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Parc national des Virunga

République démocratique du Congo
Facteurs affectant le bien en 2017*
  • Activités illégales
  • Guerre
  • Modification du régime des sols
  • Pétrole/gaz
  • Troubles civils
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Conflit armé, insécurité et instabilité politique
  • Octroi d’une concession d’exploration de pétrole à l’intérieur du bien
  • Braconnage par l’armée (problème résolu) et par des groupes armés 
  • Occupations illégales
  • Expansion de zones de pêche illégales
  • Déforestation, production de charbon de bois et pâturage du bétail
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Augmentation du braconnage de la faune sauvage
  • Incapacité du personnel d’assurer la surveillance des 650 km de limites du parc
  • Arrivée massive de 1 million de réfugiés occupant les zones adjacentes au parc
  • Importante déforestation des basses terres
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Mesures correctives pour le bien
Adoptées en 2011, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/4338
Révisées en 2014, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/5979
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2017

Montant total accordé : 1 802 300 dollars EU par la Fondation des Nations Unies et les gouvernements de l’Italie, la Belgique et l’Espagne, ainsi que par le Fonds de Réponse Rapide (RRF)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Demandes approuvées : 10 (de 1980-2005)
Montant total approuvé : 253 560 dollars E.U.
2005 Preparation of transboundary nomination for the Virunga ... (Approuvé)   15 000 dollars E.U.
2000 Emergency assistance to World Natural Heritage of the ... (Approuvé)   26 400 dollars E.U.
1999 Support to Resident Staff of Garamba, Virunga, Kahuzi ... (Approuvé)   35 000 dollars E.U.
1994 Financial contribution for the protection of ... (Approuvé)   25 000 dollars E.U.
1993 Financial contribution for the purchase of equipment ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1992 Review of the state of conservation of World Heritage ... (Approuvé)   3 750 dollars E.U.
1991 Purchase of a motor boat and of spare parts for motor ... (Approuvé)   40 000 dollars E.U.
1990 Training of 2 specialists each from Salonga and Virunga ... (Approuvé)   4 750 dollars E.U.
1988 Equipment to improve protective measures in Virunga ... (Approuvé)   40 000 dollars E.U.
1980 Assistance for Virunga National Park (equipment and ... (Approuvé)   43 660 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017

Le 13 février 2017, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/63/documents/. Les progrès accomplis y sont présentés comme suit : 

  • Les efforts de patrouilles conjointes de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) se poursuivent. Environ 280 militaires des FARDC interviennent dans le secteur nord du bien avec la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) pour contrer les bandes armées ;
  • Le bien est confronté à de nombreux problèmes d’insécurité ; plusieurs groupes rebelles ont attaqué différents secteurs du bien (côtes sud et ouest du Lac Edouard, le secteur nord et sud - Rutshuru). Cinq gardes de l’ICCN ont été tués en 2016 ;
  • La proportion des zones envahies reste élevée, mais stable autour de 25% du bien grâce aux efforts de sensibilisation de l’ICCN, qui envisage, à long terme, de mettre à disposition des populations des terres arables en dehors du bien ;
  • 114 gardes ont été recrutés et formés. Le taux de couverture s’élève à environ 43% du bien pour 2016 et les patrouilles se concentrent sur les secteurs-clés ;
  • La population de gorilles des montagnes compte 121 individus et a une croissance de 9,25% par an. Grâce à la pose de colliers télémétriques sur les éléphants, on constate une légère croissance de cette population, tout comme pour celle des hippopotames. Cependant, le braconnage des autres espèces (antilopes, buffles, phacochères) pour la consommation de viande de brousse perdure et est étroitement lié à la présence de groupes armés ;
  • L’ICCN poursuit ses efforts pour contrôler les activités légales de pêche sur le Lac Edouard ;
  • Les activités de conservation communautaire continuent afin de pacifier les relations avec les communautés. Le parc a permis de créer des emplois directs par le tourisme, et indirects depuis la construction de la centrale hydro-électrique de Matebe ;
  • Les activités d’exploitation illégale du bois perdurent tant pour le bois de chauffage que pour les constructions. En dépit des efforts de l’ICCN pour démanteler ce trafic, la demande de charbon de bois reste forte pour répondre aux besoins de la population. Une deuxième centrale hydro-électrique est en cours de construction à Lubero en dehors du bien, grâce aux efforts de l’« Alliance Virunga », et elle devrait permettre de répondre à une partie des besoins en énergie.

Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo (RDC)
  • Problèmes de conservation actuels

Le 13 février 2017, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de mise en œuvre de la décision 40 COM 7A.42. Ce rapport est disponible à l’adresse suivante https://whc.unesco.org/fr/sessions/41com/documents/#state_of_conservation_reports et apporte les informations suivantes:

  • Le Corps en charge de la sécurisation des Parcs Nationaux (CorPPN) et des réserves naturelles apparentées, créé en juin 2015, n’est pas opérationnel faute de ressources humaines et financières. Néanmoins, l’État partie a mis à la disposition, en 2016, de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) du matériel d’ordonnancement qui a bénéficié aux Parcs Nationaux de la Garamba et des Virunga ;
  • Aucune activité liée au pétrole n’a été observée, en 2016, au Parc National des Virunga. Toutefois, l’État partie note qu’il souhaite solliciter officiellement une mission de conseil de l’UICN pour discuter de la question pétrolière dans le bien ;
  • Le programme d’appui du 11e Fonds européen de développement (FED) de l’Union Européenne continue d’appuyer financièrement et techniquement les Parcs nationaux des Virunga, de la Garamba et de la Salonga. L’Allemagne quant à elle, via la Banque allemande de développement (KfW - Kreditanstalt für Wiederaufbau), soutient la Réserve de faune à okapis, les Parcs Nationaux de la Salonga et de Kahuzi-Biega ;
  • Le fonds fiduciaire « Fonds Okapi pour la Conservation - FOCON » pour un financement durable des aires protégées en RDC est désormais doté d’un statut d’organisation caritative et d’un Conseil d’Administration. La Banque mondiale et la KfW ont permis de capitaliser le FOCON à hauteur de 30 millions de dollars EU. Néanmoins, le rapport souligne que le décret qui permettrait d’établir le siège du FOCON en RDC n’a pas encore été signé par les autorités nationales. Faute de décret, ce Fonds ne peut être opérationnel.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017

L’insécurité causée par la présence de groupes armés dans le bien et ses alentours continue de menacer la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et le fonctionnement du bien. Malgré les efforts importants de l’ICCN et les interventions conjointes avec les FARDC, les groupes armés attaquent régulièrement le bien et son personnel et s’adonnent à diverses activités illégales (braconnage, pêche illicite et production de charbon de bois). Cette insécurité, qui affecte la plupart des biens de la République démocratique du Congo (RDC) (voir Décision générale 41 COM 7A.12), a couté la vie à cinq gardes des Virunga en 2016. Il est recommandé que le Comité adresse ses sincères condoléances aux familles des gardes tués dans l’exercice de leur fonction et qu’il exprime sa plus vive inquiétude quant à l’aggravation de la situation sécuritaire dans le bien, ainsi que dans la plupart des autres biens situés à l’est de la RDC. Il est également recommandé qu’il réitère sa vive préoccupation quant à l'implication des bandes armées dans l'exploitation illégale des ressources naturelles du bien qui affectent son intégrité.

L’amélioration de l’efficacité de gestion, le recrutement de nouveaux gardes et l’excellente collaboration entre l’ICCN et les FARDC sont accueillis favorablement. Cependant, les secteurs surveillés ne représentent que 43% du bien et d’autres efforts restent nécessaires pour protéger pleinement sa VUE.

Concernant la question du projet d’exploration et d’exploitation pétrolières, l’État partie note qu’aucune activité pétrolière n’a été observée dans le bien. Cependant, dans son rapport sur la décision générale sur les biens de la RDC, l’État partie indique qu’il souhaite solliciter officiellement une mission de conseil de l’UICN pour discuter de la question pétrolière dans le bien. Quant au bloc pétrolier de Ngaji, situé dans la partie ougandaise du Lac Édouard, aucun nouveau développement n’a été observé dans l’année 2016. Néanmoins, la Délégation permanente de l’Ouganda auprès de l’UNESCO a adressé une Note-Verbale, en date du 10 février 2017, accompagnée de deux articles de presse informant de la volonté des autorités ougandaises de relancer l’appel d’offre pour cette concession. Dans sa réponse datée du 1er mars 2017, l’UNESCO a fait part de son inquiétude quant à l’éventuelle réattribution de ce bloc pétrolier et a rappelé la décision 40 COM 7A.41 du Comité. Il est recommandé que le Comité prie instamment les États parties de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda de s’engager fermement à n’autoriser aucune exploration ni exploitation pétrolière sur l’ensemble du Lac Edouard, en vue des impacts négatifs probables d’une telle activité sur la VUE du bien. Il est également recommandé que le Comité réitère sa position selon laquelle l’exploration et l’exploitation pétrolière sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial.

