Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Parc national de Los Katíos

Colombie
Facteurs affectant le bien en 2017*
  • Activités illégales
  • Grandes installations linéaires
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Conflit armé (problème résolu)
  • Extraction illégale de ressources naturelles 
  • Menaces dues aux grands projets d'infrastructure (corridor de transmission électrique)
  • Absence de contrôle de l’autorité de gestion
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Exploitation forestière illégale;
  • Installation des populations non autorisée;
  • Pêche et chasse;
  • Menace des grands projets d'infrastructure.
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

Adopté, voir Décision https://whc.unesco.org/fr/decisions/4628  

Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
En cours d'identification
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Demandes approuvées : 2 (de 2002-2009)
Montant total approuvé : 73 000 dollars E.U.
2009 Threats mitigation over the outstanding universal ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2002 Management Plan for Los Katios National Natural Park (Approuvé)   43 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2017**

Novembre 2011 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN à Bogota plutôt qu’une visite sur le bien ; janvier 2015 : mission de suivi réactif UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017

Le 1er décembre 2016, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/711/documents/ qui comprend une documentation détaillée sur les réponses de gestion à la décision 39 COM 7A.19. Les principales actions sont résumées ci-après :

  • Consolidation des efforts visant à améliorer la situation sécuritaire et à garantir l’application de la loi au sein du bien par une coordination structurée entre les forces publiques, les autorités environnementales régionales et l’administration du parc ;
  • Augmentation importante du budget gouvernemental entre 2015 et 2016 avec un financement supplémentaire des projets ;
  • Consolidation des efforts de gestion participative afin d’intégrer le bien et les programmes d’aménagement locaux et régionaux;
  • Évaluation des possibilités d’extension du parc national et du bien afin de le relier au système de zone protégée régionale émergeant ;
  • Progrès dans la définition de zones tampons fonctionnelles autour du bien conjointement avec les autorités régionales. A terme, la plupart des zones environnantes devraient comprendre des zones de conservation, des zones de conseils communautaires et des propriétés communales indigènes (resguardos) ;
  • Formalisation d’un pacte spécifiquement consacré à la conservation et la gestion du bien entre les différents secteurs, niveau de gouvernement et société civile en juin 2016 ;
  • Conclusion d’accords d’utilisation et de partenariats avec plusieurs communautés dépendantes de l’exploitation de ressources naturelles et l’Association des populations déplacées de Carcarica ainsi que d’accords spécifiques de pêche au sein du bien, impliquant des communautés et l’administration du parc, et soutenus par des organisations de la société civile et des universités ;
  • Formalisation d’un “Régime spécial de gestion” (REM en espagnol) entre les autorités traditionnelles de la communauté Wounaan de Juin Phubuur au sein du bien et l’administration du parc, décrit comme un “instrument de planification conjointes“ légal et technique ;
  • Évaluation rapide des effets écologiques et socio-économiques du canal entre les rivières Leon et Atrato via le système lagunaire d’eau douce au sein du bien, construit il y a de nombreuses années pour le flottage du bois ;
  • Poursuite des efforts pour impliquer l’administration du parc et prendre en compte l’ensemble du bien dans les procédures d’évaluation du projet de corridor de transmission électrique
  • Deux nouveaux projets portuaires sont prévus : Puerto PISISI et Puerto Antioquia, qui devront prendre en compte le bien dans les études d’impacts correspondantes ;
  • Accroître les efforts de coordination et de coopération avec l’État partie voisin du Panama, en particulier concernant le bien du patrimoine mondial contigu du parc national du Darien, qui pourraient atteindre un niveau supérieur grâce à la formalisation d’un mémorandum d’accord.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017

A la suite du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril en 2015, l’État partie au augmenter son investissement et sa présence sur le terrain, et par conséquent, amélioré la situation sécuritaire, l’application de la loi et la coopération avec les populations indigènes, les communautés afro-colombiennes et métisses. Malgré les progrès du gouvernement dans le contrôle de la zone, quelques cas d’abattage illégal rappellent la nécessité de garantir l’application de la loi.

