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Zone de nature sauvage de Tasmanie

Australie
Facteurs affectant le bien en 2008*
  • Exploitation forestière/production de bois
  • Infrastructures de transport de surface
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Construction potentielle d'un barrage (problème résolu)
  • Exploitation forestière commerciale dans les zones attenantes au bien du patrimoine mondial
  • Projets de construction de routes
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2008
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2008

Le 28 janvier 2008, l'État partie a remis un rapport global sur l'État de conservation du bien, il comprend des réponses à chacun des problèmes évoqués par le Comité du patrimoine mondial dans sa décision 31 COM 7B.43.

A l'invitation de l'État partie, une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN/ICOMOS s'est rendue sur place du 15 au 20 mars 2008, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial, afin d'évaluer l'état de conservation du bien, en s'intéressant plus particulièrement à une gestion appropriée des zones dotées d'une valeur patrimoniale actuellement situées à l'extérieur du bien, aux risques d'incendie et à leur gestion, et aux impacts des opérations forestières envisagées et des routes sur la valeur universelle exceptionnelle du bien. Le rapport complet de mission peut être consulté en ligne à l'adresse suivante: https://whc.unesco.org/archive/2008, un résumé des conclusions est proposé ci-dessous:

a) Valeurs culturelles

Les aspects culturels de la valeur universelle exceptionnelle du bien sont principalement liés aux sites archéologiques et culturels aborigènes situés dans les grottes sur les rivières Franklin et Gordon. Ils constituent un exemple exceptionnel du mode de vie traditionnel sous des latitudes australes extrêmes il y a 34.000 ans à l'époque de la dernière glaciation et de la récession du Pléistocène. On a peu de témoignage de l'état de conservation actuel de ces sites et paysages culturels. La mission estime que les sites situés dans le périmètre du bien inscrit, Zone de nature sauvage de Tasmanie (Tasmanian Wilderness World Heritage Area – TWWHA), sont désormais mieux décrits et demeurent un témoignage exceptionnel d'une tradition culturelle. Un plan détaillé de gestion conservatoire fait cependant défaut.

Le bien a besoin d'une meilleure redéfinition des thèmes dans les domaines de l'occupation des terres et de l'histoire tant aborigène qu'européenne (bien que celles-ci n'aient pas de lien avec la valeur universelle exceptionnelle), de l'analyse du paysage culturel, d'une gestion appropriée, d'une interprétation améliorée, d'un développement des partenariats, de la consultation et de la formation, de la documentation et des bases de données.

b) Zones culturelles additionnelles ayant une potentielle valeur universelle exceptionnelle

La mission a remarqué une série de sites à l'extérieur de la zone inscrite qui pourrait potentiellement se révéler d'une valeur universelle exceptionnelle et rendre plus favorable le contexte des sites actuels, en les inscrivant dans un contexte plus vaste de pratiques aborigènes d'usage des terres. Diverses ONG ont recommandé que les zone du Tiers ouest (Western Tiers) (au-delà de la zone inscrite, en direction du nord-ouest) et de la Baie de Recherche (au-delà de la zone inscrite, en direction du sud-est) soient inclues dans le périmètre des limites étendues de la TWWHA. La mission ne peut cependant pas se prononcer sur cette recommandation sans une étude complémentaire et un supplément d'informations. La mission a remarqué que l'exploitation forestière aux alentours immédiats de la zone inscrite pourrait avoir un impact sur les sites culturels ayant une potentielle valeur universelle exceptionnelle.

La présence de sites culturels aborigènes et archéologiques ayant une potentielle valeur universelle exceptionnelle à l'extérieur du périmètre du bien ne constitue pas, selon la mission, un argument déterminant, en termes de protection, en faveur de l'extension des limites car ces sites sont protégés d'autres manières.

La mission estime que suite à une étude complémentaire et à un travail de recherche, l'État partie pourrait, quand cela lui semblera opportun, proposer à l'inscription certaines zones en tant qu'extension du bien actuel ou en tant que proposition d'inscription de bien en série. Certaines zones, telle la haute Florentine ont à la fois des sites archéologiques qui sont liés d'une certaine façon aux sites archéologiques inscrits et une haute valeur environnementale, comme la forêt pluviale tempérée composée de hauts eucalyptus (mixed rainforest). Ces sites devraient cependant être gérés pour leur valeur culturelle. La mission a aussi considéré le potentiel du bien à être réinscrit en tant que paysage culturel.

