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13 autres biens ont été inclus sur la Liste du patrimoine mondial au cours de la session 2004 du Comité

vendredi 2 juillet 2004
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Pour la première fois, un site de la République populaire démocratique de Corée -l’Ensemble des tombes de Koguryo - est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Andorre rejoint aussi cette Liste avec le Paysage culturel de la vallée du Madriu-Claror-Perafita, qui figure également parmi les 13 sites inscrits aujourd’hui, lors de la réunion du Comité du patrimoine mondial à Suzhou. Voici les nouveaux sites inscrits aujourd’hui par le Comité du patrimoine mondial :

Andorre - La Vallée du Madriu-Claror-Perafita. Le paysage culturel de la Vallée du Madriu-Claror-Perafita est un microcosme qui témoigne du génie déployé par les populations des Pyrénées au cours du millénaire pour exploiter les ressources locales. Ses paysages spectaculaires de montagnes déchiquetées et de glaciers, avec ses alpages et ses profondes vallées boisées, couvrent une zone de 4 247 ha, soit 9% de la superficie totale de l’Andorre. La vallée reflète les mutations du climat, des conditions économiques et des systèmes sociaux, ainsi que la permanence du pastoralisme et d’une forte culture montagnarde, illustrée notamment par la permanence d’un système de gestion communale des terrains datant du XIIIe siècle. Le site, dernier endroit du pays à ne pas disposer de route, comprend des habitations notamment des cabanes d’été pour les bergers, des champs en terrasse, des sentiers empierrés et des vestiges de fonderie.
Australie - Palais royal des expositions et jardins Carlton. Le Palais royal des expositions et les jardins Carlton qui l’entourent ont été conçus pour les grandes expositions internationales de 1880 et 1888 à Melbourne. Le bâtiment et le terrain ont été dessinés par Joseph Reed. Le bâtiment, construit en brique, bois, acier et ardoise, amalgame des traits byzantins, romans, lombards et de la Renaissance italienne. Cet ensemble est représentatif du mouvement des expositions internationales. Entre 1851 et 1915, plus de 50 d’entre elles furent organisées dans des villes comme Paris, New York, Vienne, Calcutta, Kingston (Jamaïque) et Santiago du Chili, sur la base d’un principe et d’un objectif commun : dresser un état des lieux du progrès en exposant les réalisations de tous les pays.
Chine - Capitales et tombes de l’ancien royaume Koguryo. Ce site comprend les vestiges archéologiques de 3 villes et 40 tombeaux : la ville de montagne de Wunu, la ville de Guonei et la ville de montagne de Wandu , 14 tombeaux impériaux et 26 tombeaux de nobles. Tous appartiennent à la culture Koguryo qui doit son nom à la dynastie qui régna sur une partie de la Chine septentrionale et sur la moitié septentrionale de la péninsule coréenne entre 277 avant J.C. et 668 après J.C.. La ville de montagne de Wunu n’a été que partiellement dégagée par les fouilles. La ville de Guonei, située sur le territoire de la ville moderne de Ji-an, joua le rôle de capitale secondaire après le transfert de la capitale principale de Koguryo à Pyongyang. La ville de montagne de Wandu, l’une des capitales du royaume de Koguryo, contient de nombreux vestiges dont un vaste palais et 37 tombeaux. Certains tombeaux renferment des plafonds à l’architecture savante, conçus pour coiffer de vastes espaces sans colonnes et supporter la lourde dalle de pierre ou le tertre qui les surmontait.
Fédération de Russie - Ensemble du couvent de Novodievitchi. Le couvent de Novodievitchi, au sud-ouest de Moscou, fut édifié durant le XVIe et le XVIIe siècle dans le style baroque moscovite. Il faisait partie d’un ensemble monastique s’inscrivant dans le système de défense de la ville. Le couvent a été directement associé à l’histoire politique, culturelle et religieuse de la Russie, et plus étroitement encore au Kremlin de Moscou. Il était fréquenté par des femmes de la famille du Tsar et de l’aristocratie. Des membres de la famille et de l’entourage du Tsar reposent dans son cimetière. Le couvent offre un des exemples les plus brillants de l’architecture russe, avec ses intérieurs richement ornés et une vaste collection de peintures et d’objets précieux.
