Interview
Après des études en archéologie à l’Université de Pékin, Guo Zhan s’est spécialisé en histoire de la Mongolie et de la dynastie Yuan à la Chinese Academy of Social Sciences. Dès 1976, il entre à l’Administration d’État du patrimoine culturel (SACH), au sein de laquelle il travaillera pendant plus de trente ans.
Il y occupera différentes fonctions liées à la protection, la gestion et la recherche sur l’architecture ancienne, les villes historiques et les sites archéologiques, qui aboutiront à sa nomination comme commissaire du Département de la protection du patrimoine culturel. Aujourd’hui retraité de la fonction publique, il est Président de la Commission d’experts du patrimoine culturel mondial de Chine, une institution consultative non-gouvernementale agréée par l’Administration d’État du patrimoine culturel. Il dirige également le Centre international de la conservation de l'ICOMOS à Xi'an. Professeur et auteur, il a récemment publié les articles «Beijing City and World Heritage», Historic Environment, vol. 27, no. 1 (2015) et «Hani Rice Terraces of Honghe - The Harmonious Landscape of Nature and Humans», Landscape Research, vol. 40, no. 6 (2015).
Guo Zhan est devenu la personne ressource pour le patrimoine mondial après la ratification de la Convention du patrimoine mondial par la Chine en 1985. À ce titre, il a introduit les principes de la Charte de Venise et de la Convention dans les pratiques chinoises de gestion du patrimoine, en plus de coordonner la préparation des dossiers de nomination de la Chine pour la Liste du patrimoine mondial. Il a aussi participé à de nombreuses réunions d’experts, dont la conférence de Nara sur l’authenticité en 1994. Par ailleurs, Guo Zhan a contribué à l’intégration de son pays au sein des réseaux d’experts de l’ICCROM et de l’ICOMOS, en s’impliquant notamment dans la fondation d’ICOMOS Chine. Également actif au sein d’ICOMOS International, il a été l’un de ses vice-présidents de 2005 à 2014.
Les extraits audio suivants sont issus d’une entrevue menée avec Guo Zhan par Christina Cameron le 3 août 2010 à Brasilia au Brésil. Il y raconte notamment les défis et les particularités de l’implantation de la Convention du patrimoine mondial en Chine, exprime sa vision de la notion d’authenticité et du document de Nara, et salue le travail des organes consultatifs.
Sous la direction de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti à l'Université de Montréal, une équipe internationale de chercheurs mène des entretiens avec des pionniers du patrimoine mondial afin de recueillir les moments importants de l'histoire de la Convention de l'UNESCO.
Lancé en 2006, cette initiative fait partie du projet Histoire de l'UNESCO qui a célébré le 60e anniversaire de la création de l'UNESCO. Le projet d'archives orales enregistre le témoignage précieux des personnes étroitement liées à la création et à la mise en œuvre de la Convention. Leurs souvenirs et leurs perspectives ont considérablement enrichi le livre par Christina Cameron et Mechtild Rössler, La convention du patrimoine mondial : la vision des pionniers (les Presses de l’Université de Montréal, 2017).