c) Financement

La mission recommande que le financement soit augmenté afin d'identifier, de recenser et de protéger les sites archéologiques et aborigènes tant ceux situés dans le périmètre du bien que ceux aux alentours qui pourraient éventuellement se révéler d'une valeur universelle exceptionnelle. Le financement devrait être augmenté afin que le Conseil tasmanien des terres et mers aborigènes (Tasmanian Aboriginal Land and Sea Council – TALSC) gère la conservation de ses sites culturels, améliore la capacité de gestion des terres, et puisse aussi identifier, suivre, interpréter et gérer les sites historiques et aborigènes et les paysages culturels témoins de l'usage que les Aborigènes font de la terre. Le Décret sur les reliques aborigènes (Aboriginal Relics Act) devait être mis à jour et être transformé en loi.

d) Valeurs naturelles

L'une des composantes des valeurs naturelles du bien est sa nature sauvage intacte, regroupant sur son territoire la plupart des dernières forêts humides tempérées d'Australie et des grandes étendues de forêts de grands eucalyptus. La mission a remarqué que 46,3% des ensembles forestiers de Tasmanie sont protégés par des systèmes de réserves officielles ou non, y compris des parcs nationaux et la TWWHA. Ces réserves accueillent 79,3% des forêts primaires encore présentes dans l'état. Depuis l'inscription, des connaissances accrues en termes de la planification de la conservation, ainsi qu'en termes d'attributs d'une potentielle valeur universelle exceptionnelle, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du bien, sont disponibles dans les domaines de l'écologie, de la culture et de la biodiversité. Le changement climatique, les espèces invasives, la connectivité et l'intégrité des processus écologiques sont des éléments complémentaires dont il faut tenir compte dans la gestion d'une zone protégée et qui ont conduit les ONG australiennes à proposer un réexamen des limites du bien du patrimoine mondial.

La mission a remarqué qu'un contour ou des limites tracées en lignes droites comme celles de la TWWHA, rendent encore plus difficile la mission d'assurer l'intégrité écologique, la connectivité et l'intégrité des procédures d'écosystèmes. Le choix de ces limites en 1989 était le fruit d'un processus consultatif, qui avait pris en considération les aspects socio-économiques. Dans le cadre de l'Accord forestier de Tasmanie (Tasmanian Community Forest Agreement - TCFA), une série de réserves GAR (Globales Appropriées Représentatives) ont été créées en complément de la TWWHA. Ces réserves et la TWWHA constituent une base pour relever ces défis.

e) Gestion adaptée des zones dotées d'une valeur de patrimoine naturel qui sont actuellement à l'extérieur du bien

La mission a remarqué que les zones forestières adjacentes du bien du patrimoine mondial sont gérées dans le cadre de l'Accord forestier régional (Regional Forestry Agreement – RFA) signé en 1997 entre le Commonwealth et les Gouvernements des états. Ensuite, en complément, le TCFA a été signé en 2005. Le RFA est un cadre juridique qui concerne les terres publiques et privées. Dans le cadre du RFA, la zone adjacente au bien a des objectifs de gestion différents de ceux de la TWWHA. Dans le cadre du RFA et du TCFA, une série d'engagements ont été pris, ils ont pour but de gérer les zones adjacentes à la TWWHA, y compris par un système de réserves officielles ou non, un contrôle des pesticides et des règles précises pour la régénération des zones déboisées dans les forêts primaires. L'exploration minière est autorisée dans les réserves mises en place dans le cadre du RFA alors qu'elle est interdite dans la TWWHA. Des zones riches de biodiversité ont été identifiées et sont gérées pour la coupe de certaines variétés d'arbre. Le déboisement total n'est pas autorisé dans ces zones. Beaucoup de ces zones à gestion particulière sont situées aux alentours immédiats des limites de la TWWHA. Le RFA comprend toute une série d'engagements qui concerne la conservation forestière, ils sont précisés dans le rapport.

La mission signale qu'une étude rétrospective sur les cinq années passées du RFA a été menée en 2008 et que certaines des observations extraites de cette étude sont d'un grand intérêt pour la gestion des zones adjacentes à la TWWHA, y compris le besoin de finaliser des plans de gestion des réserves et de leur accorder un financement afin de mettre en œuvre ces plans, le besoin de réviser les mécanismes qui garantissent que la coupe de bois dans la forêt n'a pas d'impact sur l'intégrité des limites des réserves, la publication d'audits de conformité et la mise en œuvre d'un mécanisme de gestion environnementale. Des informations sur les variétés menacées font défaut et ne peuvent donc pas aider à la prise de décision sur l'usage des terres. Par ailleurs, des changements dans la législation et les pratiques nécessitent que le RFA soit amendé et les conséquences des pratiques sylvicoles sur le captage d'eau doivent être reconsidérées.

