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Renforcer la résilience par la restauration et mise en valeur du Tombeau des Askia à Gao (Mali) 

Le projet de restauration et de mise en valeur du site du Tombeau des Askia à Gao visait à renforcer la résilience du bien du patrimoine mondial face aux impacts du changement climatique, en particulier l'érosion causée par les fortes pluies et les vents (l’harmattan), et ensablement grâce à l'utilisation de pratiques et techniques de construction traditionnelles, y compris la participation des communautés et l'autonomisation locale.

Tombeau des Askia à Gao

Le Tombeau des Askia est situé au nord de la ville de Gao, au Mali, près du fleuve Niger, à environ 320 km au sud-est de Tombouctou et à 1200km de Bamako. La population de Gao est estimée à environ 652.198 habitants. Les femmes représentent 50,3% de la population contre 49,7% pour les hommes (2018). 

La spectaculaire structure pyramidale de 17 m du Tombeau des Askia a été construite par Askia Mohamed, Empereur du Songhaï, en 1495, dans sa capitale Gao. Le complexe, qui comprend le tombeau pyramidal, deux mosquées (une mosquée, deux espaces de prières, pour homme et pour femme) à toit plat, le Cimetière autour de la mosquée (pour les descendants d’Askia et des Haïdara) et une esplanade pour les rassemblements, a été construit lorsque Gao est devenu la capitale de l'Empire Songhaï et après qu'Askia Mohamed soit revenu de la Mecque et ait fait de l'Islam la religion officielle de l'Empire. C'est aussi un bel exemple des traditions de construction de monuments du Sahel et d’Afrique de l’Ouest. La forme pyramidale du tombeau, sa fonction de minaret central ainsi que la longueur et la forme des pièces de bois (torons) composant l'échafaudage permanent, confèrent au site du Tombeau des Askia des caractéristiques architecturales distinctives et uniques.

Le Tombeau des Askia a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii) (iii) et (iv) en 2004. : « Le Tombeau des Askia reflète la façon dont les traditions de construction locales ont intégré, en réponse aux besoins de l’Islam, des influences de l’Afrique du Nord pour créer un style architectural unique dans le Sahel d’Afrique de l’Ouest » 

En 2012, à la demande de l'État partie, en raison d'un conflit armé dans la région nord du Mali et de la gravité des menaces qui pèsent sur la conservation de la valeur universelle exceptionnelle du Tombeau des Askia, le Comité du patrimoine mondial a décidé d'inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril (Decision 36 COM 7B.106).

Tour pyramidale monumentale du site du Tombeau des Askia à Gao. © L.Cissé, August 2022.

 Tombeau des Askia, tour pyramidale © L.Cissé, August 2022.

Impacts liés au changement climatique

Le nord du Mali est vulnérable aux externalités du changement climatique telles que la sécheresse, les inondations, les vents de sable et les fortes pluies de l’hivernage qui représentent un grand danger pour les édifices de ce bien du patrimoine mondial, en particulier son espace de prière pour les hommes qui a été endommagé à plusieurs reprises par l'érosion hydrique. D'un point de vue architectural, le Tombeau des Askia est caractérisé par des formes arrondies résultant du renouvellement régulier de la couche de terre érodée chaque hivernage par les violentes pluies et a nécessité des mesures de protection régulières pour éviter des nouveaux dommages. En août 2017, de fortes pluies ont provoqué un effondrement partiel du toit de la mosquée des hommes. (Source: Questions de conservation présentées au Comité du patrimoine mondial en 2017)

Entre 2012 et 2020, plusieurs rapports sur l'état de conservation ont été présentés au Comité du patrimoine mondial. Des missions d'urgence de l'UNESCO au Mali et des missions de suivi du Centre du patrimoine mondial ont été effectuées en 2012. Selon le rapport de la mission de suivi de 2012, le Tombeau des Askia, et plus particulièrement la mosquée des hommes, est confronté à des menaces récurrentes telles que l'érosion hydrique causée par de fortes pluies, l'absence d'un plan de gestion et de conservation actualisé, et le risque d'effondrement du bien.