Des projets bilatéraux et multilatéraux soutiennent l’État partie et d’autres projets sont en discussion. Bien qu’une aide extérieure supplémentaire soit encouragée, celle-ci devrait compléter plutôt que remplacer les budgets gouvernementaux afin de garantir des ressources fiables et prédictibles à moyen et long termes. Le pacte qui réunit différentes institutions gouvernementales et différents acteurs de la société civile constitue une consolidation formelle remarquable de l’approche de partenariat dans une région lourdement affectée par un grave conflit qui perdure. Les accords d’utilisation passés avec plusieurs conseils communautaires et d’autres partenaires afin de traiter la surpêche et la surexploitation des terres humides, des lagons et des rivières contribuent de manière importante à la gestion durable des ressources, lesquelles sont d’une importance critique tant pour les moyens d’existence des communautés que pour les valeurs de conservation du bien. Toutefois, comme le reconnaît l’État partie, ces ressources ne sauraient être gérées en totalité à l’échelle d’une zone protégée relativement petite.

Le “Régime spécial de gestion” conclut entre l’administration du parc et les chefs traditionnels de la communauté Wounaan de Juin Phubuur se distingue comme un des rares exemples positifs de réconciliation active entre les droits et les aspirations indigènes et les objectifs gouvernementaux de conservation de la biodiversité au sein d’un bien du patrimoine mondial.

L’extension possible au nord du parc national de Los Katios et du bien afin d’inclure l’actuelle réserve forestière nationale protégée de la Serrania del Darién (Colombie), les efforts actuels en vue de l’inclure dans le système de zone protégée régionale émergeant et l’établissement d’une zone tampon fonctionnelle qui sont les éléments constitutifs d’une politique de planification de l’utilisation participative des terres sont louables et devraient être encouragé davantage. De même, une amélioration de la coordination et de la coopération avec l’État partie du Panama est hautement souhaitable et les deux États parties devraient par conséquent poursuivre leurs efforts actuels.

Les informations actualisées concernant le corridor de transmission électrique entre la Colombie et le Panama confirment la force de l’engagement de l’État partie dans le respect total des procédures d’étude d’impacts, y compris spécifiquement concernant la zone protégée et le statut de patrimoine mondial de Los Katios. Si le projet se poursuit, il sera demandé une évaluation adéquate des impacts potentiels sur la VUE du bien. Il en sera de même pour les projets de ports nouvellement annoncés (Puerto PISISI et Puerto Antioquia) malgré leur localisation physique en dehors du bien.

L’État partie note que le canal artificiel qui relie les rivières Leon et Atrato au sien du bien n’a pas seulement modifié l’écologie de l’eau douce d’une partie des terres basses de Los Katios mais a aussi touché de manière importante l’économie locale. La fermeture de ce canal construit par l’homme serait coûteuse, une évaluation complémentaire prenant en compte toute sa complexité est nécessaire pour étayer la prise de décision en cours.

Globalement, on pourrait conclure qu’à la suite du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, l’État partie a continué de suivre les décisions passées du Comité. Il est recommandé que le Comité félicite l’État partie sur la poursuite de ses réponses managériales  systématiques et lui demande de poursuivre ses efforts et traiter toutes les problèmes en suspens.

Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7B.11
Parc national de Los Katíos (Colombie) (N 711)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 39 COM 7A.19, adoptées à sa 39e session (Bonn, 2015),
  3. Félicite vivement l’État partie sur la poursuite de ses réponses managériales systématiques aux demandes et recommandations du Comité ainsi qu’aux recommandations de la mission de suivi réactif de 2015 ;
  4. Encourage fortement l’État partie à :
    1. Renforcer les ressources humaines et financières et l’approche des partenariats, en réduisant les écarts entre le gouvernement et la société civile et entre les institutions gouvernementales entre elles, tant au niveau local qu’au niveau national,
    2. Poursuivre l’évaluation de la faisabilité de l’extension du parc national de Los Katios et possiblement celle du bien afin d’inclure la réserve forestière nationale protégée de la Serrania del Darién (Colombie) et potentiellement d’autres zones,
    3. Poursuivre l’intégration du bien dans le système de zone protégée régionale émergeant et les efforts prometteurs pour définir une zone tampon fonctionnelle pour une éventuelle formalisation dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial,
    4. Effectuer le suivi de la mise en oeuvre de l’accord d’utilisation conjointement avec les communautés concernées, en particulier le “Régime spécial de gestion” de la communauté Wounaan de Juin Phubuur, et adapter les accords aux nouveaux besoins, le cas échéant, et si nécessaire,
    5. Poursuivre l’intégration des accords d’utilisation avec la gestion globale des populations de poissons au sein et au-delà du bien,
    6. Affiner l’évaluation des options de gestion des impacts et des risques posés par la liaison artificielle entre les rivières Leon et Atrato Rivers, tout en respectant l’importance socio-économique du canal ;
  5. Félicite également les États parties de Colombie et du Panama pour leurs efforts de renforcement de la communication, de la coordination et de la coopération en matière de gestion des deux biens contigus du parc national de Los Katíos (Colombie) et du parc national du Darién (Panama) et encourage également les deux États parties à formaliser le mémorandum d’accord spécifique à cet égard ;
  6. Réitère sa demande aux États parties de Colombie et du Panama de garantir que l’étude d’impact environnemental et social (EIES) du corridor de transmission électrique comprenne une évaluation spécifique des impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle du parc national de Los Katíos (Colombie) et du parc national du Darién (Panama), conformément à la Note de conseil de l’UICN concernant le patrimoine mondial sur l’évaluation environnementale et de soumettre les résultats de l’EIES au Centre du patrimoine mondial dès qu’ils seront disponible et avant de prendre toute décision qu’il serait difficile de modifier conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
  7. Demande à l’État partie d‘évaluer les possibles impacts des projets portuaires (Puerto PISISI et Puerto Antioquia), conformément à la Note de conseil de l’UICN concernant le patrimoine mondial sur l’évaluation environnementale et de rendre compte du développement des projets auprès du Centre du patrimoine mondial, et avant toute décision irréversible, conformément au Paragraphe 172 des Orientations;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Projet de décision : 41 COM 7B.11