Inde - Parc archéologique de Champaner-Pavagadh. Cet ensemble conjugue des sites archéologiques, en grande partie encore enfouis, et un patrimoine culturel vivant s’inscrivant dans un paysage spectaculaire qui comprend des sites préhistoriques (Chalcolithique), la forteresse perchée sur une hauteur d’une ancienne capitale hindoue, et les vestiges de la ville qui fut au XVIe siècle la capitale de l’Etat du Gujarat. L’ensemble comprend également d’autres vestiges, dont des fortifications, des palais, des édifices religieux, des villas résidentielles et des installations hydrauliques, construits entre le VIIIe et le XIVe siècle. Le Temple de Kalikamata, au sommet de la colline du Pavagadh, considéré comme un sanctuaire important, attire tout au long de l’année de nombreux pèlerins. C’est l’unique ville islamique pré-moghole complète existante.
Inde - Gare Chhatrapati Shivaji (anciennement Gare Victoria). La Gare Chhatrapati Shivaji, autrefois appelée Gare Victoria, à Mumbai, est un remarquable exemple d’architecture néo-gothique victorienne en Inde, mêlé à des éléments issus de l’architecture traditionnelle indienne. Le bâtiment, conçu par l’architecte britannique F.W. Stevens, allait devenir le symbole de Bombay, la « ville gothique » et le plus important port marchand d’Inde. Le terminal, dont la construction, commencée en 1878, dura dix ans, obéit à une conception du gothique victorien s’inspirant des modèles de la fin du Moyen-Age en Italie. Certains éléments remarquables comme le dôme de pierre, les tourelles, les arcs brisés et le plan excentré rappellent l’architecture des palais indiens traditionnels. C’est un exemple exceptionnel de la rencontre de deux cultures, les architectes britanniques ayant fait appel à des artisans indiens pour intégrer la tradition architecturale indienne afin de créer un style nouveau, propre à Bombay.
Iran (République Islamique d’) - Pasargades. Pasargades fut la première capitale dynastique de l’Empire achéménide fondée au VIe siècle avant J.C. par Cyrus II le Grand au cœur du Fars, la patrie des Perses. Ses palais, jardins, et le mausolée de Cyrus constituent de remarquables exemples de la première période de l’art et de l’architecture achéménide, et des témoignages exceptionnels de la civilisation perse. Les vestiges les plus dignes d’intérêt sur ce site de 160 ha sont notamment : le mausolée de Cyrus II , le Tall-e Takht, une terrasse fortifiée, et un ensemble royal composé de vestiges d’une porte, d’une salle d’audience, du palais résidentiel et du jardin. Pasargades fut la capitale du premier grand empire pluriculturel en Asie occidentale. S’étendant de la Méditerranée orientale et de l’Egypte à l’Hindus, il est considéré comme le premier empire à avoir respecté la diversité culturelle des différents peuples qui le constituaient. En témoigne l’architecture achéménide, représentation synthétique de cultures diverses.
Japon - Sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii. Nichés au cœur de forêts denses, dans les monts Kii qui surplombent l’océan Pacifique, trois sites sacrés, Yoshino et Omine, Kumano Sanzan et Koyasan, reliés par des chemins de pèlerinage aux anciennes capitales de Nara et Kyoto, reflètent la fusion entre le shinto, enraciné dans l’antique tradition japonaise du culte de la nature, et le bouddhisme venu depuis la Chine et la péninsule coréenne s’implanter au Japon. Les sites (495,3 ha) et la forêt qui les entoure reflètent une tradition pérenne et extraordinairement bien documentée de sanctification des montagnes, vivante depuis 1200 ans. L’endroit, qui abonde en torrents, rivières et chutes d’eau, fait toujours partie de la culture vivante du Japon et accueille jusqu’à 15 millions de visiteurs par an, pèlerins ou randonneurs. Chacun des trois sites renferme des sanctuaires, dont certains remontent au IXe siècle.
