Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 42 COM 7B.95, adoptée à sa 42e session (Manama,2018),
- Note avec satisfaction la conclusion de la mission de suivi réactif de 2019 selon laquelle la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien a été préservée ;
- Note toutefois avec inquiétude que la mission de suivi réactif a évalué que le projet envisagé de téléphérique aurait un impact sur la valeur paysagère du bien ainsi que ses fragiles écosystèmes et sa biodiversité et, en cas d’approbation, constituerait un cas clair de danger avéré pour la VUE, conformément au paragraphe 180 des Orientations et par conséquent, prie l’État partie de ne pas poursuivre plus avant ce projet ;
- S’inquiète des résultats du recensement des éléphants de 2019 posant des questions sur la viabilité de la population et prie également l’État partie d’évaluer la viabilité de la population restante d’éléphants au sein du bien et d’élaborer un plan d’action pour sa conservation, incluant le rétablissement des corridors de faune entre le bien et les parcs nationaux voisins en Ouganda et République démocratique du Congo ;
- Note le nombre croissant de projets hydroélectriques dans le voisinage du bien et demande à l’État partie d’entreprendre une évaluation environnementale stratégique (EES) pour le bassin versant des Rwenzori, incluant le bien, afin d’évaluer les impacts indirects et cumulatifs sur la VUE des infrastructures hydroélectriques de petite taille au fil de l’eau existantes et envisagées et de garantir, pour tout projet de développement hydroélectrique futur de petite envergure dans le bassin du bien, que des études d'impact environnemental (EIE) en évaluent pleinement les impacts potentiels vis-à-vis de la VUE conformément à la Note consultative de l’UICN sur l'évaluation environnementale ;
- Demande également à l’État partie d’informer le Centre du patrimoine mondial de tout projet de réouverture de la mine de Kilembe, et qu’une EIE détaillée, conformément à la Note consultative de l’UICN sur l'évaluation environnementale, soit réalisée et soumise au Centre du patrimoine mondial avant de prendre toute décision sur laquelle il serait difficile de revenir ;
- Demande en outre à l’État partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission de 2019, en particulier de :
- revoir la stratégie de tourisme pour le bien afin de veiller à ce qu’elle prenne entièrement en compte la protection de sa VUE et donne la priorité à des activités de tourisme dit « doux » qui utilisent les infrastructures et installations existantes,
- revoir le plan de gestion général afin qu’il couvre l’ensemble de la VUE du bien, et d’en garantir la coordination avec les autres stratégies et études, notamment la stratégie de tourisme et l’EES demandées,
- élaborer et mettre en œuvre un plan de surveillance de la faune pour garantir un suivi régulier des espèces sauvages clés telles que reconnues dans la Déclaration de VUE pour le bien. Un tel plan devrait suivre les méthodes de recensement normalisées et réitérables pour permettre le suivi des tendances de population ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de surveiller les impacts du changement climatique sur la VUE du bien et de soumettre un plan de gestion des risques de catastrophe ainsi qu’un plan d’adaptation au changement climatique au Centre du patrimoine mondial dès qu’ils sont disponibles ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e