Le site du patrimoine mondial du parc national des Sundarbans ravagé par un cyclone selon le rapport des experts de l’UNESCO qui ont visité le site
Le 15 novembre dernier le Bangladesh a été frappé par un puissant cyclone faisant plus de 3000 morts et laissant des millions de sans abris.
Alors qu'une aide internationale massive est actuellement en route pour faire face aux effets dévastateurs du Cyclone Sidr sur les hommes et les biens, le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO a également envoyé une équipe sur le site du patrimoine mondial du parc des Sundarbans sévèrement frappé par cette catastrophe.
Abritant l'une des populations les plus importantes de tigre du Bengal, espèce en voie de disparition, les Sundarbans, inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en 1997, sont un riche écosystème de mangrove, propice à la reproduction de poissons, crevettes et crabes qui, lors de la migration hors du site du patrimoine mondial, procurent un moyen d'existence durable aux centaines de milliers de personnes établis dans les environs.
L'objectif de la mission était d'évaluer les dommages causés à l'écosystème, développer une stratégie de réponse, aider les autorités du Département des forêts à rédiger une ébauche de proposition d'assistance d'urgence au Centre du patrimoine mondial et assurer la liaison avec l'aide des Nations Unies afin de souligner l'importance de répartir les ressources assurant une productivité à long terme du site.
Le cyclone a frappé le cœur de la partie Est du site du patrimoine mondial des Sundarbans. Lors de leur visite du 30 novembre, l'équipe du Centre du patrimoine mondial a remarqué que 40 pourcent du site a été gravement touché. Dans la portion la plus riche biologiquement des Sundarbans, qui équivaut à 30 pourcent de la surface totale de la zone, la plupart des feuillus ont été dépouillés de leurs branches et la plupart des grands arbres ont été abattus par le vent ou ont essuyé des dommages majeurs à leur cime. En l'absence de recensement détaillé des oiseaux, des tigres, des cerfs et de la faune aquatique, l'équipe suppose que la faune a subi des pertes considérables. Si les conditions le permettent, les Sundarbans, et ses critères de patrimoine mondial, devraient probablement retrouver leur condition antérieure d'ici 10 à 15 ans.
De son côté, le Département des forêts a perdu toute capacité opérationnelle depuis la destruction complète de toutes ses stations locales, ses bateaux, ses embarcadères et son équipement dans la région touchée. Il est peu vraisemblable qu'il puisse rétablir par lui-même sa capacité de gestion dans les années à venir, étant donné les nombreuses autres priorités auxquelles les ressources financières nationales ont été allouées. L'implication de la communauté internationale s'avère nécessaire afin que le Département des forêts retrouve rapidement sa pleine capacité de gestion des Sundarbans afin d'éviter des dommages irréversibles dus à une exploitation incontrôlée des ressources.