Le Comité du patrimoine mondial, dans sa décision 41COM7A.30, s'est dit préoccupé par les risques de dégradation persistants de la nécropole dus à l'érosion hydrique provoquée par les fortes pluies d'août-septembre 2016 et a encouragé « l'État partie à demander l'assistance internationale du Fonds du patrimoine mondial pour la réhabilitation de cette nécropole ».

 En réponse à la décision du Comité, le rapport sur l'état de conservation (2018) souligne que plusieurs actions ont été entreprises pour protéger la nécropole de ces impacts, notamment la ré-excavation des canaux d'évacuation des eaux de pluie et le développement de systèmes d'évacuation des eaux le long du mur d'enceinte. Un Plan de Gestion et de Conservation 2018-2022 (incluant le plan de gestion des risques de 2017) a été élaboré en collaboration avec la communauté locale. En outre, l'État partie a soumis et obtenu l'approbation d’une assistance internationale en 2018, permettant la réparation du toit, l'entretien de la tour pyramidale et la régénération de l’arbre Hasu.

Barrières de pierre contre l'érosion réalisées dans la zone de la nécropole © L.Cissé, August 2022.

Cercle de pierres tombales de la nécropole au pied de la tour pyramidale © L.Cissé, August 2022.

Connaissances et pratiques traditionnelles / Connaissances autochtones

La restauration a été réalisée par des maçons et des bâtisseurs locaux qui ont utilisé des matériaux et des méthodes traditionnels largement répandus à Gao, y compris le remplacement des bois de Hasu dans la structure en terre pour la consolider. À partir des méthodes traditionnelles utilisées, des mélanges de boue (banco) préparés à l'avance qui améliorent la qualité des briques de boue et résistent aux conditions météorologiques telles que le vent et la pluie.

The mangrove forest on Manda and the islets within the Lamu harbour act as a natural defence against strong winds, tsunamis and advancing waves. Knowledge of weather patterns, sea movement and naturally safe areas during adverse atmospheric conditions, accumulated by local fishermen, farmers, and sailors over the centuries, provides important information which enhances the community's resilience during extreme weather or disasters.

Pépinière de la plante hasu utilisée dans les constructions en terre. © L.Cissé, August 2022

Solutions et stratégies d'action climatique  

Projet de restauration et de mise en valeur du Tombeau des Askia à Gao  

Toujours inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril, le Tombeau, datant de plus de 500 ans, constitue un site religieux vivant important pour les communautés. En 2018, malgré le contexte sécuritaire difficile dans le nord du Mali et son impact sur la ville de Gao, des progrès ont été réalisés pour protéger le Tombeau d'es Askia. Un projet d'assistance internationale a été approuvé par Président du Comité du patrimoine mondial en 2018 avec un budget de 24 585 dollars US. Le projet a été mis en œuvre par les communautés locales, la Mission Culturelle de Gao et la Direction Nationale du Patrimoine Culturel (DNPC) du Mali, sous la supervision du Bureau de l'UNESCO de Bamako et du Centre du patrimoine mondial.

Les travaux de restauration réalisés dans le cadre de ce projet visaient à réparer l'effondrement du toit et à renforcer les structures afin d'éviter un nouvel effondrement du toit de la mosquée des hommes du tombeau et de remplacer les bois eucalyptus par les bois hasu sur la tour pyramidale et procéder au crépissage.

      • Régénération de la plante Hasu : De plants Hasu, appelé Maerua Cracifolia aujourd'hui rares et connus pour leur résistance et leur résilience, ont joué un rôle essentiel dans la conservation durable des bâtiments. Un agent forestier a été engagé pour réaliser une pépinière de l’espèce végétale Hasu afin de fournir les bois nécessaires à une restauration à long terme. La régénération des plantes de Hasu était une mesure proactive visant à remédier à la rareté des bois de Hasu nécessaires à la préservation de la Valeur Universelle Exceptionnelle du bien.

