Port Royal (Jamaïque), site du XVIIe siècle, obtient le statut de patrimoine mondial
Le 12 juillet 2025, le Comité du patrimoine mondial a inscrit l’ensemble archéologique de Port Royal au XVIIe siècle sur la Liste du patrimoine mondial. Cette décision marque une étape importante pour la Jamaïque et les Caraïbes anglophones, dix ans après l'inscription des Montagnes bleues et monts John Crow en tant que premier site du patrimoine mondial du pays.
Le Comité est l'un des deux organes directeurs de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Composé de représentants de 21 États parties, le Comité est chargé de mettre en œuvre la Convention et, entre autres responsabilités, d'examiner les propositions d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial.
Selon la Convention, le patrimoine culturel désigne les monuments, bâtiments ou sites se distinguant par une valeur universelle exceptionnelle, que ce soit d'un point de vue historique, artistique ou scientifique, ou d'un point de vue esthétique, ethnologique ou anthropologique. La liste du patrimoine mondial comprend des biens reconnus comme faisant partie du patrimoine culturel ou naturel.
Port Royal, à l'embouchure du port de Kingston (Jamaïque), était la plus importante colonie anglaise de l'hémisphère occidental. En quatre décennies, il est devenu une plaque tournante du commerce régional et transatlantique, y compris le commerce de marchandises et d'esclaves africains. Un tremblement de terre a submergé une grande partie de la ville, mais ses vestiges témoignent toujours d'un important avant-poste colonial.
Le bien est déjà protégé par deux lois nationales : la loi de 1985 sur le fonds du patrimoine national jamaïcain et la loi de 1991 sur l'autorité chargée de la conservation des ressources naturelles. La Ministre jamaïcaine de la culture, de l'égalité des sexes, des loisirs et des sports de la Jamaïque, l'Honorable Olivia Grange, s'est déclarée fière du succès de la proposition d'inscription de ce site terrestre et subaquatique unique.
« 330 ans plus tard, c'est un site remarquablement bien préservé qui témoigne de la vie telle qu'elle était vécue à l'époque. La proposition d'inscription nous a permis de révéler les attributs du site et de mettre en évidence sa valeur universelle, et cette inscription soutient nos efforts nationaux visant à préserver ce patrimoine pour l'ensemble de l'humanité. »
Dans des pays comme la Jamaïque, où le tourisme représente près d'un quart du PIB national, les sites du patrimoine mondial enrichissent considérablement l'offre touristique, attirant les visiteurs et générant des bénéfices significatifs. Selon Yuri Peshkov, Chef du programme culturel au bureau de l'UNESCO pour les Caraïbes, ce potentiel a déjà été reconnu.
« L'inscription de Port Royal sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO attire l'attention sur la richesse historique et patrimoniale de cette partie remarquable de la Jamaïque. Nous pensons que cette reconnaissance mondiale servira également de catalyseur pour le développement durable, l'éducation et les opportunités économiques qui bénéficient directement à la communauté locale. »