La mission remarque qu'une composante sous-jacente du RFA est le Système des pratiques forestières. La conformité est précisée dans le Code des pratiques forestières, qui a été évalué comme "global et parmi les plus normatifs au monde".

f) Risques liés aux feux de régénération dans les zones adjacentes au bien du patrimoine mondial et efficacité de la gestion des incendies

La mission a remarqué que la régénération des forêts d'eucalyptus par les feux de régénération et l'ensemencement est un traitement sylvicole accepté et est utilisé dans les forêts d'exploitation pour la régénération de l'eucalyptus, une variété dépendante du feu. En l'absence de feu, les grands eucalyptus deviennent sénescents et le nothofagus devient la variété dominante. Les incendies présentent cependant des risques et leur gestion doit être rigoureuse.

La mission a été informée qu'au cours des vingt dernières années, un seul traitement par le feu a donné lieu à une propagation, en 1989, sur les traitements 500 entrepris.

La mission estime que la présence de forêts de grands eucalyptus dans la TWWHA et les réserves forestières serait l'occasion de mettre en pratique une approche de gestion holistique au moyen d'un plan de végétation à l'échelle du paysage qui traiterait le problème des incendies. La préparation et la mise en œuvre conjointe de ce plan par les responsables de parcs nationaux et ceux des réserves forestières seraient préférables à des actions similaires accomplies séparément. L'État partie signale qu'un plan de gestion intégrée des risques d'incendie pour la Tasmanie est en cours d'élaboration et sera prêt fin 2009.

g) Impacts des projets d'opérations sylvicoles (y compris la construction de nouvelles routes) sur la valeur universelle exceptionnelle du bien

La mission a remarqué que la construction de routes, l'utilisation des feux de régénération et les opérations d'exploitation forestière sont strictement réglementées dans le cadre du Code des pratiques forestières, datant de l'an 2000, qui est actuellement en cours de révision. Les routes nécessaires à l'exploitation forestière qui se trouvent aux alentours immédiats de la TWWHA sont aussi des routes d'accès au bien, si elles ne sont pas réglementées elles peuvent être la cause de dommages potentiels aux sites culturels et à la végétation sensible et peuvent menacer des variétés botaniques rares et en danger et peuvent être la voie d'accès d'espèces invasives. L'office forestier de Tasmanie (Forestry Tasmania) est conscient de ces problèmes ainsi que des risques encourus par de coûteux équipements présents sur le bien et a donc institué un système de contrôle des accès pour les véhicules motorisés.

La mission estime que les normes actuellement appliquées pour le contrôle de la construction de routes tiennent suffisamment compte des exigences en matière d'environnement, mais a aussi remarqué qu'il y aurait peut-être des moyens de réduire les besoins en construction routière qui ont recours aux technologies les plus modernes. Enfin, la mission a noté que lorsque les routes ne sont plus utilisées, leur réhabilitation améliorerait les critères esthétiques du bien.

h) Changement climatique

La mission a remarqué que la taille du bien et la diversité de ses écosystèmes contribuent à sa capacité d'adaptation au changement climatique. Le bien tirerait des avantages d'un programme actif de suivi des impacts du changement climatique, qui comprendrait une évaluation de la vulnérabilité des ressources tant naturelles que culturelles (archéologiques) et élaborerait une stratégie d'adaptation sur la base des conclusions de ce programme. Ceci pourrait être intégré dans la stratégie recommandée et le plan d'action de réduction des risques du bien du patrimoine mondial.

i) Concessions d'exploitation minière

La mission a remarqué que les zones très riches en minerai ont été laissées soit à l'extérieur de la TWWHA lors de son inscription soit en dehors des territoires des parcs nationaux. Dans l'évaluation technique réalisée en 1989, à l'occasion de la révision de l'inscription du bien de 1982, l'UICN a attiré l'attention sur des petites exploitations minières à plusieurs endroits comme Oakleigh Creek, Adamsfield, Melaleuca et Jane River. Lorsque le Comité du patrimoine mondial a approuvé l'extension du bien, il a pris note avec satisfaction de l'engagement de l'observateur australien afin qu'une loi soit votée et annule toutes les concessions minières sur le périmètre du bien. Alors que certaines de ces zones, telle la zone de conservation d'Adamsfield a déjà été incorporée dans le bien du patrimoine mondial (bien que ne faisant pas partie d'un parc national), la mission estime que toutes les autres zones, y compris celles recensées par l'UICN dans son évaluation de 1989 devraient être incorporées dans le bien du patrimoine mondial dès que les concessions en cours s'achèveront et que le renouvellement ou l'accord de nouvelles concessions ne devraient pas être envisagés.

