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Le Comité pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé accorde une protection renforcée à Angkor

jeudi 30 novembre 2017
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© UNESCO

À la demande du Royaume du Cambodge, le Comité pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, réuni au Siège de l'UNESCO à Paris du 29 au 30 novembre 2017, a accordé le statut de « protection renforcée » à Angkor, site culturel du patrimoine mondial. La protection renforcée est un mécanisme établi par le deuxième protocole de 1999 à la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé ( « Convention de La Haye de 1954 » ), visant à assurer une protection complète et efficace des biens culturels spécifiquement désignés, que ce soit en période de conflits armés nationaux ou internationaux. Angkor, comme douze autres biens, en Azerbaïdjan, en Belgique, à Chypre, en Géorgie, en Italie, en Lituanie et au Mali, bénéficient d'une immunité de haut niveau et d'une protection juridique rigoureuse garantissant qu'ils ne peuvent être ni visés, ni attaqués ni utilisés à des fins militaires.

« Alors que les conflits continuent de faire rage dans le monde, il est crucial d’enrichir cette liste de sites sous protection renforcée. Il est important que les États ratifient la Convention de La Haye de 1954 et ses deux protocoles, s'ils ne l'ont pas déjà fait », a déclaré M. Ket Sophann, Ambassadeur et Délégué permanent du Cambodge, Président du Comité. Il y a actuellement 128 États parties à la Convention de La Haye, 106 au protocole de 1954 et 72 au protocole de 1999.

Ouvrant la série de réunions des Hautes Parties contractantes à la Convention de La Haye et aux protocoles, ainsi que les réunions préalables au Comité du 27 novembre, Mechtild Rössler, Directrice de la Division du patrimoine de l'UNESCO, a rappelé que le travail sur ces instruments internationaux ne se limite pas à la protection du patrimoine. « Il s'agit de protéger les gens, [...] de sauvegarder les identités, les valeurs, les histoires qui nous lient [...]. Lorsque le patrimoine est en première ligne des conflits, nous devons le placer au cœur des stratégies de paix », a-t-elle déclaré. Elle a salué le Royaume-Uni, qui a déposé un instrument de ratification de la Convention de La Haye et un instrument d'adhésion à ses protocoles de 1954 et 1999 en septembre 2017, ainsi que la France pour son adhésion au Protocole de 1999 en mars 2017, tous deux membres du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Comité a souligné la série de résolutions historiques récemment adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, notamment les résolutions 2199 (le lien est externe) et 2347 (le lien est externe), qui établissent un lien entre la protection du patrimoine culturel et le maintien de la paix et de la sécurité internationale, notant que ceci est à l'avant-garde des travaux du Comité.

En ce qui concerne l'assistance internationale précédemment accordée à la Libye et au Mali par le Fonds de l'UNESCO pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, le Comité a examiné l'inventaire et le plan d'urgence préparés par le gouvernement malien et a souligné l’entrainement des forces armées maliennes, qui a renforcé leur capacité à mieux protéger le patrimoine culturel. Le Comité a également invité le gouvernement libyen à travailler en étroite collaboration avec le Secrétariat du Protocole de 1999 pour mettre en œuvre des activités visant à renforcer la protection des sites culturels libyens.

« L'UNESCO a formé des soldats de la paix des Nations Unies et des forces armées nationales au Mali, au Liban et au Zimbabwe cette année. Nous devons veiller à ce que les personnes sur le terrain possèdent les connaissances et les ressources dont elles ont besoin pour protéger les biens culturels en péril », a expliqué M. Rössler. Ceci est conforme à la Stratégie 2015 de l'UNESCO pour le renforcement de l'action de l'Organisation pour la protection de la culture et la promotion du pluralisme culturel en cas de conflit armé, et son plan d'action associé, que le Comité a souligné en appelant toutes les Parties à la Convention de La Haye à mettre en œuvre par le biais de mesures nationales spécifiques et de coopération régionale.

La septième réunion des Parties au Protocole de 1999 à la Convention de La Haye a également élu six nouveaux membres au Comité: l'Arménie, le Cambodge, l'Égypte, le Salvador, l'Italie et le Japon.

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