Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

Le Fonds de l'ambassadeur des États-Unis pour la préservation de la culture apporte son soutien à Nan Madol, site en voie de disparition

vendredi 9 novembre 2018
access_time Lecture 2 min.

"Nan Madol : centre cérémonial de la Micronésie orientale" est un joyau dans le Pacifique qui a inspiré beaucoup d'histoires et de mythes. Il y a plus de 100 îlots sur le site, construits avec des murs de basalte et de rochers de corail, sur lesquels ont été construits des structures avec des murs de huit mètres de hauteur, des colonnes en basalte qui scintillent au soleil. Ces ruines représentent le centre cérémonial de la dynastie Saudeleur, une vibrante période dans la culture de l'île du Pacifique aux environs du douzième jusqu’au dix-septième siècles.

Le bien, situé dans les États fédérés de Micronésie (FSM), a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 2016 et sur la liste du patrimoine mondial en péril en même temps en raison de menaces, notamment la végétation qui risque de déloger les pierres dans les nombreuses et impressionnantes structures du site à cause des racines et des arbres qui tombent lors les tempêtes, par l'envasement des canaux célèbres, et par l'élévation du niveau de la mer. Le Comité du patrimoine mondial a encouragé la coopération internationale à supporter le projet de conservation de Nan Madol (40 COM 8B. 22, Istanbul, 2016). 

Depuis son inscription, le bien a reçu l'appui de partenaires internationaux (France, Japon, Pays-Bas et États-Unis d'Amérique) dont les experts  ont donné des conseils  à l'État partie pour arriver à la réalisation de l'état de conservation souhaité pour le bien.

En septembre 2018, le Fonds de l'Ambassadeur des États-Unis pour la préservation culturelle a fourni une subvention d’un montant de US $375 000 pour aider à préserver les ruines antiques de Nan Madol, ceci, par le biais de la Fondation de recherche et de gestion du site culturel en collaboration avec le Bureau des FSM des Archives nationales, de la culture et de la préservation historique. 

Les trois principaux objectifs de cette phase sont: (1) une étude sur la végétation invasive, (2) une étude de l'envasement et l'hydrologie des canaux, et (3) la documentation caractéristique par fonction. Les études et les recherches proposées pour ce projet sont des préalables nécessaires à l'accomplissement des grands objectifs de conservation.

Le centre du patrimoine mondial de l'UNESCO communiquera de près avec l'équipe de projet et l'État partie, en coopération avec l'organe consultatif, afin de retirer le site de la liste du patrimoine mondial en péril.

Pour plus d'informations : https://www.facebook.com/AFCPNanMadol/?modal=admin_todo_tour  

vendredi 9 novembre 2018
access_time Lecture 2 min.
Décisions (1)
Code : 40COM 8B.22

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/16/40.COM/8B et WHC/16/40.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale, États fédérés de Micronésie, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (i), (iii), (iv) et (vi) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Les structures mégalithiques de pierre basaltique des plus de 100 îlots qui forment Nan Madol au large de l’île de Pohnpei comprennent les vestiges de palais, temples, sépultures et de domaines résidentiels. Ces vestiges représentent le centre cérémoniel de la dynastie Saudeleur, une ère dynamique de la culture insulaire du Pacifique qui a connu des évolutions spectaculaires en matière d’établissement et d’organisation sociale en 1200-1500 apr. J.-C. Par ces vestiges archéologiques, Nan Madol est matériellement lié aux traditions cérémonielles et sociales toujours actuelles et à l’autorité du nahnmwarki.

    Critère (i) : L’architecture mégalithique monumentale exceptionnelle de Nan Madol se manifeste par la construction des murs à l’aide de colonnes basaltiques massives issues de carrières situées ailleurs sur l’île et disposées selon une technique distinctive en « carreaux et boutisses ».

    Critère (iii) : Nan Madol apporte un témoignage exceptionnel sur le développement des sociétés de chefferies dans les îles du Pacifique. L’échelle colossale, le perfectionnement technique et la concentration des structures mégalithiques élaborées de Nan Madol témoignent des pratiques sociales et religieuses complexes des sociétés insulaires.

    Critère (iv) : Les vestiges d’habitations de chefferies, de sites rituels/cérémoniels, de structures mortuaires et de sites résidentiels associés forment un exemple de centre cérémoniel exceptionnel qui illustre la période de développement des sociétés de chefferies depuis environ 1000 ans, associée à l’augmentation de la population insulaire et à l’intensification de l’agriculture.

    Critère (vi) : Nan Madol est une expression du développement originel des institutions de chefferies traditionnelles et des systèmes de gouvernance dans les îles du Pacifique qui perdurent jusqu’à présent sous la forme du système des nahnmwarki en vertu duquel Nan Madol est traditionnellement détenu et géré.

