accent particulier sur l’intégration des possibilités culturelles, socioéconomiques et de cogestion dans le régime de gestion du bien,
    6. entreprendre de nouveaux travaux de recherche et d’inventaire sur les populations clés de la faune, y compris, par exemple, un recensement des espèces emblématiques que sont le rhinopithèque de Roxellane et la salamandre géante,
    7. entreprendre une étude du système de zonation du bien pour prescrire des politiques et actions de gestion adaptées aux besoins des espèces clés en matière d’habitat et à leurs besoins spatiaux.

Code de la Décision
40 COM 8B.7
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
Année
2016
Documents
WHC/16/40.COM/19
Rapport des décisions adoptées lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial (Istanbul/UNESCO, 2016)
Contexte de la Décision
WHC-16/40.COM/8B
WHC-16/40.COM/INF.8B2
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