Les sanctuaires du paysage culturel de Barotse menacés par de graves érosions
Du 18 au 22 octobre 2018, le Centre du patrimoine mondial a entrepris une mission technique dans le paysage culturel de Barotse, un site inscrit sur la Liste indicative de la Zambie. La mission a échangé avec les communautés locales dans le but d’ identifier des projets de développement compatibles avec la sauvegarde du paysage culturel, et solliciter l'appui des gardiens traditionnels en vue de l'inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial. La Zambie travaille en effet sur le dossier de proposition d'inscription depuis 2008.
L'équipe de la mission a aussi rencontré le cour royal de Barotse et les chefs traditionnels, qui que l'érosion du fleuve Zambèze menace le site. Le paysage comprend également plusieurs sites culturels importants, tels que le village Makono, où se trouvent le sanctuaire royal et le cimetière de la reine fondatrice du royaume. La mission a recommandé que des structures temporaires soient mises en place avant la prochaine saison des pluies, afin d'éviter des dommages irréparables aux sites culturels.
Le roi du pays Barotse et les communautés ont confirmé leur soutien à la finalisation du dossier de proposition d'inscription du paysage culturel de Barotse, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial dans la Décision 38 COM 8B.19 (Doha, 2014).
Décisions (1)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné les documents WHC-14/38.COM/8B et WHC-14/38.COM/INF.8B1,
- Renvoie la proposition d’inscription du Paysage culturel barotse, Zambie à l’État partie afin de lui permettre de renforcer le dossier d’inscription par :
- une délimitation solide prenant en compte les impacts négatifs majeurs des nouvelles routes et d’autres développements, excluant les zones urbaines, l’aéroport, et les zones d’activités minières et d’extraction pétrolière et gazière, et incluant les attributs essentiels qui reflètent pleinement les principaux aspects du système socio-politico-culturel barotse et ses incidences sur le paysage,
- l’étude, la documentation et l’inventaire des manifestations physiques du paysage culturel plus large de la plaine inondable, y compris le parc national Liuwa, et de toutes ses pratiques traditionnelles en matière de gestion du territoire et ses autres traditions,
- une approche de gestion structurée qui réunisse pratiques traditionnelles et politiques de planification basée sur l’implication et le savoir-faire des communautés locales,
- élaborer une politique de protection durable du paysage pour l’avenir afin de le préserver des risques qui menacent son intégrité ;
- Recommande que des mesures soient prises de toute urgence pour garantir que d’autres pylônes ne seront pas installés dans le paysage à proximité des palais ;
- Encourage l’État partie à faire appel à l’ICOMOS dans le cadre des processus en amont pour le conseiller sur les recommandations ci-avant ;
- Considère que toute proposition d’inscription révisée devra être étudiée par une mission d’expertise qui se rendra sur le site ;
- Recommande à l’État partie d’inviter une mission de conseil de l’ICOMOS.