Interview
Gamini Wijesuriya est un professionnel de la conservation originaire du Sri Lanka. Après avoir obtenu un baccalauréat et une maîtrise en architecture à l’Université de Moratuwa, il est devenu Directeur de la conservation au Département d’archéologie du Sri Lanka en 1983.
Tout en maintenant sa pratique professionnelle, il s’est spécialisé en préservation historique (Université Carnegie Mellon) et en archéologie/gestion du patrimoine (Université de York) avant d’obtenir un doctorat à l’Université de Leiden en 1998. En 2000, il a quitté le Sri Lanka pour travailler en tant que scientifique régional principal au Département de conservation de Nouvelle-Zélande. Finalement, de 2004 à 2017, il a servi l’unité Sites de l’ICCROM, où il a développé des activités de renforcement des capacités liées à la conservation et à la gestion du patrimoine, y compris du patrimoine mondial. Parmi ses récentes publications, on peut lire «Towards the De-secularisation of Heritage», Built Heritage, no 2, vol.1, 2017, p.1-15, et «The New Heritage Studies and Education, Training, and Capacity-Building» dans W. Logan et. al. (éds.), A Companion to Heritage Studies, Malden, Wiley-Blackwell, 2016, p.557-573.
Gamini Wijesuriya est impliqué au sein de la Convention du patrimoine mondial depuis les années 80, alors qu’il contribuait à l’élaboration de la Liste indicative et des premières propositions d’inscription du Sri Lanka sous l’égide de son mentor Roland Silva. Membre fondateur d’ICOMOS Sri Lanka, il a réalisé plusieurs missions d’évaluation et de suivi pour le compte de l’ICOMOS, notamment au Laos, en Inde et au Pakistan. Comme Coordinateur adjoint des activités du patrimoine mondial à l’ICCROM, il a participé comme délégué aux sessions du comité entre 2004 et 2007. Il a travaillé sur le processus de suivi de l’état de conservation (SOC) des sites du patrimoine mondial et a largement contribué à développer la « Stratégie du patrimoine mondial pour le renforcement des capacités ». À cet égard, il a notamment contribué à l’élaboration des manuels de référence du patrimoine mondial, ainsi qu’aux cours offerts sur le sujet par l’ICCROM. Depuis 2013, il dirige l’élaboration de programmes visant à relier la nature, la culture et les peuples en réunissant tous les acteurs institutionnels de la Convention et en animant un cours de l’ICCROM sur les approches de la conservation de la nature et de la culture centrées sur les personnes.
Les extraits audio suivants sont issus d’une entrevue menée avec Gamini Wijesuriya par Christina Cameron et Mechtild Rössler le 29 juin 2018 à Manama, Bahrein. Selon Wijesuriya, la Convention constitue une plateforme unique pour promouvoir et améliorer la conservation du patrimoine, notamment à travers l’engagement accru des communautés et des institutions nationales. Il encourage par ailleurs les organes consultatifs à collaborer davantage, en plus d’appeler à une réforme du processus de nomination pour contrer la politisation du Comité.
Sous la direction de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti à l'Université de Montréal, une équipe internationale de chercheurs mène des entretiens avec des pionniers du patrimoine mondial afin de recueillir les moments importants de l'histoire de la Convention de l'UNESCO.
Lancé en 2006, cette initiative fait partie du projet Histoire de l'UNESCO qui a célébré le 60e anniversaire de la création de l'UNESCO. Le projet d'archives orales enregistre le témoignage précieux des personnes étroitement liées à la création et à la mise en œuvre de la Convention. Leurs souvenirs et leurs perspectives ont considérablement enrichi le livre par Christina Cameron et Mechtild Rössler, La convention du patrimoine mondial : la vision des pionniers (les Presses de l’Université de Montréal, 2017).