Le Bureau a noté qu'un consortium minier canado-péruvien en est aux phases finales d'obtention de l'accord d'exploitation de l'un des plus grands gisements de cuivre et de zinc du monde à Antamina, à 20 km à l’est de ce Parc. L'exploitation minière commencerait en 2001 pour une période de 20 ans. Les concentrés provenant de cette mine seraient transportés vers la côte par une route existante qui traverse le Parc et l’entoure.
Le Bureau a noté les consultations du Centre avec l’INRENA (Instituto Nacional de Recursos Naturales), les gestionnaires de sites et les ONG au cours d’une mission récente au Pérou. Il a également été informé de la tenue d’une réunion à laquelle ont assisté deux représentants de la compagnie minière, la délégation permanente du Pérou auprès de l’UNESCO, l’INRENA et des représentants du Centre et de la Division des Sciences écologiques de l’UNESCO, le 19 juin 1998. La réunion a étudié la situation et les trois solutions possibles d’accès routier, la route du nord, la route centrale et la route du sud. Pour la route centrale, une étude d’impact a été entreprise. En attendant, la compagnie minière a accepté d’emprunter la route dite « route du sud », qui est complètement en dehors du Parc mais qui traverse toutefois les zones tampons du site du patrimoine mondial et la Réserve de biosphère. Cette proposition possible a la préférence d’un certain nombre de groupes, dont l’UICN et l’INRENA. Aucune étude d’impact n’a encore été entreprise pour l’utilisation de la route du sud. De plus, la route centrale serait utilisée pour le transport d’équipement lourd de la zone d’exploitation minière pendant environ un an jusqu’à ce qu’une bretelle de raccordement à la route du sud soit réalisée. L’UICN a souligné que tous les impacts, spécialement l’utilisation temporaire de la route centrale pendant la période d’un an devaient être étroitement contrôlés.
Plusieurs membres du Bureau ont déclaré que les efforts faits par l’État partie et la compagnie minière devaient être reconnus ; toutefois, un certain nombre de questions doivent être traitées en tenant compte de la nécessité du développement social de la région. Le Président a proposé de prendre en exemple la situation de Huascaran pour créer un Groupe d'étude pour associer l’environnement et le développement et l’étudier comme une étude de cas qui pourrait guider et conseiller les responsables d’autres sites du patrimoine mondial confrontés à des projets potentiels d’exploitation minière. Il a d’autre part suggéré qu’il pourrait être utile d’effectuer une mission sur site.
L’observateur du Pérou a souligné que l’exploitation minière est importante pour son gouvernement car elle est effectuée dans l’une des régions les plus pauvres du Pérou. La collaboration entre l’INRENA, le secteur privé, l’UICN, l’Institut des Montagnes, le Centre et l’État partie devrait être considérée comme un bon exemple pour la protection conventionnelle du Parc.
Le Bureau a pris note des différentes options d’accès à la zone d’exploitation minière et de la préférence de l’INRENA quant à l’utilisation de la route du sud. Il a demandé au Centre et à l’UICN de collaborer avec l’État partie pour fournir un rapport sur l’état de la situation à temps pour la vingt-deuxième session du Bureau et d’étudier la possibilité qu’un représentant de l’UICN fasse partie du Groupe d'étude, en cours d’établissement par l’INRENA et qui sera chargé de la gestion du site.
De plus, compte tenu du nombre croissant de cas touchant divers pays dont les sites du patrimoine mondial sont affectés par des projets d'exploitation minière, le Bureau a demandé au Centre, à l'UICN et à l'ICOMOS de collaborer avec le Président à la création d'un groupe d'étude pour examiner toutes les questions concernant les projets d'exploitation minière susceptibles d'avoir un impact négatif sur les sites du patrimoine mondial, afin de fixer des principes qui guideraient le travail futur du Comité à cet égard.