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 39 COM 7A.19, adoptées à sa 39e session (Bonn, 2015),
  3. Félicite vivement l’État partie sur la poursuite de ses réponses managériales systématiques aux demandes et recommandations du Comité ainsi qu’aux recommandations de la mission de suivi réactif de 2015 ;
  4. Encourage fortement l’État partie à :
    1. Renforcer les ressources humaines et financières et l’approche des partenariats, en réduisant les écarts entre le gouvernement et la société civile et entre les institutions gouvernementales entre elles, tant au niveau local qu’au niveau national,
    2. Poursuivre l’évaluation de la faisabilité de l’extension du parc national de Los Katios et possiblement celle du bien afin d’inclure la réserve forestière nationale protégée de la Serrania del Darién (Colombie) et potentiellement d’autres zones,
    3. Poursuivre l’intégration du bien dans le système de zone protégée régionale émergeant et les efforts prometteur pour définir une zone tampon fonctionnelle pour une éventuelle formalisation dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial,
    4. Effectuer le suivi de la mise en oeuvre de l’accord d’utilisation conjointement avec les communautés concernées, en particulier le “Régime spécial de gestion” de la communauté Wounaan de Juin Phubuur, et adapter les accords aux nouveaux besoins, le cas échéant, et si nécessaire,
    5. Poursuivre l’intégration des accords d’utilisation avec la gestion globale des populations de poissons au sein et au-delà du bien,
    6. Affiner l’évaluation des options de gestion des impacts et des risques posés par la liaison artificielle entre les rivières Leon et Atrato Rivers, tout en respectant l’importance socio-économique du canal ;
  5. Félicite également les États parties de Colombie et du Panama pour leurs efforts de renforcement de la communication, de la coordination et de la coopération en matière de gestion des deux biens contigus du parc national de Los Katíos (Colombie) et du parc national du Darién (Panama) et encourage également les deux États parties à formaliser le mémorandum d’accord spécifique à cet égard ;
  6. Réitère sa demande aux États parties de Colombie et du Panama de garantir que l’étude d’impact environnemental et social (EIES) du corridor de transmission électrique comprenne une évaluation spécifique des impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle du parc national de Los Katíos (Colombie) et du parc national du Darién (Panama), conformément à la Note de conseil de l’UICN concernant le patrimoine mondial sur l’évaluation environnementale et de soumettre les résultats de l’EIES au Centre du patrimoine mondial dès qu’ils seront disponible et avant de prendre toute décision qu’il serait difficile de modifier conformément au paragraphe 172 desOrientations ;
  7. Demande à l’Etat partie d‘évaluer les possibles impacts des projets portuaires (Puerto PISISI et Puerto Antioquia), conformément à la Note de conseil de l’UICN concernant le patrimoine mondial sur l’évaluation environnementale et de rendre compte du développement des projets auprès du Centre du patrimoine mondial, et avant toute décision irréversible, conformément au Paragraphe 172 des Orientations;
  8. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Année du rapport : 2017
Colombie
Date d'inscription : 1994
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 2009-2015
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2016) .pdf
arrow_circle_right 41COM (2017)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top