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Décision 37 COM 8B.31
Forts de colline du Rajasthan (Inde)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné les documents WHC-13/37.COM/8B.Add, WHC-13/37.COM/INF.8B1.Add et WHC-13/37.COM/INF.8B4 ;

2.  Inscrit les Forts de colline du Rajasthan, Inde , sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii) et  (iii)  ;

3.  Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

Dans l’État du Rajasthan, six grands et majestueux forts de colline ont été choisis pour illustrer les centres fortifiés et sophistiqués du pouvoir des États princiers rajput qui se sont épanouis entre le VIIIe et le XVIIIe siècle et leur relative indépendance politique.

Les imposantes fortifications – jusqu’à 20 kilomètres de circonférence – tirent le meilleur parti des différentes particularités des collines en particulier : la rivière à Gagron, les forêts denses à Ranthambore et le désert à Jaisalmer, et montrent une phase importante du développement d’une typologie architecturale basé sur les « principes traditionnels indiens établis ». Le vocabulaire des formes architecturales et des ornements partage une base commune avec d’autres styles régionaux comme ceux du Sultanat de Delhi et de l’Empire moghol. Le style rajput n’était pas « unique » mais sa manière éclectique particulière, tirant son inspiration de ses prédécesseurs et de ses voisins, capable ensuite d’influencer les styles régionaux, par exemple l’architecture mahratte, lui donne un caractère original.

À l’intérieur des murs d’enceinte, l’architecture caractéristique des palais et des autres édifices reflète leur rôle en tant que centre de culture de cour et lieu de mécénat des arts et de la musique. Lieux de résidence de la cour et de cantonnement des garnisons, les forts comprenaient des établissements urbains (dont il subsiste quelques exemples) et certains avaient des centres marchands dont l’activité soutenait leur prospérité. La plupart des forts possédaient des temples ou des édifices sacrés, dont certains sont antérieurs aux fortifications et ont survécu aux royaumes rajput. Tous les forts sont équipés d’importantes structures de collecte de l’eau, dont beaucoup sont encore utilisées.

En tant qu’ancienne capitale du clan Sisodia et l’objet de trois célèbres sièges historiques, Chittorgarh est fortement associé à l’histoire et au folklore rajput. De plus, la quantité et la variété des vestiges architecturaux anciens (allant du VIIIe au XVIe siècle) en font un fort exceptionnel par sa taille et sa monumentalité, comparable à très peu d’autres forts indiens. Kumbhalgarh fut construit en une seule phase (hormis le palais de Fateh Singh ajouté ultérieurement) et conserve sa cohérence architecturale. Sa conception est attribuée à un architecte dont on connait le nom – Mandan – qui fut aussi auteur et théoricien à la cour de Rana Kumbha à Chittorgarh. Cette association de facteurs est très exceptionnelle. Situé au milieu de la forêt, Ranthambore est un exemple établi de fort de colline de forêt. De plus, les vestiges du palais de Hammir comptent parmi les structures subsistantes les plus anciennes de tous les palais indiens. Gagron est un modèle de fort de colline défendu par une rivière. De plus, son implantation stratégique sur un col lui donne le contrôle des routes commerciales. Le palais d’Amber est représentatif d’une phase clé (XVIIe siècle) du développement d’un style de cour rajput-moghol commun qui se manifeste dans les édifices et les jardins ajoutés au fort par Mirza Raja Jai Singh I. Jaisalmer est un exemple de fort de colline dans un désert. La grande ville qu’il comprenait dès l’origine, encore habitée aujourd’hui, et le groupe de temples jaïns, en font un exemple important, et unique à certains égards, de fort (ville fortifiée) à la fois sacré et séculaire.

