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Aires protégées des trois fleuves parallèles au Yunnan

Chine
Facteurs affectant le bien en 2015*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Infrastructures hydrauliques
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Diminution apparente des populations fauniques

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Diminution apparente des populations sauvages
  • Barrages et infrastructures afférentes
  • Manque de clarté sur les limites du bien
  • Exploitation minière
  • Plan de gestion inadéquat, notamment celui du tourisme
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2015
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2015**

Avril 2006 : mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN ; avril 2013 : mission de suivi réactif UICN.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2015

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 26 janvier 2015. Un résumé est disponible sur https://whc.unesco.org/fr/list/1083/documents. L’État partie y souligne:

  • les liens complexes entre la gestion de l’environnement, la lutte contre la pauvreté et le développement local, ainsi que la légitimité des aménagements à l’extérieur le bien et de ses zones tampons ;
  • la notion d’impacts directs de chacun des 13 projets de barrages dans les environs du bien est rejetée du fait de leur emplacement à l’extérieur du bien et de ses zones tampons. Il est par ailleurs suggéré que la mission de suivi réactif de 2013 avait conclu à l’absence «d’impacts directs manifestes» ;
  • aucune construction de barrage, y compris les travaux de préparation, n’a eu lieu avant de conduire ou d’examiner les études d’impact sur l’environnement (EIE) ;
  • le West-East Electricity Transfer Project (WEEPT) est décrit comme «trop complexe» pour qu’une évaluation environnementale stratégique (EES) soit appliquée. Par conséquent, une EES est envisagée pour la province du Yunnan uniquement, doit être réalisée par l’Institut des Sciences environnementales du Yunnan (YIES) ;
  • aucune exploitation minière légale n’a eu lieu au sein du bien depuis l’approbation de la modification mineure des limites en 2010, tandis que 106 exploitations minières illégales ont été fermées à la suite de l’inscription. La demande de soumission de cartes faisant état des concessions est donc jugée inutile par l’État partie ;
  • un suivi de la faune afin d’informer la direction, notamment lorsque des changements peuvent être nécessaires dans la gestion actuelle, doit être intégré à l’EES susmentionnée.

Tout en rapportant le contraire en réponse à la décision 37 COM 7B.12 du Comité, aucune information spécifique n’est donnée concernant la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de l’UICN en 2013. Concernant la demande d’évaluation de l’efficacité de la gestion, l’État partie parle essentiellement du plan de gestion et de sa consolidation envisagée.

L’État partie met en évidence d’importants investissements en ressources humaines, gestion et infrastructures depuis l’inscription du bien et réaffirme son engagement à renforcer  la gestion, à mobiliser des ressources humaines supplémentaires et à contrôler le braconnage.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2015

L’engagement de l’État partie envers le bien et ses efforts pour garantir une gestion cohérente des 15 zones protégées formant conjointement le bien en série de plus de 900 000 ha sont pleinement reconnus.

Concernant les impacts des barrages sur le bien, il conviendrait de rappeler que les Orientations font à maintes reprises référence aux impacts potentiels des aménagements situés à l’extérieur des biens et de leurs zones tampons. Un bien en série inscrit plus particulièrement en vertu de l’ensemble des critères naturels pose des questions de cohérence et de connectivité parmi et entre chacun de ses éléments. Qui plus est, la justification du critère (vii), telle que confirmée par la Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle (VUE), adoptée par le Comité en 2011, stipule que «les profondes gorges parallèles du Jinsha, du Lancang et du Nu Jiang sont les caractéristiques naturelles exceptionnelles du bien» et «l'élément pittoresque dominant de la zone». Par conséquent, bien que rien n’indique que des barrages ou des retenues sont, ou seront, situés au sein du bien ou de ses zones tampons, il subsiste des inquiétudes sur les impacts sur les valeurs des paysages panoramiques en plus de la connectivité entre les paysages, comme cela a été exprimé par la mission de suivi réactif de l’UICN en 2013. Il conviendrait également de rappeler que la mission a visité des sites de barrages dont la construction a débuté avant la réalisation d’une EIE. Le site du barrage de Wulongnong en est un exemple et la mission a souligné une construction active, de nouveau confirmée dans l’Annexe 1du rapport de l’État partie. Un autre exemple de ce qui semble indiquer un manque de clarté est le site du barrage de Liyuan, où l’État partie rend compte d’une construction, tout en indiquant, en même temps, être dans l’attente d’une approbation de l’EIE. De plus amples conclusions sur les impacts directs potentiels doivent être apportées sur la base des EIE achevées, tout comme de plus amples informations sur la future infrastructure de transmission. Une évaluation environnementale stratégique (EES) devrait apporter plus de précisions à ce sujet. Se rendant pleinement compte du défi que représente une EES au niveau du WEEPT, la volonté de l’État partie de réaliser une EES au niveau du Yunnan, comme recommandée auparavant par la mission de 2013, est favorablement accueillie. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN restent prêts à fournir conseils et soutien à l’État partie.

