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Parc national des Virunga

République démocratique du Congo
Facteurs affectant le bien en 1999*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Modification du régime des sols
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Ressources financières
  • Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Incertitudes politiques,
  • Nouveaux groupes de populations se sont établis dans le Parc,
  • Recherches d'or,
  • Pâturage de bétail,
  • Destruction de la végétation,
  • Braconnage,
  • Incursions agricoles,
  • Surexploitation des populations de poissons,
  • Manque de ressources financières 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 1999
Demandes approuvées : 8 (de 1980-1999)
Montant total approuvé : 212 160 dollars E.U.
1999 Support to Resident Staff of Garamba, Virunga, Kahuzi ... (Approuvé)   35 000 dollars E.U.
1994 Financial contribution for the protection of ... (Approuvé)   25 000 dollars E.U.
1993 Financial contribution for the purchase of equipment ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1992 Review of the state of conservation of World Heritage ... (Approuvé)   3 750 dollars E.U.
1991 Purchase of a motor boat and of spare parts for motor ... (Approuvé)   40 000 dollars E.U.
1990 Training of 2 specialists each from Salonga and Virunga ... (Approuvé)   4 750 dollars E.U.
1988 Equipment to improve protective measures in Virunga ... (Approuvé)   40 000 dollars E.U.
1980 Assistance for Virunga National Park (equipment and ... (Approuvé)   43 660 dollars E.U.
Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 1999

Résumé des précédentes délibérations : Le Comité et le Bureau se sont déclarés sérieusement préoccupés de l’état de conservation de ces sites lors de leurs sessions annuelles car l’est du pays est déchiré par la guerre depuis 1994. Les espoirs de paix au second semestre de1998 ont été de courte durée et de nouveaux combats ont éclaté dans tout l’est de la RDC. Les sites ont été saccagés et pillés et il existe de sérieuses menaces de braconnage de faune menacée, particulièrement de sous-espèces de rhinocéros blancs du Nord endémiques à la Garamba. Lors de sa dernière session (Kyoto, 1998), l’UICN a informé le Comité que l’est de la RDC était grande partie contrôlé par des forces rebelles et qu'il était peu probable de pouvoir effectuer des missions sur l'un ou l'autre des quatre sites dans un proche avenir. Le Comité a demandé au Centre et à l'UICN de consulter l'ICCP et l'ICCN afin d'évaluer le coût du paiement d'indemnités au personnel du Parc des Virunga en tant que mesure transitoire et de présenter une proposition de demande d'assistance d'urgence pour examen par la vingt-troisième session du Bureau. Le Comité a également suggéré que le Centre et l'UICN informent les ONG nationales et internationales de ses préoccupations pour l'état de conservation de ces quatre sites et incite ces ONG à informer le grand public, ainsi que des groupes choisis tels que les militaires, des sujets de préoccupation du Comité.

Nouvelles informations : Un représentant de la Fédération internationale des gardes forestiers (IRF), qui a visité la Garamba du 27 février au 5 mars 1999, a appris que les gardes résidents semblent entretenir des relations de travail avec les forces rebelles qui contrôlent la région. D’importantes menaces de braconnage se généralisent dans la région et l’on fait état d’environ 16 démêlés avec des braconniers chaque mois. Les gardes ont découvert une carcasse de rhinocéros braconné mais ont également signalé avoir régulièrement aperçu des rhinocéros, dont des jeunes. Malgré le manque de carburant, de véhicules, d’équipement de communication et de munitions et en dépit de la situation à haut risque, les gardes résidents semblent surveiller la zone dans la mesure du possible.

L’ICCN (l’Institut congolais pour la conservation de la nature) a adressé une proposition au Centre visant à payer à certain membres sélectionnés du personnel des Virunga une allocation de 25-35 dollars par mois. Le Centre demande actuellement des clarifications sur les raisons de payer des allocations à certains membres du personnel et non à d’autres et recherche les noms et adresses des ONG internationales qui seraient responsables de la remise des allocations au personnel du site. De plus, le Centre discute de détails de procédure afin d’assurer l’obligation de rendre compte et satisfaire à la réglementation administrative et financière de l’UNESCO pour l’établissement de contrats et le déboursement de fonds.

