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L’UNESCO renouvelle son appel à l'unité et à la coordination pour protéger le patrimoine culturel syrien

mercredi 13 avril 2016
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© Silvan Rehfeld | Silvan Rehfeld

Dans le contexte des destructions en cours et de l'évolution rapide de la situation sur les sites du patrimoine mondial en République arabe syrienne, l'UNESCO a organisé plusieurs réunions d'information en avril pour évaluer la situation et discuter de la voie à suivre.

Au cours d'une réunion d'information pour tous les États membres le 4 avril au Siège de l'UNESCO, la Directrice générale, Irina Bokova, a rappelé la nécessité d'une approche globale et le rôle de l'UNESCO en tant que plate-forme universelle pour assurer la coordination entre toutes les parties prenantes :

« Palmyre appartient à l'humanité tout entière et à tous les Syriens. Tous les Syriens, ensemble, doivent pouvoir récupérer ce patrimoine symbole de l'identité et de la dignité. Palmyre ne peut être dissociée des autres sites, comme Alep ou le Crac des Chevaliers, qui ont subi de lourds dommages. La protection du patrimoine est indissociable de la protection des vies humaines, des blessures et des souffrances de la population au cours du conflit actuel. »

Les 7 et 8 avril derniers, durant les débats en séance plénière de la 199e session du Conseil exécutif, la Directrice générale a souligné la position et la détermination de l'UNESCO :

« A Palmyre, la première urgence est d'évaluer les dégâts. L’UNESCO va envoyer une mission internationale d'évaluation des dommages dès que les conditions de sécurité le permettront. Nous allons également organiser une conférence de coordination internationale sur les mesures de sauvegarde d'urgence pour le patrimoine syrien. En période de troubles, notre rôle de coordination est plus important que jamais. Nous pouvons en faire un symbole d’unité  pour la communauté internationale. Je salue cet esprit d'unité qui a marqué la première réunion du Groupe des amis Unis pour le patrimoine. Je félicite également tous les partenaires qui nous ont déjà rejoint  dans cet effort, notamment l'Union européenne, la Flandre, l'Autriche, et bien d'autres. »

L'UNESCO a été informé que la Direction générale des Antiquités et des Musées de Syrie a commencé une première étude d'évaluation des dommages du site et du musée de Palmyre. Comme demandé par le Comité du patrimoine mondial, la République arabe syrienne a été priée instamment de « (sauvegarder les biens endommagés grâce à des interventions minimales de première nécessité (…), et s’abstienne d’entreprendre tous travaux de conservation et de reconstruction avant que la situation permette l’élaboration de stratégies de conservation d’ensemble et d’actions qui répondent aux normes internationales, en concertation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives » (voir lien https://whc.unesco.org/fr/decisions/6252).

L’UNESCO mènera une action coordonnée avec les parties prenantes, y compris les institutions internationales et universitaires, et la société civile syrienne, tant dans le pays et dans la diaspora. L'UNESCO a élaboré des plans d'action complets pour coordonner l'aide internationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la République arabe syrienne. L’UNESCO travaille déjà avec toutes les parties prenantes dans le cadre de son projet pour la protection du patrimoine syrien lancé en 2014 avec le soutien de l'Union européenne, de l'Autriche et de la Flandre, et mis en œuvre par le Bureau de l'UNESCO à Beyrouth. Une plate-forme internet "Observatoire du patrimoine culturel syrien» a été créée en mars 2014 pour recueillir des informations sur les dommages, la destruction et le pillage, ainsi que sur les perturbations dans les pratiques et la transmission du patrimoine immatériel. L'UNESCO a prodigué une formation à plus de 125 professionnels de la protection d'urgence du patrimoine culturel. Le renforcement des capacités a déclenché 12 initiatives de sauvegarde sur le terrain, illustrant ainsi les principes et les objectifs des conventions de l'UNESCO, avec une large participation des communautés. L'UNESCO a également organisé plusieurs réunions techniques avec la communauté d’experts pour discuter des méthodes de préservation et de restauration.

mercredi 13 avril 2016
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Décisions (1)
Code : 39COM 7A.36

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7A,
  2. Rappelant les décisions 35 COM 7B.58, 36 COM 7B.58, 37 COM 7B.57, et 38 COM 7A.12, adoptées à ses 35e (UNESCO, 2011), 36e (Saint-Pétersbourg, 2012), 37e (Phnom Penh, 2013) et 38e (Doha, 2014) sessions, respectivement,
  3. Déplore la situation de conflit qui règne dans le pays, la perte de vies humaines et la dégradation des conditions humanitaires ;
  4. Prend note du rapport fourni par l’État partie sur l’état de conservation des six biens du patrimoine mondial syrien et des douze sites inscrits sur la Liste indicative et du rapport sur les destructions intentionnelles du patrimoine culturel en Syrie et exprime sa plus vive préoccupation quant aux dommages constatés et aux menaces auxquelles font face ces biens et le patrimoine culturel en général ;
  5. Prie instamment toutes les parties liées à la situation en Syrie d’éviter tout acte de dégradation supplémentaire du patrimoine culturel du pays et de s’acquitter de leurs obligations en vertu de la réglementation internationale en prenant toutes les mesures possibles pour protéger ce patrimoine, en particulier la sauvegarde des biens du patrimoine mondial et des sites compris dans la Liste indicative ;
  6. Prie aussi instamment l’État partie d’adopter des mesures pour l’évacuation des biens du patrimoine mondial actuellement utilisés à des fins militaires ;
  7. Prie en outre instamment l’État partie de sauvegarder les biens endommagés grâce à des interventions minimales de première nécessité pour empêcher les vols, les éboulements et les dégradations d’origine naturelle, et s’abstienne d’entreprendre tous travaux de conservation et de reconstruction avant que la situation permette l’élaboration de stratégies de conservation d’ensemble et d’actions qui répondent aux normes internationales, en concertation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  8. Lance un appel à tous les États membres de l’UNESCO pour coopérer dans la lutte contre le trafic illicite d’objets du patrimoine mondial en provenance de Syrie, conformément à la résolution 2199 de février 2015 du Conseil de sécurité des Nations unies ;
  9. Réitère ses suggestions à l’État partie d’envisager la ratification du Deuxième protocole (1999) de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé ;
  10. Félicite la Direction générale des antiquités et des musées (DGAM), tous les professionnels du patrimoine et les communautés locales en Syrie qui œuvrent pour le suivi et la protection du patrimoine mondial pour leurs efforts soutenus, et ce, dans des conditions extrêmement hostiles ;
  11. Demande à l’État partie de poursuivre la documentation systématique de toutes les dégradations infligées aux biens du patrimoine mondial quand les conditions le permettent et de mettre en œuvre toutes les mesures possibles d’atténuation des risques, de fournir des informations sur l’élaboration de l’État souhaité de conservation en vue du retrait des biens de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et l’identification des mesures correctives pour les six biens ;
  12. Appelle la communauté internationale à encore soutenir la sauvegarde du patrimoine culturel syrien grâce à des fonds réservés ;
  13. Demande également à l’État partie d’inviter, dès que les conditions de sécurité le permettront, une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif en Syrie pour évaluer l’état de conservation des biens et élaborer, en concertation avec l’État partie, un plan d’action priorisé pour leur restauration ;
  14. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.

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