La légère augmentation des populations des espèces-clés (gorilles, hippopotames et éléphants) et la stabilisation de l’envahissement dans certaines zones du bien sont des résultats encourageants. Cependant, la croissance démographique reste importante et exerce une forte pression sur les ressources naturelles du bien. En outre, l’exploitation illégale du bois perdure en dépit des alternatives proposées depuis des années, notamment les centrales hydro-électriques. La déforestation provoquée par la production de charbon de bois demeure une des principales menaces pour l'intégrité du bien.

Les activités mises en œuvre dans le cadre de l’« Alliance Virunga » pour répondre aux besoins économiques et sociaux des populations locales, et à terme les relocaliser à l’extérieur du bien, sont grandement appréciées.

Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN pour évaluer l’état de conservation du bien, actualiser les mesures correctives, établir un calendrier pour leur mise en œuvre et finaliser l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR). Il est par ailleurs recommandé au Comité de maintenir le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril et de poursuivre l’application du mécanisme de suivi renforcé.

Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo (RDC)
  • Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN

L’attribution de matériel d’ordonnancement en faveur de deux biens, Parcs Nationaux de la Garamba et des Virunga, est un effort important de l’État partie ; cependant, l’insécurité persiste et s’aggrave dans les quatre biens situés à l’est de la RDC. Des moyens techniques et financiers doivent être mis à la disposition de l’ICCN pour sécuriser tous les sites du patrimoine mondial et leurs alentours.

Les années 2016 et 2017 ont été dramatiques pour le personnel de l’ICCN et des FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo). Onze gardes ont perdu la vie et de nombreux autres ont été grièvement blessés au cours d’attaques perpétrées contre les Parcs Nationaux de la Garamba (2 victimes), des Virunga (5 victimes) et de Kahuzi Biega (3 victimes). Un garde a également été tué à la Reserve de faune à okapis en mai 2017. Il est recommandé que le Comité condamne ces violences et adresse ses condoléances aux familles des gardes et des militaires tués lors des opérations de protection des biens.

Le retard encouru dans le déploiement du contingent du CorPPN est regrettable. Il est recommandé que le Comité réitère sa demande à l’État partie de le doter en moyens humains et financiers pour qu’il soit opérationnel, et qu’il demande également à l’État partie de tout mettre en œuvre, conformément à la Déclaration de Kinshasa (janvier 2011), pour instaurer les conditions de sécurité qui permettront au personnel de l’ICCN de remplir leur mission.

Concernant la question des projets d’exploration et d’exploitation pétrolières, l’État partie note qu’aucune activité pétrolière n’a été observée au Parc National des Virunga. Aucune information n’est fournie quant à l’intérêt pétrolier au Parc National de la Salonga, exprimé par l’État partie lors de la mission de suivi réactif de 2012 (voir point 10 du document WHC/17/41.COM/7A). Il est recommandé que le Comité réitère sa demande à l’État partie de confirmer officiellement l’annulation définitive de la concession pétrolière chevauchant le Parc national des Virunga et de clarifier la situation quant à son intérêt pétrolier au Parc national de la Salonga.

Les efforts de l’État partie pour mobiliser des financements importants pour les biens de la RDC sont accueillis favorablement. Des progrès majeurs ont été réalisés pour mettre en place le Fonds fiduciaire pour les aires protégées de la RDC. Néanmoins, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de prendre les mesures légales en adoptant le décret nécessaire qui rendrait opérationnel le Fonds FOCON ; ces dispositions permettront aux biens de la RDC de bénéficier des ressources financières substantielles.

Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7A.11
Parc national des Virunga (République démocratique du Congo) (N 63)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7A.41, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
  3. Adresse ses plus sincères condoléances aux familles des gardes tués dans l’exercice de leur fonction et à l’ensemble du personnel de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) ;
  4. Accueille favorablement les opérations conjointes entre l’ICCN et les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et l’augmentation du nombre de gardes pour assurer une surveillance adéquate du bien, mais exprime sa plus vive inquiétude quant à l’insécurité persistante dans certains secteurs du bien, qui a conduit à une baisse de la couverture de surveillance lors de la période considérée et à une augmentation des activités illégales (braconnage, pêche illicite et production de charbon de bois) menaçant l’intégrité du bien ;
  5. Regrette que l’État partie n’ait pas confirmé son engagement à ne pas autoriser de nouvelles explorations ou exploitations pétrolières à l’intérieur des limites du bien et réitère sa position selon laquelle toute activité d’exploration et d’exploitation minières, pétrolières et gazières est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, politique soutenue par les engagements pris par des leaders de l’industrie, tels que Shell et Total, de ne pas entreprendre de telles activités dans les biens du patrimoine mondial ;
  6. Rappelant que l’importance du Lac Edouard est évoquée à plusieurs reprises dans la Déclaration de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, considère qu’une quelconque activité liée au pétrole sur l’ensemble du Lac Edouard est fortement susceptible d’endommager la VUE du bien et son intégrité, par des impacts négatifs sur les eaux transfrontalières ;
  7. Réitère sa demande à l’État partie ougandais de ne pas octroyer un permis d’exploration pétrolière pour le bloc Ngaji et prie instamment les États parties de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda de s’engager fermement à n’autoriser aucune exploration ni exploitation pétrolière sur l’ensemble du Lac Edouard ;
  8. Note avec satisfaction les progrès accomplis en matière de lutte contre l’empiètement, ainsi que les résultats encourageants démontrant une augmentation des populations des gorilles de montagne habitués, des hippopotames ainsi qu’une stabilisation du braconnage des éléphants et salue les efforts de l’« Alliance Virunga » pour mener des activités de développement durable pour améliorer la vie des communautés locales ;
  9. Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN pour évaluer l’état de conservation du bien, actualiser les mesures correctives et établir un calendrier pour leur mise en œuvre et finaliser l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
  10. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018 ;
  11. Décide de continuer d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé ;
  12. Décide également de maintenir Parc national des Virunga (République démocratique du Congo) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
41 COM 7A.12
Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo (RDC)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 40 COM 7A.42, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016) et réaffirmant la nécessité de mettre en œuvre la Déclaration de Kinshasa adoptée en 2011,
  3. Condamne les violences perpétrées contre les gardes et les militaires tués lors des opérations de protection des biens du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo (RDC), adresse ses plus sincères condoléances à leurs familles et exprime sa plus vive inquiétude quant à l’aggravation de la situation sécuritaire dans les biens situés à l’est de la RDC ;
  4. Regrette le retard pris dans la mise en place du Corps en charge de la sécurisation des Parcs Nationaux et des aires protégées (CorPPN) et demande à l’État partie de le doter, au plus vite, en moyens humains et financiers afin de permettre le déploiement des contingents dans les sites pour les sécuriser ;
  5. Exprime à nouveau sa plus vive préoccupation quant à l’intention de l’État partie de s’adresser officiellement au Centre du patrimoine mondial pour solliciter une mission de conseil de l’UICN pour discuter de la question pétrolière dans le Parc National des Virunga ;
  6. Réitère avec insistance sa demande auprès de l’État partie d’annuler la concession d’exploration pétrolière qui empiète sur le Parc National des Virunga et de clarifier la situation quant à son intérêt pétrolier au Parc National de la Salonga, exprimé par l’État partie lors de la mission de suivi réactif de 2012, et réitère sa position selon laquelle toute activité d’exploration et d’exploitation minières, pétrolières et gazières est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, politique soutenue par les engagements pris par des leaders de l’industrie, tels que Shell et Total, de ne pas entreprendre de telles activités dans les biens du patrimoine mondial ;