Sur le plan minier, il convient de rappeler que la mission de suivi réactif de 2013 avait constaté que des licences de prospection avaient été accordées entre le Hong Shan et la Montagne des Neiges du Haba, composantes du bien, soulevant des inquiétudes sur la connectivité du paysage. Par conséquent, la demande du Comité à l’Etat partie de fournir les cartes de toutes les licences relatives à l’exploitation minière dans la région qui entoure le bien continue d’être pertinente et devrait être suivie d’effet.

Même si un cadre juridique complet, de plusieurs excellents éléments de gestion et un suivi sélectif sont en place, une évaluation globale de l’efficacité de la gestion (EEG) reste encore à être pleinement élaborée et réalisée. D’autres détails concernant ce que cela peut inclure sont donnés dans le rapport de mission. L’inventaire faunique anticipé dans le cadre de l’EES devrait servir de base à un suivi plus systématique et régulier de la faune.

Si quelques avancées ont été réalisées depuis la mission de suivi réactif de 2013, il est à noter que le rapport de l’État partie donne peu d’informations sur la mise en œuvre de toutes les recommandations de la mission, et les demandes faites par le Comité à sa 37e session (Phnom Penh, 2013) demeurent valides et doivent toujours être traitées dans leur intégralité. Cela inclut, en particulier, un examen complet de l’infrastructure de transmission électrique, l’EEG susmentionnée et une définition sans équivoque de l’emplacement exact et de la superficie de toutes les zones nationales protégées,, des composantes et des zones tampons du bien pour permettre une actualisation de la documentation officielle partiellement inexacte du bien, en suivant les procédures appropriées comme indiqué dans les Orientations. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de traiter en urgence ces questions et de rendre compte des progrès réalisés.

Décisions adoptées par le Comité en 2015
39 COM 7B.9
Aires protégées des trois fleuves parallèles au Yunnan (Chine) (N 1083bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 37 COM 7B.12, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),
  3. Accueille favorablement l’engagement de l’État partie à s’abstenir d’accorder des licences de prospection et d’exploitation minières à l’intérieur du bien et de ses zones tampons, à réagir rapidement et résolument à l’exploitation minière illégale et à intensifier les efforts de gestion, notamment les réponses au braconnage ;
  4. Accueille également favorablement la volonté de l’État partie à réaliser une évaluation environnementale stratégique (EES) pour mieux comprendre les impacts directs, indirects et cumulés des multiples projets sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et reconnaît qu’il s’agit d’un défi pour lequel il existe peu de directives et d’expériences pertinentes et qui demandera l’élaboration d’une approche adaptée à la situation locale ;
  5. Réitère son inquiétude sur le fait que l’ampleur et la qualité des études d’impact sur l’environnement (EIE) semblent être incompatibles avec l’ampleur et la complexité des projets d’aménagement hydroélectrique susceptibles d’affecter le bien, et que des travaux de préparation ont progressé en l’absence des EIE approuvées dans plusieurs sites, comme confirmé par l’État partie dans l’Annexe I à son rapport ;
  6. Note avec inquiétude les lents progrès accomplis dans la mise en œuvre des autres recommandations de la mission de suivi réactif de 2013 et prie instamment l’État partie de redoubler d’effort pour :
    1. ne pas poursuivre la mise en œuvre des projets avant l’EIE appropriée ne soit achevée,
    2. soumettre des cartes de tous les permis relatifs à une exploitation minière dans la région qui entoure le bien, et incluant la zone entre les composantes du Hong Shan et de la Montagne des Neiges du Haba, pour s’assurer qu’aucun n’empiète sur le bien,
    3. garantir et surveiller la connectivité écologique du paysage dans la zone entre les éléments du Hong Shan et de la Montagne des Neiges du Haba, y inclus les domaines compris dans les permis de prospection,
    4. mettre rapidement en œuvre les autres recommandations de la mission de suivi réactif de l’UICN de 2013, et en particulier :
      1. de prendre pleinement en considération les impacts éventuels de la future infrastructure de transmission électrique,
      2. d’élaborer et mettre en œuvre une évaluation globale de l’efficacité de la gestion (EEG),
      3. de préciser l’emplacement exact et la superficie de toutes les aires nationales protégées, des composantes et zones tampons du bien et de soumettre ces informations au Centre du patrimoine mondial ;
  7. Demande à l’État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial, l’UICN et avec le soutien de partenaires à la fois nationaux et internationaux, d’élaborer et mettre en œuvre de toute urgence des mesures à même de traiter les menaces qui pèsent sur le bien ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et les progrès accomplis dans la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.
Projet de décision : 39 COM 7B.9

