UNESCO reiterates its grave concern over planned dam construction within Selous Game Reserve World Heritage property (United Republic of Tanzania)
In response to recent reports that Tanzania granted a contract for the construction of a dam within the Selous Game Reserve World Heritage property to two Egyptian companies, the Director of the World Heritage Centre reminded the Government of the United Republic of Tanzania of its obligations as signatory to the 1972 World Heritage Convention.
Upon the inscription of Selous Game Reserve on the World Heritage List in 1982, the international community recognized the Outstanding Universal Value of this property as one of the largest remaining wilderness areas in Africa, with relatively undisturbed ecological and biological processes and exceptional biodiversity. In a series of decisions adopted over the last decade, the Committee expressed its concern about the potential damage to the site’s values resulting from the hydropower dam at Stiegler's Gorge, located on the Rufiji River within the Selous Game Reserve World Heritage property.
Following media reports regarding the new developments of the project, UNESCO’s Director-General, Ms Audrey Azoulay wrote to H.E. Mr John Magufuli, President of the United Republic of Tanzania, to pursue fruitful dialogue on this matter. On 22 February 2018, UNESCO issued an official statement outlining UNESCO’s position (available at https://whc.unesco.org/en/news/1785).
During its last session in July 2018, the World Heritage Committee expressed its ‘grave concern’ about Tanzania’s decision to move forward on the project, and decided to add this issue to the justification for the continued inclusion of the property on the List of World Heritage in Danger (Decision 42 COM 7A.56). The property was initially inscribed on the Danger List in 2014 owing to the poaching crisis that led to dramatic declines in the elephant population of the Selous ecosystem.
The Committee also recalled its position that the construction of dams with large reservoirs within the boundaries of World Heritage properties is incompatible with their World Heritage status, and reiterated its requests to the State Party of Tanzania to “fully assess the cumulative impacts of the Stiegler’s Gorge hydropower project on the property and its wider landscape through a Strategic Environmental Assessment (SEA), undertaken to the highest international standards, and to consider alternative options to meet its power generation needs”. In its letter dated 27 November 2018, the UNESCO National Commission of the United Republic of Tanzania informed the World Heritage Centre that a consultant has been selected to undertake the SEA for the Selous Game Reserve.
Amidst media articles reporting that the hydropower project will be constructed in cooperation with two Egyptian construction companies and that the President of Egypt had been invited to lay the cornerstone of the future dam, the Director of the World Heritage Centre sent a letter to the Permanent Delegation of Egypt on 31 October 2018 on this matter. According to Article 6.3 of the Convention, States Parties shall not "take any deliberate measures which might damage directly or indirectly the cultural and natural heritage…situated on the territory of other States Parties to this Convention".
In Decision 42 COM 7A.56 adopted in July 2018, the World Heritage Committee requested Tanzania to invite a joint World Heritage Centre/IUCN Reactive Monitoring mission to the property to review the status of the dam project and the overall state of conservation of the property. The recommendations of the mission will be examined by the Committee at its 43rd session in Baku, Azerbaijan from 30 June to 10 July 2019.
