Le Directeur général de l’UNESCO lance une « alerte patrimoine » pour le Proche-Orient
« Le site de Tyr est à nouveau menacé.
Par deux fois déjà, l'UNESCO a dû lancer un appel pressant aux belligérants pour que les hostilités qui se déroulaient sur le territoire du Liban préservent ce site et ses environs - partie intégrante du patrimoine millénaire de l'humanité - de l'anéantissement total que tous redoutaient.
Cet appel, il me faut le reprendre à nouveau et l'élargir aux autres sites du patrimoine culturel et historique de la région, qui sont eux aussi gravement menacés.
Certes, ma compassion va d'abord aux hommes et aux femmes, aux enfants surtout, qui connaissent le martyre du feu, des bombardements et de la désespérance. Mais comment ne pas aussi songer à l'immense responsabilité qui nous incombe envers des sites comme Tyr, Baalbek, Byblos, Anjar, la Vallée sainte et forêt des cèdres de Dieu, au Liban, et la Vieille ville d'Acre en Israël ? Autant de noms qui font frémir l'imagination, symboles de la rencontre des religions et des cultures, et que chacun reconnaît comme son patrimoine commun.
C'est pourquoi, conformément aux dispositions de la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (1954), en vertu également de la Convention du patrimoine mondial culturel et naturel (1972) - deux conventions dont Israël et le Liban sont signataires -, je demande solennellement que toutes les mesures nécessaires soient prises pour sauvegarder et protéger ces biens culturels d'une valeur inestimable. Il nous faut aujourd'hui nous assurer de leur survie pour qu'ils puissent être transmis aux générations futures, de la même façon que nous les avons reçus des générations précédentes.
Par la suite, et dès que la situation le permettra, l'UNESCO se tiendra naturellement prête à intervenir afin de dresser un état des lieux et de déployer son expertise pour mener les interventions nécessaires à leur réhabilitation. »