Des ONG internationales de conservation et des représentants d’autres organisations nationales, régionales et internationales concernées se sont réunis à Naivasha, Kenya, du 12 au 16 avril 1999. Des représentants du personnel de chaque site ainsi qu’un représentant du Programme MAB de l’UNESCO ont participé au séminaire. Des conclusions détaillées de la réunion ont été remises à un membre du personnel du Centre lors d’une réunion avec des représentants de la Fondation africaine pour la faune sauvage (AWF), du Programme international de conservation des gorilles (IGCP) et de la Fondation des Nations Unies le 28 avril à Washington, Etats-Unis. Le représentant de l’UNESCO qui assistait à la réunion a également présenté un rapport par écrit au Centre. Ces rapports ont été transmis à l’UICN pour étude. Le Centre et l’UICN, en coopération avec l’Etat partie et les ONG internationales concernées, préparent actuellement un ensemble de recommandations pour présentation à la considération de la vingt-troisième session du Bureau. Le Centre a été informé qu’une délégation de la DRC comprenant des représentants de l’ICCN et de chacun des quatre sites prévoit d’assister à la vingt-troisième session du Bureau.

Action requise

Le Bureau pourrait souhaiter étudier l’ensemble de recommandations qui doit être proposé par l’UICN et le Centre lors de sa session et prendre les mesures appropriées à cet égard.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 1999

Assistance internationale : Parc national des Virunga : 20.000 dollars pour de l’équipement au titre de l’assistance d’urgence et 9.500 dollars pour de la formation de personnel. Parc national de la Garamba : 77.845 dollars pour de l’équipement au titre de l’assistance d’urgence et 50.000 dollars pour de l’équipement au titre de la coopération technique. Parc national de Kahuzi-Biega : 44.848 dollars pour de l’équipement au titre de la coopération technique. Réserve de faune à okapis : 3.000 dollars pour la préparation du dossier de proposition d’inscription du site. A sa vingt et unième session (Naples, 1997), le Comité, en réponse à une demande d’assistance d’urgence de 88.400 dollars pour l’achat d’un véhicule 4x4 pour chacun des quatre sites, a approuvé l’octroi d’un montant de 45.000 dollars destiné à bénéficier à deux des quatre sites sans précision. Les deux véhicules achetés par le Centre avec les 45.000 dollars au début de 1998 n’ont pu être livrés aux sites en raison du manque de sécurité ; ils sont restés stockés depuis à Nairobi, Kenya. Le Bureau, à sa vingt-troisième session ordinaire (5 - 10 juillet 1999), a demandé au Centre de négocier avec le Représentant résident des Nations Unies, le WWF et le Bureau régional de l’UNESCO à Nairobi, Kenya, afin de transférer les deux véhicules sur les sites des Parcs nationaux du Serengeti et du Kilimandjaro en Tanzanie. A la suite de négociations entre le Centre, le WWF, le PNUD et les autorités kenyanes, il a été estimé que les frais de stockage des deux véhicules au Kenya pendant plus d’un an ainsi que les frais de transport et de dédouanement s’élèveraient à environ 20.000 dollars. Conformément à l’autorisation de la vingt-troisième session du Bureau, le Président a approuvé un montant de 20.000 dollars pour payer les frais de stockage, de dédouanement et de transport. Le Centre, en collaboration avec le WWF, organise actuellement le transfert des deux véhicules en Tanzanie. L’avancement à cet égard sera communiqué lors de la vingt-troisième session du Comité (se reporter aux paragraphes IV.3 et VII.9 du document de travail WHC-99/CONF.209/4 pour plus de détails).

A sa dernière session (Kyoto, Japon, 1998), le Comité avait demandé au Centre et à l’UICN de consulter l'ICCN et les ONG de conservation travaillant en RDC, afin d'évaluer le coût du paiement d'indemnités au personnel du Parc des Virunga en tant que mesure transitoire et de présenter une proposition de demande d'assistance d'urgence pour examen par la vingt-troisième session du Bureau en 1999. Les ONG de conservation, l’ICCN, les organisations bilatérales compétentes (comme la GTZ d’Allemagne), l’UICN et l’UICN se sont réunies en avril 1999 à Naivasha, Kenya, puis de nouveau lors de la vingt-troisième session du Bureau en juillet 1999 pour débattre de l’état de conservation des sites du patrimoine mondial de la RDC et de la mise en œuvre des recommandations faites par la dernière session du Comité. Les débats lors de ces deux réunions ont révélé que le personnel des quatre sites du patrimoine mondial en péril en RDC avait d’urgence besoin d’une assistance. Le directeur général de l’ICCN a informé la vingt-troisième session du Bureau que son bureau à Kinshasa ne peut plus accéder directement aux quatre sites et il a demandé au Bureau et au Comité d’aider le personnel des quatre sites en lui accordant une assistance par le biais des ONG de conservation et d’autres partenaires qui maintenaient une présence sur le terrain des quatre sites. En réponse aux demandes présentées par l’ICCN en collaboration avec les ONG de conservation et d’autres partenaires, le Bureau a approuvé l’octroi d’un montant total de 105.000 dollars pour les quatre sites. Ces fonds sont payés par l’intermédiaire de contrats établis avec des ONG de conservation et des partenaires comme suit :