Jordanie - Um er-Rasas (Kastron Mefa’a). L’essentiel du site archéologique d’Um er-Rasas n’a pas encore été fouillé. Le site, qui comprend des vestiges des périodes romaine, byzantine et du début de l’Islam (de la fin du IIIe au IXe siècle après J.C.) fut d’abord un camp militaire romain puis s’agrandit pour devenir une ville à partir du Ve siècle. Le camp militaire fortifié, un carré d’environ 150 m de côté, a été peu fouillé. Le site comporte également 16 églises dont certaines possèdent des sols en mosaïque bien conservés, en particulier celui de l’église Saint-Etienne qui représente des villes de la région. Deux tours carrées sont probablement les seuls témoignages de la pratique, bien connue dans cette partie du monde, des anachorètes stylites (moines ascétiques qui s’isolaient au sommet d’une colonne ou d’une tour). Des vestiges d’anciennes activités agricoles parsèment le site d’Um er-Raas et ses environs. C’est ici que le Prophète Mahomet, voyageant comme commerçant, aurait rencontré un moine qui le convertit aux vertus du monothéisme.
Kazakhstan - Pétroglyphes du paysage archéologique de Tamgaly. Les environs de la gorge de Tamgaly, relativement luxuriante par rapport aux vastes et arides monts Chu-Ili, recèlent une remarquable concentration de quelque 5000 pétroglyphes (gravures sur pierre) ; leur datation va de la seconde moitié du deuxième millénaire avant J.C. au début du XXe siècle. Répartis en 48 ensembles avec les sites funéraires et les peuplements associés, ils témoignent de l’élevage, de l’organisation sociale et des rituels des peuplades de pasteurs. Les vestiges des peuplements humains, souvent stratifiés en plusieurs couches, révèlent les activités à travers les âges. On y trouve également une grande abondance de sites funéraires antiques, dont des enceintes de pierres avec des urnes et des cistes (milieu et fin de l’âge de bronze) et des tertres de pierre et de terre (kugans) érigés au-dessus des tombes (des débuts de l’âge du fer jusqu’à l’époque actuelle). La gorge centrale contient la plus forte concentration de gravures et ce qui est estimé être des autels, suggérant que ces lieux étaient utilisés pour des offrandes sacrificielles.
Mongolie - Paysage culturel de la vallée de l’Orkhon. Le paysage culturel de la vallée de l’Orkhon, d’environ 121 967 ha, couvre une vaste zone de pâturages sur les deux rives de l’Orkhon et comprend de nombreux vestiges archéologiques remontant au VIe siècle. Le site englobe également Karakorum, capitale aux XIIIe et XIVe siècles du vaste empire de Chinggis (Genghis) Khan. Les vestiges du site reflètent les liens symbiotiques entre les sociétés pastorales nomades et leurs centres administratifs et religieux, et l’importance de la vallée de l’Orkhon dans l’histoire de l’Asie centrale. Les herbages sont encore utilisés aujourd’hui par les bergers nomades de Mongolie.
Norvège - Vegaøyan - Archipel de Vega. Ce groupe d’une douzaine d’îles autour de Vega, au sud du cercle arctique, constitue un paysage culturel de 103 710 ha dont 6 930 ha de terres. Les îles attestent d’un mode de vie frugal basé sur la pêche et la collecte du duvet d’eider (une espèce de canard) dans un environnement hostile. On y trouve des villages de pêcheurs avec des quais, entrepôts et bâtiments servant de nichoirs pour les canards eider, ainsi que d’un paysage agricole, des phares et des balises. Les traces de peuplement humain remontent à l’âge de la pierre. Au IXe siècle, les îles étaient devenues un grand centre d’approvisionnement du duvet, lequel représentait probablement un tiers des revenus des îliens. L’archipel de Vega illustre la façon dont les pêcheurs/agriculteurs subsistaient depuis 1500 ans et le rôle des femmes dans la collecte du duvet d’eider.
République populaire démocratique de Corée - Ensemble des tombes de Koguryo. Ce site comprend de nombreuses tombes, en groupes ou isolées (une trentaine), datant de la dernière période du Royaume Koguryo. Ces tombes, dont beaucoup sont ornées de splendides peintures murales, constituent presque les seuls vestiges laissés par cette culture. Sur les quelque 10 000 tombes Koguryo découvertes jusqu’à présent en Chine et en Corée, 90 seulement comportent des peintures murales. Environ la moitié d’entre elles sont situées sur ce site ; on pense qu’elles étaient destinées aux rois ainsi qu’aux membres de la famille royale et de la noblesse. Ces peintures offrent un témoignage unique de la vie quotidienne de l’époque.