      • Minimiser l'impact du changement climatique sur le patrimoine culturel : Un terrain dédié a été identifié, clôturé, nettoyé et préparé par des femmes pour recevoir les pieds d’arbres plantés en pépinière. Le processus de régénération des plantes Hasu a été mis en œuvre par l’aménagement d’un espace pour les plantes, le creusement de trous (40 cm/60 cm) et le traitement des trous. Ensuite, l'expert forestier a procédé au développement et à la clôture de la zone de plantation identifiée avant d'y placer les plants Hasu dans les trous, suivis d'un premier arrosage. Le champ a été arrosé et surveillé par un gardien pour maximiser le taux de réussite des plants. L'engagement des femmes dans le nettoyage, la préparation et l'entretien de la zone de plantation dédiée à la régénération des plants Hasu les a non seulement responsabilisées, mais a également mis en évidence l'importance de la participation inclusive du genre dans les initiatives de gestion environnementale.

      • Intégration de pratiques durables :  Le plan de travail, approuvé par le chef de la corporation des maçons, consistait à retirer progressivement les bois d'eucalyptus de la tour pyramidale et à les remplacer par celles du bois de Hasu. Le remplacement des bois d’eucalyptus a été suivi par le crépissage de la tour pyramidale. La méthode de crépissage communautaire, longtemps pratiquée dans la ville de Gao et maîtrisée par les maçons, a été choisie. L'ensemble de la structure a été crépi à l'aide d'un mélange d’argile préparé à l'avance qui améliore la qualité des briques en terre et résiste aux conditions météorologiques telles que le vent et la pluie. L'application de sable fin dans l'espace de prière a renforcé les mesures contre l'érosion hydrique. Le projet a intégré des pratiques durables pour minimiser les impacts du changement climatique sur le patrimoine culturel et renforcer la résilience globale du site.

      • Participation et engagement des communautés locales : La participation du comité de gestion, de la corporation des maçons locaux, des différents chefs coutumiers et de l'imam a été essentielle pour sensibiliser, partager la responsabilité et assurer la coopération. En utilisant les savoirs et savoir-faire locaux et les techniques afin de renforcer la tour pyramidale ainsi que pour réparer le toit et renforcer les piliers. Impliquer les communautés locales et les parties prenantes dans la prise des décisions et la mise en œuvre les a responsabilisées pour contribuer à des solutions résilientes relatives au climat et garantir la durabilité des efforts de restauration. La participation de la population à la réalisation de la pépinière et à la plantation de l’espèce végétale Hasu a également apporté des revenus et créé des emplois temporaires.

      • Sensibilisation et activités d’éducation au patrimoine : Les campagnes de sensibilisation sur les radios locales et l'organisation de sessions d’échange et d’information avec les équipes techniques ont permis une meilleure compréhension des travaux de restauration et, plus important encore, ont mobilisé les communautés locales pour préserver l'authenticité et l'intégrité du bien. Le projet a démontré l'importance de préserver les métiers du patrimoine et les compétences professionnelles et de les intégrer dans la restauration, renforçant ainsi l'entrepreneuriat local.

Conclusion: Les progrès observés sont largement dus au fait que les activités susmentionnées ont été menées en assurant la collaboration et la participation active de toutes les parties prenantes (le comité de gestion, la corporation des maçons locaux, les chefs coutumiers l'imam, la Mission Culturelle de Gao, etc.), avec la participation des artisans locaux jouant un rôle central dans les processus de restauration. De plus, les leçons tirées de ce projet constituent un exemple précieux en ce qui concerne l'utilisation de pratiques traditionnelles pour garantir la conservation durable du patrimoine culturel face au changement climatique. Cependant, la menace grandissante du changement climatique nécessite une attention constante pour la conservation de ce bien.

Sources:

Contribution aux objectifs mondiaux

Comment cette étude de cas contribue-t-elle aux engagements mondiaux en matière de développement durable, de lutte contre le changement climatique et de conservation du patrimoine ?

Contribution à la réalisation des Objectifs de Développement Durable

L'initiative vise à contribuer au développement durable en abordant les Objectifs de Développement Durable suivants :

Objectif 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie 

Cible 4.4 : l'initiative vise à augmenter le nombre de jeunes et d'adultes possédant des compétences pertinentes, y compris des compétences techniques et professionnelles, en organisant des sessions de travail pour les maçons locaux qui peuvent désormais être mobilisés pour la construction et l'entretien des mausolées, des mosquées et du tissu ancien historique des villes.

Objectif 11. Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables

Cible 11.3 : l'initiative vise à renforcer les capacités de participation en impliquant la gestion communautaire locale dans la conservation du bien, ainsi que dans la préservation du patrimoine naturel grâce à des pépinières et la plantation d'arbres Hasu.

