Apprentissage mutuel entre les îles Galápagos et la Grande Barrière
Les différences de culture pourraient être aussi grandes que l'océan qui les sépare, mais l'Australie et l'Équateur ont en commun d'abriter deux des splendeurs naturelles les plus connues au monde. Les gestionnaires de sites des îles Galápagos et de la Grande Barrière sont chargés de prendre soin de vastes zones essentielles pour la faune et prisées par les gens. Le Programme marin du patrimoine mondial de l'UNESCO a favorisé un échange entre les membres du personnel du Parc national des Galápagos et de la Grande Barrière de Corail. Lors de ces visites, le personnel de la Grande barrière a partagé les enseignements tirés de leurs efforts pour équilibrer les pressions écologiques et économiques, ainsi que leur expertise pour un suivi de la conformité efficace.
Il y a dix ans, la Grande Barrière a « rezoné » le parc marin afin d’étendre le réseau de zones de non-prélèvement, qui couvre désormais un tiers de sa surface. Le gouvernement équatorien envisage actuellement d'étendre la zone des îles Galápagos interdite à la pêche afin de protéger la biodiversité, raison pour laquelle les Australiens ont pu partager expériences et conseils.
Après sa visite en Équateur, Darren Cameron, responsable du rétablissement des récifs de l'Autorité du Parc marin de la Grande Barrière de corail, a déclaré: "Notre message aux scientifiques et aux gestionnaires des îles Galápagos est que le zonage est une base efficace pour protéger la biodiversité, mais il faut définir et cartographier tous les différents environnements, établir des objectifs pour les zones, et développer des règles claires sur les activités appropriées pour chaque zone. Une fois que cela sera fait, il faudra s’assurer d’atteindre un équilibre entre la protection adéquate de la région et le soutien pour une utilisation durable des industries et des collectivités qui valorisent et utilisent ces zones."
Mauricio Davila, responsable des projets internationaux au Parc national des Galápagos, a été impliqué dans ce projet dès le début: “La Grande Barrière est l'une des plus grandes aires marines protégées de la planète. Ils ont réalisé d'importants progrès dans le développement d'une application efficace des règles, comprenant un modèle associant processus, systèmes, ressources et personnes. Grâce à cette expérience, nous avons pu étudier les processus en place afin de les adapter à la gestion de l'aire protégée des Galápagos, tout en les ajustant au cadre juridique local. “
En outre, nous avons également remarqué que les enquêtes sont un pilier important du respect des règles de protection de la Grande Barrière. Elles ont en effet permis de démanteler des bandes organisées enfreignant les lois sur les zones protégées. Ils y sont parvenus en compilant toutes les informations recueillies sur la Grande Barrière dans une base de données ; ceci leur a permis de comprendre tous les facteurs qui affectent les écosystèmes du site et donc de pouvoir les résoudre par ordre d'importance et d’urgence ; il serait idéal de pouvoir utiliser ce système aux Galápagos, nous serions ainsi en mesure de maintenir un contrôle permanent des activités à l'intérieur des zones protégées et nous serions capables d’y faire face rapidement."
Les gestionnaires du site ont également discuté des moyens de lutter contre la pêche illégale. Chaque parc couvre des millions d'hectares et leur taille et l'éloignement rendent difficiles et coûteux toute surveillance efficace. Pour la Grande Barrière, les communications et l'éducation afin d'encourager les gens à suivre les règles sont aussi importantes que la surveillance par la technologie.
L'échange de personnel fait partie des efforts continus de l'UNESCO pour promouvoir une communauté d'apprentissage où les gestionnaires des sites marins du patrimoine mondial peuvent partager leur expertise et se soutenir mutuellement. Cette initiative a été rendue possible grâce au soutien du Fonds Pacifique du ministère français des Affaires étrangères et l’Agence des aires marines protégées (AAMP) dans le cadre de l'échange des meilleures pratiques des sites marins du patrimoine mondial dans l'océan Pacifique.
Plus d’information :
www.gbrmpa.gov.au
www.galapagospark.org
Fonds du Pacifique du ministère français des Affaires étrangères