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Décision 43 COM 8B.11
Sites de métallurgie ancienne du fer du Burkina Faso (Burkina Faso)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/19/43.COM/8B et WHC/19/43.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit les Sites de métallurgie ancienne du fer du Burkina Faso, Burkina Faso, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii), (iv) et (vi) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Les cinq éléments constitutifs du bien témoignent de l’ancienneté et de l’importance de la production du fer ainsi que de son impact sur les sociétés précoloniales dans la zone sahélienne du Burkina Faso. Avec une datation remontant au VIIIe siècle avant notre ère, Douroula est le témoin le plus ancien du développement de la production du fer actuellement identifié sur le territoire du Burkina Faso, et illustre cette première phase relativement précoce du développement de la production de fer en Afrique. Tiwêga, Yamané, Kindibo et Békuy possèdent tous les quatre des fourneaux de réduction du minerai de fer remarquablement bien conservés. Ce sont également les très rares sites qui ont des fourneaux en élévation au Burkina Faso. Ce sont des sites de production massive qui, par leur ampleur, illustrent l’intensification de la production du fer au cours du second millénaire après notre ère, au moment où les sociétés d’Afrique de l’Ouest deviennent de plus en plus complexes. Le bien est directement associé à des traditions vivantes portées par les forgerons à Yamané, Kindibo et Douroula. Ces traditions s’expriment aujourd’hui par des valeurs symboliques liées à la technologie du fer au sein des communautés descendantes des forgerons et des métallurgistes.

    Critère (iii) : Les sites de métallurgie ancienne du fer sont des témoins exceptionnels d’une tradition unique de réduction du minerai de fer, laissant aux communautés actuelles burkinabé un riche héritage technique et culturel. Douroula illustre cette première phase du développement de la production de fer en Afrique et démontre que la technologie de production du fer est déjà largement diffusée vers 500 avant notre ère dans toute la région. Tiwêga, Yamané, Kindibo et Békuy sont des sites de production massive qui illustrent l’intensification de la production du fer dans toute la zone sahélienne du Burkina Faso au cours du second millénaire après notre ère.

    Critère (iv) : Les sites de métallurgie ancienne du fer sont des exemples éminents illustrant la variété des techniques traditionnelles de réduction du minerai de fer au Burkina Faso. Les fourneaux ont conservé la totalité ou la quasi-totalité de leur élévation et présentent des particularités morphologiques qui permettent de les différencier. D’autres vestiges sont associés aux fourneaux, comme d’immenses amas de scories et des traces d’extraction minière, ainsi que des traditions techniques encore vivantes. L’apparition très ancienne à l’échelle mondiale de cette technologie a eu des conséquences significatives sur l’histoire des peuples africains.

    Critère (vi) : Les sites de métallurgie ancienne du fer du Burkina Faso sont directement associés à des traditions vivantes portées par le groupe socioprofessionnel des forgerons. Ces traditions s’expriment aujourd’hui par des valeurs symboliques liées à la technologie du fer au sein des communautés descendantes des forgerons et des métallurgistes. Maîtres du feu et du fer, les forgerons perpétuent des rites et des pratiques sociales ancestrales qui leur confèrent un rôle important au sein de leurs communautés à Yamané, Kindibo et Douroula.

    Intégrité

    Les sites de la métallurgie ancienne du fer abritent dans leurs limites tous les attributs essentiels qui leur confèrent une valeur universelle exceptionnelle. Ils ont tous été préservés dans leur intégrité et dans leur environnement sans perturbation majeure au cours des siècles. Aucun fourneau n’a fait l’objet d’un démontage ou d’un déplacement ni d’actes de destruction par vandalisme. Seule la base de fourneau de Douroula qui a livré la date la plus ancienne a fait l’objet d’aménagement pour assurer sa protection. L’éloignement des habitations et le caractère sacré de ces zones liées aux forgerons sont une garantie de protection de l’intégrité. Néanmoins, les conditions d’intégrité sont vulnérables du fait de l’érosion hydrique et éolienne des sols, les cycles de sécheresse et corolairement, la désertification, la colonisation de certains fourneaux par des termites et des arbres et l’orpaillage.