j) Déclaration de valeur universelle exceptionnelle

Depuis l'inscription du bien et les extensions qui ont suivi, de nouvelles connaissances sont apparues dans le domaine de l'écologie et de la biodiversité de, par exemple, la Forêt de grands eucalyptus de Tasmanie, et des valeurs culturelles liées aux évaluations archéologiques et aborigènes. Les deux Déclarations de valeur universelle exceptionnelle, celle de l'origine et la suivante établie lors de l'extension, ne sont pas conformes aux normes de 2008 des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, normes attendues des biens actuellement soumis aux délibérations.

k) Zones naturelles additionnelles ayant une potentielle valeur universelle exceptionnelle

Dans sa décision 31 COM 7B.43, le Comité du patrimoine mondial a prié instamment l'État partie d'envisager "l’extension du bien du patrimoine mondial qui inclurait les forêts primaires sensibles à l’est et au nord du bien, ou au moins d’exploiter ces forêts d’une manière compatible avec la valeur du patrimoine mondial potentielle". Les statistiques du RFA, fournies à la mission par l'État partie, démontrent que les types de végétation dans toutes les classes d'âge dominées par les quatre variétés d'eucalyptus qui caractérisent les forêts de grands eucalyptus (E. regnans, E. delegatensis, E. nitida, E. obliqua) représentent 237.000 hectares en Tasmanie. Sur cette surface, la forêt primaire dans les réserves officielles représente 172.000 hectares soit 73%. La TWWHA et les zones gérées par son plan de gestion représentent 90,900 hectares soit 38% de toutes les forêts de grands eucalyptus de Tasmanie dominées par les quatre variétés citées ci-dessus.

La mission a remarqué qu'il y a actuellement 21 zones protégées, principalement au nord et à l'est qui sont à l'extérieur des limites du bien du patrimoine mondial mais gérées dans le cadre de son plan de gestion, elle recommande une extension du bien afin qu'il intègre ces zones. La gestion de ces zones est globalement identique à celle des zones à l'intérieur du périmètre du bien. Dans le projet de plan de gestion du bien de 2007, qui est l'une des conséquences de la révision en cours du plan de gestion de 1999, l'État partie signale que ces zones, qu'il considère comme ayant des valeurs dignes du patrimoine mondial, seront prises en compte afin d'être inclues dans le bien du patrimoine mondial en 2009. Une telle proposition devrait être évaluée au moyen du processus normatif du Comité du patrimoine mondial en tant que modification de limites ou en tant que projet d'extension.

l) Commentaires de l'UICN

L'UICN remarque que l'actuelle limite orientale du bien ne repose pas sur des critères écologiques et est le fruit d'un compromis daté entre divers avis et opinions. Il est à noter que de nombreuses zones de la limite orientale du bien suivent le contour des versants des montagnes. L'UICN estime que les limites actuelles du bien, qui sont certes à ce jour fonctionnelles, ne sont pas parfaites et ne répondent pas aux critères actuels de bonne gouvernance des limites d'un bien du patrimoine mondial.

L'UICN n'a cessé de faire remarquer qu'il y a des zones de forêts de grands eucalyptus, adjacentes au bien du patrimoine mondial, qui ont le potentiel nécessaire afin d'être rattachées au bien. Dans le cadre d'un rapport détaillé établi par des ONG environnementales, la mission a reçu de nouvelles données sur les valeurs de ces zones adjacentes, qui suggéraient que la diversité écologique de l'écosystème du grand eucalyptus n'est pas complètement représentée dans le périmètre du bien du patrimoine mondial, et qu'en particulier, seul 29% de la totalité de la forêt de grands eucalyptus fait partie du bien. Il a été également suggéré que les valeurs à l'extérieur du bien sont différentes et complémentaires de celles à l'intérieur du bien. Des zones ayant des valeurs potentielles dignes de celles du patrimoine mondial ont été régulièrement identifiées, y compris les forêts de grands eucalyptus dans la vallée du Styx et dans la haute Florentine.