    Intégrité

    Nan Madol comprend tous les éléments nécessaires à l’expression de sa valeur exceptionnelle et est d’une taille appropriée pour garantir la représentation complète des caractéristiques et processus qui traduisent l’importance du bien. Il n’y a pas d’éléments intrusifs provenant d’aménagements ou de modifications, ni de reconstructions des éléments d’origine. En raison de l’arrêt de l’utilisation du site à des fins résidentielles dans les années 1820, et même si le site garde une importance religieuse et traditionnelle, le bien pâtit d’une prolifération de la végétation, des effets des ondes de tempête et d’effondrements d’ouvrages de pierre. L’état de conservation des structures de pierre est actuellement extrêmement préoccupant, rendant l’intégrité vulnérable.

    Authenticité

    Le bien est authentique en termes de situation et de cadre, de culture immatérielle, d’esprit et d’impression, de matériaux, de forme et de conception. La prolifération végétale sur les structures de pierre et l’état de conservation de ces dernières font que nombre d’entre elles sont invisibles, ce qui rend l’authenticité vulnérable.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Nan Madol est légalement protégé par le gouvernement fédéral et administré par le Service des archives nationales, de la culture et de la conservation historique (NACH) via le Bureau de la conservation historique des États fédérés de Micronésie (EFM). Il est protégé par le gouvernement de l’État de Pohnpei en vertu de la loi de préservation historique et culturelle de Pohnpei (2002) et est administré par le Bureau de la conservation historique de Pohnpei. La Constitution des EFM reconnaît les intérêts coutumiers des chefs traditionnels et le bien est protégé par le nahnmwarki de Madolenihmw.

    Un comité de gestion a été mis en place, qui implique toutes les parties prenantes dont les propriétaires traditionnels, et cette collaboration sera renforcée par le passage du projet de loi LB 392 (qui devrait être adopté en octobre 2016) visant à créer un Fonds pour la préservation historique de Nan Madol, dont la propriété et la gestion seront placées sous le contrôle traditionnel du chef nahnmwarki. Le plan de gestion devrait être finalisé grâce à une assistance internationale financière et technique d’ici mi-2017. Cela se traduira par la désignation d’un administrateur du bien formé à la gestion des ressources culturelles et aux stratégies de préparation aux risques, à la conservation et au tourisme ainsi qu’à l’entretien courant et aux programmes de suivi.

  4. Inscrit également Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale, États fédérés de Micronésie, sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  5. Recommande que l’État partie invite une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur place en 2016 pour convenir d’un État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, fondé sur les attributs culturels de la valeur universelle exceptionnelle et qui devra être atteint au moyen d’une étude détaillée de la stabilité des murs, servant de base pour définir une stratégie de conservation et des mesures correctives qui pourront alors être échelonnées et budgétées. Des actions seront ensuite entreprises avec l’aide de l’ICOMOS et de l’UNESCO pour trouver des partenaires et des donateurs qui soutiendront ce projet de conservation ;
  6. Recommande également que l’État partie prenne en considération les points suivants de manière urgente :
    1. adopter et mettre en œuvre la nouvelle loi LB 392 (ce qui est prévu en octobre 2016) qui créera un Fonds pour la préservation historique de Nan Madol dont la propriété et la gestion seront placées sous le contrôle traditionnel du chef nahnmwarki et d’un conseil de l’autorité traditionnelle et qui devrait consolider définitivement la résolution des problèmes liés au droit de propriété et à la gestion instituée par le protocole d’accord,
    2. étendre le système de gestion pour qu’il inclue un administrateur du bien désigné formé à la gestion des ressources culturelles,
    3. développer le plan de gestion afin de :
      1. inclure une stratégie de préparation aux risques,
      2. étendre le programme d’entretien actuel à l’intégralité du bien, y compris le dévasement des voies navigables, sans mettre en péril des vestiges culturels éventuels dans le fond marin,
      3. inclure le projet de stratégie de conservation et les mesures correctives nécessaires pour atteindre l’état de conservation souhaité,
      4. inclure une stratégie touristique complète pour faire face aux futurs impacts du tourisme sur bien ;
    4. prendre en compte la nouvelle recommandation de l’UNESCO sur la protection et la promotion des musées et des collections (17 novembre 2015) et mettre à profit le musée en projet pour faire connaître la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
  7. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er février 2017 un rapport sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 41e session en 2017 ;
  8. Encourage la coopération internationale à soutenir le projet de conservation ;
  9. Encourage également la soumission de Lelu en tant qu’élément en série quand les conditions concernant le droit de propriété, la protection, la conservation, le financement et la gestion seront en place.

En savoir plus sur la décision
top