    Authenticité

    Les sites témoignent d’une continuité de production sur plus de 2700 ans, de la maîtrise des procédés de réduction et de transformation du fer, ainsi que de l’apport essentiel de cette technologie à l’histoire des peuplements africains, et non seulement à l’histoire des peuples du Burkina Faso. Les cinq sites de métallurgie du bien expriment une valeur universelle exceptionnelle tant par l’âge du phénomène, la forme des structures de réduction, la complétude des éléments du complexe métallurgique, la diversité et la richesse des techniques architecturales, ainsi que par les traditions des forgerons encore vivantes aujourd’hui. L’état limité de la documentation dans les zones du bien et leur zone tampon rend cependant les conditions d’authenticité vulnérables. Le maintien de l’authenticité devra constituer un axe important de la gestion du bien afin de maintenir la résilience des traditions liées au travail de la forge.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Le bien est protégé au niveau national par un ensemble de lois, auxquelles s’ajoute la protection traditionnelle assurée par les communautés locales sur la base du droit coutumier. La gestion est également assurée au niveau local par les communautés à l’exception du site de Békuy situé dans la forêt classée de Maro.

    Un système de gestion, établit pour la période 2018 à 2022, s’appuie sur les plans de gestion de chacun des cinq sites et constitue l’outil principal de gestion durable du bien. Le bien est géré au plan de la réflexion et des orientations par un Comité national de gestion et au plan pratique par la Direction des Sites Classés Patrimoine Mondial. Le comité national de gestion exerce une autorité et un contrôle sur l’ensemble des questions relatives aux sites. À l’échelle de chaque site un comité local est mis en place pour veiller à la gestion durable du bien par les communautés locales. Ce comité aura pour boussole le plan de gestion du site et les orientations du comité national de gestion.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. poursuivre la mise en place des arrêtés municipaux pour l’officialisation de la protection de l’ensemble des éléments constitutifs du bien,
    2. les mesures de conservation mises en place représentant l’un des défis les plus importants de la gestion du bien, développer des stratégies pour en garantir la stabilité des ressources financières, des ressources humaines qualifiées en nombre suffisant et des capacités institutionnelles et techniques multiples,
    3. mettre en place le comité scientifique en charge de concevoir, d’examiner et de superviser des travaux de recherche, de conservation et de valorisation du bien,
    4. développer le système de gestion afin d’inclure des plans d’action avec des priorités claires en matière d’intervention de conservation et de propositions budgétaires, et d’inclure un plan de préparation aux risques et des mécanismes de suivi renforcé,
    5. finaliser le plan de gestion du tourisme,
    6. poursuivre les prospections archéologiques, l’inventaire et la documentation des sites de métallurgie ancienne du fer à l'intérieur des limites du bien ainsi que dans les zones tampons,
    7. poursuivre les recherches archéologiques et les investigations ethnographiques non strictement liés au phénomène métallurgique, tels les sites d’habitat et les nécropoles aux abords des fourneaux, les documenter, et envisager leur inclusion dans le futur dans les zones tampons ;
  5. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1erdécembre 2021, un rapport sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées ;
  6. Encourage la coopération internationale à soutenir la protection et la conservation du bien ;
  7. Encourage également les pays de la région à s’engager dans une procédure de proposition d’inscription de sites métallurgiques sur leur territoire en vue de proposer une sélection de biens représentatifs de l’ensemble du phénomène métallurgique à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest.
Code de la Décision
43 COM 8B.11
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2019
Documents
WHC/19/43.COM/18
Decisions adopted during the 43rd session of the World Heritage Committee (Baku, 2019)
Contexte de la Décision
WHC-19/43.COM/8B
WHC-19/43.COM/INF.8B1
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