  7. Félicite l’État partie pour ses efforts à mobiliser des financements durables et note avec appréciation l’appui substantiel fourni aux biens de la RDC par les donateurs ;
  8. Félicite également l’État partie pour les avancées majeures pour finaliser la création du Fonds fiduciaire pour les aires protégées en RDC appelé « Fonds Okapis pour la Conservation – FOCON » et demande également à l’État partie de prendre toutes les dispositions légales pour le rendre opérationnel au plus vite ;
  9. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2018, un rapport détaillé sur la mise en œuvre de la Déclaration de Kinshasa, sur la situation sécuritaire dans les biens, sur le statut des concessions d’exploration et d’exploitation pétrolières qui empiètent sur les biens du patrimoine mondial, pour examen par le Comité à sa 42e session en 2018.
41 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,
  1. Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC/17/41.COM/7A, WHC/17/41.COM/7A.Add et WHC/17/41.COM/7A.Add.2),
  2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
    • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 41 COM 7A.54)
    • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 41 COM 7A.55)
    • Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 41 COM 7A.2)
    • Bolivie (État plurinational de), Ville de Potosí (décision 41 COM 7A.23)
    • Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 41 COM 7A.24)
    • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 41 COM 7A.6)
    • Égypte, Abou Mena (décision 41 COM 7A.32)
    • États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 41 COM 7A.1)
    • Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 41 COM 7A.3)
    • Îles Salomon, Rennell Est (décision 41 COM 7A.19)
    • Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 41 COM 7A.18)
    • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 41 COM 7A.33)
    • Iraq, Hatra (décision 41 COM 7A.34)
    • Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 41 COM 7A.35)
    • Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (décision 41 COM 7A.36)
    • Libye, Ancienne ville de Ghadamès (décision 41 COM 7A.40)
    • Libye, Site archéologique de Cyrène (décision 41 COM 7A.37)
    • Libye, Site archéologique de Leptis Magna (décision 41 COM 7A.38)
    • Libye, Site archéologique de Sabratha (décision 41 COM 7A.39)
    • Libye, Sites rupestres du Tadrart Acacus (décision 41 COM 7A.41)
    • Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 41 COM 7A.14)
    • Mali, Villes anciennes de Djenné (décision 41 COM 7A.28)
    • Mali, Tombouctou (décision 41 COM 7A.29)
    • Mali, Tombeau des Askia (décision 41 COM 7A.30)
    • Micronésie (États fédérés de), Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale (décision 41 COM 7A.56)
    • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 41 COM 7A.15)
    • Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 41 COM 7A.31)
    • Ouzbékistan, Centre historique de Shakhrisyabz (décision 41 COM 7A.57)
    • Palestine, Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (décision 41 COM 7A.42)
    • Palestine, Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir (décision 41 COM 7A.43)
    • Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo, San Lorenzo (décision 41 COM 7A.25)
    • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 41 COM 7A.26)
    • République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep (décision 41 COM 7A.44)
    • République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra (décision 41 COM 7A.45)
    • République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas (décision 41 COM 7A.46)
    • République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie (décision 41 COM 7A.47)
    • République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (décision 41 COM 7A.48)
    • République arabe syrienne, Site de Palmyre (décision 41 COM 7A.49)
    • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 41 COM 7A.4)
    • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 41 COM 7A.7)
    • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 41 COM 7A.8)
    • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 41 COM 7A.9)
    • République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 41 COM 7A.10)
    • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 41 COM 7A.11)
    • République-Unie de Tanzanie, Réserve de gibier de Selous (décision 41 COM 7A.17)
    • Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 41 COM 7A.16)
    • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 41 COM 7A.21)
    • Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, Liverpool – Port marchand (décision 41 COM 7A.22)
    • Venezuela (République bolivarienne du), Coro et son port (décision 41 COM 7A.27)
    • Yémen, Ville historique de Zabid (décision 41 COM 7A.51)
    • Yémen, Vieille ville de Sana’a (décision 41 COM 7A.52)
    • Yémen, Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte (décision 41 COM 7A.53)
        Projet de décision : 41 COM 7A.11