Cible 11.4 : l’initiative vise à renforcer les efforts de protection et de préservation du patrimoine culturel et naturel mondial.

Cible 11.b : l'initiative vise à garantir, adopter et mettre en œuvre des mesures intégrées durables conformes au futur plan de gestion. .

Cible 11.c : l'initiative vise à soutenir l'État partie, notamment par le biais d'une assistance financière et technique internationale, dans la restauration durable de bâtiments et résilients en utilisant des matériaux locaux.

Objectif 13. Prendre des mesures urgentes pour lutter contre le changement climatique et ses impacts

Cible 13.1 : l'initiative vise à renforcer la résilience et la capacité d'adaptation aux risques liés au changement climatique et aux catastrophes naturelles en utilisant des matériaux et des techniques traditionnels pour lutter contre l'érosion hydrique et éolienne.

Cible 13.2 : l'initiative vise à intégrer des mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique dans les stratégies locales de planification et d’action.

Cible 13.3 : l'initiative vise à améliorer l'éducation, la sensibilisation et renforcer la capacité institutionnelle en matière d'atténuation et d'adaptation au changement climatique en organisant des sessions d’échanges et des campagnes de sensibilisation par les radios auprès de la population locale sur les activités entreprises au sein de l’environnement naturel.

Cible 13.b : l’initiative vise à promouvoir des mécanismes visant à renforcer la capacité de planification et de gestion efficace liée au changement climatique, en mettant l’accent sur le rôle et la place des femmes, des jeunes et des communautés locales.

Objectif 15. Préserver, restaurer et gérer durablement les forêts  

Cible 15.2 : l'initiative vise à promouvoir la mise en œuvre d'une gestion durable de tous les types de forêts en menant des activités de régénération d’espèces végétales telle la plante Hasu, avec un espace dédié à la pépinière.

Cible 15.b : l'initiative vise à mobiliser des ressources significatives pour financer la gestion durable des forêts et la biodiversité et fournir des incitations adéquates aux pays en développement pour promouvoir une telle gestion, y compris la conservation de la nature et la reforestation.

Objectif 17. Renforcer les moyens de mettre en œuvre le partenariat mondial pour le développement et le revitaliser

Cible 17.1 : l'initiative vise à renforcer le partenariat multipartite pour le développement durable, à renforcer la mobilisation des ressources nationales, notamment grâce au soutien international de l'UNESCO, en renforçant les capacités des autorités nationales et des communautés locales pertinentes, en les soutenant en matière de ressources, de compétences et d'expertise, et en travaillant en étroite collaboration avec elles pour protéger le patrimoine mondial.

Remarque : les impacts potentiels décrits des projets ne sont qu’à titre indicatifs et basés sur les informations soumises et disponibles. Le Centre du patrimoine mondial ne procède pas à une vérification indépendante des projets et de leurs impacts.  

Contribution à la lutte contre le changement climatique

  • vulnérabilité de l'architecture en terre à l'érosion hydrique et éolienne causée par les fortes pluies, la sécheresse, les vents du désert et les inondations.
  • La coopération entre l'expert chargé de la restauration et la corporation des maçons a conduit à un apprentissage partagé des compétences pour une restauration et une conservation durable.
  • La connaissance par la communauté locale des méthodes et techniques traditionnelles de restauration utilisées.

  • Renforcer la résilience du bien face aux impacts liés au changement climatique, en particulier l'érosion hydrique, en préservant les techniques de construction traditionnelles.
  • Fournir des matériaux pour une restauration à long terme en menant des activités de régénération de l’arbre Hasu.
  • Fournir une méthode de restauration traditionnelle en retirant progressivement les perches d'eucalyptus de la tour pyramidale et à les remplacer par celles du bois de Hasu.
  • Renforcer la participation communautaire pour la gestion du patrimoine en impliquant davantage les communautés locales aux travaux de restauration et de réhabilitation.
  •  Veiller à ce que toutes les activités s’inscrivent dans le Plan de Gestion (2018-2022).