L'UICN prend note des nombreuses considérations passées concernant les limites du bien tant avant qu'après la dernière extension. L'UICN estime que la décision visant à préparer toute proposition d'inscription complémentaire au patrimoine mondial est du ressort de l'État partie. L'UICN ne saurait proposer une telle extension du bien car elle est aussi l'organe chargé d'évaluer toute proposition d'extension ou de modification des limites du bien. L'UICN remarque cependant qu'il y a un faisceau d'évidences qui prouvent qu'il existe à l'extérieur des limites actuelles du bien des zones qui ont le potentiel de révéler la valeur universelle exceptionnelle.

L'UICN estime qu'un moratoire sur les activités d'exploitation forestière dans les zones ayant une valeur universelle exceptionnelle potentielle devrait être envisagé, puisque la poursuite de l'exploitation forestière dans ces zones empêcherait toute extension du bien à ces zones.

L'UICN estime que la proposition d'extension à 21 nouvelles zones pourrait être justifiée, en remarquant que ces zones ne sont pas menacées par l'exploitation forestière et ses activités connexes et ne reflètent cependant peut-être pas nécessairement les zones les plus importantes de forêts de grands eucalyptus. 

Décisions adoptées par le Comité en 2008
32 COM 7B.41
Zone de nature sauvage de Tasmanie (Australie) (C/N 181 bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add.,

2. Rappelant la décision 31 COM 7B.43, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Prend note des conclusions de la récente mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / UICN qui s'est rendue sur le bien et demande à l'État partie de:

a) Mettre en place, dans le cadre de la révision du plan de gestion de la Zone de nature sauvage de Tasmanie (TWWHA), une structure, impliquant toutes les parties concernées, ayant pour but le suivi, l'évaluation et la gestion de l'intégrité écologique du TWWHA et des réserves attenantes, qui prenne en considération les activités relatives à l'exploitation forestière, à la construction de routes et aux feux de régénération forestière dans les zones adjacentes au bien;

b) Soumettre une proposition de modification des limites de la TWWHA afin que soient inclues les 21 zones adjacentes de parcs nationaux et de réserves de l'état qui ne sont pas actuellement dans le périmètre du bien mais qui sont gérées dans le cadre de son plan de gestion;

c) Ne pas renouveler les concessions d'exploration et d'exploitation minières dans le périmètre du bien et dans les zones adjacentes (telles que la zone Malaleuca Cox Bight) une fois leur date d'expiration atteinte, réhabiliter les zones concernées et les incorporer dans le périmètre du bien du patrimoine mondial. En outre, aucun nouvelle concession minière ne devrait être accordée sur le territoire du bien ou des zones dont l'incorporation au bien a été recommandée;

d) Poursuivre et augmenter le financement destiné à la recherche, la documentation, la protection, le suivi et la gestion effective des sites archéologiques et culturels aborigènes, tant dans la TWWHA que dans les zones forestières adjacentes, qui témoignent dans un contexte très vaste de l'usage de la terre par les Aborigènes et qui ont une potentielle valeur universelle exceptionnelle;

e) Gérer les zones forestières à l'extérieur du bien inscrit afin de protéger les sites culturels ayant une potentielle valeur universelle exceptionnelle;

 

f) S'assurer que les routes nécessaires à l'exploitation forestière dans les zones adjacentes à la TWWHA respectent l'intégrité écologique, les éventuels sites culturels et les valeurs esthétiques du bien, et reboiser les routes qui ne sont plus nécessaires;

g) Établir et mettre en oeuvre en collaboration avec les parcs nationaux et les offices forestiers, un plan de gestion de la végétation pour la TWWHA et les réserves forestières adjacentes, afin d'examiner la représentativité des types de végétation et de réduire les risques liés aux incendies et au changement climatique;

h) Mettre en oeuvre les recommandations faites dans le cadre de la révision de 2008 de l'Accord forestier régional de Tasmanie;

i) Établir un plan d'actions pour le suivi des impacts du changement climatique sur le bien et incorporer ce plan dans le cadre de la stratégie de réduction des risques et d'un plan d'action global ;

4. Demande également à l'État partie de réexaminer la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle du bien afin d'y inclure les connaissances récemment acquises en terme de nature et de culture concernant le bien, pour approbation par le Comité du patrimoine mondial;

5. Réitère sa demande auprès de l'État partie afin qu'il considère, quand il le jugera opportun, l'extension des limites du bien afin d'y inclure les zones appropriées de forêts de grands eucalyptus, en tenant compte des conseils de l'UICN, et demande en outre à l'État partie de considérer, quand il le jugera opportun, l'extension du bien afin d'y inclure les sites culturels appropriés qui témoignent dans un contexte très vaste de l'usage de la terre par les Aborigènes, et la possibilité de réinscrire le bien en tant que paysage culturel;

6. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport actualisé sur l'État de conservation du bien, comprenant une Déclaration révisée de valeur universelle exceptionnelle et un état des progrès accomplis dans la résolution des problèmes évoqués ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34 session en 2010.