        Le Comité du patrimoine mondial,

        1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A.Add,
        2. Rappelant la décision 40 COM 7A.41, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
        3. Adresse ses plus sincères condoléances aux familles des gardes tués dans l’exercice de leur fonction et à l’ensemble du personnel de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) ;
        4. Accueille favorablement les opérations conjointes entre l’ICCN et les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et l’augmentation du nombre de gardes pour assurer une surveillance adéquate du bien, mais exprime sa plus vive inquiétude quant à l’insécurité persistante dans certains secteurs du bien, qui a conduit à une baisse de la couverture de surveillance lors de la période considérée et à une augmentation des activités illégales (braconnage, pêche illicite et production de charbon de bois) menaçant l’intégrité du bien ;
        5. Regrette que l’État partie n’ait pas confirmé son engagement à ne pas autoriser de nouvelles explorations ou exploitations pétrolières à l’intérieur des limites du bien et réitère sa position selon laquelle toute activité d’exploration et d’exploitation minières, pétrolières et gazières est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, politique soutenue par les engagements pris par des leaders de l’industrie, tels que Shell et Total, de ne pas entreprendre de telles activités dans les biens du patrimoine mondial ;
        6. Rappelant que l’importance du Lac Edouard est évoquée à plusieurs reprises dans la Déclaration de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, considère qu’une quelconque activité liée au pétrole sur l’ensemble du Lac Edouard est fortement susceptible d’endommager la VUE du bien et son intégrité, par des impacts négatifs sur les eaux transfrontalières ;
        7. Réitère sa demande à l’État partie ougandais de ne pas octroyer un permis d’exploration pétrolière pour le bloc Ngaji et prie instamment les États parties de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda de s’engager fermement à n’autoriser aucune exploration ni exploitation pétrolière sur l’ensemble du Lac Edouard ;
        8. Note avec satisfaction les progrès accomplis en matière de lutte contre l’empiètement, ainsi que les résultats encourageants démontrant une augmentation des populations des gorilles de montagne habitués, des hippopotames ainsi qu’une stabilisation du braconnage des éléphants et salue les efforts de l’« Alliance Virunga » pour mener des activités de développement durable pour améliorer la vie des communautés locales ;
        9. Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN pour évaluer l’état de conservation du bien, actualiser les mesures correctives et établir un calendrier pour leur mise en œuvre et finaliser l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
        10. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018 ;
        11. Décide de continuer d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé ;
        12. Décide également de maintenir Parc national des Virunga (République démocratique du Congo) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

        Projet de décision : 41 COM 7A.12

        Le Comité du patrimoine mondial,

        1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A.Add,
        2. Rappelant la décision 40 COM 7A.42, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016) et réaffirmant la nécessité de mettre en œuvre la Déclaration de Kinshasa adoptée en 2011,
        3. Condamne les violences perpétrées contre les gardes et les militaires tués lors des opérations de protection des biens du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo (RDC), adresse ses plus sincères condoléances à leurs familles et exprime sa plus vive inquiétude quant à l’aggravation de la situation sécuritaire dans les biens situés à l’est de la RDC ;
        4. Regrette le retard pris dans la mise en place du Corps en charge de la sécurisation des Parcs Nationaux et des aires protégées (CorPPN) et demande à l’État partie de le doter, au plus vite, en moyens humains et financiers afin de permettre le déploiement des contingents dans les sites pour les sécuriser ;
        5. Exprime à nouveau sa plus vive préoccupation quant à l’intention de l’État partie de s’adresser officiellement au Centre du patrimoine mondial pour solliciter une mission de conseil de l’UICN pour discuter de la question pétrolière dans le Parc National des Virunga ;
        6. Réitère avec insistance sa demande auprès de l’État partie d’annuler la concession d’exploration pétrolière qui empiète sur le Parc National des Virunga et de clarifier la situation quant à son intérêt pétrolier au Parc National de la Salonga, exprimé par l’État partie lors de la mission de suivi réactif de 2012, et réitère sa position selon laquelle toute activité d’exploration et d’exploitation minières, pétrolières et gazières est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, politique soutenue par les engagements pris par des leaders de l’industrie, tels que Shell et Total, de ne pas entreprendre de telles activités dans les biens du patrimoine mondial ;
        7. Félicite l’État partie pour ses efforts à mobiliser des financements durables et note avec appréciation l’appui substantiel fourni aux biens de la RDC par les donateurs ;
        8. Félicite également l’État partie pour les avancées majeures pour finaliser la création du Fonds fiduciaire pour les aires protégées en RDC appelé « Fonds Okapis pour la Conservation – FOCON » et demande également à l’État partie de prendre toutes les dispositions légales pour le rendre opérationnel au plus vite ;
        9. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2018, un rapport détaillé sur la mise en œuvre de la Déclaration de Kinshasa, sur la situation sécuritaire dans les biens, sur le statut des concessions d’exploration et d’exploitation pétrolières qui empiètent sur les biens du patrimoine mondial, pour examen par le Comité à sa 42e session en 2018.
        Année du rapport : 2017
        République démocratique du Congo
        Date d'inscription : 1979
        Catégorie : Naturel
        Critères : (vii)(viii)(x)
        Liste en péril (dates) : 1994-présent
        Documents examinés par le Comité
        Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
        Rapport (2017) .pdf
        arrow_circle_right 41COM (2017)
        Exports

        * : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

        ** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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