(i)          Fonds mondial pour la nature (WWF) – Parc national des Virunga, pour payer pendant la période de six mois entre juillet et décembre 1999, les salaires de 500 personnes dans les postes sur le terrain de Rwindi et de Mutsora et des compléments de salaires à du personnel sélectionné qui s’est montré actif dans les activités de lutte contre le braconnage (35.000 dollars) ;

(ii)        International Rhino Foundation (IRF) – Parc national de la Garamba, pour payer, pendant la période de six mois entre juillet et décembre 1999, les salaires d’environ 238 personnes et des compléments de salaires à du personnel sélectionné qui s’est montré actif dans les activités de lutte contre le braconnage (30.000 dollars) ;

(iii)      GTZ (Allemagne)/Projet ICCN – Parc national de Kahuzi-Biega, pour l’achat d’équipement essentiel pour les activités de patrouille et de surveillance effectuées par les gardes – soit 100 équipements de patrouille, 8 talkies-walkies, 15 grandes tentes et 15 petites tentes, des voyages locaux, des transports et des dépenses diverses (20.000 dollars) ; et

(iv)      Gilman International Conservation (GIC) – Réserve de faune à okapis, pour de la formation de personnel et des activités de construction d’un camp pour les gardes (20.000 dollars).

L’avancement de la mise en œuvre de ces projets sera communiqué lors de la vingt-troisième session du Comité.

Résumé des précédents débats :

Vingt-deuxième session du Comité – paragraphe VII.2. Vingt-troisième session du Bureau – paragraphes IV.3 et VII.19.

Nouvelles informations : Une lettre du 6 août 1999 adressée au Directeur général de l’UNESCO par le Chef du département du Développement rural de la RDC décrit la situation dans les quatre sites comme une catastrophe écologique due au braconnage intensif des gorilles, éléphants, buffles, antilopes, hippopotames, rhinocéros et autres espèces de faune sauvage, ainsi qu’à une déforestation incontrôlée et systématique. Des rapports reçus par l’UICN confirment également une poursuite des menaces de braconnage dans les quatre sites. L’UICN a cependant reçu certains rapports indiquant une certaine diminution du nombre de rencontres entre gardes forestiers et braconniers dans le Parc national de la Garamba au cours de l’année passée. Le Bureau de l’UNESCO à New-York a adressé au Centre copie d’une lettre datée du 28 juin 1999, envoyée par le Représentant permanent de la République démocratique du Congo au Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies (référence S/1999/733 du Conseil de Sécurité). Cette lettre dénonçait, entre autres, la violation du droit international de l’environnement et les menaces causées aux aires protégées de la RDC par la guerre, particulièrement dans les régions de l’est du pays. Le Centre, en collaboration avec le Bureau de l’UNESCO pour les relations extérieures, va tenter d’obtenir des informations sur les résultats des délibérations du Conseil de Sécurité à cet égard et fera rapport au Comité lors de sa vingt-troisième session.

Conformément à la demande du Bureau, le Centre et l’UICN ont collaboré avec l’équipe spéciale créée lors de la réunion de Naivasha, Kenya, en avril 1999 qui comprend des représentants d’ONG de conservation, de l’ICCN et de la GTZ et qui vise à mettre au point un projet pour épauler la conservation des sites du patrimoine mondial de la RDC malgré la poursuite du conflit armée. Les représentants de l’équipe spéciale, en consultation avec le Centre, la Division de l’UNESCO pour les sciences écologiques et l’UICN, ont élaboré un projet sur quatre ans d’un coût estimé d’environ 4 millions de dollars. Le projet est essentiellement axé sur : (a) un appui spécifique apporté en collaboration aux quatre sites, comprenant le paiement de salaires et d’augmentations de salaires lié à la réalisation d’activités de lutte contre le braconnage et de surveillance ; (b) la sensibilisation et la recherche de l’appui des communautés diplomatiques et politiques internationales et régionales traitant du conflit en RDC et dans les pays voisins en faveur de la conservation des sites ; (c) la diffusion d’informations sur le rôle essentiel des membres du personnel des sites pour la protection de ces sites malgré les risques encourus pour leur vie et leurs biens, ainsi que la mise au point de mécanismes de financement durable pour épauler le personnel et la conservation des sites ; et (d) la définition, la documentation et la diffusion des leçons apprises lors de la préservation des quatre sites de RDC, pour mieux préparer la communauté internationale à traiter les problèmes de conservation de biens du patrimoine mondial naturel dans les régions où sévit un conflit armé. Ce projet a été présenté par l’UNESCO à la Fondation des Nations Unies (UNF) pour examen. La décision du Conseil des Gouverneurs de l’UNF quant au financement du projet sera connue au début de novembre 1999. Si la demande est approuvée, près de 3 millions de dollars sur les 4 proviendraient de sources de l’UNF, le reste étant généré par les membres de l’équipe spéciale, l’UNESCO et l’UICN par l’intermédiaire d’autres sources. Le Centre communiquera la décision du Conseil de l’UNF concernant ce projet lors de la vingt-troisième session du Comité.