Contribution à la mise en œuvre de la Recommandation 2011 concernant le Paysage Urbain Historique

Le projet vise à contribuer à la mise en œuvre de la Recommandation concernant le Paysage Urbain Historique :

    • en protégeant et en promouvant l’utilisation des techniques de construction traditionnelles ;
    • en encourageant les communautés locales à s’impliquer dans la conservation et l’entretien du patrimoine;
    • en promouvant l'utilisation de pratiques durables intégrées pour minimiser les impacts du changement climatique sur le patrimoine culturel.
    • en établissant des partenariats multipartites pour promouvoir la conservation du patrimoine et le développement durable.
    • en sensibilisant aux travaux de restauration et en encourageant la communauté locale à sauvegarder l'authenticité et l'intégrité du bien.
    • en élaborant et mettant en œuvre le nouveau plan de gestion et de conservation en collaboration avec la communauté locale.
    • en préservant l'artisanat et les compétences traditionnelles, en les intégrant dans les efforts de restauration et en soutenant les initiatives de la communauté locale.
Les outils de participation civique Les outils de connaissance et de planification Les moyens financiers

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Découvrez les détails de l'étude de cas et les parties prenantes impliquées.

© Cessna 206, CC BY-2.0, via Flickr

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Contact

M. Mamadou Samaké, Chef de la Mission Culturelle de Gao, Président du Comité National du Bouclier Bleu au Mali.

M Moulaye Coulibaly, Directeur national adjoint du patrimoine culturel du Mali.

M.  Edmond Moukala, Chef du Bureau et Représentant de l'UNESCO au Mali.

M Lassana Cissé. Expert en patrimoine et développement local chez Consultant indépendant.


Credits

© UNESCO, 2024.
Image de couverture : © Mission de l'ONU au Mali-UN Mission in Mali, via Flickr.
Équipe de projet : Jyoti Hosagrahar, Altynay Dyussekova, Mirna Ashraf Ali et Emma Furlan. 

Note

Pour toute reproduction de texte, y compris la traduction, l'adaptation, les droits d'image et la diffusion, veuillez contacter worldheritagecities@unesco.org.

Les cas présentés sur cette plateforme concernent les pratiques de protection du patrimoine dans les sites du patrimoine mondial et au-delà. Les éléments présentés sur ce site n'impliquent aucun type de reconnaissance ou d'inclusion dans la liste du patrimoine mondial ou dans l'un de ses programmes thématiques. Les pratiques présentées ne sont en aucun cas évaluées par le Centre du patrimoine mondial, ni présentées ici comme des pratiques modèles, et ne représentent pas non plus des solutions complètes aux problèmes de gestion du patrimoine. Les opinions exprimées par les experts et les gestionnaires de sites sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement celles du Centre du patrimoine mondial. Les pratiques et les points de vue partagés ici sont inclus comme un moyen de fournir des informations et d'élargir le dialogue sur la conservation du patrimoine en vue d'améliorer la pratique de la gestion du patrimoine urbain en général. Les impacts potentiels décrits de l'initiative sont uniquement indicatifs et basés sur les informations soumises et disponibles. L'UNESCO n'approuve pas les initiatives spécifiques et ne ratifie pas leur impact positif.