Les extensions de sites déjà inscrits concernent :

Chine - Palais impérial de la dynastie Qing à Shenyang (Extension du Palais impérial des dynasties Ming et Qing, inscrit en 1987). Le site devient Les Palais impériaux des dynasties Ming et Qing à Beijing et Shenyang. Le Palais impérial de la dynastie Qing à Shenyang est constitué de 114 édifices construits entre 1625-26 et 1783. Il comporte une importante bibliothèque et témoigne de la fondation de la dernière dynastie qui dirigea la Chine avant son expansion vers le centre du pays et le transfert de la capitale à Beijing. Le Palais impérial de Shenyang devint une annexe du Palais impérial de Beijing. Cet ensemble architectural remarquable représente un important témoignage de l’histoire de la dynastie Qing et des traditions culturelles des Manchous et des autres tribus du nord de la Chine.
Chine - Tombes impériales des dynasties Ming et Qing. L’extension ajoute trois tombes impériales de la dynastie Qing à Liaoning aux tombes Ming inscrites en 2000 et 2003. Les trois tombes impériales de la dynastie Qing dans la province de Liaoning comprennent la tombe Yongling, la tombe Fuling et la tombe Zhaoling, toutes construites au XVIIe siècle. Erigées pour les empereurs fondateurs de la dynastie Qing et leurs ancêtres, ces tombes obéissent aux préceptes de la géomancie chinoise traditionnelle et de la théorie du fengshui. Elles offrent une riche décoration de statues en pierre, de bas-reliefs et de dalles ornées de dragons, illustrant l’évolution de l’architecture funéraire sous la dynastie Qing. Les trois complexes funéraires et leurs nombreux édifices conjuguent les traditions héritées des dynasties précédentes et les innovations de la civilisation mandchoue.
Inde - Deux grands temples de Chola (du XI et XIIe siècles) viennent compléter le Temple de Brihadisvara à Thanjavur, inscrit en 1987. Les grands temples vivants de Chola ont été construits par les rois de l’empire de Chola qui s’étendait sur l’ensemble de l’Inde méridionale et sur les îles voisines. Le site comprend désormais les trois grands temples Chola des XIe et XIIe siècles : le temple de Brihadisvara de Thanjavur, le temple de Brihadisvara de Gangaikondacholisvaram et le temple d’Airavatesvara de Darasuram. Le temple de Gangaikondacholisvaram, érigé par Rajendra I, a été achevé en 1035. Sa vinama de 53 m. est caractérisée par des angles disposés en retrait élégamment incurvés vers le haut, contrairement à la stricte et droite tour du temple de Tanjore. Les entrées sont gardées par six paires de dvarapalas monolithiques massifs et l’intérieur renferme des bronzes admirables. Le temple d’Airavatesvara, érigé par Rajaraja II à Darasuram, comporte une vimana de 24 m. et une image en pierre de Shiva. Ces temples témoignent des brillantes réalisations de l’ère Chola en architecture, peinture, sculpture et statuaire en bronze.

Le Comité va continuer jusqu’à vendredi son examen des sites proposés par les Etats parties à la Convention de 1972 sur la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, ainsi que des sites susceptibles d’être placés sur la Liste du patrimoine mondial en péril. La session du Comité, présidée par Zhang Xinsheng, vice-ministre chinois de l’Education et Président de la Commission nationale chinoise pour l’UNESCO, se poursuivra jusqu’au 7 juillet et débattra notamment de sujets comme l’état de conservation des sites du patrimoine mondial. Le Président, accompagné de Mounir Bouchenaki, Sous-Directeur général de l’UNESCO pour la culture et par le Directeur du Centre du patrimoine mondial, Francesco Bandarin, donnera une conférence de presse au Centre de convention et planification urbaine de Suzhou à la fin des inscriptions.

Les sites naturels suivants ont été inscrits hier par le Comité :
Aires protégées de la Région florale du Cap (Afrique du Sud) ; Fjord glacé d’Ilulissat (Danemark) ; Système naturel de la Réserve de l’île Wrangel (Fédération de Russie ) ; Patrimoine des forêts tropicales de Sumatra (Indonésie) ; Zone de gestion des Pitons (Sainte Lucie).
Ce qui porte à 154 le nombre de sites naturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.

Les sites culturels inscrits hier sont : Tombeau des Askia (Mali) ; Ville portugaise de Mazagan (El Jadida) (Maroc) et Koutammakou, le pays des Batammariba (Togo).

vendredi 2 juillet 2004
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