Décisions adoptées par le Comité en 1999
23 BUR IV.A.3
Parc national de la Garamba; Parc national de Kahuzi-Biega; Réserve de faune à okapis; Parc national des Virunga (République démocratique du Congo (RDC))

Le Comité et le Bureau se sont déclarés sérieusement préoccupés de l’état de conservation de ces quatre sites lors de leurs sessions annuelles car l’Est du pays est de plus en plus déchiré par la guerre depuis 1994. Les espoirs de paix au second semestre 1998 ont été de courte durée et de nouveaux combats ont éclaté dans tout l’est de la RDC.

Le Bureau a rappelé que le Comité, à sa dernière session (Kyoto, 1998) avait demandé au Centre et à l’UICN de consulter l'ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) et des ONG internationales de conservation afin d'évaluer le coût du paiement d'indemnités au personnel du Parc des Virunga en tant que mesure transitoire et de présenter une proposition de demande d'assistance d'urgence pour examen par la vingt-troisième session du Bureau. L’UICN avait informé le Comité que l’Est de la RDC était en majorité contrôlé par les forces rebelles. Le Comité avait suggéré que le Centre et l'UICN informent les ONG nationales et internationales de ses préoccupations concernant l'état de conservation de ces quatre sites et les incite à informer le grand public, ainsi que des groupes choisis tels que les militaires, des sujets de préoccupation du Comité.

Le Bureau a été informé qu’un représentant de la Fédération internationale pour la préservation des rhinocéros (IRF) avait visité la Garamba du 27 février au 5 mars 1999 et avait appris que les gardes résidents semblaient entretenir des relations de travail avec les forces rebelles qui contrôlent la région. D’importantes menaces de braconnage se généralisent dans la région. Malgré le manque de carburant, de véhicules, d’équipement de communication et de munitions et en dépit de la situation à haut risque, les gardes résidents surveillent la zone dans la mesure du possible.

Le Bureau a été informé des résultats d’un séminaire, tenu à Naivasha, Kenya, du 12 au 16 avril 1999 et auquel ont participé l’ICCN, des ONG concernées (par exemple l’IRF, la Willdlife Conservation Society (WCS), le Programme international de conservation des gorilles (IGCP), Le Diane Fossey Gorilla Fund for Europe, Gilman International Conservation et le WWF), la GTZ (Coopération technique allemande), l’UNESCO et des représentants du personnel de chaque site pour discuter des futures mesures qui pourraient être prises pour la conservation des quatre sites. Le séminaire est parvenu aux principales conclusions suivantes :

(i)         les populations de toutes les espèces les plus spectaculaires, dont le gorille, l’éléphant, le rhinocéros blanc du Nord et l’okapi sont menacées ;

(ii)       le Kahuzi Biega et les Virunga ont subi une importante déforestation ;

(iii)      l’équipement de terrain a été pillé et l’équipement disponible est soit inadapté soit en mauvais état ;

(iv)      la Réserve de faune à okapis et le Kahuzi-Biega sont confrontés à des menaces d'exploitation minière illégale ;

(v)       l'absence de respect de la législation en matière de conservation est généralisée et menace l'intégrité des quatre sites ainsi que la vie des membres du personnel qui ont choisi de continuer à effectuer leurs tâches ; et

(vi)      il est très important d'utiliser une double approche centrée sur les mesures diplomatiques et politiques d’une part et, d’autre part, sur un appui direct pour favoriser la réalisation de mesures de conservation par le personnel résidant sur les sites, si l'on veut assurer la survie des sites jusqu'à une normalisation des conditions de paix et de sécurité dans les régions de l'Est de la RDC. Le rapport du séminaire de Naivasha comprend des évaluations de l'appui financier nécessaire pour assurer les salaires, les allocations et l'équipement du personnel qui réside dans les quatre sites.

