Interview
Titulaire d’un doctorat en droit de l’Université catholique de Louvain, en Belgique, Jean-Louis Luxen a également complété des études en économie à l’Université de Stanford, en Californie.
De 1973 à 2006, il a mené une éminente carrière comme Administrateur général au Ministère des affaires culturelles de Belgique. De 1989 à 1993, il a présidé le Comité du patrimoine culturel du Conseil de l’Europe, avant d’être élu Secrétaire général de l’ICOMOS de 1993 à 2002. À ce titre, il a supervisé la participation de l’organisation consultative aux sessions du Comité du patrimoine mondial et a participé à plusieurs réunions d’experts, notamment la réunion de Nara en 1994 et les réunions sur la dimension immatérielle du patrimoine mondial tenues au Zimbabwe en 2000 et en 2003.
Jean-Louis Luxen est aujourd’hui président de CHEDI (Culture, Héritage et Développement – International) depuis 2002, en plus d’être trésorier de la Coalition internationale des sites de conscience depuis 2010. Professeur à l’Université de Louvain depuis plus de vingt ans, il a beaucoup écrit sur le patrimoine comme vecteur de développement économique et sur la dimension immatérielle du patrimoine bâti. Il a récemment publié une analyse portant sur la pertinence des chartes et des conventions («Is There a Need for a Charter on ... the Wise Use of Charters and Conventions?», Change Over Time, 4/2, automne 2014, p.462-469).
Les extraits audio sont issus d’une entrevue menée avec Jean-Louis Luxen par Christina Cameron le 26 mars 2009 à Louvain au Belgique. Ces extraits traduisent bien la vision à la fois optimiste et critique qu’il nourrit à l’égard des objectifs et des impacts de la Convention. Elle permet d’éclaircir plusieurs enjeux qui se sont déployés dans la période de son implication, soit de 1993 à 2002 : la politisation du Comité, la création du Centre du patrimoine mondial ou encore la réunion de Nara. De par sa bonne connaissance de l’ICOMOS, Jean-Louis Luxen offre également d’intéressantes remarques sur le travail des organisations consultatives.
Sous la direction de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti à l'Université de Montréal, une équipe internationale de chercheurs mène des entretiens avec des pionniers du patrimoine mondial afin de recueillir les moments importants de l'histoire de la Convention de l'UNESCO.
Lancé en 2006, cette initiative fait partie du projet Histoire de l'UNESCO qui a célébré le 60e anniversaire de la création de l'UNESCO. Le projet d'archives orales enregistre le témoignage précieux des personnes étroitement liées à la création et à la mise en œuvre de la Convention. Leurs souvenirs et leurs perspectives ont considérablement enrichi le livre par Christina Cameron et Mechtild Rössler, La convention du patrimoine mondial : la vision des pionniers (les Presses de l’Université de Montréal, 2017).