L'UNESCO renforce la capacité du gouvernement du Sindh à préserver les monuments historiques de Makli, Thatta au Pakistan

Afin de renforcer la capacité des professionnels de la Direction des antiquités et de l'archéologie du Sindh à sauvegarder l'un des sites du patrimoine mondial du Pakistan - les monuments historiques de Makli, Thatta, l'UNESCO a organisé un atelier de trois jours, du 12 au 14 mai 2025, sur les techniques de restauration et de conservation efficaces pour protéger le site.

L'atelier s'est concentré sur l'amélioration des connaissances et de la compréhension des sujets clés de gestion du patrimoine, y compris la Convention du patrimoine mondial et la notion de valeur universelle exceptionnelle, la garantie de l'authenticité dans les projets de restauration, et les considérations éthiques de l'authenticité, de la réversibilité et de l'intervention minimale. L'atelier a également été l'occasion de partager les meilleures pratiques et expériences avec les professionnels de la Direction des antiquités et de l'archéologie du Sindh.

Antony Kar Hung Tam, responsable du Bureau de l'UNESCO au Pakistan, a souligné l'engagement durable de l'UNESCO pour la protection du patrimoine culturel à travers l'autonomisation locale, la collaboration internationale et les pratiques de conservation durable. L'UNESCO, avec le soutien du Fonds-en-dépôt néerlandais, a consacré et continuera de consacrer ses efforts à la conservation des monuments historiques de Makli, Thatta, afin de remédier aux dommages causés par les inondations suite à la mousson en 2022.

Abdul Fateh Shaikh, Directeur général des Antiquités et de l'Archéologie du Sindh, a salué le soutien apporté par l'UNESCO et a exprimé sa profonde gratitude au gouvernement des Pays-Bas pour son engagement continu en faveur de la préservation du patrimoine.

La nécropole de Makli, située près de Thatta dans la province pakistanaise du Sindh, compte parmi les sites funéraires les plus grands et les plus extraordinaires du monde. Située à environ 140 kilomètres de Karachi, cette nécropole est l'un des plus grands quartiers funéraires du monde, avec des tombes, des tombeaux et des mausolées de saints, de poètes, de nobles, de gouverneurs, de princes, de rois et de reines. S'étendant sur 10 kilomètres carrés, les monuments historiques de Makli, Thatta, comptent environ un demi-million de tombes et de sépultures. Les styles architecturaux reflètent une riche confluence d'influences musulmanes, hindoues, persanes, mogholes et gujarati. Ces tombes sont particulièrement réputées pour leurs tuiles bleues vernissées, leurs gravures sur pierre complexes, leurs inscriptions calligraphiques raffinées et leurs motifs géométriques fascinants, qui témoignent de l'expression créative et spirituelle de la civilisation vibrante qui s'épanouissait jadis dans la région.

Centre florissant du savoir, des arts et de la culture du XIVe au XVIIe siècle, Thatta a joué un rôle essentiel dans l'élaboration du patrimoine culturel de la région du Sindh. En reconnaissance de sa valeur universelle exceptionnelle et de son héritage artistique, la nécropole de Makli a été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981.

Au cours des dernières décennies, le site a été confronté à des aléas naturels et anthropiques. En réponse, l'UNESCO a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement du Sindh pour fournir un soutien technique en abordant les questions de conservation et de gestion, en déployant des missions de suivi réactif et en exécutant des initiatives de conservation et de renforcement des capacités. Suite aux dégâts causés par la mousson de 2022, l'UNESCO a mobilisé des experts locaux et internationaux, dans le cadre de l'assistance d'urgence au patrimoine mondial, pour entreprendre des évaluations des dégâts, des initiatives de renforcement des capacités et des mesures correctives immédiates pour la stabilisation d'urgence du site.

L'étude d'impact a révélé de graves vulnérabilités structurelles dans la tombe de Shaikh Jyio et dans une tombe adjacente inconnue de la période Samma (1351-1524). Pour remédier à ces problèmes critiques, l'UNESCO a lancé un projet de restauration dans le cadre du fonds-en-dépôt néerlandais, en collaboration avec la Direction des antiquités et de l'archéologie du Sindh.

L'équipe d'experts internationaux et locaux de l'UNESCO a suivi les normes et procédures internationales requises pour les travaux de restauration, a entrepris une documentation approfondie et une évaluation de l'état des deux tombes, a recueilli des preuves historiques par le biais d'archives et de recherches archéologiques, et a procédé à l'identification et à l'analyse des matériaux afin d'évaluer si les pierres convenaient aux travaux de conservation et de restauration. Toutes ces étapes ont permis d'éclairer de manière appropriée les travaux de restauration en cours dans la tombe inconnue.