Critère (ii) : Les Forts de collines du Rajasthan montrent un important échange d’idéologie princière rajput en matière de planification, de fortifications, d’art et d’architecture depuis le début jusqu’à la fin de l’époque médiévale entre les différentes aires culturelles et géomorphologiques du Rajasthan. Bien que l’architecture rajput partage beaucoup d’éléments avec les autres styles régionaux, par exemple avec l’architecture moghol ou celle du Sultanat de Dehli, elle avait un caractère éclectique, tirant son inspiration de ses prédécesseurs et de ses voisins, et capable à son tour d’influencer les styles régionaux plus récents, comme l’architecture marhatte.

Critère (iii) : La série des six grands forts de colline sont des manifestations architecturales de la valeur, de la bravoure, du féodalisme et des traditions culturelles rajput, relatés dans plusieurs textes et peintures historiques de la période médiévale en Inde. Leurs fortifications sophistiquées, construites pour protéger non seulement des garnisons pour la défense mais aussi des palais, des temples et des centres urbains, et leur architecture rajput originale, portent un témoignage exceptionnel des traditions culturelles et du pouvoir des clans rajput et de leur mécénat de la religion, des arts et de la littérature dans la région du Rajasthan pendant des siècles.

Intégrité

En tant que série, les six éléments constitutifs de la série forment, à eux seuls et sans dépendre d’ajouts ultérieurs à la série, un groupe cohérent et complet qui démontre amplement les attributs de valeur universelle exceptionnelle.

Pris comme éléments individuels, Chittorgarh et Ranthambore comprennent tous les éléments qui justifient leur importance locale. Toutefois, l’ICOMOS s’inquiète du développement des constructions et des activités industrielles autour du fort de Chittorgarh, en particulier la pollution et l’impact sur le paysage des carrières, des cimenteries et des fonderies de zinc proches, qui, s’il se poursuit ou s’étend, risque d’affecter négativement le bien.

L’environnement plus large de Chittorgarh est vulnérable face au développement urbain ainsi qu’aux activités minières et industrielles qui causent une pollution atmosphérique importante. À Jaisalmer, l’environnement plus vaste et les vues sur et à partir du fort pourraient être vulnérables face à certains types de développements urbains. À Gagron, l’environnement pourrait être menacé par des constructions non réglementées.

Dans les forts, il est reconnu que des pressions dues au développement proviennent de l’empiètement continu et de l’agrandissement des communautés résidentielles. La stabilité de la colline sur laquelle est construit Jaisalmer est vulnérable aux infiltrations d’eau en raison du manque d’infrastructure adéquate.

Authenticité

En tant que série, les six sites ont la capacité de démontrer toutes les facettes exceptionnelles des forts rajput entre le VIIIe et le XVIIIe siècle. Chacun des sites est nécessaire à la série.

Concernant les forts pris individuellement, bien que leurs structures expriment correctement leur valeur, certaines d’entre elles sont vulnérables. L’enduit extérieur d’origine des forts d’Amber et de Gagron a été remplacé, causant une perte de matériaux et de patine historiques. Les forts de Chittorgarh et de Kumbhalgarh possèdent des structures dont l’état se dégrade progressivement, qui sont en train de perdre leur authenticité du point de vue des matériaux, de la substance, de l’exécution et de l’agencement. Dans la ville de Jaisalmer, certains bâtiments requièrent des traitements de conservation optimisés.

Eléments requis en matière de protection et de gestion

Les forts de Chittorgarh, Kumbhalgarh, Ranthambore et Jaisalmer sont protégés en tant que monuments d’importance nationale dans le cadre de la Loi de 1951 sur les monuments historiques et anciens et les sites et vestiges archéologiques (déclaration d’importance nationale) (No. LXXI of 1951 (AMASR)) et de l’amendement AMASR de 2010. Ils ont été classés en 1951 (Kumbhalgarh Ranthambore et Jaisalmer) et en 1956 (Chittorgarh). La législation nationale de 1951 prévoit la protection illimitée des monuments désignés dans ce cadre et l’amendement de 2010 établit une zone de protection de 200 m autour des zones désignées monuments d’importance nationale.

