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L'Organisation Maritime Internationale donne son accord de principe à la désignation du récif de Tubbataha comme Zone maritime particulièrement vulnérable

mardi 26 avril 2016
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L'Organisation Maritime Internationale donne son accord de principe à la désignation du récif de Tubbataha comme Zone maritime particulièrement vulnérable | US Pacific Fleet / Lene & Claus Topp / UNESCO

Après des années de préparation, le Parc naturel du récif de Tubbataha a obtenu un accord de principe à sa désignation comme Zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) par le Comité de la protection du milieu marin (CPMM), de l'OMI la semaine dernière.  Cette approbation représente une avancée majeure qui permettra à ce site du Patrimoine mondial d'être protégé de l'impact du transport maritime international et d’éviter de nouveaux échouements de navire.

La mesure de protection associée (MPA) proposée préservera l'intégrité du Parc naturel du récif de Tubbataha, les constituant comme une "zone à éviter" qui s'appliquera à tous les navires de plus de 150 tonneaux de jauge brute en transportant des marchandises par la mer de Sulu. Cette mer de Sulu est un couloir de navigation très important pour le transport de marchandises vers l'Asie du sud-est.  Le transport par mer étant plus rentable sur le plan économique, il est prévu que le trafic maritime se développe au cours des années à venir.

Depuis de nombreuses années le Centre du patrimoine mondial a émis des inquiétudes concernant les effets du transport maritime sur le Parc naturel du récif de Tubbataha, et la nécessité d'une protection accrue s'est alors confirmée lorsqu’un navire de la marine américaine s’est échoué sur ce récif unique en janvier 2013. La mesure de protection associée pour cette Zone maritime particulièrement vulnérable qui entoure le site du Patrimoine mondial fera l'objet d'un dernier examen au Sous-comité NCSR (Navigation, Communication, Recherche et Sauvetage); une décision est attendue à la 71ème session du CPMM en 2017.

En parallèle, le gouvernement de la République islamique de Mauritanie a présenté les détails de son intention de demander que le Parc national du banc d'Arguin et ses eaux adjacentes soient désignés Zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) lors d'une séance spéciale qui s'est tenue le mercredi 20 avril 2016. Cette présentation est la toute première étape d'une demande de désignation formelle de ZMPV pour un État africain qui souhaite protéger un écosystème universellement reconnu des ravages causés par le transport maritime international. Chaque année le Parc national du banc d'Arguin voit passer les oiseaux migrateurs qui viennent de la mer des Wadden ; ce parc sert d'étape aux oiseaux qui empruntent la grande autoroute aérienne est-atlantique. Cependant, ce site longe une voie de circulation maritime internationale de plus en plus utilisée qui représente une terrible menace pour cet écosystème fragile en cas de déversement majeur. La mer des Wadden, désignée ZMPV en 2002, comprend des mesures de protection associées telles que l’obligation pour les navires de notifier leur passage ainsi qu'une voie de circulation maritime et un dispositif de séparation du trafic maritime.

Les résultats obtenus la semaine dernière sont dus à des années de planification et de préparation. Une demande de protection adressée à l'OMI prend beaucoup de temps à aboutir car il est nécessaire de consulter toutes les parties prenantes et d’obtenir leur accord, dans un souci de préserver l'environnement ainsi que l'industrie du transport maritime. Les demandes de désignation ZMPV pour les Philippines et la Mauritanie ont été initiées par le Comité du patrimoine mondial et depuis 2010, le Programme marin du Centre du patrimoine mondial travaille étroitement avec les gouvernements des Philippines et de la Mauritanie ainsi que la Division de la coopération technique de l'OMI, afin d’obtenir une protection de ces deux sites classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Le Centre du patrimoine mondial s'est rendu sur place en 2013 et 2014 pour examiner des mesures de protection associées, sous une potentielle nomination de ZMPV afin de préserver ces sites universellement reconnus. Le Centre a, depuis lors, fourni une assistance technique et financière à ces deux pays.  Une fois accordée, cette désignation ZMPV sera la première tant en Asie qu'en Afrique.

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