Décisions (1)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7A,
- Rappelant les décisions 36 COM 7B.5, 36 COM 8B.43, 40 COM 7, 40 COM 7A.47 et 41 COM 7A.17, adoptées à ses 36e (Saint-Pétersbourg, 2012), 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) et 41e (Cracovie, 2017) sessions respectivement ;
- Exprime sa vive préoccupation quant à la décision de l’État partie de développer le projet hydroélectrique de la Gorge de Stiegler et en particulier l'adjudication des droits d'exploitation pour 143 638 ha à l'intérieur du bien, considère que la déforestation à grande échelle qui en résulte représente à l’évidence un péril potentiel, conformément au paragraphe 180 des Orientations, et décide d'ajouter cette question à la justification du maintien du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
- Rappelant également la position du Comité sur le fait que la construction de barrages équipés de grands réservoirs dans le périmètre de biens du patrimoine mondial est incompatible avec leur statut de patrimoine mondial, ainsi que l’engagement pris par l’État partie lorsque la modification des limites a été approuvée en 2012, de n’entreprendre aucune activité de développement dans la Réserve de gibier de Selous et sa zone tampon sans l’accord préalable du Comité du patrimoine mondial, réitère ses demandes à l’État partie de mesurer pleinement les effets cumulatifs du projet hydroélectrique de la Gorge de Stiegler sur le bien et son paysage environnant au moyen d’une évaluation environnementale stratégique (EES) entrepris aux normes internationales les plus élevées, et de réfléchir à d’autres options pour répondre à ses besoins de production d'électricité ;
- Prie instamment l'État partie de veiller à ce que l'exploitation forestière envisagée et toutes les autres activités liées au projet hydroélectrique de la Gorge de Stiegler, qui affecteront la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et soient difficiles à inverser, ne se poursuivent pas avant la réalisation de l'EES et son évaluation par l’UICN; et demande à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN sur le bien pour examiner le statut du projet, évaluer l'état de conservation du bien et aider l'État partie à finaliser l’état de conservation pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
- Salue le lancement du Projet de conservation et de développement de l’écosystème de Selous (SECAD), financé par la Banque allemande de développement, et sa contribution à la mise en œuvre du plan d’action d’urgence (PAU), et prie instamment l’État partie de veiller à ce que le PAU soit pleinement réalisé et de rendre compte des progrès accomplis ;
- Notant que les efforts déployés pour une meilleure application de la loi dans le bien paraissent avoir réduit le braconnage, demande également à l’État partie d’apporter des précisions sur la collecte de données et de confirmer ces tendances positives à travers un recensement aérien de la population d’éléphants ;
- Notant également les indications sur le fait que les rhinocéros noirs sont encore présents dans le bien, demande en outre à l’État partie de collecter plus de données permettant d’estimer la taille et la viabilité de la population, et d’élaborer une stratégie pour assurer la survie de l’espèce à long terme ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN, les détails de l’enquête démographique sur les éléphants et sa méthodologie, y compris les informations sur la sélection des groupes d’éléphants étudiés, les comparaisons avec d’autres études démographiques et la classification des mâles et des femelles ;
- Demande de plus à l’État partie de finaliser l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) d’après les données sur les éléphants actuellement disponibles et les conseils fournis par la mission de 2017 et de le soumettre au Centre du patrimoine mondial pour l’adoption du Comité ;
- Constate avec préoccupation que le plan d’action quinquennal visant à protéger le corridor Selous-Niassa n’est pas encore approuvé, que son financement est insuffisant et qu’il n’a pas été soumis au Centre du patrimoine mondial, et prie aussi instamment l’État partie de prendre les mesures nécessaires à la protection de cet important corridor écologique et de continuer à rendre compte des progrès accomplis ;
- Prie par ailleurs instamment l’État partie de soumettre dès que possible au Centre du patrimoine mondial l’évaluation d’impact environnemental et social (EIES) révisée du barrage de Kidunda, avec un modèle du régime d’inondation, ainsi que l’EIES du projet de prospection pétrolière et gazière de Kito-1, accompagnée d’une étude sur le régime hydrologique de la plaine d’inondation de Kilombero et d’une évaluation précise des impacts potentiels en aval sur la VUE du bien ;
- Tout en notant la suspension du projet d’exploitation d’uranium de la rivière Mkuju, réitère également sa demande à l’État partie de procéder à une nouvelle EIES exhaustive et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial en cas de modification de conception du projet et d’application de la méthode de lixiviation in situ (ISL) ;
- Demande de plus à l’État partie de soumettre le nouveau plan général de gestion du bien dès qu’il sera disponible, de même que les informations détaillées sur l’importance écologique de la zone des monts Mbarika dont l’inclusion a été proposée dans le bien, conformément à la décision 36 COM 8B.43 ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019 ;
- Décide de maintenir la Réserve de gibier de Selous (République-Unie de Tanzanie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.