Le séminaire a abouti à la création d'une équipe spéciale comprenant le consortium des ONG, l'ICCN et la GTZ. Les membres de cette équipe spéciale prennent actuellement contact avec différents bailleurs de fonds afin de réunir les sommes nécessaires pour payer les salaires et les allocations du personnel et fournir l'équipement de base pour permettre au personnel d'exercer son travail quotidien. L’équipe met actuellement au point un concept de projet.

Le directeur général de l'ICCN s'est adressé au Bureau au nom du groupe de travail et il a demandé l'assistance du Bureau et du Comité pour la conservation des quatre sites. L’observateur de la RDC a fait remarquer que son gouvernement maintient son engagement en faveur de la protection de tous les sites du patrimoine mondial de la RDC. Il a informé le Bureau qu'en confirmation de son engagement envers la Convention, son gouvernement avait décidé de payer ses cotisations au Fonds du patrimoine mondial pour les années 1996, 1997 et 1998 malgré les conditions économiques et politiques difficiles qui prévalent dans son pays.

Le Bureau a demandé au Centre et à l'UICN de :

  • fournir leur appui au processus instauré par l’équipe spéciale pour épauler la conservation des sites du patrimoine mondial de la RDC ;
  • coopérer avec des organisations internationales compétentes, par exemple le Réseau de coordonnateurs résidents des Nations Unies, des pays donateurs importants, etc., et de faire appel à des personnalités marquantes, dont le Président du Comité et le Directeur général de l’UNESCO, pour leur demander d'intervenir sur la scène diplomatique et politique aux niveaux international, régional, national et local, afin d'attirer l'attention sur la nécessité de respecter le statut de patrimoine mondial des quatre sites et créer un environnement permettant à l'ICCN ainsi qu'à son personnel résident de prendre les mesures de conservation nécessaires ;
  • coopérer avec l’équipe spéciale afin de prendre contact avec des fondations privées, des organisations et des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux afin de mettre au point un forfait d'assistance internationale directement ciblé sur la subsistance, l'équipement et autres besoins essentiels du personnel résident, permettant à ce personnel d'exercer efficacement ses tâches et ses responsabilités ; et
  • travailler en concertation avec les membres de l’équipe spéciale qui ont assisté à la session du Bureau pour préparer un forfait d'assistance d'urgence et technique afin de fournir un appui du Fonds du patrimoine mondial au personnel des quatre sites, appui que le Bureau pourrait étudier au titre du point de l'ordre du jour sur l'assistance internationale (point 7 de l'ordre du jour provisoire de la vingt-troisième session du Bureau).

Le Bureau a convenu avec l'UICN qu'il fallait faire des efforts particuliers pour assurer la conservation des quatre sites situés dans une zone de conflit armé intense. De plus, le Bureau s'est rallié à la position de l'UICN suivant laquelle des interventions couronnées de succès pour protéger ces quatre sites pourraient constituer d'importantes leçons qui pourraient être applicables ailleurs dans le monde pour la protection de sites du patrimoine mondial en cas de conflit armé. Le Bureau a recommandé que le Comité maintienne l'ensemble des quatre sites sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Le Bureau a également rappelé que les deux véhicules 4x4 achetés en 1998 pour le Kahuzi-Biega et la Garamba sont toujours stockés au Kenya car ils n'ont pu être livrés aux sites en raison de la guerre permanente dans les régions de l'Est de la RDC. Le Bureau a été informé qu'un État partie voisin (la République Unie de Tanzanie) a demandé une assistance financière pour l'achat de deux véhicules afin de renforcer la protection de deux de ses sites du patrimoine mondial. Le Bureau a recommandé que le Centre et l'UICN discutent de cette question avec les représentants de l'ICCN et de l’équipe spéciale afin de transférer sur les sites de Tanzanie les deux véhicules actuellement stockés au Kenya et soumettre une proposition pour effectuer ce transfert pour étude par le Bureau au point de l'ordre du jour traitant de l'assistance internationale.

23 BUR VII.19
23 COM X.A.4
SOC : Parc national des Virunga, Parc national de la Garamba, Parc national de Kahuzi-Biega, Réserve de faune à okapis (République démocratique du Congo (RDC))

X.4 République démocratique du Congo (RDC)

Parc national des Virunga, Parc national de la Garamba, Parc national de Kahuzi-Biega, Réserve de faune à okapis