Décisions / Résolutions (2)
Code : 41COM 7A.30

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7A.7, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Prend note des efforts déployés par l’État partie dans la mise en œuvre des mesures correctives adoptées à sa 40e session, dans un contexte sécuritaire difficile dans le nord du Mali et l’encourage à les poursuivre avec le soutien de ses partenaires ;
  4. Exprime sa préoccupation sur la fragilité de la situation sécuritaire à Gao qui n’a pas permis d’organiser la mission conjointe UNESCO/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif demandée afin d’évaluer l’état général de conservation du bien ;
  5. Exprime également son inquiétude sur les problèmes de dégradation de la nécropole de la mosquée des hommes du fait de l’érosion hydrique provoquée par de fortes pluies en août-septembre 2016; et encourage également l’État partie à solliciter une demande d’assistance internationale au titre du Fonds du patrimoine mondial, en faveur de la réhabilitation de cette nécropole ; 
  6. Note avec satisfaction l’octroi du statut de protection renforcée au Tombeau des Askia, au titre de la Convention de la Haye de 1954 sur la protection du patrimoine culturel en période de conflit et l’opportunité ainsi offerte pour renforcer les synergies sur le terrain entre les Conventions de 1954 et de 1972 ;
  7. Prenant note du recul de la participation communautaire à la conservation du site, demande à l’État partie de prendre des mesures pour favoriser cette dernière ;
  8. Appelle la communauté internationale à apporter son soutien à l’État partie, en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, par tous les moyens possibles, pour la conservation et la protection du bien ;
  9. Réitère sa demande à l’État partie d’inviter, lorsque la situation sécuritaire dans la région nord du Mali sera stabilisée, une mission conjointe UNESCO/ICOMOS/ICCROM de suivi réactif en vue d’évaluer l’état général de conservation du bien, et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives ;
  10. Demande également à l’État partie de finaliser, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial, l’ICOMOS et l’ICCROM, la proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et un calendrier clair de mise en œuvre, et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1erfévrier 2018, pour adoption par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018 ;
  11. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018 ;
  12. Décide de poursuivre l’application du mécanisme de suivi renforcé pour le bien ;
  13. Décide également de maintenir Tombeau des Askia (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

En savoir plus sur la décision
Code : 36COM 7B.106

Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2.   Félicite l’État partie pour avoir immédiatement exprimé son inquiétude face à l’aggravation des menaces sur les biens du patrimoine culturel mondial, en particulier ceux de Tombouctou et du Tombeau des Askia, et pour avoir sollicité l’aide de l’UNESCO pour que des dispositions soient prises pour anticiper sur une aggravation de la situation dans le futur ;

3.   Remercie la Directrice générale de l’UNESCO d’avoir dépêché une mission au Mali pour envisager avec l’État partie les mesures d’urgence à prendre pour assurer la préservation des biens du patrimoine mondial du Mali et prend note du rapport sur l’état de conservation des biens du patrimoine mondial du Mali menacés par le conflit armé dans la région nord du Mali ;

4.   Exprime sa vive préoccupation sur la situation de conflit armé dans la région nord du Mali et sur l’aggravation de menaces sur les biens du patrimoine mondial, suite à la dégradation de mausolées à Tombouctou, et aux menaces qui pèsent sur la conservation de la valeur universelle exceptionnelle du Tombeau des Askia ;

5.   Considère que les conditions optimales ne sont plus réunies pour assurer la préservation de la valeur universelle exceptionnelle des biens de Tombouctou et du Tombeau des Askia, et qu’ils sont menacés par un danger prouvé, précis et imminent, conformément au paragraphe 179 des Orientations ;

6.   Décide d’inscrire Tombouctou (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;

7.   Décide également d’inscrire le Tombeau des Askia (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril;

8.   Demande au Centre du patrimoine mondial et à l’ICOMOS de préparer en consultation avec l’Etat partie, l’ensemble des mesures correctives, ainsi qu’un état de conservation souhaité pour le retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril, une fois que le retour à la stabilité sera effectif dans la région nord du Mali ;

9.   Lance un appel aux États parties frontaliers du Mali (Algérie, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mauritanie, Niger, Sénégal) pour qu’ils coopèrent à l’élaboration d’une stratégie conjointe de préservation des biens du patrimoine mondial du Mali et pour lutter contre le trafic illicite d’objets culturels, en particulier ceux qui sont liés à ces biens ;

10.  Lance également un appel à l’Union Africaine et à la CEDEAO afin de faire en sorte que toutes les mesures nécessaires puissent être prises pour protéger le patrimoine culturel situé dans la région nord du Mali et à la communauté internationale, afin qu’elle apporte son appui technique et financier pour assurer la protection renforcée des biens du patrimoine mondial au Mali ;

11.  Encourage l’État partie à solliciter une assistance financière d’urgence auprès du Fonds du patrimoine mondial, afin de mettre en œuvre les actions prioritaires identifiées lors de la mission de l’UNESCO, et demande  également au Centre du patrimoine mondial, à l’ICOMOS et à l’ICCROM de l’assister dans cette optique ;

12.  Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2013, un rapport détaillé sur l’état de conservation des biens du patrimoine mondial au Mali, et plus particulièrement sur les progrès réalisés en vue de la préservation de leur valeur universelle exceptionnelle, pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 37e session en 2013.

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