Les forts de Gagron et d’Amber sont désignés en tant que monuments protégés par l’État du Rajasthan au titre de la Loi sur les monuments, les sites archéologiques et les antiquités de 1968. Ils ont tous deux été classés l’année même de l’adoption de la loi. Cette dernière stipule qu’aucune personne, y compris le propriétaire du bien, ne peut mener la moindre activité de construction, restauration ou fouilles sans qu’une autorisation préalable n’ait été accordée par les autorités de l’État responsables. Dans le cas du palais d’Amber, une notification supplémentaire a été émise pour la protection d’une zone tampon de 50 m autour du bien. Tous les sites possèdent leurs propres zones tampons mais il est nécessaire de clarifier les politiques d’urbanisme les concernant afin de réglementer le développement.

La gestion globale des six biens est dirigée au niveau de l’État par le Comité consultatif Apex qui a été établi par le décret A&C/2011/3949 le 11 mai 2011. Ce Comité est présidé par le Secrétaire général du Rajasthan et comprend des membres des ministères concernés : Environnement et Forêts, Développement urbain et Logement, Tourisme, Art, Littérature et Culture, Énergie, et divers représentants du secteur du patrimoine, dont l’ASI. Le Comité consultatif Apex se réunit quatre fois par an ; il est chargé de constituer le cadre global de gestion du bien en série, de guider la gestion locale des six éléments de la série, de coordonner les initiatives transversales, de partager la recherche et la documentation, les pratiques de gestion et de conservation et de traiter les besoins de ressources communes d’interprétation.

Pour mettre en œuvre les recommandations du Comité consultatif Apex, l’Autorité de gestion et de développement d’Amber agit en tant qu’autorité centrale pour la mise en œuvre de la gestion. Cette autorisation a été légalisée par une notification du Secrétaire général de l’État du Rajasthan le 14 octobre 2011.

Il existe des plans de gestion couvrant la période 2011 à 2015 pour cinq des six sites. Concernant Jaisalmer, le plan de gestion du bien ainsi que des plans secondaires comprenant la gestion des visiteurs, la préparation aux risques et la création de moyens de subsistance pour les habitants seront achevés d’ici la fin 2013. Il est nécessaire d’établir des plans de gestion avec des références explicites à la valeur universelle exceptionnelle ainsi que des plans d’action plus détaillés pour la mise en œuvre des politiques de gestion, de même que des indicateurs pour favoriser une gestion de qualité. Au moment de la prochaine révision des plans, il serait souhaitable de prévoir un document global qui définisse des approches concertées pour la totalité du bien en série.

Afin de traiter les points vulnérables de certaines structures des forts, il est nécessaire d’entamer des actions de conservation à court terme. Pour Jaisalmer, il faut s’assurer que le grand projet de conservation de l’infrastructure et des bâtiments individuels est réalisé selon le calendrier convenu. La conservation des très vastes fortifications, ensembles palatiaux, temples et autres édifices exigera la mise en œuvre de très importantes ressources et compétences. Il conviendrait d’envisager une stratégie de renforcement des capacités afin de faire prendre conscience de l’importance et de la valeur de ces compétences dans le cadre d’une approche de création de moyens de subsistance.

Afin de comprendre clairement la manière dont chaque fort contribue à la série dans son ensemble, il est nécessaire d’améliorer l’interprétation dans le cadre d’une stratégie d’interprétation pour la totalité des sites en série.

4.  Demande à l’État partie de soumettre, d’ici le 1er février 2015 , un rapport sur l’état de conservation au Centre du patrimoine mondial, sur l’avancement du projet de conservation à Jaisalmer, et des travaux de conservation aux forts de Chittorgarh et Kumbhalgarh, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015 .

Code de la Décision
37 COM 8B.31
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial, Valeur universelle exceptionnelle
États Parties 1
Année
2013
Documents
WHC-13/37.COM/20
Décisions Adoptées par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 37e session (Phnom Penh, 2013)
Contexte de la Décision
WHC-13/37.COM/8B.Add
WHC-13/37.COM/INF.8B.4
WHC-13/37.COM/INF.8B1.Add
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