Le Comité a rappelé qu'à sa dernière session (Kyoto, Japon, 1998), il avait demandé au Centre et à l'UICN de consulter l'ICCN et les ONG de conservation travaillant en RDC, afin d'évaluer le coût du paiement d'indemnités au personnel du Parc des Virunga en tant que mesure transitoire et de présenter une proposition de demande d'assistance d'urgence pour examen par la vingt-troisième session du Bureau en 1999. Les ONG de conservation, l'ICCN, les organisations bilatérales compétentes (comme la GTZ d'Allemagne), l'UICN et l'UNESCO se sont réunies en avril 1999 à Naivasha, Kenya, puis de nouveau lors de la vingt-troisième session du Bureau en juillet 1999 pour débattre de l'état de conservation des sites du patrimoine mondial de la RDC et de la mise en oeuvre des recommandations faites par la dernière session du Comité. Les débats lors de ces deux réunions ont révélé que le personnel des quatre sites du patrimoine mondial en péril en RDC avait d'urgence besoin d'une assistance. Le directeur général de l'ICCN a informé la vingttroisième session du Bureau que son bureau à Kinshasa ne peut plus accéder directement aux quatre sites et il a demandé au Bureau et au Comité d'aider le personnel des quatre sites en lui accordant une assistance par le biais des ONG de conservation et d'autres partenaires qui maintenaient une présence sur le terrain des quatre sites. En réponse aux demandes présentées par l'ICCN en collaboration avec les ONG de conservation et d'autres partenaires, le Bureau a approuvé l'octroi d'un montant total de 105.000 dollars pour les quatre sites. Ces fonds sont payés par l'intermédiaire de contrats établis avec des ONG de conservation et des partenaires comme suit :

(i) Fonds mondial pour la nature (WWF) - Parc national des Virunga, pour payer pendant la période de six mois entre juillet et décembre 1999, les salaires de 500 personnes dans les postes sur le terrain de Rwindi et de Mutsora et des compléments de salaires à du personnel sélectionné qui s'est montré actif dans les activités de lutte contre le braconnage (35.000 dollars) ;

(ii) International Rhino Foundation (IRF) - Parc national de la Garamba, pour payer, pendant la période de six mois entre juillet et décembre 1999, les salaires d'environ 238 personnes et des compléments de salaires à du personnel sélectionné qui s'est montré actif dans les activités de lutte contre le braconnage (30.000 dollars) ;

(iii) GTZ (Allemagne)/Projet ICCN - Parc national de Kahuzi- Biega, pour l'achat d'équipement essentiel pour les activités de patrouille et de surveillance effectuées par les gardes - soit 100 équipements de patrouille, 8 talkies-walkies, 15 grandes tentes et 15 petites tentes, des voyages locaux, des transports et des dépenses diverses (20.000 dollars) ; et

(iv) Gilman International Conservation (GIC) - Réserve de faune à okapis, pour de la formation de personnel et des activités de construction d'un camp pour les gardes (20.000 dollars).

Le Comité a noté que la mise en oeuvre de ces contrats progressait de façon satisfaisante.

Le Comité a appris avec satisfaction que l'appui fourni aux activités mentionnées ci-dessus initiées grâce à l'octroi des fonds approuvés par le Bureau serait prolongé d'une période de quatre ans dans le cadre d'un projet approuvé par le Fondation des Nations Unies pour un montant de 4.186.600 EU$ et intitulé : « Conservation de la biodiversité dans des régions qui subissent des conflits armés : protection du Patrimoine mondial naturel en République démocratique du Congo ». La Fondation fournira une subvention de 2.895.912 EU$ et coopérera avec l'UNESCO et ses partenaires pour rechercher les fonds complémentaires de 1.290.688 EU$ auprès d'autres sources de financement. Le projet de la Fondation permettra de payer les indemnités à un nombre important de gardes et de personnel travaillant dans les quatre sites pour une durée de quatre ans à partir de l'année 2000. Cela libérera les partenaires de la charge qu'ils ont jusqu'à présent supportée en payant ces indemnités. Les partenaires ont assuré l'UNESCO et la Fondation qu'ils utiliseront le solde ainsi dégagé pour aider l'ICCN à couvrir les coûts des indemnités et autres sommes dues à un nombre important de membres du personnel des quatre sites proches de la retraite. Les partenaires ont informé le Centre que des arrangements spéciaux seront nécessaires pour répondre aux besoins de ce personnel des secteurs nord et centre de Virunga, qui célébrera son 75e anniversaire en 2000 comme premier parc national d'Afrique.

L'UNESCO et l'ICCN ont conçu et mis au point le projet en étroite coopération avec des spécialistes de la division des sciences écologiques et leurs partenaires. Le Centre sera le gestionnaire international du projet avec un appui technique de la division des sciences écologiques et de l'UICN. L'ICCN assurera la coordination du projet au niveau national. Les activités au niveau des sites seront mises en oeuvre en s'appuyant sur les différents partenaires. En outre, le projet fournira, via le personnel du projet GTZ/ICCN, une assistance au cinquième site du patrimoine mondial de la RDC, i.e. le Parc national de la Salonga, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril à la présente session.

