Interview
Après des études en anthropologie à l’Université de Californie à Los Angeles, Jeff McNeely a travaillé pendant douze ans auprès de diverses organisations en Asie.
Il a notamment agi comme représentant du programme WWF-UICN en Indonésie pendant trois ans, avant de s’intégrer à l’UICN en 1980. Alors à la tête de la Commission des parcs nationaux et des aires protégées, il est en charge de la contribution de l’UICN au patrimoine mondial jusqu’en 1983. Durant cette période, il évalue les dossiers de nominations pour le patrimoine naturel et publie, en 1982, un inventaire global de sites naturels intitulé The World’s Greatest Natural Areas : an indicative inventory of natural sites of World Heritage quality. Il traitera également d’enjeux liés au patrimoine mondial lors des Congrès mondiaux des Parcs de 1982 à Bali et de 1992 à Caracas.
Par la suite, il occupe successivement les postes de directeur du programme pour la biodiversité et de scientifique en chef, jusqu’à sa retraite en 2009. Il continuera à travailler avec l’UICN en tant que conseiller scientifique supérieur jusqu’en 2012. Membre de l’International Resource Panel du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP) et du conseil d’administration d’EcoAgriculture Partners, il a publié plus de 40 livres et 500 articles sur la conservation des ressources naturelles et la biodiversité. Au nombre de ces ouvrages, on trouve notamment Conservation for a New Era (UICN, 2009) et Farming with Nature: The Science and Practice of Ecoagriculture (Island Press, 2007).
Les extraits audio suivants sont issus d’une entrevue menée avec Jeff McNeely par Mechtild Rössler le 17 septembre 2010 à Gland en Suisse. Il y partage avec perspicacité sa vision de la dimension naturelle de la Convention du patrimoine mondial. Plusieurs de ses remarques font par ailleurs référence aux enjeux politiques et économiques de la Convention et situent le rôle des États parties et des communautés locales dans ces problématiques très concrètes. Finalement, Jeff McNeely souligne l’importance de bien gérer et entretenir les sites du patrimoine mondial après leur inscription.
Sous la direction de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti à l'Université de Montréal, une équipe internationale de chercheurs mène des entretiens avec des pionniers du patrimoine mondial afin de recueillir les moments importants de l'histoire de la Convention de l'UNESCO.
Lancé en 2006, cette initiative fait partie du projet Histoire de l'UNESCO qui a célébré le 60e anniversaire de la création de l'UNESCO. Le projet d'archives orales enregistre le témoignage précieux des personnes étroitement liées à la création et à la mise en œuvre de la Convention. Leurs souvenirs et leurs perspectives ont considérablement enrichi le livre par Christina Cameron et Mechtild Rössler, La convention du patrimoine mondial : la vision des pionniers (les Presses de l’Université de Montréal, 2017).