Remise de cinq bourses UNESCO-VOCATIONS PATRIMOINE pour faire face aux nouveaux défis en matière de patrimoine

Cinq jeunes spécialistes du patrimoine de différentes régions du monde ont reçu des bourses UNESCO-Vocations Patrimoine qui leur permettront de poursuivre leurs recherches de troisième cycle à l'University College de Dublin (Irlande) et à l'Université technique du Brandebourg de Cottbus (Allemagne).

Ces bourses ont pour but de contribuer à préparer les gestionnaires de sites à faire face aux menaces grandissantes - dégradation de l'environnement, changement climatique, développement, tourisme de masse - auxquelles sont exposés les 851 sites actuellement inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Dans le cadre de leur formation, les bénéficiaires des bourses de cette année effectueront des recherches sur le terrain qui les conduiront, respectivement, aux Iles Galapagos, dans le sud de l'Italie (Palais royal de Caserte), au Palais de l'Alhambra en Espagne, en Géorgie (Monuments historiques de Mtskheta) et à Zhoukoudian en Chine (site de l'Homme de Pékin).

Les cinq bourses, d'une durée de deux ans, ont été remises au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée au Siège de l'UNESCO le 5 novembre à 18 h. Ces bourses visent à parfaire les compétences des professionnels de la gestion des sites naturels et culturels. Elles sont le fruit d'un partenariat entre le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO et l'organisation non gouvernementale française Vocations Patrimoine, soutenu par les groupes multinationaux AXA et MAZARS, ainsi que par le ministère français de la Culture et de la Communication.

Les bourses ont été remises par Mme Françoise Rivière, Sous-Directrice générale pour la Culture, représentant le Directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura, par la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, par la Vice-Présidente de Vocations Patrimoine, Béatrice de Foucauld, qui représentait son Président Yves Coppens, par le Président du groupe MAZARS, Patrick de Cambourg, et enfin Claude Brunet, membre du directoire du groupe AXA.

« Ce programme novateur de bourses, fruit d'un partenariat entre les secteurs public et privé, marquera, j'en suis persuadé, une étape importante dans le transfert de compétences et dans la professionnalisation des équipes de gestion du patrimoine mondial », a déclaré la Sous-Directrice générale pour la Culture en attirant l'attention sur la nécessité d'allouer davantage de ressources à la sauvegarde des sites du Patrimoine mondial.

Les cinq boursiers bénéficiant du programme sont :

1. Gonzalo Banda-Cruz (Equateur) a travaillé sur la Réserve de biosphère de Yasuní et à la Station de recherches Charles Darwin sur les Îles Galapagos. Au cours de son année de recherches universitaires, il procèdera à l'étude comparée de la gestion des zones protégées dans les Iles Galapagos et dans les Iles Channel aux États-Unis, en vue de contribuer à la gestion du site équatorien, premier bien inscrit sur la Liste en 1978. Depuis juillet dernier, les Galapagos figurent également sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
2. Giuseppe Ciambrone (Italie), ancien boursier Fulbright, possède une formation d'architecte. Dans le cadre de son projet de recherche à l'University College de Dublin, qui portera sur le site du Palais royal du XVIIIe siècle de Caserte avec le parc, l'aqueduc de Vanvitelli et l'ensemble de San Leucio, inscrits au patrimoine mondial, il s'interrogera sur la participation du site au développement économique durable de cette région. Il étudiera également les moyens de relier ce bien à quatre autres sites du patrimoine mondial situés dans le sud de l'Italie, en vue de constituer un réseau qui servira au développement de la région.
3. Kinley Gyeltshen (Bhoutan) a accumulé une longue expérience de la préservation du patrimoine en tant qu'ingénieur en chef au département de la conservation du ministère de la Culture de son pays. Il espère mettre à profit son séjour à Brandebourg pour aider son pays à élaborer un projet de liste indicative. Le Bhoutan, qui a ratifié en 2001 la Convention du patrimoine mondial, ne possède à ce jour aucun bien classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. La préparation d'un projet de liste indicative devrait ouvrir la voie à de futures inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial. La recherche de ce boursier portera sur le site de l'Homme de Pékin à Zhoukoudian (Chine).
4. Rusudan Mizikashveli (Géorgie) a suivi une formation en conservation du patrimoine à l'Université catholique de Louvain en Belgique et se consacre actuellement à la préservation du patrimoine pour le ministère géorgien de la Culture. Elle compte employer sa bourse pour étudier à Dublin, afin de préparer des recommandations en vue d'améliorer la gestion des sites géorgiens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, et notamment des monuments historiques de Mtskheta qui y figurent depuis 1994, en s'inspirant également de l'expérience recueillie autour de sites comparables en Hongrie, en Pologne et République tchèque.
5. Damoun Vahabi-Moghaddam (Iran) s'est spécialisé en architecture, et notamment dans l'étude de l'architecture islamique, et a participé à la mise en oeuvre de programmes culturels de l'UNESCO en Afghanistan, en Iran, au Pakistan et au Turkménistan. Il effectuera ses travaux de recherche à l'Université technique du Brandebourg de Cottbus où, fort de son expérience lors du séisme qui a ravagé le site iranien de Bam - inscrit au Patrimoine mondial -, il se propose d'étudier la prévention et la réduction des risques dans cette autre forteresse du Patrimoine mondial qu'est l'Alhambra, en vue de contribuer au plan de gestion de Bam.

Durant la cérémonie, une sixième bourse a été exceptionnellement décernée par le ministère française de la Culture et de la Communication, Vocations Patrimoine, AXA et Mazars à Sophie Eberhardt, étudiante française à l'University College de Dublin. Cette bourse vient encourager la récente création d'un réseau des sites français inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.