Le Comité a noté que le Centre et la division des sciences écologiques de l'UNESCO ont participé à une réunion à Nairobi, Kenya, du 18 au 22 Novembre 1999, pour discuter de la finalisation du document de projet de la Fondation. Toutes les ONG partenaires ont participé à cette réunion ainsi que la GTZ, l'ICCN, le Conseiller juridique du Ministère de l'Environnement de la RDC et des représentants du personnel des cinq sites du patrimoine mondial de la RDC. Le Vice-Ministre de l'Environnement de la RDC a assisté à la dernière journée de la réunion et a pris connaissance de ses conclusions. Il a assuré que son ministère apporterait son plein appui à la mise en oeuvre du projet de la Fondation et que l'ICCN servirait de coordonnateur national et faciliterait le travail des partenaires et de l'UNESCO pour faire parvenir directement aux sites l'assistance fournie par la Fondation.

Le Comité a été informé que les représentants des quatre sites en péril ainsi que de la Salonga avaient fourni des rapports sur l'état de conservation des sites lors de la réunion de Nairobi mentionnée ci-dessus. La possibilité d'effectuer des patrouilles régulières et de mener à bien des activités de surveillance s'est améliorée dans la Réserve à Okapis, à Kahuzi-Biega et à la Garamba, tandis que la situation est plus ou moins stable à Virunga et la Salonga. Les représentants des sites ont remercié le Comité pour l'assistance fournie par la session du Bureau de juillet qui a permis d'améliorer de façon significative le moral du personnel et l'efficacité de la surveillance. Les gardes et le personnel des sites attendent avec impatience le lancement du projet de la Fondation qui assurera une certaine stabilité de leurs conditions de travail pour les quatre prochaines années. Malgré l'amélioration ou la stabilisation des conditions de travail du personnel, les menaces à l'intégrité des cinq sites continuent d'être prédominantes. Ces menaces viennent principalement de la présence de groupes armés à l'intérieur des sites, qui empêchent le personnel d'accéder à d'importantes parties du site. Ces groupes armés sont contrôlés par des forces extérieures à la RDC mais des factions de mouvements rebelles de RDC sont aussi actives dans certains sites. Le retour à la normale ne peut être assuré tant que ces groupes armés ne permettront pas au personnel de patrouiller et de surveiller l'ensemble des sites concernés. Plusieurs rapports reçus par le Centre et l'UICN décrivent la situation dans les sites de la RDC comme une catastrophe écologique, due au braconnage intensif des gorilles, des éléphants et d'autres espèces de faune sauvage. L'UICN a cependant reçu des rapports indiquant une certaine diminution du nombre des rencontres entre gardes forestiers et braconniers dans le Parc national de la Garamba au cours de l'année passée. En réponse à la question soulevée par le Délégué de la Thaïlande concernant un possible retrait de la Liste du patrimoine mondial d'un ou plusieurs sites de la RDC, l'UICN a précisé que l'on ne disposait pas pour l'instant d'informations suffisantes pour étudier une telle option . Après des interventions du Délégué du Bénin, du Centre et de l'UICN, le Comité a été d'avis qu'il convenait d'apporter tout l'appui nécessaire pour permettre une mise en oeuvre satisfaisante du projet de la Fondation afin d'explorer toutes les possibilités de restaurer l'état des sites de la RDC au cours des quatre prochaines années.

Le Comité a pris en considération le message adressé par les représentants du personnel des sites présents à la réunion de Nairobi demandant au Comité de lancer un appel à toutes les parties impliquées dans le conflit armé à l'est de la RDC pour qu'elles respectent le statut international des sites du patrimoine mondial et créent les conditions nécessaires pour permettre au personnel de mener à bien ses tâches de façon efficace. En outre, le Comité a été informé que les représentants des sites et les partenaires présents à la réunion de Nairobi avaient demandé au Comité de considérer la possibilité de fournir une assistance financière pour couvrir les coûts de certaines activités d'importance critique, c'est-à-dire d'une part une mission en RDC pour sensibiliser les autorités à Kinshasa et dans la région où les sites sont situés sur l'importance internationale des sites et la nécessité de mener à bien le projet de la Fondation ; et, d'autre part, le versement au personnel proche de la retraite, dans les secteurs nord et centre de Virunga, des indemnités requises afin de permettre leur intégration parmi les communautés locales. Ces deux activités doivent être mises en oeuvre aussitôt que possible, et avant le lancement du projet de la Fondation prévu dans les premiers mois de 2000.

