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La dorsale médio-atlantique

Le réseau des dorsales médio-océaniques est la plus vaste composante géologique de la planète. La dorsale médio-atlantique (MAR) est une chaîne de montagnes essentiellement sous-marine qui s’étend du 87° de latitude nord – à environ 333km au sud du Pôle Nord – à l’île subantarctique Bouvet au 54° de latitude sud. Elle s’élève à environ 3km au-dessus du plancher océanique et s’étend sur une largeur de 1000 à 1500km ; elle comprend de nombreuses failles transformantes et une vallée centrale qui suit son axe longitudinal.

Cette dorsale a été découverte dans les années 50, ce qui a donné lieu à la théorie de l’expansion des fonds océaniques et à l’acceptation générale de la théorie de Wegener sur la dérive des continents. Elle sépare la plaque nord-américaine et la plaque eurasienne dans l’Atlantique nord, et la plaque sud-américaine et la plaque africaine dans l’Atlantique sud. Ces plaques continuent de s’écarter, ce qui fait que l’Atlantique s’élargit au niveau de la dorsale d’environ 2,5 centimètres par an en direction est-ouest.

La plus grande partie de la dorsale est sous-marine, mais elle émerge par endroits sous forme d’îles volcaniques de tailles variables, qui jalonnent l’Océan Atlantique dans sa longueur. Ces îles sont : 

  1. Jan Mayen (Norvège)
  2. Islande
  3. Açores (Portugal)
  4. Rocher de Saint-Paul (Brésil)
  5. Île de l’Ascension (Royaume-Uni)
  6. Sainte Hélène (Royaume-Uni)
  7. Tristan da Cunha (Royaume-Uni)
  8. Île Gough (Royaume-Uni)
  9. Île Bouvet (Norvège)

Examen de la valeur universelle exceptionnelle

La valeur universelle exceptionnelle a été reconnue pour certains biens situés sur des îles liées à la dorsale médio-atlantique. Les biens suivants, qui figurent sur la Liste du patrimoine mondial, ont été inscrits sur la base de critères culturels et/ou naturels et non pour leurs valeurs géologiques :

  • Parc national de Pingvellir, Islande (2004)
  • Paysage viticole de l’Île du Pico, Portugal (2004)
  • Îles Gough et Inaccessible, Royaume-Uni (1995, 2004)
  • Îles atlantiques brésiliennes : les Réserves de Fernando de Noronha et de l’atol das Rocas, Brésil (2001)

Une éventuelle inscription en série

Dans le cadre de la conférence « Patrimoine de la terre - Patrimoine mondial » sur la conservation géologique, organisée dans le site du Littoral du Dorset et de l’est du Devon (septembre 2004, Royaume-Uni), des représentants de la Norvège, de l’Islande, des Açores, du Royaume-Uni, de l’UICN et de l’UNESCO se sont rencontrés pour recenser le patrimoine géologique et biologique de la dorsale médio-atlantique dans l’Atlantique nord. Les discussions se sont concentrées sur les zones où les pics les plus élevés de la chaîne de montagnes atteignent le niveau de la mer et forment des îles. La partie sous-marine n’a pas été prise en considération, car la quasi-totalité de la dorsale immergée ne relève d’aucun territoire national et n’est donc pas couverte par les dispositions de la Convention du patrimoine mondial. Les participants à cette réunion ont reconnu la nécessité d’un examen plus détaillé des valeurs patrimoniales potentielles de la dorsale dans le cadre d’une réunion d’experts, ainsi que le développement d‘une stratégie de coopération internationale en vue d’une éventuelle proposition d’inscription transfrontalière en série de la dorsale médio-atlantique.

L’« Atelier d’experts sur la dorsale médio-atlantique », organisé à Reykjavik (Islande) le 16 janvier 2007, a réuni des spécialistes de Norvège, d’Islande, du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO et de la Fondation nordique du patrimoine mondial, pour discuter des grandes lignes de cette proposition d’inscription conjointe. L’une des principales questions reste celle de la définition des limites du phénomène de dorsale médio-atlantique. Elle pourrait comprendre l’ensemble de l’ouverture de l’océan Atlantique avec toutes les îles volcaniques (comme les Îles Canaries ou les Açores) ou seulement la crête montagneuse. D’autres pays ayant des territoires le long de la dorsale (Brésil, Cap Vert, Espagne, Portugal et Royaume-Uni) pourraient également se joindre à la proposition d’inscription ou bien présenter de nouveau leurs biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial dans le cadre d’une proposition d’inscription en série. Les participants à cet atelier ont convenu qu’il fallait encourager la coopération avec d’autres conventions, afin de mieux protéger le patrimoine biologique, culturel et géologique de la dorsale.

Lors d’une réunion qui s’est tenue en marge de la 31e session du Comité du patrimoine mondial à Christchurch (Nouvelle-Zélande, juillet 2007), les autorités portugaises ont confirmé leur intention d’organiser un 2e atelier aux Açores (Portugal), les 27 et 28 mai 2008.

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