Interview
Zsolt Visy est un archéologue hongrois, spécialiste de l’histoire militaire de l’Empire romain ainsi que d’archéologie paléochrétienne.
Il a obtenu son diplôme doctoral en 1977 à l’Université Loránd Eötvös à Budapest. En plus d’avoir dirigé de nombreuses fouilles en Hongrie et en Allemagne, il est depuis 1984 professeur à l’Université de Pécs, dont il dirigera le Département d’archéologie jusqu’en 2011. Entre 1998 et 2000, il a été secrétaire d’État au ministère du Patrimoine national à Budapest. Depuis 2002, il est également professeur à l’Académie hongroise des sciences. M. Visy est impliqué au sein de plusieurs organisations internationales : entre 2009 et 2016, il a notamment été vice-président du Comité scientifique international de la gestion du patrimoine archéologique (ICAHM), vice-président du comité national hongrois de l’ICOMOS et président du Comité culturel de la Commission nationale hongroise pour l’UNESCO. Il a publié de nombreux articles ainsi que six livres, dont The Ripa Pannonica in Hungary (Akademiai Kiado, 2003). En 2011, il a reçu la Croix d’Officier de l’Ordre du Mérite Hongrois de la République de Hongrie.
M. Visy a fait partie de la délégation hongroise au Comité du patrimoine mondial entre 1997 et 2003, et de nouveau depuis la réélection de la Hongrie pour 2017-2021. Expert mondial des limes (fortifications romaines), il a travaillé sur plusieurs dossiers de candidature au patrimoine mondial. Il est l’un des membres fondateurs du Groupe de Bratislava, qui travaille sur l’extension du site du patrimoine mondial des Frontières de l’Empire romain, et préside également l’Association Hongroise Limes, qui prépare le segment hongrois de la candidature des Limes du Danube.
Les extraits audio suivants sont issus d’une entrevue menée avec Zsolt Visy par Christina Cameron le 12 mai 2018 à Budapest. On y apprend sur l’expérience de M. Visy dans la préparation de plusieurs propositions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. Il livre également ses inquiétudes sur les conséquences de la croissance exponentielle de la Liste sur la conservation des sites, et appelle à une meilleure connaissance des implications et des responsabilités qui sous-tendent l’obtention du statut de patrimoine mondial.
Sous la direction de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti à l'Université de Montréal, une équipe internationale de chercheurs mène des entretiens avec des pionniers du patrimoine mondial afin de recueillir les moments importants de l'histoire de la Convention de l'UNESCO.
Lancé en 2006, cette initiative fait partie du projet Histoire de l'UNESCO qui a célébré le 60e anniversaire de la création de l'UNESCO. Le projet d'archives orales enregistre le témoignage précieux des personnes étroitement liées à la création et à la mise en œuvre de la Convention. Leurs souvenirs et leurs perspectives ont considérablement enrichi le livre par Christina Cameron et Mechtild Rössler, La convention du patrimoine mondial : la vision des pionniers (les Presses de l’Université de Montréal, 2017).