Tout en exprimant ses sérieuses préoccupations au sujet des menaces qui pèsent sur les sites et en maintenant les quatre sites sur la Liste du patrimoine mondial en péril, le Comité a accueilli avec satisfaction la mobilisation internationale en faveur de la protection de ces sites. Le Comité a félicité les gardes et le personnel résident pour leur dévouement à la protection des sites et la Fondation pour sa contribution généreuse destinée à répondre, durant une période de quatre ans, aux besoins urgents pour la protection de ces sites d'importance mondiale qui subissent les impacts du conflit armé. En outre, le Comité a demandé au Centre, en coopération avec l'ICCN, les ONGs partenaires, la GTZ et l'UICN, de :

  • estimer le coût total de l'organisation de la mission intermédiaire recommandée par la réunion des partenaires et des représentants des sites à Nairobi et le montant additionnel nécessaire pour verser les pensions du personnel des secteurs centre et nord du Virunga et présenter une demande d'assistance d'urgence à la considération et l'approbation du Président ;
  • identifier une personnalité neutre et qualifiée qui pourrait entreprendre cette mission intermédiaire sur le terrain en RDC aussi vite que possible en coopération avec le PNUD et les agences des Nations Unies qui sont présentes à Kinshasa et dans les régions où sont situés les sites concernés ; et
  • assurer le lancement et la mise en oeuvre effective du projet de la Fondation aussi tôt que possible et soumettre aux sessions annuelles du Comité un rapport d'avancement du projet à partir de l'an 2000.

En outre le Comité a :

  • demandé au Président d'écrire au président de la Fondation des Nations Unies pour le remercier de son soutien généreux en faveur de la conservation des sites du patrimoine mondial naturels en péril de la RDC ;
  • invité le Directeur général de l'UNESCO à écrire au Président de la RDC et aux Chefs d'États des pays voisins impliqués dans le conflit à l'est de la RDC pour appeler leur attention sur la nécessité d'assurer la conservation des valeurs universelles de ces sites qui sont protégés par le droit international. Dans cette lettre, le Directeur général de l'NESCO pourra aussi demander aux Chefs d'États concernés de prendre toutes mesures en leur pouvoir pour garantir la sécurité du personnel des sites du patrimoine mondial de RDC et leur permettre de mener à bien leurs tâches dans des conditions normales ;
  • invité tous ses membres et les États parties à la Convention, par l'intermédiaire de leurs ambassades et autres contacts, à lancer un appel au Président de la RDC et aux Chefs des États voisins impliqués dans le conflit à l'est de la RDC pour qu'ils assurent le respect de la protection internationale des sites du patrimoine mondial et s'efforcent de garantir et d'appuyer le travail du personnel des sites ;
  • invité le Directeur général de l'UNESCO à écrire aux chefs d'agences des Nations Unies, y compris le Secrétaire général des Nations Unies et les coordonnateurs résidents en RDC et dans les pays voisins, pour leur demander d'apporter leur soutien au travail du personnel des sites protégés par le droit international et à la mise en oeuvre effective du projet de la Fondation pour la conservation des sites du patrimoine mondial de la RDC ; 
  • invité le Directeur général de l'UNESCO à entreprendre, aussitôt que possible, une mission à Kinshasa et dans les capitales des pays voisins impliqués dans le conflit à l'est de la RDC, afin de rencontrer les Chefs d'États et d'appeler leur attention sur le respect des engagements internationaux que la conservation de ces sites nécessite de façon urgente ; et 
  • invité le directeur du Centre à écrire aux chefs des ONGs de conservation partenaires et de la GTZ pour les remercier de l'appui qu'ils apportent à la conservation des sites de la RDC et de leur coopération avec le Centre pour la conception du projet qui a été approuvé par la Fondation. Dans cette même lettre, le Directeur du Centre devrait inviter les chefs des organisations partenaires à utiliser le solde des fonds dégagé grâce à l'approbation du projet de la Fondation en les réinvestissant dans d'autres activités d'appui à la conservation des sites naturels du patrimoine mondial en RDC et à continuer à coopérer avec le Centre et la Fondation pour rechercher des ressources additionnelles et mettre en place un mécanisme de financement à long terme pour la conservation des sites naturels du patrimoine mondial de la RDC.

Le Comité pourrait souhaiter maintenir les Parcs nationaux des Virunga, de la Garamba et de Kahuzi-Biega ainsi que la Réserve de faune à okapis sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Le Comité pourrait également souhaiter étudier les informations complémentaires qui doivent être fournies lors de sa session et prendre des décisions et faire des recommandations comme il convient.

Année du rapport : 1999
République démocratique du Congo
Date d'inscription : 1979
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(viii)(x)
Liste en péril (dates) : 1994-présent
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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