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 37 COM 7B.12, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),
  3. Accueille favorablement l’engagement de l’État partie à s’abstenir d’accorder des licences de prospection et d’exploitation minières à l’intérieur du bien et de ses zones tampons, à réagir rapidement et résolument à l’exploitation minière illégale et à intensifier les efforts de gestion, notamment les réponses au braconnage ;
  4. Accueille également favorablement la volonté de l’État partie à réaliser une évaluation environnementale stratégique (EES) pour mieux comprendre les impacts directs, indirects et cumulés des multiples projets sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et reconnaît qu’il s’agit d’un défit pour lequel il existe peu de directives et d’expériences pertinentes et qui demandera l’élaboration d’une approche adaptée à la situation locale ;
  5. Réitère son inquiétude sur le fait que l’ampleur et la qualité des études d’impact sur l’environnement (EIE) semblent être incompatibles avec l’ampleur et la complexité des projets d’aménagement hydroélectrique susceptibles d’affecter le bien, et que des travaux de préparation ont progressé en l’absence des EIE approuvées dans plusieurs sites, comme confirmé par l’État partie dans l’Annexe I à son rapport ;
  6. Note avec inquiétude les lents progrès accomplis dans la mise en œuvre des autres recommandations de la mission de suivi réactif de 2013 et prie instamment l’État partie de redoubler d’effort pour :
    1. ne pas poursuivre la mise en œuvre des projets avant l’ EIE appropriée ne soit achevée,
    2. soumettre des cartes de tous les permis relatifs à une exploitation minière dans la région qui entoure le bien, et incluant la zone entre les composantes du Hong Shan et de la Montagne des Neiges du Haba, pour s’assurer qu’aucun n’empiète sur le bien,
    3. garantir et surveiller la connectivité écologique du paysage dans la zone entre les éléments du Hong Shan et de la Montagne des Neiges du Haba, y inclus les domaines compris dans les permis de prospection,
    4. mettre rapidement en œuvre les autres recommandations de la mission de suivi réactif de l’UICN de 2013, et en particulier :
      1. de prendre pleinement en considération les impacts éventuels de la future infrastructure de transmission électrique
      2. d’élaborer et mettre en œuvre une évaluation globale de l’efficacité de la gestion (EEG),
      3. de préciser l’emplacement exact et la superficie de toutes les aires nationales protégées, des composantes et zones tampons du bien et de soumettre ces informations au Centre du patrimoine mondial ;
    5. Demande à l’État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial, l’UICN et avec le soutien de partenaires à la fois nationaux et internationaux, d’élaborer et mettre en œuvre de toute urgence des mesures à même de traiter les menaces qui pèsent sur le bien ;
    6. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et les progrès accomplis dans la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.
Année du rapport : 2015
Chine
Date d'inscription : 2003
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(viii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2015) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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