Projet de décision : 32 COM 7B.41

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add.

2. Rappelant la décision 31 COM 7B.43, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Prend note des conclusions de la récente mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / UICN qui s'est rendue sur le bien et demande à l'État partie de:

a) Mettre en place, dans le cadre de la révision du plan de gestion de la Zone de nature sauvage de Tasmanie (TWWHA), une structure, impliquant toutes les parties concernées, ayant pour but le suivi, l'évaluation et la gestion de l'intégrité écologique du TWWHA et des réserves attenantes, qui prenne en considération les activités relatives à l'exploitation forestière, à la construction de routes et aux feux de régénération forestière dans les zones adjacentes au bien;

b) Soumettre une proposition de modification des limites de la TWWHA afin que soient inclues les 21 zones adjacentes de parcs nationaux et de réserves de l'état qui ne sont pas actuellement dans le périmètre du bien mais qui sont gérées dans le cadre de son plan de gestion;

c) Ne pas renouveler les concessions d'exploration et d'exploitation minières dans le périmètre du bien et dans les zones adjacentes (telles que la zone Malaleuca Cox Bight) une fois leur date d'expiration atteinte, réhabiliter les zones concernées et les incorporer dans le périmètre du bien du patrimoine mondial. En outre, aucun nouvelle concession minière ne devrait être accordée sur le territoire du bien ou des zones dont l'incorporation au bien a été recommandée;

d) Poursuivre et augmenter le financement destiné à la recherche, la documentation, la protection, le suivi et la gestion effective des sites archéologiques et culturels aborigènes, tant dans la TWWHA que dans les zones forestières adjacentes, qui témoignent dans un contexte très vaste de l'usage de la terre par les Aborigènes et qui ont une potentielle valeur universelle exceptionnelle;

e) Gérer les zones forestières à l'extérieur du bien inscrit afin de protéger les sites culturels ayant une potentielle valeur universelle exceptionnelle;

f) S'assurer que les routes nécessaires à l'exploitation forestière dans les zones adjacentes à la TWWHA respectent l'intégrité écologique, les éventuels sites culturels et les valeurs esthétiques du bien, et reboiser les routes qui ne sont plus nécessaires;

g) Établir et mettre en œuvre en collaboration avec les parcs nationaux et les offices forestiers, un plan de gestion de la végétation pour la TWWHA et les réserves forestières adjacentes, afin d'examiner la représentativité des types de végétation et de réduire les risques liés aux incendies et au changement climatique;

h) Mettre en œuvre les recommandations faites dans le cadre de la révision de 2008 de l'Accord forestier régional de Tasmanie;

i) Établir un plan d'actions pour le suivi des impacts du changement climatique sur le bien et incorporer ce plan dans le cadre de la stratégie de réduction des risques et d'un plan d'action global.

4. Demande également à l'État partie de réexaminer la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle du bien afin d'y inclure les connaissances récemment acquises en terme de nature et de culture concernant le bien, pour approbation par le Comité du patrimoine mondial;

5. Réitère sa demande auprès de l'État partie afin qu'il considère, quand il le jugera opportun, l'extension des limites du bien afin d'y inclure les zones appropriées de forêts de grands eucalyptus, en tenant compte des conseils de l'UICN, et demande en outre à l'État partie de considérer, quand il le jugera opportun, l'extension du bien afin d'y inclure les sites culturels appropriés qui témoignent dans un contexte très vaste de l'usage de la terre par les Aborigènes, et la possibilité de réinscrire le bien en tant que paysage culturel;

6. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2010, un rapport actualisé sur l'État de conservation du bien, comprenant une Déclaration révisée de valeur universelle exceptionnelle et un état des progrès accomplis dans la résolution des problèmes évoqués ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34 session en 2010.

Année du rapport : 2008
Australie
Date d'inscription : 1982
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(iv)(vi)(vii)(viii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 32COM (2008)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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